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7 mars 2014 5 07 /03 /mars /2014 00:00

Louis Beaulieu

1840-1866

 

Né le 8 octobre 1840 à Langon (Gironde), Bernard-Louis ne connaîtra pas son père, décédé avant sa naissance.

Sa toute jeune maman de dix-neuf ans élèvera courageusement son fils de santé délicate, tout en vivant de son petit commerce de fournitures pour routiers. Elle se remarie avec un veuf, père d’une petite fille, pour mieux aider Louis.

Il entre au Petit séminaire de Bordeaux (1849), où il rencontre un missionnaire qui a longtemps séjourné en Chine. Son attrait pour les missions commence là.

Louis entre au Grand séminaire en 1857. Il est très intéressé par les récits qu’il lit des missionnaires. il demandera par quatre fois à son évêque l’autorisation de rejoindre les Missions Etrangères de Paris.

Durant son séjour au séminaire, meurt son meilleur ami, Amélien Virac. Fin 1858, c’est sa mère qui meurt à son tour. Il est accueilli par ses oncle et tante de Langon, Monsieur et Madame Blaize. Ces épreuves le confirment dans sa résolution.

En attendant l’heure de son ordination (car il est encore trop jeune), il enseigne au Petit séminaire.

En 1863, une pneumonie semble lui faire perdre tout espoir d’être missionnaire, mais l’autorisation épiscopale étant enfin arrivée, il guérit promptement et rejoint Paris au mois d’août ; il est ordonné prêtre en mai 1864.

Dès juillet il s’embarque à Marseille pour l’Extrême-Orient, avec trois autres missionnaires. Mgr Berneux qui les accueille les disperse dans des villages de montagne pour éviter le danger, car la présence d’étrangers en Corée est pour le moment sévèrement interdite et punie de mort.

Louis n’est pas loin du père Dorie ; ils se rencontrent, se confessent, s’encouragent. Ils se déplacent toujours de nuit, et avec leur costume «de deuil», qui couvre leur visage.

Le père Beaulieu apprend vite le coréen, de sorte que l’évêque lui assigne le village de Kwangju, au sud-est de Seoul, mais il n’a pas le temps d’y arriver. Il est arrêté à son tour le 27 février, tandis que l’évêque était déjà arrêté quelques jours avant.

Louis reçoit les mêmes traitements que l’évêque et que les autres Confrères : coups de rotin sur les tibias et les pieds, lacération sur tout le corps avec un pieu pointu.

Ils sont condamnés à mort et exécutés près de Seoul (à Saenamt’ŏ) le 7 mars 1866 : Louis avait à peine plus de vingt-cinq ans, et pas encore deux années de sacerdoce.

Le père Louis Beaulieu fut béatifié parmi les cent-trois Martyrs coréens en 1968 et canonisé en 1984. Leur fête liturgique commune est au 20 septembre.

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7 mars 2014 5 07 /03 /mars /2014 00:00

Pierre-Henri Dorie

1839-1866

 

Né le 23 septembre 1839 à Port-de-la-Guittière (Saint-Hilaire de Talmont - depuis 1974 Talmont-Saint-Hilaire -, Vendée), de Pierre Dorie et Geneviève Bignonneau, Henri a sept frères et sœurs.

A dix ans, il va au Petit séminaire de la Bauduère (Olonne), puis passe au Grand séminaire de Luçon (1860), d’où il rejoint celui des Missions Etrangères de Paris (1862).

Au moment de son départ, un confrère compose et lui chante ces mots prophétiques :

 

Au nom de Jésus-Christ,

ta tête sera tranchée,        

et deux fois dans l’année

viendra la saint Henri.

 

Il est ordonné prêtre en 1864. Il part pour la Corée avec son meilleur ami, le père Ranfer de Bretenières.

Ils arrivent en Mandchourie en octobre 1864, rejoignent la province de Leao Tong en janvier 1865, puis débarquent clandestinement en Corée, vêtus de l’habit noir de deuil, qui couvre le visage, de sorte qu’on ne peut reconnaître qu’ils sont Européens. Pierre-Henri prend le nom de Kim (père spirituel).

