Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 novembre 2015 3 04 /11 /novembre /2015 18:15

Filippo Latini de Corleone

1605-1667

 

Filippo naquit le 6 février 1605 à Corleone (Palerme, Sicile), cinquième des huit enfants de Leonardo Conciapelli et Francesca Sciascia, qui le firent baptiser le jour même de la naissance. Il apprit d’eux l’amour du travail, la générosité envers les pauvres, la piété. Sa mère était tertiaire franciscaine et guida ses enfants à la pratique des Sacrements.

Un des frères de Filippo se nommait Giuliano, fut prêtre et mourut en odeur de sainteté ; un autre, Luca, fut un citoyen de toutes les vertus.

Filippo recourait fréquemment au sacrement de la Réconciliation, chaque fois que son âme était agitée par quelque problème. Il ne dédaignait pas non plus parcourir les rues en demandant l’aumône pour les pauvres prisonniers.

Il commença par exercer le métier de cordonnier et devint, comme son père, maître cordonnier ; mais aussi il apprit à manier l’épée, et devint très connu pour sa force et ses «victoires» et devint la première épée de Sicile ; il avait le droit (et la mission) de parcourir les rues de nuit et de défendre toute personne en situation dangereuse ; de jour, il prit plusieurs fois la défense de demoiselles menacées par des soldats malveillants. 

On lui suggéra de se marier, mais il répondit, en montrant une corde accrochée au mur, que son épouse était «le cordon de saint François» (d’Assise, v. 4 octobre).

Il lui arriva d’être provoqué simplement par jalousie de sa force ; sa victime décida un jour de se venger et voulut le faire assassiner. Le sicaire vint le provoquer dans sa boutique. On arriva au duel et Filippo finit par blesser son rival en le rendant invalide pour la vie. Certes, il avait agi en situation de légitime défense, mais sa conscience lui reprochait d’avoir ainsi blessé son adversaire. Il lui demanda pardon et, plus tard, s’ingénia à l’aider même économiquement par des amis.

Filippo, ayant mûrement réfléchi, alla frapper à la porte des Capucins de Caltanissetta, sans autre idée que celle de disparaître et expier ses «fautes» de jeunesse. C’était en 1631.

Il reçut l’habit et le nom de fra Bernardo. Sans grande culture, il resta simple frère convers.

Dès lors, sa vie fut uniquement pénitence, humilité, et obéissance. Aux charges habituelles de la vie conventuelle et aux tâches qu’on lui confiait (la cuisine et le jardin), il ajouta des mortifications exigeantes, dormant sur le sol et seulement trois heures, jeûnant, luttant aussi contre les assauts du Démon qui, décidément, ne supporte pas la conversion des pécheurs et se venge en les tentant de toutes les manières.

Dans ce chemin vers la perfection, tout n’était pas facile et l’humble Bernardo pouvait redevenir Filippo ; c’est ainsi qu’un jour où on lui avait fait remarquer un peu vertement telle «faute», le sang lui monta à la tête et il rétorqua : Où est donc mon épée ?, mais il se ressaisit tout de suite…

Frère Bernardo reçut des grâces particulières : il s’éleva à un très haut degré de contemplation, eut des lumières sur les saints mystères, pénétra les pensées d’autrui, rendit la santé à beaucoup de malades. On venait de loin lui demander conseils et prières.

Il eut plusieurs fois la faveur de la visite de Notre-Dame avec l’Enfant-Jésus. Devant le Saint Sacrement, il pouvait être ravi en extase ; un témoin le vit un jour avec l’Enfant-Jésus dans les bras ; Bernardo communiait chaque jour, ce qui était très rare pour l’époque, mais il ne pouvait pas faire autrement.

On signale qu’un jour, en plein réfectoire, où il mangeait humblement, à genoux, un croûton de pain sec, Notre Seigneur lui apparut, l’encouragea doucement et lui donna à manger un morceau de pain après l’avoir imbibé du Sang de son Côté : Bernardo en ressentit un délicieux réconfort.

Une autre fois qu’il lui avait échappé un mot un peu vif envers un confrère, il lui demanda pardon, partit à la cuisine et, avec un tison de la cheminée, se brûla la lèvre fautive.

On venait à lui en toutes situations difficiles. Il réconforta si souvent les futures mères et leur annonça un heureux accouchement, qu’on le surnomma le protecteur des jeunes mamans.

De l’humour aussi : à une dame qui se plaignait de son mari, il conseilla de raccourcir un peu la langue, et tout s’arrangerait.

On pourrait raconter encore une foule de manifestations où la prière de Bernardo fut exaucée de façon vraiment extraordinaire, mais cette notice ne finirait pas. 

Mais Bernardo eut à subir des humiliations de la part de certains Franciscains, particulièrement d’un qui espérait être élu gardien, et qui ne fut pas choisi, suite à l’intervention de Bernardo. Le non-élu le lui fit bien payer : quand Bernardo fut de passage dans son couvent, il le fit agenouiller devant tout le monde en pénitence, au pain et à l’eau. Il lui reprocha d’être trop souvent à l’église et pas assez à la cuisine, ce qui était matériellement vrai, mais Bernardo se permit de répondre que les Frères ne manquaient de rien et n’avaient pas motif de se plaindre. Ensuite, tout en pardonnant les reproches non mérités, il alla se brûler les lèvres, pour se punir d’avoir répondu. Dans un autre couvent où cette persécution l’avait précédé, on l’obligea à se présenter au réfectoire avec un récipient sale attaché au cou. Bernardo avala l’humiliation sans rien dire.

Il s’éteignit le 12 janvier 1667, son dies natalis au Martyrologe. D’autres miracles advinrent ce jour-là et les suivants ; fra Bernardo apparut à plusieurs personnes en leur disant Je vais au Paradis !

Il fut béatifié en 1768 et canonisé en 2001.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog de samuelephrem
  • : Près de 9600 notices de Bienheureux et Saints. Ont été successivement illustrés : - Les personnages bibliques de l'ancien et du nouveau Testaments. - Tous les Saints et Bienheureux reconnus, depuis les débuts de l'Eglise jusqu'aux derniers récemment proclamés. En outre, des commentaires pour tous les dimanches et grandes fêtes (certains devant être très améliorés). Sur demande, nous pourrons vous faire parvenir en plusieurs fichiers pdf l'intégralité du Bréviaire romain latin, "LITURGIA HORARUM", qui vous permettront d'éviter beaucoup de renvois fastidieux, notamment pour les périodes de Noël et Pâques. Les textes sont maintenant mis à jour selon le nouveau texte de la Nova Vulgata (ed. 2005). Nous avons aussi le Lectionnaire latin pour toutes les fêtes du Sanctoral, sans renvois, également mis à jour selon le texte de la Nova Vulgata. Bienvenue à nos Lecteurs, à nos abonnés, avec lesquels nous entamerons volontiers des échanges. Bonne visite !
  • Contact

Recherche

Liens