Meinrad d’Einsiedeln
797-861
Meinrad (en latin Meinhardus ou Meginardus), vint au monde vers 797, à la suite des instantes prières de ses pieux parents ; Berthold, son père, était un parent des Hohenzollern ; la famille habitait Rottenburg (Württemberg, Allemagne SO).
L’enfant fut, à dix ans, confié à la sage protection de deux moines parents, bénédictins à Reichenau, Haito et Erlebald.
Il devint prêtre en 821, puis voulut embrasser la vie monastique et fit la profession en 822.
Son plus haut centre d’intérêt était la lecture et l’étude de la Sainte Ecriture ainsi que des grands maîtres spirituels, comme Ioannes Cassianus (Cassien).
Excellent professeur d’Ecriture Sainte, il fut appelé à enseigner à l’abbaye de Bollengen, où sa réputation grandit encore, mais Meinrad préférait toujours plus l’isolement et le silence.
Il obtint la permission de se retirer au village d’Altendorf, où il resta pendant sept ans, assisté par une brave femme du pays, et s’adonnant à la vie érémitique. Puis en 835, il se retira plus loin encore, derrière le mont Etzel, pensant y rester vraiment seul. C’est le Démon qui le retrouva et le dérangea : Meinrad obtint de Dieu la grâce de l’éloigner.
L’abbesse Hildegarde de Zürich entendit parler de lui et lui fit bâtir une chapelle ; elle lui envoya en outre une statue de Marie Mère de Dieu : placée dans la chapelle, elle y fit beaucoup de miracles (sur la prière de Meinrad). Là est l’origine du pèlerinage de Notre-Dame-des-Ermites ou d’Einsiedeln.
Meinrad eut la faveur céleste de la visite d’un Ange, qui priait avec lui.
Les pèlerins se multiplièrent, les dons aussi, que Meinrad distribuait aux pauvres ou utilisait pour orner la chapelle. C’est ainsi que des brigands furent attirés par la convoitise, espérant ravir les dons déposés par les pèlerins. S’étant approchés, ils furent reçus fraternellement par Meinrad, selon l’aimable coutume bénédictine ; il leur révéla avoir été prévenu de leur dessein, mais les brigands persévérèrent dans leur intention et assassinèrent l’Homme de Dieu, qui venait de célébrer la Messe ce matin-là, 21 janvier 861.
La tradition affirme que, dans leur fuite, les deux brigands furent poursuivis par deux corbeaux, dressés par Meinrad, qui les suivirent jusqu’à Zürich, où ils furent arrêtés, et condamnés à mourir sur le bûcher. C’est là l’origine des deux corbeaux de l’actuel blason d’Einsiedeln.
Très vite, Meinrad fut vénéré comme martyr, mais on ne peut pas dire qu’il ait été «témoin de la foi» au sens propre traditionnel. Il fut certainement victime de sa bonté.
Depuis 934, un monastère a été construit à Einsiedeln, qui devint un centre très important de la vie bénédictine, et en particulier de notation des mélodies grégoriennes authentiques.
Saint Meinrad est mentionné au Martyrologe le 21 janvier.