Druon d’Epinoy
1118-1189
Druon (latin : Drogo) naquit à Epinoy (auj. Carvin-Epinoy, Pas de Calais) vers 1118, de parents fort riches et puissants, mais que l’enfant ne put connaître : le père mourut peu avant la naissance, et la mère peu après.
A dix ans, le petit garçon comprit ces douloureuses circonstances, mais affronta désormais sa situation d’une façon très virile et responsable : il délaissa les jeux, se retira, se mit à méditer, à prier, lisant et cherchant à appliquer au mieux le message évangélique.
Ayant tout quitté, il se mit une bure sur son cilice et partit ; arrivé près de Valenciennes, il se mit comme berger au service d’une brave châtelaine. Humble, facile, obéissant, doux, il priait et contemplait la nature, et Dieu l’aidait en le favorisant de la présence de son Ange, qui gardait le troupeau pendant qu’il allait quelques instants à l’église recevoir l’Eucharistie.
Les villageois lui confiaient volontiers leurs troupeaux, contre quelques monnaies - qu’il distribuait aux pauvres.
Après six années de cette vie, Druon partit en pèlerinage ; il aurait fait neuf fois celui de Rome.
Il comprit que ses jours étaient comptés lorsqu’il souffrit d’une sorte de gravelle ou lithiasis. Il s’enferma dans une petite cellule de reclus près de l’église de Sebourg. Il mangeait du pain d’orge trempé dans de l’eau tiède ; son temps était occupé par la méditation ou par la prière vocale. Ceux qui venaient l’interroger, repartaient consolés et fortifiés.
Un jour, le feu prit dans l’église et menaçait la cellule de Druon. Au lieu de s’enfuir, il s’agenouilla en humble supplique, levant au ciel les yeux et les mains : l’incendie s’interrompit et on trouva Druon dans la même position, qui continuait sa prière.
On lui reconstruisit sa cellule, où il s’y éteignit le 16 avril 1189.
Des proches de Druon apprirent sa mort et voulurent ramener son corps à Epinoy, mais le char qui le transportait, ne put aller au-delà de Sebourg : on l’y enterra et la localité devint un lieu de pèlerinage très fréquenté par les bergers.
Contrairement à ceux qui écrivent que Druon n’est «que» bienheureux, Druon est commémoré comme Saint le 16 avril dans le Martyrologe Romain.