Wereburge d’Ely
† 700
Wereburga naquit au 7e siècle en Angleterre, de Wulfère et Ermenilde (v. 13 février ?), aînée des trois autres frères qui s’appelaient Wulfade, Rufin et Kenred ; on va le voir, les deux premiers furent martyrs, le troisième mourut à Rome en odeur de sainteté.
Le père de ces enfants était un homme non baptisé, et même d’une cruauté presque légendaire : il aurait lui-même massacré ses deux fils Wulfade et Rufin (autrefois au Martyrologe le 24 juillet) ; la mère au contraire était chrétienne.
Wereburge grandit en cultivant les vertus, particulièrement l’humilité, l’obéissance, la douceur ; aux dévotions qu’elle partageait avec sa mère, elle ajoutait déjà de longues heures de prière et de méditation.
Elle refusa opiniâtrement les offres de mariage qui se présentèrent, en particulier celle d’un seigneur très ami de son père ; celui-ci fut vivement affecté non seulement du refus de sa fille, mais aussi de l’opposition exprimée par ses deux fils à une telle union : il les massacra sur place ; c’est à la suite de ce martyre que, confondu par sa conscience, le malheureux roi fit construire un prieuré à Stone pour abriter les corps de ses deux fils.
Wereburge alla se réfugier dans l’abbaye d’Ely, que sa grand-tante Ethelrede avait fondée (v. 23 juin). Cette fois-ci, son père accompagna sa fille jusqu’à l’abbaye. Il mourut peu après.
De son côté, la maman, Ermenilde, prit le voile dans cette même abbaye. Wereburge fut bientôt chargée de diriger tous les monastères de la région, pour y établir une règle plus unifiée ; elle devenait ainsi Supérieure générale. Quand elle eut opéré sa mission, elle obtint du roi de l’aider à fonder encore d’autres monastères.
Wereburga vivait déjà en moniale avant d’entrer à Ely ; maintenant, elle cherchait à donner l’exemple pour exhorter toutes les âmes à acquérir la sainteté et gagner le Ciel. Chaque jour, elle priait le psautier à genoux, passait de longs moments prosternée à l’église, souvent le visage baigné de larmes ; elle lisait les vies des Pères du désert et s’en inspirait à sa mesure ; elle ne prit jamais qu’un seul repas par jour.
Signes de cette grande sainteté, les miracles se produisirent. Un jour qu’une nuée d’oies sauvages s’était abattue sur les champs, le paysan qui y cultivait fut inquiet pour la récolte et vint avertir Wereburge ; tout simplement, elle rétorqua : Amène-moi tout ce monde ; le paysan obéit, convoqua les oies, qui vinrent aux pieds de Wereburge ; elle leur dit : Repartez en paix, mais ne revenez jamais plus sur nos champs, et les champs poussèrent désormais en toute tranquillité.
Comme elle se trouvait à Trentham, elle eut le pressentiment de sa fin prochaine ; elle s’éteignit en effet là, sur la fin du 7e siècle, vers 700.
Des miracles ayant eu lieu sur son tombeau, on rouvrit le cercueil en 709 et on trouva le corps de Wereburge incorrompu.
En 875, devant l’invasion des Danois, on transféra ces restes précieux à Chester, qui prit Wereburge pour patronne.
Au moment du schisme anglais et des persécutions, les reliques furent jetées au vent.
Sainte Wereburge est mentionnée dans le Martyrologe au 3 février.