Marguerite de Lorraine (d’Alençon)
1463-1521
Elle naquit en 1463, fille de Ferri de Lorraine, comte de Vaudémont et de Yolande d’Anjou.
Son grand-père, le «bon roi René», séjournait en Avignon, où elle fut envoyée pour son éducation. Elle y lut les Vies des Pères du désert, qui l’inspirèrent profondément.
En 1480, elle revint en Lorraine et connut la pieuse duchesse Philippe de Gueldre (v. 28 février), qui l’encouragea vivement dans la voie de la sainteté.
En 1488, elle épousa le duc René d’Alençon, qui mourut déjà en 1492, lui laissant trois enfants encore bien jeunes.
Elle éleva ses enfants selon cette unique maxime : Il faut aimer Dieu plus que tout autre chose. Elle savait à l’occasion donner du bâton à son garçon, qui devint l’époux de Marguerite d’Angoulême, sœur de François 1er ; sa fille Françoise épousa Charles de Bourbon, grand-père de Henri IV ; Anne épousa le marquis de Montferrat, ancêtre de saint Luigi Gonzaga (v. 21 juin).
Une fois son fils établi, elle se retira dans son château d’Essai (Sées), où elle mena une vie quasi monacale : prière la nuit, cilice, discipline, jeûne. En particulier elle portait sur la poitrine une petite croix garnie de pointes qu’elle pressait contre sa chair pour sentir quelque chose de la Passion de Jésus-Christ. L’évêque de Sées intervint pour lui conseiller de modérer cette ascèse.
Elle ouvrit alors un dispensaire à Mortagne, où elle soignait à genoux les plaies des malades.
En 1519, toujours plus attirée par la solitude de la vie consacrée, elle prit le voile chez les Clarisses d’Argentan. C’était la séparation totale du monde ; elle écrivit à ses enfants : Vous n’avez plus de mère en moi que pour prier pour vous. Elle fut chargée de distribuer les aumônes au nom du couvent. Elle refusa absolument d’être élue abbesse.
En 1521, sa santé la fit envoyer au grand air de Mortagne, où elle devait en outre instaurer la règle de l’Observance clarisse chez les Religieuses. Là encore, elle refusa formellement d’être élue abbesse, et revint bientôt à Argentan, toujours malade.
Alors que son mari était mort le 1er novembre, Marguerite mourut, elle, le 2 novembre 1521.
Son culte fut reconnu en 1921.
On l’invoque pour l’heureuse issue des accouchements.