Arrivé à Seoul, il continue sa vie clandestine, il se met au coréen et exerce son ministère à Sonkokni (Yong-in, Kyŏnggi), à quelques kilomètres de Seoul. S’il vit caché, au moins il est certain de ne pas retourner en Chine.

Dans les mêmes circonstances où fut arrêté Mgr Berneux et le père Ranfer de Bretenières, suite à une dénonciation, Henri est arrêté à son tour le 27 février et emprisonné.

L’évêque et les prêtres sont torturés à coups de rotin sur les jambes et les pieds, on les conduit dans la banlieue de Seoul, où ils sont décapités devant une foule immense, le 7 mars 1866.

Un témoin oculaire dit que le père Dorie avait vraiment une expression angélique. Il avait vingt-six ans, et pas même deux années de sacerdoce.

Lui et les autres Martyrs de ce 7 mars font partie des cent-trois Coréens béatifiés en 1968 et canonisés en 1984. Leur fête commune est au 20 septembre.

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7 mars 2014 5 07 /03 /mars /2014 00:00

Just Ranfer de Bretenières

1838-1866

 

Just naquit à Chalon-sur-Saône (Saône et Loire) le 28 février 1838, aîné des deux garçons du juge de Bretenières et de son épouse Anne, croyants et bons chrétiens.

Tout petit, Just - qui reçut au baptême les noms de Simon Marie Antoine Just - exprima son désir d’être missionnaire en Chine. Il l’aurait dit à trois ans déjà ; plus tard il dira à son frère et au curé de la paroisse qu’il désirait être martyr.

Just et son frère Christian reçoivent leur formation d’un précepteur, l’abbé Gautrelet.

Pour s’ «entraîner» au martyre, Just s’efforce de dominer sa nature sensible : il supporte la fatigue, la chaleur, la soif, il s’habitue à porter des fardeaux.

En 1856, après son baccalauréat, il s’inscrit en faculté de lettres à Lyon.

Toujours attiré par les missions, il suit les conseils de son confesseur et de ses parents et entre au Séminaire Saint-Sulpice, où il est organiste et infirmier (1859).

Dans le cas de Just, on remarquera que ses parents l’ont généreusement soutenu dans sa vocation, ce qui n’a pas toujours été facile à faire pour d’autres parents de missionnaires.

Après deux ans, Just est reçu aux Missions Etrangères de Paris (1861). Un Confrère disait que Just n’avait pas besoin d’être martyr pour être un saint.

Just reçoit le sacerdoce en 1864.

Il apprend avec joie sa destination pour la Corée, terre des martyrs.

De Marseille, il s’embarque avec neuf autres pour la Corée, avec des escales à Alexandrie, Suez, Ceylan, Singapour, Hong-Kong. L’attente à Hong-Kong se prolongeant, il y étudie le chinois.

Enfin entré en Corée clandestinement (mai 1865), il habite à Seoul, près de l’évêque, Mgr Berneux. Il se cache chez des chrétiens, il ne sort que la nuit (et encore, avec l’habit de deuil, noir, qui enveloppe de la tête aux pieds).

Avec le nom coréen de Païk Chen Fou (Le père blanc comme neige), il apprend le coréen avec un jeune catéchiste nommé Chŏng Ŭi-bae et, au bout de six mois, peut prêcher et confesser dans la langue.

En février 1866, il confesse plusieurs dizaines de fidèles et baptise une quarantaine d’adultes. Il reçoit une délégation de l’évêque pour administrer aussi la Confirmation. Il assiste des malades et donne l’Onction des Malades.

Une trahison est à l’origine de la découverte de la cachette de Mgr Berneux, et de celle du père Just. Des soldats font irruption au moment où il s’apprête à célébrer la Messe. On l’emmène, lié avec une corde rouge, signe des grands criminels.

En prison, il retrouve Mgr Berneux, ainsi que les pères Beaulieu et Dorie. Ensemble, ils s’encouragent. Ils subissent les tortures, le supplice du shien-noum, où le patient est ligoté sur une chaise et reçoit des coups de bâton de section triangulaire sur les tibias et les pieds. Séances et interrogatoires pendant quatre jours. Après chaque interrogatoire, leur corps est labouré avec un pieu pointu, de la grosseur du bras.

