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5 mai 2014 1 05 /05 /mai /2014 23:00

Kazimierz Gostyński

1884-1942

 

Il naquit le 8 avril 1884 à Varsovie. Son père, Władysław, un industriel de renom, s’était distingué lors d’une insurrection et avait été le co-fondateur de l’université de Varsovie.

Prêtre du diocèse de Lublin, ordonné en 1908, il fit d’autres études de théologie morale à l’université d’Innsbruck. 

En 1912, il fut recteur au gymnase de Saint-Pierre ; en 1915 il créa le gymnase Hetman Jan Zamoyski pour garçons, ainsi que l’association des enseignants, en même temps qu’il enseignait au séminaire.

En 1922 il reçut la distinction de camérier du pape Pie XI, et devint chanoine du chapitre de la cathédrale de Lublin. 

Il fut supérieur du collège Saint-Stanislas Kostka à Lublin en 1933-1934, et recteur de l’église Notre-Dame des Victoires.

Dans son intense activité au profit de l’enseignement, il se préoccupa de fonder une bourse d’études pour les étudiants bacheliers sans ressources suffisantes.

Il fut arrêté le 11 janvier 1940 et mis en prison d’abord à Lublin.

Six mois après, il fut transféré au camp de concentration de Sachsenhausen puis à celui de Dachau. Là, on lui imposa des tâches au-delà de ses forces ; torturé et jugé incapable de travailler, il fut exécuté dans une chambre à gaz, le 6 mai 1942, le même jour qu’un autre prêtre, Henryk Kaczorowski.

C’est un des cent-huit Martyrs polonais de l’occupation nazie, béatifiés en 1999 et fêtés ensemble le 12 juin en Pologne.

 

Les bienheureux Kazimierz Gostynski et Henryk Kaczorowski sont mentionnés le 6 mai au Martyrologe.

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5 mai 2014 1 05 /05 /mai /2014 23:00

Henryk Kaczorowski

1888-1942

 

Il naquit le 10 juillet 1888 à Bierzwiennej (Pologne), de Andrzeja et Julia Wapińskich.

Il étudia au séminaire de Włocławek et à l’Académie théologique de Saint-Petersbourg.

Il fut ordonné prêtre pour le diocèse de Włocławek en 1914.

Pendant la guerre, il fut chapelain du sanctuaire de Lichen.

Après la guerre, il prépara son doctorat en théologie à l’université de Lublin (1922), et devint recteur du Grand séminaire. Il y enseigna la théologie morale.

De 1925 à 1928, il fut rédacteur en chef à l’Athenæum des prêtres.

En 1930 il fut nommé chanoine du chapitre de la cathédrale.

Son état de santé ne lui permettait pas de continuer ses activités à Włocławek, mais il resta recteur de l’université de 1928 à 1939, date à laquelle il reçut la distinction de Prélat de Sa Sainteté.

Il publia de nombreux articles à caractère social, théologique, moral et spirituel, et participa à plusieurs réunions scientifiques internationales.

Il comptait parmi ses disciples plusieurs Serviteurs de Dieu : Edward Grzymala, Jozef Kirzava, Leon Nowakowski, Tadeusz Dulny, Bronisław Kostkowski.

Arrêté en 1939 durant la persécution nazie, il continua de témoigner sa foi dans les camps de concentration et d’assister les prisonniers.

Transféré à Dachau en 1941, il y porta le numéro 24547. Sa dernière parole à ses amis fut : Au revoir.

Il fut gazé à Dachau (Bavière) le 6 mai 1942, en même temps que l’autre prêtre Kazimierz Gostyński, tous deux mentionnés le même jour au Martyrologe, et béatifiés en 1999 parmi les cent-huit Martyrs polonais de la persécution nazie.

 
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4 mai 2014 7 04 /05 /mai /2014 23:00

Josep Gomis Martorell

1894-1937

 

Josep naquit le 17 décembre 1894, à Reus (Baix Camp, Catalogne, Espagne NE), de Pere et Teresa, et fut baptisé le 26 suivant.

Ayant entendu très tôt l’appel au sacerdoce, il fréquenta le séminaire de Tarragone, et fut envoyé compléter ses études à Rome, où il reçut les doctorats de Philosophie, de Théologie et de Droit Canonique.

