Teotónio de Coimbra
1082-1162
Teotónio vit le jour vers 1082 à Ganfei (Valença, Portugal) de Oveco et Eugenia, des parents pieux et aisés.
Cette famille comptait déjà deux prêtres, oncles de Teotónio.
L’un de ceux-ci était abbé du proche monastère bénédictin de Tuy, auquel fut confiée l’éducation de Teotónio. Quand il fut nommé évêque de Coimbra (1092), il prit avec lui Teotónio et le confia à son séminariste, Tello.
En 1098, Teotónio alla à Viseu, où son autre oncle était doyen du chapitre cathédral. Teotónio fut ordonné prêtre, peu avant 1109, et fit partie du chapitre de Viseu.
Il fut bientôt nommé archiprêtre de cette ville. Il suspendit son activité pour faire le pèlerinage de Jérusalem. Au retour, il reprit ses activités dans la prédication et le soin des pauvres. Chaque vendredi il célébrait la Messe pour les âmes du Purgatoire, puis organisait une procession au cimetière.
Une deuxième fois, il partit pour la Terre Sainte, avec des paroissiens cette fois-ci. La traversée fut longue et périlleuse, mais on accosta enfin à Joppé ; on alla sur la tombe de s. Georges (v. 23 avril) à Lydda, puis à Nazareth, au Mont Thabor, à la tombe de s. Jean-Baptiste (v. 24 juin), à Jérusalem et au Mont des Oliviers, Béthanie et Bethléem, enfin Capharnaum et le Lac de Galilée, où s’acheva le pèlerinage.
A la suite de ce long périple en Palestine, la dévotion de Teotónio envers la Passion s’accrut et le poussa à fonder un Ordre religieux qui aurait suivi la règle de saint Augustin (v. 28 août). Le premier monastère s’établit à Coimbra, où Tello, le jeune séminariste devenu archidiacre, acheta le terrain. Le monastère fut béni en 1132, et déjà soixante-douze moines y vivaient, sous la direction de Teotónio.
Le roi Afonso Henriques avait une grande confiance en Teotónio, aux prières duquel il attribuait sa victoire à Ourique. Mais le prêtre restait impartial et sut adresser ses reproches à la reine et son amant.
Plusieurs fois, il fut préconisé pour l’épiscopat à Viseu ou Coimbra, mais il refusa. Un jour que la reine lui objectait que la Messe était trop longue, il répondit poliment que la Messe était offerte à un Souverain plus grand qu’elle et qu’elle était bien libre d’y être ou de s’en aller.
En 1152, Teotónio renonça à toutes ses charges et se retira dans le silence de son monastère, uniquement préoccupé de sa propre sanctification. Saint Bernard de Clairvaux (v. 20 août), informé de ses saints mérites, lui envoya une crosse pastorale.
Teotónio mourut le 18 février 1162. Le roi Afonso I dit alors : Son âme sera plus vite au Ciel que son corps porté en terre.
Il aurait été canonisé dès 1163, premier Saint du Portugal.
En 2000, une Confraternité de Saint Teotónio fut fondée sous l’égide de Miguel de Bragança, duc de Viseu et Infant du Portugal, pour des hommes désireux de défendre les valeurs chrétiennes.