La sentence de mort est prononcée le 6 mars. Les condamnés sont portés chacun sur une chaise jusqu’au lieu de l’exécution, dans le quartier de Saenamt’ŏ (Seoul), où la foule est surveillée par quatre cents soldats armés.

Après l’exécution de Mgr Berneux, le père Just est posé à terre, dépouillé de ses vêtements ; chacune des oreilles est repliée sur elle-même et percée d’une flèche. On lui passe un bâton sous les bras liés derrière le dos et le porte ainsi pour bien le faire voir à la population. Puis il est déposé à genoux, la tête en avant ; six bourreaux exécutent une danse autour de lui en criant A mort ! A mort ! Les coups de sabre tombent, la tête est tranchée au quatrième coup.

Le père Just de Bretenières meurt Martyr, le 7 mars 1866, dies natalis commun à Mgr Berneux, aux pères Beaulieu et Dorie.

Ils seront béatifiés ensemble en 1968, et canonisés en 1984.

Une fête liturgique unique célèbre les cent-trois Martyrs coréens, le 20 septembre.

 

 

 

 

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7 mars 2014 5 07 /03 /mars /2014 00:00

Siméon-François Berneux

1814-1866

 

Né le 14 mai 1814 à Château-du-Loir (Sarthe), de Siméon Berneux et Hélène Fossé, Siméon-François fait ses études sur place puis au Mans.

A dix ans, il révèle à sa pieuse mère qu’il désire être prêtre, mais le papa n’est pas très chaud : pauvre, il a besoin de son garçon. Grâce au curé de la paroisse, le jeune Siméon pourra faire d’excellentes études. 

Il rejoint le Petit séminaire de Précigné et le Grand séminaire du Mans (1831). 

Tombé malade l’année suivante, il est précepteur chez Ange Carron puis chez les de la Bouillerie. Revenu au séminaire en 1833, il est ordonné diacre en 1836, et prêtre en 1837.

Dans un premier temps, il enseigne la philosophie au séminaire, où il est aussi directeur spirituel.

En 1839, il entre au séminaire des Missions Etrangères de Paris, et s’embarque au Havre début 1840.

A Manille, il rencontre Mgr Retord. Après un séjour à Macao, il arrive au Tonkin occidental en janvier 1841, mais est arrêté en avril, incarcéré à Hué et condamné à mort avec sursis avec d’autres missionnaires. Sur intervention de l’amiral Favin-Lévêque, ils sont libérés en 1843 et ramenés à l’Ile Bourbon.

Il repart pour Singapour et Macao, et rejoint la mission de Mandchourie (1844), où il apprend la langue. Il est plusieurs fois malade. Suite à une persécution, il se réfugie à Shanghaï quelques semaines.

En 1853 il est nommé vicaire apostolique de Corée, pour succéder au défunt Mgr Ferréol. Il est consacré évêque en décembre 1854. Mgr Berneux est heureux d’aller en Corée, un magnifique pays de martyrs. Il part en 1855, passe par Shanghaï, arrive à Seoul en mars 1856. Il prend le nom de Chang Gyeong-il, apprend le coréen, mais reste discret, car la conversion au catholicisme est punie de mort.

Il sera arrêté une première fois et battu, en septembre 1863.

Son activité portera ses premiers fruits, d’autant plus que le nouveau roi se montre plus tolérant : en dix ans, des milliers de personnes passent au catholicisme, un séminaire est ouvert à Paeron (1855), des livres sont publiés en coréen.

En 1866, alors que la chrétienté coréenne atteint les vingt-trois mille, Mgr Berneux propose les bons offices de la France entre la Corée et la Russie qui se fait menaçante. Mais la Russie se retire, et le roi, influencé par son entourage qui n’apprécie pas l’entrée des étrangers français dans le palais du gouvernement, reprend la persécution.

Mgr Berneux est arrêté le 23 février, interrogé, torturé : bastonnade sur les jambes, poncture des bâtons. La sentence tombe : L’accusé Chang, refusant d’obéir au roi, et ne voulant ni apostasier, ni donner les renseignements qu’on lui demande, ni retourner dans son pays, aura la tête tranchée après avoir subi différents supplices.

Il est décapité à Saenamt’ŏ, le 7 mars 1866.

