Bartolomé Gutiérrez Espinosa
1580-1632
Voir d’autres détails historiques sur cette persécution dans l’article Japonais Martyrs 1603-1639.
Bartolomé naquit le 24 août 1580 à Mexico, de Alonso et Ana Rodríguez de Espinosa, et fut baptisé le 4 septembre suivant.
Après avoir étudié chez les Jésuites, sa vocation le conduisit chez les Augustins, où il fit la profession en 1597.
On l’envoya ensuite approfondir sa formation ès Arts et théologique à Yuririapúndaro, puis il fut ordonné prêtre et commença son apostolat à Puebla de los Ángeles.
En 1606, il partit sur le Espíritu Santo à destination des Philippines, où il fut d’abord confesseur pour les Espagnols, puis aurait été maître des novices à Manille.
En 1612, il fit un premier voyage au Japon, nommé supérieur pour un couvent, mais il fut vite contraint de repartir à Manille, où il s’occupa de la sacristie et fut maître des novices, parmi lesquels deux Japonais.
Il repassa clandestinement au Japon en 1617, avec Pedro de Zúñiga (voir au 19 août).
Le père Bartolomé était déjà un homme d’apparence squelettique. Son calvaire allait commencer.
Arrêté à Kikizzou le 10 novembre 1629, il fut conduit à Nagasaki.
Au nord de Nagasaki, se trouve le mont Ungen, où jaillissent des eaux sulfureuses horriblement corrosives. L’eau pénétrée de soufre rejaillit à près d’un mètre ; ce liquide a le don de détruire les chairs en un instant. C’est en cela que consista le supplice du père Bartolomé et de ses Compagnons, qui étaient Vicente Simões de Carvalho, Francisco Terrero de Ortega Pérez, Antonius Ishida Kyūtaku, Hieronymus Iyo, Gabriel Tarazona Rodríguez, ainsi que Beatriz da Costa et Maria da Silva.
Le 3 décembre 1631, on les emmena au pied du mont Ungen. Le 5 décembre, on les attacha à une pierre et on leur versa sur la peau cette eau terrible, mais lentement, pour ne pas provoquer une mort subite. Le père fut soumis deux fois à ce supplice. Puis on prétendit les faire marcher sur le Crucifix, mais ils restèrent inébranlables. Le 5 janvier, on les ramena à Nagasaki, couverts de plaies et d’ulcères, mais fortifiés dans leur foi.
On attendit plusieurs mois la décision de l’empereur, ce qui permit aux prisonniers de faire parvenir des billets aux missionnaires cachés dans la ville.
Le 1er septembre, les Religieux furent condamnés à mort, les deux femmes exilées.
Le 3 septembre, on chargea les Religieux dans des litières bien fermées pour ne pas exciter la population. On les conduisit aux environs de Nagasaki, à Nishizaka, où on les attacha par un doigt seulement à des poteaux, pour leur permettre, éventuellement, de fuir aisément si la douleur venait à bout de leur courage. De plus, le bûcher avait été arrosé d’eau salée pour diminuer la force du feu et prolonger le supplice.
Quand les corps furent entièrement consumés, on jeta à la mer leurs cendres.
Bartolomoé Gutiérrez fut béatifié avec ses Compagnons en 1867.