Niccolò Albergati
1375-1443
Niccolò Albergati était d’une noble famille de Bologne (Italie), où il naquit en 1375.
Dans l’université de cette ville, il étudia le droit mais, peu avant d’obtenir le doctorat, il se retira en 1394 dans la chartreuse proche de Bologne.
Il fut ordonné prêtre en 1404, et nommé prieur de la chartreuse de Casara, avant d’être visiteur pour tous les monastères de chartreux d’Italie (il y en avait à Florence, Rome, Mantoue, Bologne…).
Vaillant défenseur de l’autorité papale, il fut nommé archevêque de Bologne en 1417, mais pour trois ans seulement, car une rébellion le poussa à démissionner en 1420.
En 1422, il fut envoyé en France pour exercer ses bons offices entre les rois de France et d’Angleterre ; on sait que la mission de Jehanne d’Arc commença en 1428…
En 1426, Niccolò fut créé cardinal, du titre romain de Sainte-Croix-en-Jérusalem, tout en restant administrateur apostolique de Bologne jusqu’en 1440.
En 1427, le pape le chargea d’une mission pacificatrice entre les maisons d’Italie du Nord (Milan, Venise, Savoie, Mantoue, Ferrare et Florence), qui fut un succès.
Une rébellion le poussa à quitter à nouveau Bologne en 1428, et le pape l’envoya pour une autre mission entre Venise, Ferrare et Florence. En 1437, il fut présent à un concile de Ferrare, où tous admirèrent son assiduité aux séances et sa profonde modestie.
Entre 1431 et 1440, il fut successivement nommé Cardinal Camerlingue, Grand Pénitencier et Archiprêtre du Latran.
On le voit, le chartreux n’eut guère de paix durant toute cette vie agitée, tout entière au service de l’Eglise. Mais Niccolò garda toujours un style de vie austère, recueilli, prudent. Une de ses grandes mortifications fut d’apprendre les désordres dans lesquels la ville de Bologne était retombée.
Il veilla à s’entourer de personnalités savantes, parmi lesquelles deux futurs papes, Nicolas V et Pie II.
Le pape Eugène tint cependant à le conserver près de lui pour bénéficier de ses bons conseils. Durant un séjour à Sienne, Niccolò fut pris d’une crise de pierre, qu’il endura avec une patience exemplaire.
Il s’éteignit à Sienne, le 9 mai 1443 (ou plutôt le 10 mai, d’après le Martyrologe).
Trois siècles plus tard, le 6 octobre 1744, il a été béatifié en la fête de saint Bruno, fondateur des Chartreux.