Ordonné prêtre le 10 mars 1918, par le cardinal Merry del Val, il célébra sa première messe solennelle en la fête de saint Joseph (19 mars) devant la tombe de saint Pie X (v. 21 août).

Les années suivantes, quand il entendit parler des sanglantes persécutions au Mexique, il exprima ouvertement son désir de verser son sang pour le Christ.

Il était fréquemment disponible pour entendre les confessions des fidèles, et on le voyait souvent prier les bras en croix. Il lui arrivait fréquemment de recevoir des pauvres. Chaque semaine, il retrouvait des amis dans son pays natal, avec lesquels il expliquait l’évangile avec des projections de diapositives.

Il exerça son ministère sacerdotal successivement à Reus, Blancafort, Falset, tout en étant aussi directeur spirituel au séminaire d’Astorga.

Lors de la révolution de juillet 1936, il vint à Barcelone et retrouva don Enric Gispert chez des amis. Ils y célébrèrent la messe chaque jour et don Josep se confessa à don Enric.

Le 6 avril, il était encore une fois en train de se confesser, lorsqu’on vint les arrêter tous les deux pour les conduire au couvent Sant Elies, transformé en tcheka. Cette date du 6 avril a été prise parfois comme date de leur martyre.

C’est un mois plus tard qu’ils furent tous les deux martyrisés, le 5 mai 1937.

 

Ils furent tous deux béatifiés en 2013.

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4 mai 2014 7 04 /05 /mai /2014 23:00

Enric Gispert Doménech

1879-1937

 

Enric (Henri) naquit le 8 novembre 1879 à Riudoms (Baix Camp, Catalogne, Espagne), de Pere et Josepa.

Il fréquenta le séminaire de Tarragone et fut ordonné prêtre en 1904.

Il exerça le saint ministère à Falset, Pobla de Montornés, Rocallaura, Botarell, Vilapiana, la Canonja.

Des qualités qu’il montrait dans sa sainte personnalité, ressortait surtout la patience, restant doux et discret devant les défauts des autres.

Pour les pauvres, il donnait tout ce qu’il avait.

Chaque année, il venait dans son pays d’origine pour fêter la saint Henri (à l’époque, c’était le 15 juillet, maintenant le 13) et s’y trouvait donc au moment de la révolution de juillet 1936, en même temps que deux autres de ses cousins, également prêtres.

Dans l’impossibilité d’obtenir des sauf-conduits, ils se réfugièrent non loin du village.

Le soir du 25 juillet, une voiture pleine de miliciens armés se présentèrent à leur porte, et les soupçonnèrent d’organiser des réunions clandestines, mais n’intervinrent pas davantage.

Vingt jours plus tard, devant le danger, les deux cousins proposèrent à don Enric de partir pour Barcelone. Parvenus là, il leur dit : Vous qui êtes jeunes, faites tout ce que vous pouvez pour vous mettre en sûreté. Mais moi, je me confie ici aux desseins de la Providence.

Don Enric fut bientôt rejoint par don Josep Gomis Martorell. Ils purent célébrer la messe chaque jour, jusqu’au 6 avril 1937. Ce jour-là, don Josep était en train de se confesser à don Enric, lorsqu’on vint les arrêter tous les deux pour les conduire au couvent Sant Elies, transformé en tcheka. Cette date du 6 avril a été prise parfois comme date de leur martyre.

C’est un mois plus tard qu’ils furent tous les deux martyrisés, le 5 mai 1937.

 

Ils furent tous deux béatifiés en 2013.

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4 mai 2014 7 04 /05 /mai /2014 23:00

Caterina Cittadini

1801-1857

 

Née le 28 septembre 1801 à Bergamo (Italie du nord), de Giovanni Battista et Margherita Lanzani, Caterina reçut le baptême dès le lendemain. Elle eut une petite sœur, Giuditta.

En 1808 mourut la maman, et le papa les abandonna. Elles furent reçues dans un orphelinat, dont l’aumônier, un saint prêtre, les guida vers une vie profondément chrétienne.

Caterina fit ses études et obtint le diplôme de maîtresse d’école.

En 1823, avec sa sœur, elle s’établit auprès de ses cousins prêtres, Giovanni et Antonio, à Calolzio.

Pendant deux ans, elles y pratiquèrent une vie d’assistance aux activités paroissiales ; Caterina était maîtresse à Somasca (Vercurago), proche de Calolzio.

