María Carmen Sallés y Barangueras
1848-1911
Elle naquit le 9 avril 1848 à Vic (Espagne), deuxième des dix enfants de José Sallés y Vall et de Francisca Barangueras y de Planell.
Ses bons parents, très chrétiens, souffrirent beaucoup pour nourrir une telle famille ; le père s’en vint à Manresa trouver du travail.
Carmen fut envoyée au collège de la Compagnie de Marie, Là, comme dans sa famille, elle développa une profonde dévotion à la très Sainte Vierge.
Justement, en 1854 était proclamé le dogme de l’Immaculée Conception, quatre ans avant les apparitions mariales à Lourdes. Et en 1858 Carmen reçut la Première communion, durant un pèlerinage à Montserrat : ce jour-là elle se donna entièrement à Jésus, elle n’avait que dix ans.
Elle eut l’intrépidité de refuser formellement le mariage qu’on lui proposait avec un jeune homme de Manresa, et entra au noviciat des Sœurs Adoratrices. Ces Religieuses se dédiaient à l’assistance auprès de femmes égarées par la prostitution ou la délinquance.
Carmen s’interrogea : qu’auraient fait ces pauvres femmes, si elles avaient eu une autre formation, une autre éducation, dans la société ? Ainsi mûrit en elle un projet de formation de la femme, pour lui donner une place authentique et noble dans la société.
Aussi demanda-t-elle à passer chez les Dominicaines de l’Annonciation, dédiées à l’enseignement et l’éducation des jeunes filles. Leur fondateur, le père Coll, l’accueillit au noviciat.
Pendant vingt-deux ans, elle fit ce travail en divers endroits, érigeant une petite école pour recueillir les enfants des femmes qui travaillaient, au lieu de les laisser courir dans la rue. A Barcelone, elle fut directrice d’une école élémentaire, et organisa un cours du soir pour trois-cents ouvrières.
La formation consistait en un enseignement en même temps qu’une formation spirituelle, pour former des femmes à la hauteur de leur mission.
Comme toujours dans les cas de «nouveautés», Carmen fut accusée de «monter» la tête à ces femmes… En 1889, elle chercha, elle pria, elle consulta : elle pensait, tout en restant dominicaine, développer une branche particulière de la Congrégation, mais on le lui refusa. Alors, avec trois autres Consœurs, elle fonda une nouvelle famille religieuse : les Conceptionnistes de Saint-Dominique (actuellement : Conceptionnistes Missionnaires de l’Enseignement).
Lors d’un voyage à Madrid où elle rencontra un saint prêtre (Celestino Pazos), elle «entendit» la volonté de Dieu en priant la Vierge du Bon Conseil : elle irait avec ses compagnes à Burgos.
Elles y arrivèrent en octobre 1892. L’archevêque les accueillit à bras ouverts.
En 1893, les constitutions étaient approuvées et Carmen nommée supérieure.
En 1908, le pape donna l’approbation.
Carmen poussa ses Religieuses à prendre les diplômes de Maîtresses, de musique, de français.
Elle fonda jusqu’à treize Maisons de Marie Immaculée : Burgos, Segovia, El Escorial, Madrid, Pozoblanco, Almadén, Valdepeñas, Manzanares, Santa Cruz de Mudela, Murchante, Barajas de Melo, Arroyo del Puerco, Santa Cruz de la Zarza.
Elle montra en même temps une grande préoccupation pour les filles pauvres, qu’elle aida à recevoir la même formation que les autres.
Elle pensait à l’expansion de l’œuvre en Italie et au Brésil, lorsque Dieu la rappela, à Madrid, le 25 juillet 1911.
En l’année mariale 1954, la congrégation fut définitivement approuvée.
María Carmen fut béatifiée en 1998, et canonisée en 2012.