Michele Orsucci
1573-1622
Il naquit le 8 mai 1573 à Lucques (Italie), de parents aristocrates, Bernardino et Isabella Franciotti.
Entré à treize ans au noviciat de l’Ordre dominicain à Lucques, il prit le nom de Angelo. Huit jours après, entrait aussi son frère Galeotto, qui s’appela Francesco.
Après la profession (1589), ordonné sous-diacre, il alla étudier la philosophie à La Quercia (Viterbe) : c’est là qu’il reçut le diaconat en 1595 et le sacerdoce en 1597.
On le retrouve ensuite à Pérouse, à Rome, où il reçut sa nomination comme professeur à Viterbe. Mais les nouvelles de l’Extrême-Orient éveillèrent son zèle pour les âmes. Angelo réussit à se faire envoyer à Valencia (Espagne) pour y apprendre l’espagnol, car tous les missionnaires pour le Japon étaient espagnols (ou mexicains) ; mieux, il ajouta à son nom celui de Saint-Vincenzo-Ferrer (v. 5 avril).
Choisi parmi un premier groupe de trente-cinq confrères, il partit d’abord pour Séville, où il fallait assister les victimes d’une épidémie de peste, puis on embarqua à Cadix, en juin 1601.
Les bateaux firent escale au Mexique. On rejoignit à pied Acapulco, d’où on repartit pour les Philippines. Ils furent à Manille en avril 1602.
Les premières missions de Angelo furent dans le nord de l’île de Luzon, dans la zone difficile de Cagayan, où il apprit la langue locale et fit beaucoup de conversions. Il changea de lieu tous les deux ans, mais tomba malade en 1608. A peine remis, il reprit ses activités et fut même nommé vicaire provincial.
De 1612 à 1615, il retourna au Mexique, mais demanda à repartir pour les Philippines, qu’il rejoignit effectivement à la tête d’un autre groupe de soixante-douze missionnaires. Après une année sur la même île de Luzon, il resta à Manille.
Passer au Japon devenait périlleux, car le missionnaire n’était plus jeune, mais des nouvelles des persécutions arrivèrent et Angelo passa au Japon en 1618. Il s’installa à Nagasaki, apprit rapidement la langue et visita des chrétiens, vêtu en marchand ambulant.
Arrêté en décembre 1618, il fut mis en prison à Suzuta (Ōmura), où il retrouva les pères Carlo Spinola, jésuite, et Juan Martínez, dominicain. Dans cette dure prison, il put cependant célébrer la Messe et envoyer de ses nouvelles aux Confrères et à la famille.
Arriva «la» nouvelle : les Religieux allaient être brûlés vifs. Les victimes n’étaient pas attachées solidement aux pieux de leur supplice, pour leur laisser la faculté de se détacher, s’ils voulaient apostasier. Angelo, lui, se détacha plusieurs fois de son pieu, mais pour aller réconforter d’autres victimes, et revenir ensuite à sa place. Au moment de mourir, son corps fut soulevé en l’air, prodige que tous purent remarquer.
(Voir quelques détails sur le jour du Grand Martyre du 10 septembre 1622 dans la notice Japonais Martyrs 1603-1639)
Il fut béatifié en 1867.