Malgré leur désir à toutes deux d’entrer dans quelque couvent, leur directeur spirituel leur conseilla de rester à Somasca, pour y prolonger l’œuvre de saint Girolamo Miani (v. 8 février).

En 1826, le deux sœurs prirent en location une petite maison à Somasca, où, la même année, elles achetèrent un immeuble pour y aménager une école pour filles, et qui deviendra le centre du nouvel institut.

Sur place, elles furent admirablement guidées par les pères de la Congrégation de Somasque, fondés par saint Girolamo Miani ; Caterina se sentait particulièrement «proche» de ce saint Fondateur, qui s’était occupé des orphelins. Elle désirait reprendre son exemple de charité et de pauvreté.

A Somasque, Caterina fut au centre des activités paroissiales et sociales : elle enseigna la Doctrine chrétienne, s’engagea dans plusieurs confraternités, participa à la liturgie, reçut les jeunes filles. Les éloges et l’approbation de la population et des autorités furent unanimes.

Elle s’occupa particulièrement des filles en difficultés : pauvres, orphelines, avec problèmes pour l’étude, ou qui venaient de loin. Bientôt ce fut une école privée «Cittadini» qui s’ouvrit en 1832, et un pensionnat en 1836, qu’elle confia à sa sœur Giuditta.

Cette Œuvre fit «boule de neige», en ce sens que les jeunes filles qui sortaient de Somasca, avaient la capacité d’ouvrir à leur tour d’autres établissements ou d’y collaborer, dans leurs villes d’origine.

Une grosse épreuve s’abattit sur Caterina, lorsque sa sœur Giuditta mourut subitement à trente-sept ans en 1840 ; l’année suivante, c’est son directeur spirituel et son cousin Antonio qui moururent à leur tour.

En 1842, Caterina tomba gravement malade, et guérit miraculeusement sur l’intercession de Notre-Dame de Caravaggio et de saint Girolamo Miani.

En 1845, elle abandonna l’école pour s’occuper exclusivement du pensionnat et des compagnes qui s’étaient agrégées à l’œuvre, et qui désiraient se consacrer à Dieu.

Elles avaient déjà fait le projet d’un tel Institut dès 1844 ; le pape leur accorda le décret d’érection, avec oratoire privé et l’Eucharistie. L’approbation diocésaine se fit attendre cependant, malgré les instantes supplications de Caterina auprès de l’évêque de Bergame. Elle insista encore et présenta son projet d’Ursulines Gerolimiaines (d’après Girolamo Miani). Cette fois-ci l’évêque approuva ad experimentum. Caterina attendit le «jour» avec grande confiance, mais sa santé bien ébranlée déclina peu à peu.

Elle mourut le 5 mai 1857, unanimement pleurée.

Le décret épiscopal sera signé le 14 décembre de la même année, l’institut aura la reconnaissance pontificale en 1927.

Au début, l’Œuvre des deux sœurs Cittadini se concentra à Somasca et Ponte San Pietro (Bergame) ; elle s’étendit ensuite dans toute l’Italie ; actuellement les Religieuses s’occupent des Italiennes émigrées en Suisse, en Belgique ; elles ont des fondations en Amérique latine (Brésil et Bolivie) et en Asie (Inde et Philippines). 

 

Caterina Cittadini a été béatifiée en 2001. Son dies natalis est au 5 mai.

 

 

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4 mai 2014 7 04 /05 /mai /2014 23:00

Bolesław Frąckowiak

1911-1943

 

Né le 8 juillet 1911 à Łowęcice (Jarocin, Poznan, Pologne), il était huitième des douze enfants de Andrea et Sophia Płończak, de bons catholiques.

En 1927, il entra au petit séminaire.

A dix-huit ans, il entra au noviciat de la Société du Verbe Divin à Gorna Grupa. C’était un missionnaire dans l’âme. Il prit le nom de Grzegorz (Grégoire).

Il fut réceptionniste et travailla à l’imprimerie comme relieur professionnel.

On le savait particulièrement sensible pour les pauvres : beaucoup venaient trouver auprès de lui quelque chose à manger, un accueil chaleureux, une bonne parole. On l’appela l’ami du pauvre.