On dit qu’un mystérieux sourire passa sur son visage au moment de sa mort.

Mgr Berneux a été béatifié en 1968, canonisé en 1984.

Si son dies natalis est au 7 mars, il est fêté liturgiquement le 20 septembre en même temps que tous les Martyrs de Corée.

 

 

 

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6 mars 2014 4 06 /03 /mars /2014 00:00

Bernardo Gambaro

1869-1900

 

Né le 7 août 1869 à Galliate (Novara, Italie N) de Pacifico et Francesca Bozzola, Bernardo reçut de ses bons parents chrétiens une très bonne éducation.

A huit ans, il faisait déjà la Première communion (pour l'époque, c'était précoce), et sentit l'appel au sacerdoce dès l'âge de treize ans.

Après cette heureuse enfance, l'adolescent n'eut pas de peine à obtenir des parents la permission d'entrer au collège des Franciscains à Monte Mesma, où les pères lui remarquèrent son humble obéissance et son application à l'étude.

En 1886, il fut admis au noviciat, où il prit le nom de Giuseppe Maria, par dévotion aux saints parents de Jésus sur la terre.

Après ce noviciat, il compléta ses études secondaires à Voghera pendant trois ans, au couvent de Sainte-Marie-des-Grâces.

Il étudia, finalement, la théologie au couvent de Cerano, où il prononça les vœux de religion en 1890 et reçut le sacerdoce en 1892.

Son premier poste fut la direction du collège d'Ornavasco, où chacun reçut de lui les attentions d'un père, d'une mère, d'un frère, en un mot : d'un ami.

Un secret désir mûrissait en lui : aller dans la mission de Chine. Pour cela, il alla célébrer plusieurs fois la Messe au sanctuaire du Boden, pour obtenir des lumières. Finalement, ses supérieurs et ses propres parents cédèrent pour l'envoyer en Extrême-Orient.

Il passa un “examen” à Rome en décembre 1895, puis s'embarqua à Naples pour la Terre Sainte (où il resta deux mois) et arriva en Chine où il s'habilla et se coiffa “à la chinoise”.

Après quelque temps à Hankow, il vint à Heng-tciau-fu, où Mgr Fantosati lui confia la formation des jeunes clercs, ainsi que l'enseignement de la philosophie et de la théologie.

Au bout de trois ans, il put laisser cette charge à d'autres missionnaires, et reçut du même Mgr Fantosati la charge de la communauté de Yen-tcion, où sa douceur d'âme conquit immédiatement les chers Chinois, chrétiens ou non.

En mai-juin 1900, il accompagna Mgr Fantosati en tournée pastorale à Lei-yang. Au retour, ils s'arrêtèrent à San-mu-tciao pour y reconstruire la chapelle ; c'est alors qu'ils apprirent les événements du 4 juillet : les Boxers avaient détruit la résidence de l'évêque, l'orphelinat, et toutes les maisons des Chrétiens. Le père Giacomantonio avait été martyrisé.

L'évêque et le père Gambaro, avec quatre Chrétiens s'embarquèrent pour rejoindre au plus vite Hoang-scia-wan, car Mgr Fantosati voulait être présent au milieu de son troupeau. Mais à l'arrivée, des païens crièrent Mort aux Européens et reçurent les voyageurs à coups de pierres et de bâtons.

Le père Gambaro tomba, frappé à mort, et chercha à “ramper” jusqu'à l'évêque, lui aussi frappé à mort, mais encore agonisant, pour lui demander une suprême bénédiction, que l'évêque chercha à lui donner en levant difficilement la main.

Jetés à l'eau, les corps furent repêchés et brûlés, pour ne pas être ensevelis dignement.

Ainsi mourut martyr le jeune père Gambaro, à peine âgé de trente-et-un ans. 

C'était le 7 juillet 1900.

Le père Giuseppe Maria Gambaro fut béatifié en 1946, et canonisé en 2000.

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6 mars 2014 4 06 /03 /mars /2014 00:00

Rosa de Viterbe

1240-1253

 

À l'époque où Frédéric II d'Allemagne persécutait l'Église et s'emparait des États pontificaux, Dieu suscitait sainte Rose pour la défense de Viterbe, capitale du patrimoine de saint Pierre et du territoire qui appartenait au souverain pontife.

