Alfredo Schuster
1880-1954
Il vit le jour le 18 janvier 1880 à Rome (Italie), de Giovanni et Maria Anna Tutzer. Giovanni était tailleur principal pour les zouaves pontificaux. Alfredo fut baptisé le 20 janvier, avec les noms de Alfredo Ludovico.
Après la mort prématurée de son père, Alfredo étudia chez les bénédictins de Saint-Paul-hors-les-murs (l’abbaye située non loin du lieu du martyre de saint Paul).
Les études étant achevées, le jeune Alfredo entra à l’abbaye bénédictine, avec le nom de Ildefonso et professa en 1900.
Il compléta ses études, toujours à Rome, à l’abbaye bénédictine Saint-Anselme et fut ordonné prêtre en 1904.
Ses matières de choix furent la liturgie (il publia dix volumes sur le sujet), l’art sacré, l’archéologie.
Il fut nommé procureur général de la congrégation bénédictine du Mont-Cassin, puis prieur de l’abbaye Saint-Paul-hors-les-murs, et abbé en 1918.
A cette époque, il y eut déjà des tentatives de dialogue avec la communauté juive de Rome, et l’abbé y participa.
En 1928, la congrégation des Rites le chargea d’examiner la suppression de la fameuse expression perfidis Judæis ; finalement, l’idée fut abandonnée (et ne sera reprise que cinquante ans plus tard).
En 1929, il fut nommé archevêque de Milan, et cardinal par voie de conséquence.
Mgr Schuster devait rester un quart de siècle sur ce siège ; pendant ces vingt-cinq années, à l’exemple du saint évêque Carlo Borromeo (v. 4 novembre) il fit cinq fois la visite pastorale complète du millier de paroisses que comptait alors le diocèse. Il organisa deux congrès eucharistiques, cinq synodes diocésains.
Il fit aussi construire le nouveau séminaire de Venedono Inferiore, et créa une école de musique.
En 1937, l’abbaye bénédictine de Solesmes fêtait son centenaire ; il appréciait énormément cette abbaye, son école de chant grégorien et son interprétation ; il participa activement aux cérémonies de ce centenaire.
S’il condamna énergiquement le racisme au même titre que le bolchevisme, il organisa la reddition de Mussolini par une rencontre dans son propre archevêché de Milan. Il proposa même au Duce de rester sous son toit, mais, comme on sait, ce dernier préféra tenter la fuite…
Le cardinal Schuster, malade et âgé, se retira dans le séminaire de Venegono, où il mourut le 30 août 1954.
Aux séminaristes, il rappela peu avant de mourir : Le diable n’a pas peur de nos terrains de sport et de nos salles de cinéma. Ce qui lui fait peur, c’est notre sainteté.
Son procès de béatification fut ouvert par son successeur, Mgr Montini, futur pape s.Paul VI. Le cardinal Schuster fut béatifié en 1996.