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12 septembre 2018 3 12 /09 /septembre /2018 14:30

Juan Ibánez Martín
1878-1936

Né le 13 février 1878 à Fondón (Almería), bientôt orphelin de père, il suivit sa mère à Gádor, où celle-ci trouva refuge chez une de ses filles. Juan dut travailler comme garçon coiffeur pour avoir de quoi vivre.

Suivant la vocation sacerdotale, il entra en 1893 dans un collège pour séminaristes sans ressources, à Almería (le collège n’existe plus aujourd’hui), et fut ordonné prêtre en 1905, à vingt-sept ans.

Il fut professeur au séminaire, puis vicaire à Lubrín, à Mondújar ; puis à Loma de Albox, où il fut ensuite archiprêtre.

Pauvre, il donnait à plus pauvre que lui ; il donnait ce qu’il avait, et il n’avait parfois rien d’autre que ce qu’il portait : il donnait ses habits, et rentrait à la maison avec sa seule soutane sur le dos.

Il fonda le scoutisme à Almería, un syndicat d’ouvriers à Albox.

Quand la persécution de juillet 1936 s’enflamma, il était en train de célébrer la Messe à Taberno, et rentra dans sa paroisse. On vint l’arrêter, on l’enferma dans la mairie transformée en prison, on l’emmena à Almería, où il partagea le sort de José Álvarez-Benavides de la Torre.

Il fut un des douze prêtres Martyrisés le 13 septembre 1936 à Pozo de Cantavieja (Tahal, Almería) et qui ont été béatifiés en 2017.

Juan Ibánez Martín sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 13 septembre.

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12 septembre 2018 3 12 /09 /septembre /2018 14:29

José Román García González
1881-1936

Né le 9 août 1881 à Carboneras (Almería), José Román reçut sa formation sacerdotale au séminaire d’Almería et fut ordonné prêtre en 1904.

Il fut envoyé à Fernán-Pérez, Carboneras, Mojácar, Alcóntar, Pozo de los Frailes, Benitagla, Alcudia de Monteagud, Uleila del Campo, de nouveau Pozo de los Frailes et Cabo de Gata.

On l’arrêta sauvagement le 9 septembre 1936 et on l’emmena à Almería, où il partagea le sort de José Álvarez-Benavides de la Torre (v. plus haut).

Il fut un des douze prêtres martyrisés le 13 septembre 1936 à Pozo de Cantavieja (Tahal, Almería) et qui ont été béatifiés en 2017.

José Román García González sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 13 septembre.

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12 septembre 2018 3 12 /09 /septembre /2018 14:28

Joaquín Gisbert Aguilera
1903-1936

Né le 14 avril 1903 à La Calahorra (Grenade), Joaquín était le fils d’un simple ouvrier et avait (au moins) deux sœurs. 

Il fit ses études au séminaire de Guadix et fut ordonné prêtre en 1926.

Il réalisa son ministère sacerdotal à Matián, Doña María, Escúllar, Ocaña.

Son style de vie personnel était austère. Prêtre humble, simple et apostolique à la fois, il ne refusait pas de jouer au football ou à la pelote avec les enfants.

Au moment où explosa la révolution en juillet 1936, le père de Joaquín lui proposa de retirer sa soutane et d’aller simplement dire aux miliciens : Les gars, vous savez, je suis communiste comme vous… mais Joaquín répondit : Papa, je ne peux pas faire ça.

Il venait de célébrer la Messe et parlait avec sa mère dans le jardin, quand on vint l’arrêter ; les miliciens l’invitèrent poliment, et lui les suivit en toute simplicité. Il allait retrouver José Álvarez-Benavides de la Torre dans la prison d’Almería, puis le bateau-prison (v. plus haut).

Sa famille essaya de le racheter à la Milice avec une bonne somme d’argent ; les révolutionnaires étaient presque sur le point d’accepter, mais comme don Joaquín était prêtre, ils répondirent Non, rien à faire, s’il est curé, franchement rien à faire.

Jusqu’au bout il partagea le sort de don José Álvarez-Benavides de la Torre, mais plus particulièrement encore celui de Notre-Seigneur, qui connut la prison avant d’offrir sa vie : don Joaquín mourut lui aussi à trente-trois ans.

Il fut un des douze prêtres martyrisés le 13 septembre 1936 à Pozo de Cantavieja (Tahal, Almería) et qui ont été béatifiés en 2017.