Les noms de Jésus et Marie furent les premiers mots qui sortirent de la bouche de cette candide créature. Elle avait trois ans lorsque Dieu manifesta sa toute-puissance en ressuscitant par son intermédiaire une de ses tantes qu'on portait au cimetière. Lorsqu'elle fut capable de marcher, elle ne sortait que pour aller à l'église ou pour distribuer aux pauvres le pain qu'on lui donnait. Un jour son père la rencontra en chemin et lui demanda d'ouvrir son tablier pour voir ce qu'elle portait. Ô prodige ! Des roses vermeilles apparurent à la place du pain.

Au lieu de s'amuser comme toutes les fillettes de son âge, Rose de Viterbe passait la plus grande partie de son temps en prière devant de saintes images, les mains jointes, immobile et recueillie. À l'âge de sept ans, elle sollicita instamment la permission de vivre seule avec Dieu dans une petite chambre de la maison. La petite recluse s'y livra à une oraison ininterrompue et à des austérités effrayantes qu'elle s'imposait, disait-elle, pour apaiser la colère de Dieu. Entre autres mortifications, sainte Rose marchait toujours les pieds nus et dormait sur la terre.

Dieu lui révéla les châtiments éternels réservés aux pécheurs impénitents. Rose en fut toute bouleversée. La Très Sainte Vierge Marie lui apparut, la consola, la bénit et lui annonça que le Seigneur l'avait choisie pour convertir les pauvres pécheurs. « Il faudra t'armer de courage, continua la Mère de Dieu, tu parcourras des villes pour exhorter les égarés et les ramener dans le chemin du salut. » Une autre vision la fit participer au drame du Calvaire ; dès lors, la soif de sauver les âmes ne la quitta plus. Sa pénitence aussi austère que précoce, réduisit le frêle corps de Rose à un tel état de faiblesse qu'on désespérait de sauver sa vie. La Très Sainte Vierge la visita de nouveau, la guérit miraculeusement et lui dit d'aller visiter l'église de Saint-Jean-Baptiste le lendemain, puis celle de Saint-François où elle prendrait l'habit du Tiers Ordre.

Obéissante à la voix du ciel, elle commença à parcourir les places publiques de la ville de Viterbe vêtue de l'habit de pénitence, pieds nus, un crucifix à la main, exhortant la foule à la pénitence et à la soumission au Saint-Siège. Des miracles éclatants vinrent confirmer l'autorité de sa parole. Instruit de ce qui se passait, le gouverneur impérial de la ville de Viterbe craignit que cette enfant extraordinaire ne détruisît complètement le prestige de l'empereur Frédéric et que l'autorité du pape s'affirmât à nouveau. Il fit comparaître sainte Rose à son tribunal et menaça de la jeter en prison si elle continuait à prêcher. La servante de Dieu lui répondit : « Je parle sur l'ordre d'un Maître plus puissant que vous, je mourrai plutôt que de Lui désobéir. » Sur les instances d'hérétiques obstinés, sainte Rose est finalement chassée de Viterbe avec toute sa famille, en plein cœur de l'hiver.

Peu après, sainte Rose de Viterbe annonça le trépas de l'ennemi de Dieu, Frédéric II d'Allemagne. En effet, il ne tarda pas à expirer étouffé dans son lit. À cette nouvelle, les habitants de Viterbe s'empressèrent de rappeler leur petite Sainte, absente depuis dix-huit mois. Celle que tous regardaient comme la libératrice de la patrie, la consolatrice des affligés et le secours des pauvres fut reçue en triomphe dans sa ville natale, tandis que le pape Innocent IV, ramené à Rome, rentrait en possession de Viterbe.

Sa mission apostolique terminée, sainte Rose songea à réaliser son vœu le plus cher. Elle se présenta au couvent de Sainte-Marie-des-Roses, mais n'y fut pas acceptée, probablement à cause du genre de vie extraordinaire qu'elle avait menée auparavant. Rose vécut donc en recluse dans la maison paternelle, se vouant à la contemplation et aux plus rigoureuses pénitences. Plusieurs jeunes filles dont elle s'était déjà occupée la supplièrent de les prendre sous sa conduite. La demeure de la Sainte devint un véritable couvent où des âmes généreuses se livrèrent à l'exercice des plus sublimes vertus.