Les étudiants du Petit séminaire appréciaient aussi sa gentillesse, sa simplicité et sa profonde spiritualité.

Il fit sa profession solennelle le 8 septembre 1938, bien conscient d’offrir sa vie pour le Christ et l’Eglise. 

Au début de la Guerre mondiale, la maison de Gorna Grupa fut réquisitionnée et transformée en camp d’internement de prêtres, obligeant les religieux à la quitter. Bolesław-Grzegorz commença par s’installer chez des parents à Poznan ; il y fut sacristain à Saint-Martin, enseigna le catéchisme et même baptisa quelques nouveau-nés.

Quand le curé fut arrêté par la Gestapo, il n’était plus possible de conserver la Sainte Eucharistie sans risque de profanation ; aussi Bolesław-Grzegorz invita les paroissiens à venir adorer le Saint Sacrement pendant un jour et une nuit sans relâche, après quoi il donna la communion à tous les présents.

Bolesław-Grzegorz trouva momentanément du travail dans une imprimerie de Jarocin, proche de chez lui. Il eut l’occasion de recevoir et de faire passer du matériel anti-nazi, des pamphlets ; un Collègue le dissuada de continuer, et il obéit. 

Un an après, la Gestapo découvrit ces activités. Parmi les arrêtés, se trouvaient des hommes mariés et pères de famille. Bolesław-Grzegorz posa la question à son directeur spirituel : Pourrait-il prendre sur lui la responsabilité de ces hommes ? Son directeur lui répondit : Si tu en as le courage et la force. Mais cela signifiera sacrifier ta vie. 

Bolesław-Grzegorz se confessa, reçut la communion, et tendit la main à son directeur en lui disant : Au revoir, mais pas sur cette terre.

Revenu à la maison, il fut arrêté le lendemain même. Il «confessa» son crime, et l’un des autres suspects fut immédiatement remis en liberté.

Bolesław-Grzegorz fut mis en prison et torturé à Jarocin, conduit à Poznan, et finalement à Dresde, où il fut condamné à être guillotiné.

Peu avant de mourir, il écrivit à ses parents quelques mots :

Je vous écris pour la dernière fois. Quand vous recevrez cette lettre, je ne serai plus en vie. Aujourd’hui, mercredi 5 mai 1943, à 6.15, je serai exécuté. Priez pour moi. Il est déjà une heure du matin, et à deux heures le prêtre m’apportera Jésus. Ne pleurez pas, mais priez pour mon âme. Je suis complètement en paix. Dieu vous bénisse. Restez fidèlement catholiques. Pardonnez toutes mes fautes. Je suis désolé pour ma pauvre maman. Que Dieu vous protège. Nous nous reverrons au ciel.

Bolesław-Grzegorz a été béatifié en 1999.

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4 mai 2014 7 04 /05 /mai /2014 23:00

Nunzio Sulprizio

1817-1836

 

A Pescosansonesco (Pescara, non loin de l’Adriatique, Italie), vivaient les jeunes époux Domenico Sulprizio, cordonnier, et Rosa Luciani, fileuse, qui donnèrent naissance, le 13 avril 1817 - un dimanche “in albis” - à un petit garçon qui, le soir même, reçut au baptême le prénom de Nunzio.

Il avait trois ans, quand ses parents le présentèrent à l’évêque de Sulmona pour lui faire administrer le sacrement de Confirmation. L’évêque, Mgr Francisco Tiberi, était en effet en visite pastorale dans le bourg voisin de Popoli. Ce 16 mai 1820 fut l’unique date heureuse de l’enfance de Nunzio, car par la suite il ne vivra que dans la souffrance.

 

Orphelin et abandonné

 

Au mois d’août de cette même année 1820, le papa Domenico meurt à tout juste 26 ans. Deux ans après environ, Rosa se remarie, entre autre pour trouver un certain soutien économique, mais le beau-père est dur et grossier avec le petit Nunzio. Ce dernier s’accroche à sa mère et à sa grand-mère maternelle. Il commence à fréquenter l’école, une sorte de jardin d’enfant, ouvert par le prêtre, le père De Fabiis, dans le village de la nouvelle résidence, Corvara.

