Juan Iñiguez de Ciriano Abechuco
1901-1936
Il vit le jour le 8 mars 1901 à Legarda (Álava, Espagne), de bons parents chrétiens.
Juan entra à l’école des Religieux des Sacrés-Cœurs (pères de Picpus), à Miranda de Ebro.
Il entra au noviciat à Fuenterrabía (Guipúzcoa) et fit la philosophie à Miranda et San Miguel del Monte.
Après sa profession (1919), il porta le nom de Isidro.
Grand travailleur, Isidro n’était pas une «tête», mais un excellent compagnon, qui supportait gentiment les taquineries sur sa petite taille. L’un de ses confrères, parlant de sa modestie, rendit ce témoignage : Il fut exceptionnel en ce qu’il ne fut exceptionnel en rien.
Il fut ensuite à Torrelavega pour la théologie. Il fut envoyé à Rome où il fut reçu docteur en droit canonique à l’Université Grégorienne et fut ordonné prêtre en 1925.
Il fut prieur, et professeur (apprécié) de droit canonique et de théologie morale au séminaire de l’Escorial. Il continuait d’étudier beaucoup jusqu’à en avoir parfois mal à la tête.
En 1936, le séminaire ayant été transformé en hôpital, il laissa son bel habit blanc pour mettre la blouse d’infirmier.
Le 8 août arriva l’ordre d’évacuer le séminaire et de rejoindre Madrid ; tous les élèves et les prêtres partirent, sauf le Supérieur (le père Teófilo, v. 11 août) et quelques frères laïcs âgés.
Le 9 août, ils furent conduits à la Direction Générale de Sécurité, d’où ils sortirent libres, mais le père Isidro ne connaissait personne, ne savait où aller, et avait à peine de quoi manger. Il erra çà et là ; on lui refusa l’hospitalité dans diverses pensions ; une pieuse dame finit par l’accueillir.
Le 2 octobre, des membres des FAI (Federación Anarquista Ibérica) se présentèrent là où il se trouvait ; c’est lui qui leur ouvrit. Ils lui demandèrent : T’es curé ? Il ne nia pas. Ils l’emmenèrent avec deux autres Religieux qui étaient là.
Après un simulacre de jugement, ils furent condamnés à mort, pour le délit d’être prêtres.
Le père Isidro fut assassiné sur la route de l’Este de Madrid, le soir du 2 octobre.
La dame qui l’avait hébergé fut elle aussi incarcérée et interrogée, mais laissée en liberté. Quelques jours plus tard, elle rencontra à nouveau le chef de la tchéka et lui demanda ce qui était arrivé aux Religieux. Il lui répondit : Ne t’en fais pas pour eux ; ils ont eu un sort plus mauvais que le tien, parce qu’ils étaient curés.
Ce père Isidro fut béatifié en 2013.