L'élue de Dieu avait dix-sept ans et six mois lorsque le divin Jardinier vint cueillir sa Rose tout épanouie pour le ciel, le 6 mars 1252. 

À l'heure de son glorieux trépas, les cloches sonnèrent d'elles-mêmes. Sainte Rose de Viterbe apparut au souverain pontife pour lui demander de transporter son corps au monastère de Sainte-Marie-des-Roses, translation qui eut lieu six mois après sa mort. À cette occasion, son corps fut trouvé intact. Il se conserve encore, au même endroit, dans toute sa fraîcheur et sa flexibilité. D'innombrables miracles ont illustré son tombeau.

Sainte Rose a été canonisée en 1457.

 

À Viterbe, elle est fêtée le 4 septembre, jour de la translation de son corps.

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6 mars 2014 4 06 /03 /mars /2014 00:00

Colette  Boylet

1381-1447

 

Cette grande thaumaturge naquit à Corbie (Somme), de Robert, charpentier. Lui et son épouse avaient longtemps prié saint Nicolas de guérir la stérilité de la maman, c’est pourquoi leur fille reçut le prénom de Colette, abréviation de Nicolette. On dit que la vie de Colette ne fut qu’une suite de miracles, mais il n’y eut pas que ces signes extraordinaires : Colette était une âme de vie intérieure intense, et souffrit beaucoup pour réformer la vie monacale.

Encore jeune, Colette se délectait à entendre l’office des bénédictins, la grand-messe, et aurait bien voulu aller aussi aux heures nocturnes. Elle en eut la permission aux grandes fêtes, puis un vieil ami l’accompagna pendant un temps.

Elle perdit ses parents à dix-huit ans, et fut aidée par l’abbé de Corbie, Raoul de Roye, ainsi que par son directeur spirituel, le père Bassand. Colette voulait une vie religieuse entière, vraiment donnée à Dieu, mais l’abbé Raoul n’y consentit pas tout de suite ; après quelques essais parmi les béguines puis parmi les bénédictines, Colette obtint le statut de recluse : avec l’assentiment de son nouveau directeur, le père Pinet, elle s’isola dans la solitude complète, entre deux contreforts de l’église paroissiale, dans une vie d’austère pénitence. Elle avait vingt-et-un ans passés. Mais sa solitude ne dura guère : on venait la consulter, solliciter ses prières ; le démon aussi vint la tenter. Mais une vision la marqua : celle de François et de Claire d’Assise, qui la pressaient d’intervenir pour réformer leur ordre : François et Claire d’Assise étaient morts respectivement en 1226 et 1253, et la règle rigoureuse initiale avait déjà été mitigée (v. 4 octobre et 11 août). Colette restait perplexe…

Dans le même temps, en Avignon, un bon père franciscain était divinement averti de se rendre “dans le nord de la France, à Corbie, pour être le guide et le soutien d’une jeune fille à qui Dieu donnait une grande mission”. C’était Henry de La Baume. Ils obtinrent du pape d’Avignon  la dispense du vœu de reclusage, et Colette sortit de sa cellule.

Rappelons ici que ce pape d’Avignon, Benoît XIII (Pedro di Luna), n’avait pas encore été déposé. Une fois déposé, il ne voulut rien entendre et s’isola complètement, jusqu’à sa mort, six ans après l’élection du pape unique, Martin V, qui ainsi mit fin au schisme d’Occident.

Il ne faut pas s’étonner de cette intervention d’un antipape dans la vie de l’Eglise et dans la mission de Colette. On était en plein schisme d’occident ; deux papes s’affrontaient ; c’était le désarroi partout en France et en Italie ; même saint Vincent Ferrier pensait sincèrement que Benoît XIII était le pape légitime. En l’occurence, ce dernier agit malgré tout sagement : il reconnut l’authenticité de la mission de Colette, l’autorisa à embrasser la règle des Clarisses, et l’établissait réformatrice de l’ordre de sainte Claire, et abbesse générale de tous les monastères qu’elle fonderait. En même temps il autorisait Colette à se choisir un confesseur, qui aurait du même coup le pouvoir d’admettre à la profession de la règle primitive les frères mineurs qui le désireraient.