Pour Nunzio, ce sont là les moments les plus doux de sa vie : il apprend à connaître Jésus, le Fils de Dieu fait homme, mort en croix pour expier le péché du monde. Il commence à prier, à imiter les exemples de Jésus et des Saints, que lui enseigne le bon curé, en même temps maître d’école. Sociable et ouvert, l’enfant joue avec ses petits amis. Il commence l’apprentissage de la lecture et de l’écriture.

Mais voici que sa maman meurt le 5 mars 1823 : Nunzio n’a que six ans, c’est sa grand-mère maternelle, Rosaria Luciani, qui le prend chez elle pour s’occuper de lui. Il est encore analphabète, mais il a une foi et une bonté immenses. La grand-mère et son petit-fils sont toujours ensemble : à la prière, à la Messe, dans les petits travaux de la maison. L’enfant va à l’école fondée par le père Fantacci pour les enfants les plus pauvres, et c’est là qu’il grandit en sagesse et en vertus ; ce garçon est un cœur pur, qui met toute sa joie à servir la Messe, à rendre visite très souvent à Jésus Eucharistie présent dans le tabernacle. Il a une horreur toujours croissante du péché et un désir sans cesse grandissant de ressembler au Seigneur Jésus.

Il a à peine neuf ans, que meurt à son tour la grand-mère, le 4 avril 1826. Le voilà seul au monde et c’est pour lui le commencement d’un long “chemin de croix” qui le fera toujours plus ressembler à Jésus Crucifié.

Il est alors accueilli comme apprenti chez son oncle, Domenico Luciani, surnommé “Mingo”, lequel le retire de l’école et l’enferme littéralement dans sa boutique de maréchal-ferrant, en lui faisant faire les besognes les plus dures, sans tenir compte de son âge et des plus élémentaires nécessités de la vie. Souvent il le maltraite, le privant même de nourriture quand il juge qu’il n’a pas fait ce qu’on lui a demandé. Il l’envoie faire les livraisons, sans s’inquiéter le moins du monde des distances ni des marchandises à transporter, encore moins des rencontres bonnes ou mauvaises qu’il peut faire. C’est une ruine vivante, sous le soleil, la neige, la pluie, toujours habillé de la même façon. On ne lui épargne pas même les coups, assaisonnés de grossièretés et de blasphèmes.

Nunzio pourrait rapidement succomber, mais sa foi est profonde. Dans ce trou de boutique, frappant sur l’enclume, “fouetté” par un travail inhumain, il pense à son grand Ami, Jésus Crucifié : il prie et il offre, en union avec Lui, en réparation des péchés du monde, pour faire la volonté de Dieu, pour gagner le Paradis. Le dimanche, même si personne ne l’y envoie, il va à la Messe, son unique repos de toute la semaine.

Bien vite il tombe malade. Par une rigide matinée d’hiver, l’oncle Mingo l’envoie dans une cabane perdue avec tout un chargement de ferraille sur le dos. Le vent souffle, il fait très froid, il gèle : Nunzio n’en peut plus. En chemin, les pieds le brûlent et il les plonge dans un petit lac gelé. Le soir il rentre épuisé, une jambe enflée, avec une forte fièvre, la tête prête à exploser : il va au lit sans rien dire, mais le lendemain il ne tient pas debout.

Pour toute médecine, il reçoit de son oncle l’ordre de reprendre le travail, parce que si tu ne travailles pas, tu ne manges pas. Certains jours, Nunzio est contraint de demander un bout de pain aux voisins. Il répond avec le sourire, la prière, le pardon : C’est comme Dieu veut. Que la volonté de Dieu soit faite. Dès qu’il en a la possibilité, il se réfugie à l’église, pour prier devant le tabernacle : la joie, l’énergie et la lumière lui viennent de Jésus-Hostie, de sorte que ce jeune adolescent est déjà en mesure de donner des conseils très sages aux paysans qui les lui demandent.

Il souffre d’une horrible plaie à un pied, qui finira bien vite en gangrène. L’oncle lui dit : Si tu ne peux plus manier le marteau, tu resteras là à tirer le soufflet.” Torture indicible. Sa plaie a besoin d’être sans cesse nettoyée et Nunzio se traîne jusqu’à la grande fontaine du village pour se laver ; mais les femmes du village, voulant laver leur linge et craignant qu’il infecte l’eau, le chassent comme un chien galeux. Alors il va à Riparossa, où un petit ruisseau lui permet de se soigner, en même temps qu’il peut mettre à profit ce moment pour réciter beaucoup de chapelets à la Vierge Marie.