Joaquín Gisbert Aguilera sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 13 septembre.

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12 septembre 2018 3 12 /09 /septembre /2018 14:27

José Cano García
1904-1936

Né le 23 février 1904 à Tíjola (Almería) de parents très chrétiens, il se forma au séminaire d’Almería et fut ordonné prêtre en 1928.

Il exerça le saint ministère sacerdotal à Tabernas, Castro de Filabres, Alcudia, Benitorafe et finalement, en 1933, Tahal, où il fut nommé archiprêtre.

Musicien, don José composa des pièces pour la liturgie et enseigna la musique à certains de ses fidèles.

Le 26 juillet 1936, il fut appréhendé avec son père par un groupe de trente miliciens ; devant cette meute enragée, la mère de don José s’évanouit, ce que voyant, les hommes consentirent à ce que le Prêtre restât en compagnie de sa mère à Tíjola, en «liberté conditionnelle». Mais ceux de Tahal vinrent l’enlever avec brutalité et le torturèrent pendant dix jours. Ils voulaient lui faire avouer des crimes inimaginables, le forçant à boire du pastis dans un vase sacré qu’ils avaient volé dans l’église. Don José eut tout de même la possibilité d’écrire un mot à sa mère.

Le 10 septembre, on le transféra à la prison d’Almería, où il retrouva don José Álvarez-Benavides de la Torre et les autres prêtres.

Le 13 septembre, 1936, on les embarqua en camion. Quand don Joaquín remarqua qu’on se dirigeait vers Pozo de Cantavieja (Tahal, Almería), il allait prévenir ses Compagnons, mais les miliciens, pour le faire taire, lui lièrent une corde autour du cou et le pendirent dans le camion. Parvenus au Pozo, ils le tirèrent jusqu’à la fosse préparée pour les autres et l’y jetèrent en premier avant de fusiller tous les autres.

Don José avait trente-deux ans.

Il fut un des douze prêtres martyrisés le 13 septembre 1936, béatifiés en 2017 et mentionnés dans le Martyrologe Romain au 13 septembre.

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11 septembre 2018 2 11 /09 /septembre /2018 17:49

Manuel Binimelis Cabré
1892-1936

Né le 31 janvier 1892 à Reus (Tarragona), il fut baptisé le 7 février. Il était fils unique.

Après avoir été au séminaire de Barcelone, il entra en 1909 dans la Congrégation de S.Vincent de Paul (Vincentiens ou Lazaristes) et fut ordonné prêtre.

On l’envoya d’abord à Palma de Majorque (1917), puis à Espluga (1922) comme professeur de théologie dogmatique, enfin à la Maison mère de Barcelone et comme directeur spirituel des Religieuses.

En juillet 1936, il quitta la maison comme toute la communauté et se réfugia dans une famille connue. On le disait «en visite», mais un papier du Père le donnait comme résident de l’endroit, ce à quoi n’avait pas pensé le Religieux. Une patrouille des FAI (Fédération Anarchique ibérique), qui vint faire un contrôle, remarqua tout de suite la contradiction. On identifia le Père, on l’emmena manu militari, il fut fusillé vers minuit. On le retrouva sur la route de Tarragone avec deux balles dans la tête.

C’est sa mère, déjà veuve, qui fut appelée pour le reconnaître.

Martyrisé le 12 septembre 1936 et béatifié en 2017, Manuel Binimelis Cabré sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 12 septembre.

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11 septembre 2018 2 11 /09 /septembre /2018 17:49

Pere Sitjes Obiols
1900-1936

Né le 17 avril 1900 à La Sellera (Girona), Pere (Pierre) était fils de Pedro, un ouvrier, et Mariana, qui le firent baptiser deux jours plus tard. Il avait un frère, Joan.

En 1911, il entra au postulat des Pères Clarétains de Vic, d’où il passa à Cervera pour le noviciat (1915), qui se conclut l’année suivante avec la profession ; il fit les études de philosophie et de théologie à Cervera puis Solsona et fut ordonné prêtre en 1925.

Le p.Sitjes fit ces études avec beaucoup de persévérance, car il n’avait pas l’esprit particulièrement intellectuel. Il y acquit certainement beaucoup de mérites.

Il eut plusieurs destinations : préfet des postulants et professeur d’histoire à Cervera (1925), aumônier militaire à Barbastro (1927), de nouveau à Cervera en 1933, où il vécut la persécution de l’été 1936.

