Vasil’ Hopko
1904-1976
Vasil' naquit le 21 avril 1904 à Hrabské, un petit village à l’Est de la Slovaquie. Fils unique de ses parents (Vasil’ et Anna Petrenková), il reçut au baptême, trois jours après, le prénom de son père.
Il n’avait qu’un an lorsque mourut son père ; en 1908, sa mère dut partir vivre aux États-Unis pour trouver du travail et laissa le petit garçon de quatre ans chez son grand-père. Puis à sept ans il alla vivre chez son oncle, Demeter Petrenko, un prêtre gréco-catholique.
Grâce à l’argent envoyé par sa mère, il put fréquenter l’école primaire du village, puis le lycée de Presov, où il devint bachelier en 1923.
La vie de son oncle avait fait naître en Vasil' l’appel au sacerdoce. Après un an de service militaire, il décida en 1923 d’entrer au séminaire gréco-catholique de Presov. Après une grave maladie dont il se remit, il fit vœu d’embrasser le sacerdoce. Il fut ordonné en 1929.
Après un bref apostolat à Pakostov, son premier poste fut la charge pastorale des fidèles gréco-catholiques de Prague : jeunesse, vieillards, chômeurs, orphelins. Le père Vasil' fonda le Mouvement des Étudiants Gréco-catholiques ainsi que l’Union de la Jeunesse Gréco-Catholique. Il contribua beaucoup à la création d’une paroisse gréco-catholique pour cette ville, et en devint le curé.
Il a la grande joie, après vingt-deux ans de séparation, de retrouver sa mère, revenue des États-Unis.
En 1936, Vasil' revient en Slovaquie, où il est directeur spirituel au séminaire gréco-catholique de Presov. Il reprend des études et obtient une maîtrise en théologie (1940) à Bratislava.
En 1941, il est secrétaire à la curie de l’évêque et, en 1943, professeur de théologie morale et pastorale à la Faculté Théologique de Presov. On s’étonne de le voir trouver aussi du temps pour écrire plusieurs ouvrages et de se trouver à la tête du magazine Blahovistnik (Messager de l’Evangile).
Après la Seconde Guerre mondiale, la République de Tchéco-Slovaquie tombe sous la pesante domination de l’Union Soviétique. En prévoyance de temps très difficiles, l’évêque Gojdic de Presov demande à Rome de lui nommer un évêque auxiliaire. Le choix tomba sur le père Vasil', qui fut donc sacré évêque en 1947, avec le titre d’évêque de Midilia.
Dès lors, Vasil' s’employa à soutenir l’évêque de Presov dans sa responsabilité de préparer la population à traverser la dure persécution qui s’annonçait à l’horizon.
Pas à pas, les autorités communistes s’apprêtaient à éliminer l’Eglise Gréco-catholique en l’assimilant à l’Eglise Orthodoxe. Il y eut en 1950 un “concile” (sans évêques !) qui décida en ce sens : l’Eglise Gréco-catholique n’existait plus officiellement ; tous ses prêtres, ses fidèles, ses églises passaient sous la coupe de l’Eglise Orthodoxe officielle (complice du régime communiste). Cerise sur le gâteau, si l’on peut dire, les deux évêques Gojdic et Hopko sont arrêtés.
Mgr Hopko subit alors d’interminables et pénibles interrogatoires, accompagnés de tortures, visant à le faire renier sa foi et reconnaître de fausses accusations. Il est en résidence surveillée, dans un monastère. Le 24 octobre 1951, la Cour d’Etat le condamne à quinze années de prison, à la perte de ses droits civils pour dix ans.
Durant son emprisonnement, on lui administra, en plus des tortures quotidiennes, de petites doses d’arsenic pour provoquer une mort lente par empoisonnement. On retrouvera ces traces d’arsenic dans ses os après sa mort.
Mgr Hopko vit sa peine de prison “abrégée” de deux ans lorsque, en 1964, on le délivra pour motifs de santé. Il n’en pouvait plus : il souffrait de graves déficiences physiques et mentales, dues aux constants mauvais traitements subits. Malgré cet état chancelant, il se donna activement à la résurrection de l’Eglise Gréco-catholique.
Il séjournait dans une maison de repos pour prêtres âgés et vit sa condamnation “annulée”, même s’il ne fut jamais réhabilité.
Il eut la joie de voir cette Église tchéco-slovaque reconnue officiellement en 1968, après dix-huit années de persécution.
A partir de 1968, Mgr Hopko vécut à Presov. Cette année-là, il fut confirmé comme évêque auxiliaire pour tous les fidèles gréco-catholiques de Tchéco-Slovaquie. Il mit tout en œuvre pour honorer cette charge, encourageant les fidèles et ordonnant des prêtres.
Mgr Vasil' Hopko mourut à Presov le 23 juillet 1976.
Il avait fait siens les propos de son évêque, Mgr Gojdic : Pour moi, l’important n’est pas de mourir dans le palais épiscopal ou en prison, mais d’entrer au Paradis”.
Vasil' Hopko, en même temps que Zdenka Cecilia Schelingová, fut béatifié le 14 septembre 2003, fête de la Sainte Croix, en présence de tout l’épiscopat, mais aussi du Président de la République.
Le bienheureux Vasil' Hopko est mentionné au Martyrologe le 23 juillet.