Aidan de Ferns
558-632
Il existe de très nombreuses variantes au nom de Aidan, suivant les habitudes celtiques, irlandaises, galloises ou anglaises :
en vieil irlandais : Oed
en vieux gallois : Udd
en vieil anglais : Hugh
en celtique : Aodh, Aedh, Aed, d’où le diminutif Aidan. Máedóc et Mogue sont des formes hypocoristiques de Aodh, transcrit dans l’irlandais Mo Aodh Óg. Certaines sources celtiques parlent de Aeddan Foeddog, dérivation de Aeddan Máedóc.
Aidan a donné ensuite en irlandais Áedan, en gallois Aeddan, en latin enfin Aidanus et Edanus.
En ce qui concerne notre Aidan, il est très difficile de se retrouver dans les faits transmis par les traditions, les légendes. On a parfois l’impression de se trouver devant des personnages différents, ou dans des situations invraisemblables.
Aidan, donc, serait né vers 558, en l’ile de Inisbrefny (Tempelport, County Cavan), de Gildas ou Aneurin, fils du roi de Strathclyde ; ou bien, selon d’autres sources irlandaises, de Sedna et Eithne ; et présumé cousin d’un mystérieux s. Dallan (v. 29 janvier ?).
Dès sa naissance, il fut l’objet de grâces divines particulières. Comme on ne trouvait pas de barque pour traverser le lac qui le séparait de l’endroit où attendait s. Kilian (v. 8 juillet) pour le baptiser, on posa l’enfant sur une dalle de pierre, qui fit la traversée.
Jeune encore, Aidan fut gardé en ôtage par le souverain roi d’Irlande, Ainmire. Celui-ci fut tellement impressionné par Aidan, qu’il le laissa libre de rester ou de partir. Aidan voulait partir, mais seulement à condition que tous les prisonniers fussent libérés avec lui ; le roi le lui accorda.
Aidan étudia à l’école de l’abbaye de Clonard.
Déjà sa sainte vie attirait d’autres vocations, on voulut se mettre sous sa direction. Mais Aidan s’enfuit au Pays de Galles, pour étudier encore avec s. David (v. 1er mars).
On dit qu’en compagnie de s. Cadoc (v. 21 septembre), il mit en fuite toute une armée de Saxons ou d’Irlandais, en faisant pleuvoir sur eux une pluie de pierres (peut-être de gros grêlons, cf. Ex 9:22-26).
Aidan revint en Irlande en 570, portant avec lui des ruches d’abeilles, qu’on ne connaissait pas encore. Il obtint un terrain et s’établit à Brentrocht (Leinster). Là, il aurait aidé le roi à remporter la victoire de Dún Bolg (598), en suggérant de cacher les soldats dans les paniers de nourriture destinés au camp de l’assaillant. Reconnaissant, le roi lui donna le territoire de Ferns (Wexford), où Aidan construisit un monastère.
C’est là que Aidan devint le premier évêque de Ferns. Sa bonté devint proverbiale. Un jour de carême où il reçut d’autres évêques et qu’il n’y avait rien d’autre à manger que de la viande bovine, il affirma que cette viande n’était qu’un concentré de lait et d’herbes, et la servit aux confrères. Une autre fois où quelqu’un le poussa dans l’eau pour voir s’il garderait son calme, Aidan effectivement se remit sur pied sans aucune plainte, de sorte que l’autre demanda pardon.
Aidan semble avoir fondé beaucoup de monastères dans cette région.
Il serait mort sur la rive du Lough Melvin (Leitrim) le 31 janvier 632, son dies natalis dans le Martyrologe Romain.