Le 21 juillet, il fallut abandonner la maison et il trouva refuge à l’hôpital, avec d’autres malades comme le p. Girón (v. 5 septembre) ; mais comme il n’était pas malade lui-même, sa présence pouvait être suspecte, aussi son frère vint le chercher en voiture pour l’éloigner de Cervera. Mais Pere préféra rester dans l’hôpital, même au prix de sa vie, pour ne pas abandonner le p.Girón.

Le maire de Cervera apprit de la bouche de certains «assassins» révolutionnaires, que la vie des deux pères Girón et Sitjes était en danger. Après mûre réflexion, l’administration de l’hôpital les prévint donc le 2 septembre de partir au plus vite, ce qu’ils firent dès le 3 septembre au matin, déguisés en ouvriers, un râteau sur l’épaule. A un moment donné, ils devaient se séparer ; tous deux, à tour de rôle, s’agenouillèrent pour recevoir la bénédiction de l’autre, puis s’embrassèrent et se saluèrent avec le souhait :  A Dieu, Père, au Ciel !

On a vu plus haut l’épopée du p.Girón. Le p.Sitjes, de son côté, rejoignit des amis à Bergós, d’où il envoya un mot à son frère, lui demandant de venir le prendre à Igualada. Puis il repartit par les champs, en évitant la grand-route. Le frère du p.Sitjes cependant, ne bougea pas de chez lui, car il reçut ensuite une autre lettre où l’adresse n’était pas de la main du p.Sitjes, ce qui lui sembla suspect.

Le p.Sitjes put rejoindre Robinat, où il fut secouru par un jeune qu’il connaissait. Ensuite, on ne sait pas ce qui arriva : on retrouva le cadavre du p.Sitjes quatre jours plus tard à San Martín de Tous, près de Barcelone : on le reconnut par les objets qu’il portait, entre autres ses lunettes, une photographie de sa mère. Les gens du Comité révolutionnaire avaient tenté de faire brûler le cadavre.

On a estimé que le p.Sitjes fut martyrisé le 12 septembre 1936.

Béatifié en 2017, Pere Sitges Obiols sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 12 septembre.

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10 septembre 2018 1 10 /09 /septembre /2018 15:06

Ráfael Vinagre Torres Muñoz
1867-1936

Né le 24 octobre 1867 à Feria (Badajoz), de Ildefonso et Isabel, il étudia au séminaire de Badajoz, puis entra dans la Congrégation de S.Vincent de Paul (Vincentiens ou Lazaristes), à Madrid.

En 1891, il fut ordonné prêtre et enseigna trois ans au séminaire. Puis il fut envoyé trois ans aux Philippines.

De retour en Espagne, il fut à Alcorisa et, en 1899, fut missionnaire au Mexique pendant vingt-deux ans (Tlapan, Oajaca, Mexico, Puebla), où il connut la persécution liée au gouvernemnt laïc, raison pour laquelle on l’envoya à Cuba.

En 1926, de retour en Espagne, il fut à Ecija puis Séville ; enfin, lui et le p. Agapito Alcalde Garrido (v. 31 juillet) furent aumôniers à la maison de retraite des Filles de la Charité à Puig (Valencia) ; il y avait là plus de cent Religieuses, âgées et malades.

Le dimanche 26 juillet, on vint les arrêter tous les deux. Tandis que le p.Agapito était assassiné le 31 juillet, le p.Ráfael fut remis en liberté quelque temps, mais fut à nouveau arrêté le 18 août et tenu en prison.

Il reçut les balles ennemies le 11 septembre 1936, à Valencia.

Béatifié en 2017, Ráfael Vinagre Torres Muñoz sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 11 septembre.

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10 septembre 2018 1 10 /09 /septembre /2018 08:06

Fernando González Ros
1871-1936

Né le 12 août 1871 à Cuevas de Almanzora (Almería), il fut baptisé dès le lendemain.

Son père tenta de l’orienter vers la carrière des armes, mais Fernando préféra les armes du Christ et entra au séminaire d’Almería, où il fut ordonné prêtre en 1897. Il passa également le doctorat en théologie à Grenade.

Vicaire dans son pays, il fut aumônier des Filles de la Charité, puis travailla à Arboleas (1901), et Sorbas (1914). Dans ces deux paroisses, il institua le Centre Ouvrier de Saint-Joseph, pour aider les jeunes à compléter leurs études, et cela gratuitement.