La première fondation de Colette, fut le couvent des Clarisses à Besançon, où elle séjourna longtemps, avant d’aller fonder à Poligny, plus tard à Gand puis enfin à Corbie, sa ville natale. La réforme gagna maintes parties de France et d’Espagne.

Colette rencontra saint Vincent Ferrier, rallié maintenant au pape de Rome (voir au 5 avril), et tous deux allèrent à Rome solliciter du pape légitime la confirmation des décisions de Benoît XIII. De retour à Besançon, elle y rencontra aussi saint Jean de Capistran (v. 23 octobre). 

On a dit que la vie de Colette était une suite de miracles. Déjà dans son enfance, elle obtint un accroissement subit de sa taille, pour consoler son papa qui s’affligeait de ne pas la voir grandir assez ; à Besançon, elle obtint la guérison d’une malade atteinte de douleurs intolérables ; elle obtint à plus de cent enfants mort-nés la grâce de revivre assez pour recevoir le baptême. Les miracles furent encore plus nombreux après sa mort. Colette eut des visions, des dons d’introspection, de prophétie.

Colette mourut en 1447, comme elle l’avait annoncé peu de temps avant. C'était à Gand, le lundi 6 mars, jour où elle est commémorée au Martyrologe. Elle a été canonisée en 1807.

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5 mars 2014 3 05 /03 /mars /2014 00:00

Ion Kostistik

1556-1625

 

C’est la Roumanie qui vit la naissance de ce Religieux, le 29 juin 1556, à Tzazo (Valacchia, Vlahia en roumain).

En grandissant, Ion (Jean) se convainquit que les meilleurs chrétiens étaient en Italie et rêvait d’y aller les rejoindre. Ses parents, les agriculteurs Stoika Kostist et Margherita Barbat, le laissèrent partir en 1575.

Son voyage s’arrêta d’abord a Alba Julia (toujours en Roumanie), où il se mit au service d’un médecin.

Il arriva à Bari en 1578, mais ne trouva pas ce à quoi il s’attendait. Il rejoignit Naples, où il arriva au moment du Carême. Les Capucins le reçurent comme Frère laïc, c’est-à-dire non destiné à recevoir les Ordres sacrés. Giovanni prit le nom de Geremia.

Selon les nécessités, Geremia fut envoyé en divers couvents et se retrouva à Naples en 1584.

Il se vit confier les charges les plus humbles, les plus ingrates, tandis que sa charité le rendait extrêmement populaire parmi les gens les plus pauvres, parce qu’il avait un don tout particulier de compatir aux souffrances des autres.

Il priait sans cesse ; ses prières préférées étaient simplement le Notre Père, et le Salve Regina. 

Il mendiait, quémandait vivres et vêtements pour ces malheureux ; il leur donnait sa portion de repas quotidien, au point qu’on se demandait de quoi il vivait. Quand il n’était pas parmi eux, c’était pour aller voir les malades, dans le couvent ou à l’hôpital, surtout auprès des plus abandonnés, des plus répugnants, des paralytiques, des fous, de ceux pour lesquels il n’y avait plus d’espérance humaine. Il les soulageait avec ses herbes médicinales ; kinésithérapeute avant la lettre, il redonnait de l’agilité aux membres immobiles. 

On lui confia un frère malade, Martino, couvert de plaies répugnantes, abandonné de tous ; il le prit en charge, le lavant jusqu’à dix fois par jour. Il y perdit les forces et la santé et dut changer de couvent. Mais il revint auprès de son frère Martino, ayant reçu de Dieu, disait-il, l’invitation à revenir auprès du malade : il le soigna encore pendant plus de quatre années, pleurant à la mort de son «pauvre frère Martino».

Des personnalités vinrent le trouver, le consulter, lui, l’analphabète, qui ne parlait ni roumain, ni italien, ni napolitain, ou plutôt qui s’exprimait avec un mélange des trois langues.

Ion-Geremia mourut le 5 mars 1625.

