Adjutor de Vernon
1070-1131
Diverses formes existent pour désigner notre personnage : Adjutor, Adjuteur, Adjoutre, Ayoutre, Ayutre, Ajutre, Ustre, Ajuture, et peut-être d’autres encore…
Il a pu naître entre 1069 et 1075, à Vernon (Eure), domaine de son père Jean, ou peut-être à Blaru, domaine de sa sainte mère Rosamonde.
Jean et Rosamonde étaient connus pour leur grande piété et leur charité. Rosamonde en particulier fut même honorée du titre de bienheureuse.
Adjutor se montra généreux envers les ordres religieux, zélé à restaurer les églises, compatissant envers les pauvres.
En 1095, il partit en Terre sainte avec deux cents chevaliers. Près d’Antioche, ces vaillants défenseurs du Christianisme furent encerclés par quinze cents Infidèles menaçants. Adjutor invoqua sainte Marie-Magdeleine (v. 22 juillet), pour laquelle la ville de Vernon avait déjà une dévotion particulière : brusquement les Infidèles furent victimes d’une violente tempête et firent demi-tour. Beaucoup tombèrent sous les flèches des hommes d’Adjutor.
Dix-sept ans plus tard, Adjutor se trouvait sous Jérusalem et fut capturé. Jeté dans un cachot, chargé de fers, durement invité à renier sa foi chrétienne, il recourut à nouveau à sa sainte Protectrice… et se retrouva miraculeusement transporté dans le domaine de Vernon. Le fait a été constaté par l’évêque Hugues de Rouen, mais une hypothèse tendrait à supposer qu’en réalité Adjutor serait rentré en France peu après la victoire d’Antioche.
En 1129, Adjutor fit élever une chapelle à sainte Marie-Magdeleine à l’endroit où elle l’aurait «déposé».
Retiré à l’abbaye bénédictine de Tiron, il se donna à Dieu totalement ; tous ses biens passèrent à l’abbaye où, pendant douze ans, il édifia toute la communauté, couchant sur la dure, portant cilice et se nourrissant seulement de pain et d’eau, avec des herbes crues.
Cette période prit fin quand il obtint de l’abbé la permission de se retirer totalement dans une petite cellule qui se trouvait derrière l’autel de la chapelle de sainte Marie-Magdeleine. L’évêque Hugues y vint lui rendre visite et en fut très édifié ; beaucoup de gens vinrent lui demander de prier pour leurs intentions et Adjutor opéra un grand nombre de miracles.
Il mourut le 30 avril 1131, en la localité de Pressagny (désignée plus tard Presegniacum Lorguellox, act. Pressagny-l’Orgueilleux).
On a invoqué Adjutor pour diverses sortes de maladies ; des villes ont recouru à son intercession en cas d’incendies, de grêles, d’épidémies. On l’invoqua aussi lors de noyades : particulièrement, après la suppression d’un gouffre en Seine qui provoquait beaucoup de naufrages, les mariniers prirent Adjutor pour leur patron céleste.
A Blaru, une fontaine miraculeuse aurait été l’endroit où la nourrice d’Adjutor lavait ses langes.
Saint Adjutor de Vernon est commémoré le 30 avril dans le Martyrologe Romain.