Lors de l’installation de la République (1934), un médecin de l’endroit poussa un groupe de femmes à harceler le Curé, qui était déjà presque aveugle. Et bien que la population fût en général favorable à son Curé, un des parents de ce dernier réussit à le faire envoyer dans une ferme proche de Lubrín, où il put tout de même continuer à célébrer la Messe, loin de ses paroissiens.

Le 10 septembre 1936, trois miliciens vinrent l’arrêter, bien déçus de constater qu’on avait déjà dérobé au Prêtre tout ce qu’il avait, comme sa montre. Ils le poussèrent dans une voiture, direction Zurgena, à la carrière de Lubrín, où ils lui tirèrent plusieurs coups de feu, mais sans le tuer complètement. Le Prêtre continua de perdre son sang et mourut dans la soirée. En tombant, il disait à ses bourreaux : Que Dieu me pardonne, comme je vous pardonne.

Béatifié en 2017, Fernando González Ros sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 10 septembre.

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9 septembre 2018 7 09 /09 /septembre /2018 09:35

José Flores Beltrán
1876-1936

Né le 18 février 1876  à Mojácar (Almería), José fut baptisé le lendemain.

En 1889 il entra au Petit séminaire, passa au Grand et fut ordonné prêtre en 1899.

En moins de quarante ans de sacerdoce, il sera nommé à huit postes : Vicar en 1901, Benizalón en 1905, San José de los Gázquez en 1909, Urrácal en 1910, Pulpí en 1912, Cuevas del Almanzora en 1916, Mojácar en 1928, où il s’occupa particulièrement de ses vieux parents, enfin Cuevas del Almanzora en 1935.

Ce curé était toujours prêt à recevoir, soit au presbytère, soit au confessionnal.

Le 8 septembre 1936, il reçut la visite du fils d’un de ses amis du pays, qui lui demndait de l’accompagner ; don José le suivit sans hésiter. La voiture partit pour Castillo où l’on passa la nuit ; le lendemain, on conduisit le Prêtre quelque part à Ballabona, où un milicien l’abattit d’un coup de feu dans la nuque.

Martyrisé le 9 septembre 1936 et béatifié en 2017, José Flores Beltrán sera mentionné ce jour-là dans le Martyrologe Romain.

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9 septembre 2018 7 09 /09 /septembre /2018 09:35

 

Miguel Beato Sánchez

1911-1936

 

Beato (bienheureux), Miguel le fut de nature, mais aussi par la grâce de Dieu et le don de soi.

Il naquit le 10 avril 1911, à La Villa de Don Fadrique (Tolède, Espagne), avec un frère jumeau, Domingo, qui mourut à trois ans. Après eux naquirent cinq autres enfants : Juan et María Esperanza, qui moururent jeunes, María Teresa, María Dolores et Jesús, qui purent témoigner plus tard de la sainteté de leur aîné..

Les parents, Miguel et Andrea, étaient d’humbles travailleurs très chrétiens, craignant Dieu et aimant l’Eglise.

Miguel fut baptisé deux jours après sa naissance, et confirmé en 1916. Il reçut la Première communion en 1917. Dans son pays, on l’appelait Miguelillo. Il grandit dans la pratique des bonnes vertus, pieux, généreux ; jamais on ne le vit se battre avec ses camarades. Lui et ses sœurs firent partie de l’Alliance en Jésus par Marie, une congrégation laïque qui regroupait des jeunes vivant dans le monde.

Miguel imita bien vite le curé de la paroisse, en «disant la messe» à la maison. Il se mettait au cou deux bavettes d’enfant, une devant et une derrière, pour figurer la chasuble. Dans la famille, on souhaitait bien que Juan, l’aîné, devînt prêtre, mais il ne ressentait pas la vocation ; Miguel s'amusait à dire : Yo, bela, yo seré cura (Et ben, c’est moi qui serai curé).

Il entra au Petit séminaire de Tolède en 1923, passa au Grand, et acheva ses études avec d’excellentes appréciations : benemeritus et valde meritus. Il reçut les premiers ordres en décembre 1934, le sous-diaconat en juin 1935.

Il aurait pu être ordonné prêtre dès 1935, mais il dut passer par le conseil de révision : on lui trouva la poitrine rétrécie, et il fut réformé.