 

Wochinger, un second père

 

D’avril à juin 1831, il est hospitalisé à L’Aquila, mais les soins restent sans effet. Cependant, ce sont pour Nunzio des semaines de repos pour lui-même, de charité fraternelle pour les autres malades, et de prière intense. De retour à la maison, il est forcé par son oncle à demander l’aumône pour survivre. Son commentaire : C’est bien peu de chose que je souffre, pourvu que je réussisse à sauver mon âme en aimant le Bon Dieu. Dans cette nuit profonde, sa seule lumière est le Crucifix.

Enfin, un habitant de Pescosansonesco informe son oncle paternel, Francisco Sulprizio, militaire en garnison à Naples, lequel fait venir chez lui Nunzio et le présente au colonel Felice Wochinger, bien connu comme “père des pauvres”, à cause de sa vie riche de foi et de charité inépuisable. Nous sommes en été 1832, et Nunzio a 15 ans ; Wochinger découvre devant lui, au sens propre du mot, un ange de douleur et d’amour pour le Christ, un petit martyr. Entre eux deux va s’établir un vrai lien de père à fils.

Le 20 juin 1832, Nunzio entre à l’hôpital des Incurables, pour se faire soigner et guérir. Le colonel pourvoit à tout ce qui lui est nécessaire. Les médecins et les malades se rendent compte de se trouver devant un nouveau “Saint Louis de Gonzague”. Un bon prêtre lui demande : Tu souffres beaucoup ? et il répond : Oui, je fais la volonté de Dieu. - Que veux-tu ? - Je voudrais bien me confesser et recevoir Jésus dans l’Eucharistie pour la première fois - Tu n’as pas encore fait la première Communion ? - Non, chez nous, il faut attendre 15 ans. - Et tes parents ? - Ils sont morts. - Et qui s’occupe de toi ? - La divine Providence.

Aussitôt, on l’aide à se préparer à la première Communion : pour Nunzio, c’est vraiment le plus beau jour de sa vie. Son confesseur dira que à partir de ce jour, la grâce divine commença à agir en lui de façon vraiment extraordinaire, à voir comment il courait de vertu en vertu. Toute sa personne respirait l’amour de Dieu et de Jésus-Christ.

Pendant près de deux ans, Nunzio fait des séjours à l’hôpital de Naples et aux cures thermales de Ischia, où l’on constate un peu d’amélioration passagère. Il peut abandonner les béquilles et marcher avec une seule canne. En fin de compte, il est plus serein : il prie beaucoup, soit au lit, soit à la chapelle devant le tabernacle, devant le Crucifix et devant le tableau de Notre Dame des Douleurs. Il devient l’ange et l’apôtre des autres malades, il enseigne le catéchisme aux enfants hospitalisés, pour les préparer à la première Confession et Communion et les aider à vivre plus intensément en bons chrétiens, à supporter positivement la souffrance. Ceux qui l’approchent voient en lui cette attirance pour la sainteté. Il a coutume de faire aux malades cette recommandation : Soyez toujours avec le Seigneur, parce que tout bien vient de Lui. Souffrez par amour de Dieu, et restez joyeux. Son invocation préférée est pour la Sainte Vierge : O Marie, ma Mère, aide-moi à faire la volonté de Dieu.

Ayant reçu tous les soins possibles pour recouvrer la santé, Nunzio vit dans l’appartement du colonel Wochinger à partir du 11 avril 1834, au “Maschio Angioino”. Son second “père” admire ses vertus et prend grand soin de lui, qui le lui rend avec une profonde reconnaissance. Il pense à se consacrer et, en attendant, demande à son confesseur d’approuver son règlement de vie quotidienne, une véritable règle de consacré, qu’il observe scrupuleusement : le matin, prière, méditation et Messe ; durant la journée, étude avec de bons professeurs ; chapelet marial pour finir la journée. Il sème la paix et la joie autour de lui, un véritable parfum de sainteté émane de lui.