Il y eut une telle «prise d’assaut» populaire pour l’approcher, le revoir encore une fois, lui arracher quelque cheveu ou quelque morceau de sa bure comme relique (on dut le rhabiller sept fois !), qu’on dut faire intervenir les soldats, et organiser ses funérailles en secret.

 

Frère Geremia a été béatifié en 1983.


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5 mars 2014 3 05 /03 /mars /2014 00:00

Lucius 1er

253-254

 

Suivant deux sources assez autorisées, Lucius aurait eu pour père soit Porphyrius, soit Licinius, et serait né à Lucques en Toscane (Italie).

Ayant appartenu au clergé romain, il fut désigné pour succéder à saint Corneille, comme vingt-deuxième pape.

Il fut presque aussitôt envoyé en exil par l’empereur Gallus, favorable aux hérétiques novatiens, puis revint sous l’empereur Valérien, favorable aux chrétiens. 

Son retour à Rome fut accueilli par les fidèles enthousiastes.

Lucius mourut en paix, le 5 mars 254. Son exil lui valut longtemps le titre de martyr, qui signifie «témoin», mais il ne mourut pas de mort violente.

Son successeur fut saint Etienne 1er.

Il est possible que des reliques de saint Lucius furent données au Danemark, ce qui expliquerait que plusieurs églises de ce pays soient dédiées au saint pape Lucius.

 

 

 

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5 mars 2014 3 05 /03 /mars /2014 00:00

Carlo Gaetano Calosirto

1654-1734

 

Carlo Gaetano naquit un jour de l’Assomption, le 15 août 1654, dans le quartier de Ponte à Ischia, du noble Giuseppe et de Laura Gargiulo.

Après avoir fréquenté l’école des pères Augustiniens, il entra à quinze ans chez les Franciscains “alcantarini”, du nom du réformateur espagnol saint Pedro de Alcantara (v. 18 octobre). C’est alors qu’il prit le nom religieux de Giovanni Giuseppe (Jean Joseph) de la Croix, et fit son noviciat sous la direction du père Giuseppe Robles.

Il fut le plus jeune du petit groupe détaché en 1671 pour fonder un couvent non loin de Naples, à Piedimonte d’Alife, non loin duquel il se fit aussi construire une petite retraite pour y prier plus dans la solitude.

Il fut ordonné prêtre en 1677. Il fut alors simultanément Guardien (supérieur) à Piedimonte et maître des novices à Naples, et s’occupa de la construction d’un autre couvent.

Au début du dix-huitième siècle, une forte tempête agita l’Ordre, aboutissant à la scission en deux groupes, l’un (espagnol) des alcantarini proprement dits, l’autre (italien) guidé par Giovanni Giuseppe. Les deux groupes avaient leurs couvents en Italie et les difficultés étaient grandes. Giovanni Giuseppe appela chacun à plus de respect de la Règle et réorganisa les études.

A la fin de son mandat, il reçut la charge de diriger environ soixante-dix couvents napolitains, de même aussi dans le diocèse voisin d’Aversa.

Comme directeur de conscience, il reçut des personnages de toutes conditions, nobles, ecclésiastiques, parmi lesquels saint Alfonso de’ Liguori et saint Francesco De Geronimo (v. 1er août et 11 mai).

Giovanni Giuseppe reçut des charismes vraiment exceptionnels : apparitions de Marie et de l’Enfant-Jésus, prophétie, lecture des cœurs, lévitation, bilocation, miracles (guérison du marquis Gennaro Spada) ; on le vit traverser les rues de Naples en extase totale, à quelques centimètres au-dessus du sol…

En 1722, les deux groupes furent enfin de nouveau réunis, et Giovanni Giuseppe s’éteignit dans la réconciliation générale le 5 mars 1734, jour où il est commémoré dans le Martyrologe.

Les napolitains l’ont adopté comme co-patron (avec saint Gennaro, v. 19 septembre). De grandes fêtes le célèbrent, non pas en mars, durant le Carême, mais en septembre.

Il fut béatifié en 1789, et canonisé en 1839 en même temps que Alfonso de’ Liguori, Francesco De Geronimo, Pacifico de San Severino et Veronica Giuliani (pour ces deux derniers, v. 24 septembre et 9 juillet).

 

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