Il attendit patiemment le moment de l'ordination, tout en s’occupant dans la bibliothèque de l’archevêque. La providence fit qu’il fut ordonné prêtre le 11 avril 1936, lendemain de ses vingt-cinq ans. En même temps que lui furent ordonnés aussi deux prêtres qui moururent martyrs, mais qui appartiennent à une cause de béatification non encore achevée.

Don Miguel célébra sa première Messe en forme privée, sans chanter, car les temps étaient déjà difficiles.

Il fut nommé vicaire dans son pays natal, où la tension était déjà forte depuis la proclamation de la République en 1931 : il y avait eu des assassinats. Don Miguel cependant se lança dans l’apostolat avec plein de zèle, réunissant les jeunes de l’Action Catholique, parlant aux enfants, même s’ils étaient fils d’anarchistes.

Le 18 juillet 1936, l’église fut fermée. Don Miguel se renferma chez lui avec le Saint-Sacrement, que le curé avait réussi à extraire du tabernacle, profitant d’un moment d’inattention des miliciens. Pendant quelques jours, don Miguel put encore célébrer la Messe et donner les Sacrements aux fidèles, chez lui.

Le 3 août, on arrêta le curé, don Francisco López-Gasco y Fernández-Largo, qui fut assassiné le 9 août.

Don Miguel attendait son heure. Une de ses prières quotidiennes était, les bras en croix : v Seigneur, si tu as besoin de ma vie pour le salut de l’Espagne, je te la donne ; que je sois une victime, jamais un traître. Il se préparait à son martyre en lisant les vies des Martyrs. Avec grande joie, il s’exclamait : Regarde comme ils répondent à leurs bourreaux !

Une pieuse dame lui suggéra de ne pas porter la soutane et d’aller travailler dans les champs en civil. L’idée partait d’un bon sentiment, mais il répondit : Ma soutane, je ne m’en sépare pas, même s’il faut la colorer de mon sang ! Quelques jours après, cependant, il apprit que la soutane de son curé, martyr, était l’objet de moqueries infâmes, aussi retira-t-il la sienne, bien à contre-cœur.

Le 28 août, les miliciens mirent le feu à toutes les saintes images de l’église, en particulier celle du Christ, à laquelle on avait attribué une protection spéciale, dix ans plus tôt, quand on avait réussi à éteindre un feu de campagne qui menaçait les champs et les habitations. Les jours suivants, les miliciens exhibaient des morceaux de ces images et statues, pour s’en moquer encore.

Le 5 septembre, un milicien vint lui dire d’aller ramasser dans l’église les restes des images et statues pour les brûler. Il y alla, voyant dans cet acte, une façon de mettre fin aux profanations.

Le 6 septembre, des miliciens vinrent le chercher. Il ne devait pas revenir chez lui.

On l’enferma en prison, en le frappant continuellement pour lui faire abjurer sa foi, pour le faire blasphémer, mais il ne répondait que Vive le Christ Roi !

On poussa la profanation jusqu’à lui faire endosser la tunique du Nazareno de l’église, on lui aurait mis aussi une croix entre les bras, et on lui fit faire le Chemin de Croix dans l’église, le drapeau rouge autour de la poitrine.

On lui mit dans la bouche le canon d’un pistolet, qui lui provoqua un vomissement de sang ; on l’emmena dans une porcherie ; on voulut lui faire piétiner un crucifix, mais il refusa toujours. Un voisin de prison lui suggéra : Dis-leur ce qu’ils veulent ; Dieu sait bien que tu ne le dis que des lèvres. Et lui : Je ne peux pas !

Les bourreaux se sentaient terriblement vexés de voir ce jeune prêtre plus courageux qu’eux-mêmes. N’en pouvant plus de l’entendre répéter invariablement Vive le Christ Roi !, ils lui coupèrent la langue avec un couteau de boucher.

Le Martyr avait la bouche en sang, les dents tombaient, la langue coupée, le corps tout défait. On lui porta son repas du soir, assez loin de lui pour se moquer encore : Allez, appelle le Bon Dieu ! Pourquoi ne vient-il pas t’aider ?

Les bourreaux avouèrent plus tard qu’ils auraient bien voulu lui sauver la vie, mais qu'ils se virent "contraints" de le tuer, et qu’il mourut «seulement» pour n’avoir pas cédé.