Le fondateur de la Congrégation des Sacrés Cœurs, Gaetano Errico (v. 29 octobre) , lui promet de l’accueillir dans sa Famille religieuse dès qu’elle sera approuvée : Ce garçon est un jeune Saint, et je voudrais que le premier à entrer dans ma Congrégation soit un Saint, même malade. Souvent il reçoit la visite d’un certain frère Filippo, de l’Ordre des Alcantarini (sur s. Pedro d’Alcántara, v. 18 octobre) , qui lui tient compagnie et l’aide à se déplacer jusqu’à la chapelle Sainte Barbe, à l’intérieur du château. Nunzio arrivera à rester debout tout seul, mais à cette brève amélioration suivra une forte aggravation ; c’est le cancer aux os, et il n’y a rien à faire. Nunzio devient une victime vivante unie au Crucifié, tout agréable à Dieu.

 

La joie : un don de Jésus Crucifié

 

Le colonel est intimement lié à Nunzio : dès le premier jour il l’a appelé “Mon fils” ou “Mon enfant”, ce que Nunzio lui rendait en l’appelant “Mon papa”. Mais maintenant il réalise que malheureusement l’heure de la séparation approche, une tristesse que peut consoler seulement la foi en la certitude de l’ “au revoir en Paradis”.

En mars 1836, la situation de Nunzio s’aggrave. La fièvre est très forte, le cœur n’y arrive plus, les souffrances sont extrêmes. Il prie et il offre, pour l’Eglise, pour les prêtres, pour la conversion des pécheurs. Ceux qui viennent le voir recueillent ses paroles : Jésus a tant souffert pour nous, et grâce à ses mérites c’est la vie éternelle qui nous attend. Si nous souffrons un peu, nous jouirons dans le Paradis. - Jésus a beaucoup souffert pour moi : pourquoi ne puis-je pas souffrir pour Lui ? - Je voudrais mourir pour convertir ne serait-ce qu’un seul pécheur.

Le 5 mai 1836, Nunzio se fait apporter le Crucifix et appelle le confesseur. Il reçoit les Sacrements comme un Saint. Il console son bienfaiteur : Soyez heureux, du Ciel je vous assisterai toujours.” Dans la soirée, plein de joie, il dit : La Sainte Vierge ! la Sainte Vierge ! regardez comme elle est belle ! 

Il a à peine dix-neuf ans et il va voir Dieu pour toujours. Autour de lui se répand un parfum de roses. Son corps, défait par la maladie, devient singulièrement beau et frais, on l’expose pendant cinq jours. Tout de suite on vient en pèlerinage à son tombeau.

Dès le 9 juillet 1859, le pape Pie IX reconnaît l’héroïcité de ses vertus et le proclame Vénérable. 

Le 1er décembre 1963, devant tous les évêques du monde réunis au Concile Vatican II, le pape Paul VI inscrit Nunzio Sulprizio au rang des Bienheureux, le proposant comme modèle des ouvriers, de tous les jeunes, même de ceux d’aujourd’hui.

Nunzio a été canonisé en 2018. 

 

Si Nunzio, en vivant uniquement dans la souffrance, a su donner un sens et de la beauté à sa jeunesse par son amour pour Jésus et son effort pour vivre en Lui, pourquoi, par la grâce divine, la grâce du divin Rédempteur, le plus grand Ami de l’homme, les jeunes de notre époque, si bouleversés par le dérèglement de tous les sens, par la drogue, par le désespoir, ne pourront-ils pas faire de leur vie un chef-d’œuvre d’amour et de sainteté ? Il faut croire et obéir au Christ crucifié et ressuscité, qui fait toutes choses nouvelles.

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4 mai 2014 7 04 /05 /mai /2014 23:00

Benvenuto Mareni de Recanati

† 1289

 

Il y a parfois de grands saints dont l’humilité semble vouloir l’emporter sur la célébrité même dans l’éternité.

Le frère Benvenuto, un frère lai, c’est-à-dire “laïc”, qui n’a pas reçu les ordres des clercs, mais qui s’était consacré corps et âme pour chercher dès cette vie la voie de la sainteté, s’éleva au sommet de la perfection par une fidélité inviolable à la règle franciscaine. Il vécut dans une constante union avec Dieu et eut de fréquentes extases.

Le couvent franciscain de Recanati, dans la province italienne des Marches, avait été fondé en 1212. Un des premiers frères fut, justement, le frère Benvenuto, dont on ne connaît rien d’autre que ses extases et sa douceur. Plusieurs documents historiques parlent de lui comme d’un homme “illustre par sa vie et ses miracles”. “Il avait une dévotion toute spéciale pour écouter la Messe, et il lui semblait serrer dans ses bras le Christ, tant était forte et extraordinaire sa dévotion pour le corps du Seigneur.”