Au soir du 8 septembre, ils lui dirent encore une fois de piétiner un crucifix. Sur son refus, un milicien lui donna un tel coup de poing qu’il tomba par-terre. 

Ici, les détails ne coïncident pas totalement. Selon une version, on lui donna tant de coups, qu’on le crut mort ; venus le lendemain matin, 9 septembre, pour l’enterrer, et s’apercevant qu’il vivait encore, les miliciens l’abattirent. Dans l’autre version, les miliciens ne revinrent qu’au matin du 10 septembre. S’apercevant qu’il murmurait encore Ah, mon Dieu !, ils lui déchargèrent une pluie de coups de bâtons, jusqu’à son dernier soupir. Alors ils l’emportèrent pour l’enterrer dans un coin de champ, laissant une de ses mains en-dehors : des chiens la dévorèrent. De fait, quand on exhuma le corps en 1939, la main du prêtre manquait. Le corps était couvert de plaies.

La date retenue pour la mort de don Miguel est le 10 septembre 1936 : il avait tout juste cinq mois de sacerdoce.

Don Miguel a été béatifié en 2007 : Beato de famille, il est maintenant Bienheureux au ciel.

  

Miguel Beato Sánchez

1911-1936

 

Miguel vit le jour le 10 avril 1911 à La Villa de Don Fadrique (Tolède, Espagne), troisième des sept enfants de Miguel et Andrea : Juan, Domingo (son jumeau), et María Esperanza moururent jeunes, María Teresa, María Dolores et Jesús purent témoigner plus tard de la sainteté de leur aîné.

Miguel fut baptisé le 12 avril, et confirmé en 1916. Il reçut la Première communion en 1917.

La famille était très pratiquante. Miguel (qu’on surnommait Miguelillo) et ses sœurs firent partie de l’Alliance en Jésus par Marie, une congrégation laïque qui regroupait des jeunes vivant dans le monde.

Miguel imita bien vite le curé de la paroisse, en «disant la messe» à la maison. Il se mettait au cou deux bavettes d’enfant, une devant et une derrière, pour figurer la chasuble. Dans la famille, on souhaitait que Juan, l’aîné, devînt prêtre, mais il ne ressentait pas la vocation, et Miguel répliquait : Yo, bela, yo seré cura (Et ben, c’est moi qui serai curé).

Fidèle au catéchisme, qu’il apprenait avec plaisir, il fuyait ses camarades qui se battaient, et, à la maison, faisait volontiers tout ce que sa mère lui demandait.

Miguel entra au Petit séminaire de Tolède dès 1923 et passa au Grand séminaire. Les appréciations sur sa conduite et ses études furent benemeritus et valde meritus. Il reçut donc les premiers ordres en décembre 1934, le sous-diaconat en juin 1935. Ses études étaient formellement achevées, et il devait recevoir l’ordination diaconale et sacerdotale, mais il dut faire le service militaire.

En réalité, il en fut exempté à cause de sa poitrine trop étroite, et il attendit ces ordinations patiemment, tout en s’occupant dans la bibliothèque de l’archevêque. Il fut ordonné diacre en mars 1936, et prêtre le 11 avril, lendemain de son vingt-cinquième anniversaire.

En même temps que lui furent ordonnés aussi deux prêtres qui moururent martyrs, qui appartiennent à une cause de béatification non encore achevée.

On le destinait à sa paroisse natale, La Villa de Don Fadrique, comme vicaire. Le curé et son vicaire allaient bientôt verser leur sang.

Dans cette localité, la tension était déjà forte depuis la proclamation de la République en 1931.  Il y avait eu des assassinats. Don Miguel cependant se lança dans l’apostolat avec plein de zèle, réunissant les jeunes de l’Action Catholique, parlant aux enfants, même s’ils étaient fils d’anarchistes.

Le 18 juillet 1936, l’église fut fermée. Don Miguel se renferma chez lui avec le Saint-Sacrement, que le curé avait réussi à extraire du tabernacle, profitant d’un moment d’inattention des miliciens. Pendant quelques jours, don Miguel put encore célébrer la Messe et donner les Sacrements aux fidèles, chez lui.

Le 3 août, on arrêta le curé, don Francisco López-Gasco y Fernández-Largo, qui fut assassiné le 9 août.

Don Miguel attendait son heure. Chaque jour, il priait un Notre Père, qu’il achevait par cette jaculatoire : Que je sois une victime, mais jamais un traître. Les bras en croix, il répétait : Seigneur, si tu as besoin de ma vie pour le salut de l’Espagne, je te la donne ; que je sois une victime, jamais un traître.

Une pieuse femme du pays lui fit dire par ses frère et sœurs de ne pas porter la soutane en sortant de chez lui. Il répondit fermement : La soutane, je ne l’enlève pas, même si je dois la teindre de mon sang. Mais quand il apprit que les miliciens profanaient celle de son curé martyr, il la retira, avec douleur.

Le 28 août, les miliciens mirent le feu à toutes les saintes images de l’église, en particulier celle du Christ, à laquelle on avait attribué une protection spéciale, dix ans plus tôt, quand on avait réussi à éteindre un feu de campagne qui menaçait les champs et les habitations. Les jours suivants, les miliciens exhibaient des morceaux de ces images et statues, pour s’en moquer encore.

Le 5 septembre, un milicien vint convoquer don Miguel, qui le suivit sans rien dire. On l’emmena à l’église avec d’autres prêtres du pays, pour rammasser dans l’église les morceaux de statues, les charger dans un camion et aller les brûler. Ce faisant, don Miguel remerciait Dieu qu’ainsi les miliciens ne pourraient plus profaner ces saints objets. Il revint chez lui le soir.

Le 6 septembre, on vint l’arrêter pour de bon. L’interrogatoire fut pénible : don Miguel répliqua que Dieu existe, qu’il croyait en Dieu et, au lieu de blasphémer, répondit : Vive le Christ Roi !

On lui fit faire un véritable Chemin de Croix : avec un drapeau rouge autour de la poitrine, un morceau de colonne sur les épaules, on le fit marcher dans l’église ; il tomba à terre et on se moqua de lui. N’obtenant du prêtre que des Je suis croyant et Vive le Christ Roi toujours plus convaincus, ils le mirent dans la maison du Marquis de Mudela, transformée en prison.

Là, une double file de miliciens armés l’attendaient. Le chef recommença les mêmes questions, obtint les mêmes réponses ; il enfila dans la bouche du prêtre le canon de son pistolet, provoquant un vomissement de sang. On mit le prêtre dans la porcherie : les miliciens passaient le voir en le provoquant : Dis, tu es plus fort que nous ? On voulut lui faire piétiner un crucifix, on lui promit de le laisser en vie s’il acceptait seulement de faire ce qu’ils lui demandaient. Ils n’obtinrent qu’un refus répété et total.

Les miliciens se fatiguaient ; ils voyaient bien que ce jeune prêtre de vingt-cinq ans était plus courageux qu’ils ne le pensaient. Ils en vinrent à lui sectionner la langue avec un couteau de boucher.

Un autre prisonnier, feignant un étourderie, réussit à passer près de la cellule de don Miguel et lui lança : Miguel, répète ce qu’ils te disent ; Dieu sait bien que tu le diras des lèvres, mais pas du cœur. Et don Miguel : Je ne peux pas. Il avait la bouche pleine de sang, 

On lui apporta son repas, à l’opposé de la place qu’il occupait, en se moquant de lui, comme pour le Christ en croix : Allez, appelle ton Dieu, pourquoi ne vient-il pas t’aider ?

Les miliciens tenaient à le faire céder. Ce fut inutile. Ils se virent «obligés» de le tuer.

On arriva au 8 septembre, jour de la Nativité de Notre-Dame, on le sortit de la porcherie pour le conduire dans une autre pièce. Dans l’intervalle, on le frappait en l’insultant : Le type du Christ Roi. D’autres l’attendaient et voulaient le faire marcher sur un crucifix ; sur son refus, on l’envoya à  terre avec un coup de poing.

Le 9 (ou le 10) au matin, on le croyait mort, mais on l’entendit encore souffler : Ah, mon Dieu ! On lui assena alors tant de coups de bâton, qu’il n’eut plus la force que de dire Ah, ma mère ! et expira.

Les bourreaux allèrent l’enterrer au lieu-dit La Veguilla, en laissant hors de terre sa main, avec le poing fermé, qui fut dévorée par les chiens. De fait, quand on exhuma le corps en 1939, la main du prêtre manquait. Le corps était couvert de plaies.

Don Miguel fut béatifié en 2007. Beato de famille, il est maintenant Bienheureux au ciel.

 

 

 

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