Un des signes de sa haute sainteté est cet épisode où, occupé à préparer le repas des frères, il eut un désir ardent d’aller se recueillir devant le Saint Sacrement, quelques instants, avant de revenir à son travail. Mais son ardeur le plongea dans une extase qui dura fort longtemps, après quoi il fut tout angoissé pour les victuailles qui seraient sans doute perdues. Arrivé dans la cuisine, il trouve un beau jeune homme occupé à manier la casserole et qui lui dit d’inviter les frères à venir manger. Aussitôt, il appelle les frères et leur dit : Mangez, mes amis, tout cela vous est préparé par l’ange du Seigneur. Et eux de constater qu’ils n’avaient jamais rien mangé d’aussi bon.

On n’a pas su combien d’années vécut notre Bienheureux. Un examen des restes de son corps aboutit à la constatation qu’il ne mesurait guère plus d’un mètre soixante-quatre, et qu’il dut s’éteindre à un âge avancé, et c’était le 5 mai 1289.

Les documents de l’époque parlent souvent de “saint Benvenuto”, à qui on décida d’élever un tombeau digne de sa sainteté. Mais Benvenuto est jusqu’à présent resté dans l’humilité et n’a pas été canonisé. Son culte immémorial a été confirmé au XIXe siècle.

La fête du Bienheureux fut autrefois célébrée le 17 septembre, jour où l’on commémorait, depuis 1340, les stigmates reçues par s.François d’Assise en 1224. Mais le bienheureux Benvenuto est mentionné le 5 mai au Martyrologe Romain, jour où il est désormais célébré. Un calendrier local le mentionne aussi le 23 mai.

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3 mai 2014 6 03 /05 /mai /2014 23:00

John Haile

† 1535

 

Le peu qu’on sait de ce prêtre anglais, est qu’il exerçait son ministère dans la paroisse d’Isleworth depuis 1521.

Il était déjà assez âgé, et s’exprima fermement contre la cruauté de Henri VIII, le déclarant en outre hérétique, ce qui lui valut l’arrestation.

Conduit à la Tour de Londres, il partagea le sort des trois prêtres chartreux et du brigittin, pendus à Tyburn le même jour, le 4 mai 1535, premiers martyrs de la persécution anglaise.

Ce prêtre a été béatifié en 1886, et peut-être canonisé en 1970, car son nom est au Martyrologe, mais pas dans la liste des «Quarante Martyrs d’Angleterre et du Pays de Galles».

Le miracle retenu pour la canonisation, advint par l’intercession de Cuthbert Mayne et de ses Compagnons en 1962 : un malade fut guéri instantanément et de façon stable d’un sarcome à l’épaule.

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3 mai 2014 6 03 /05 /mai /2014 23:00

Richard Reynolds

1492-1535

 

Richard était né vers 1492 à Devon (Angleterre).

Après ses études au Corpus Christi de Cambridge, il entra à l’abbaye des moines brigittains de Syon ; c’était un maître dans les langues anciennes (latin, grec, hébreu).

Selon certains, il aurait organisé une rencontre entre Thomas More (v. 6 juillet) et une «voyante» contemporaine, Elizabeth Barton ; cette dernière étant ouvertement opposée au remariage du roi (et elle fut plus tard exécutée pour ses «prophéties»), le père Reynolds aurait été particulièrement accusé à cause d’elle.

Il fut mis en prison à la Tower de Londres en avril 1535, en même temps que trois moines chartreux ; tous furent accusés de refuser l’autorité souveraine du roi en matière de religion. Pour le père Reynolds, on l’accusait aussi d’avoir détourné les gens de l’obéissance au roi.

Après les avoir traînés par les rues de Londres, on les pendit au Tyburn Tree, le 4 mai 1535.

Les morceaux du corps du père Reynolds furent accrochés en divers endroits de Londres.

Béatifié en 1886, il a été canonisé en 1970.

Le miracle retenu pour la canonisation, obtenue par l’intercession de Cuthbert Mayne et de ses Compagnons, fut la guérison instantanée et durable d’un malade atteint d’un sarcome à l’épaule.

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