Domnini, Berniki et Prosdoki d’Antioche
† 302
Domnini vivait à Antioche de Syrie avec ses deux filles, Berniki et Prosdoki. C’était une femme de haute naissance, riche, croyante et vertueuse en tous points. Elle éduquait ses deux filles avec la souci de la mère chrétienne : les deux petites étaient des adolescentes, gracieuses et aussi vertueuses que leur mère.
Le père de famille fut peut-être arrêté par les soldats et leur livra la cachette des trois femmes. D’après s.Jean Chrysostome (v. 14 septembre), celles-ci s’étaient réfugiées à Edesse, qui se trouve à plus de deux-cents kilomètres d’Antioche.
Quand elles furent découvertes et ramenées à Antioche, sachant ce qui pouvait leur arriver aux mains des soldats, Domnini persuada ses filles qu’il valait mieux se donner totalement à Dieu plutôt que de tomber en leurs mains, et toutes trois se dirigèrent vers le fleuve (Oronte, auj. Nahir-el-Asi). Elles retirèrent leurs chaussures - pour laisser aux soldats une preuve de leur arrestation -, arrangèrent leur vêtement et se précipitèrent d’elles-mêmes dans le fleuve.
Encore une fois, on doit se poser la question de la légitimité d’un tel geste. Le suicide est évident. Des panégyristes ont avancé que les Martyres avaient agi sous une inspiration spéciale de l’Esprit Saint, de la même façon qu’Abraham n’avait pas craint d’immoler son propre fils (mais un ange l’arrêta, ce qui ne s’est pas produit à Antioche…) ; s.Augustin cependant affirme que leur conduite, sans doute admirable, n’est pas imitable.
Il est certain que les trois femmes, une fois arrêtées, imaginaient très bien ce qu’allait être leur sort ; elles préférèrent préserver leur chasteté. Honneur à leur vertu !
Elles moururent vers 302.
Saintes Domnini, Berniki et Prosdoki d’Antioche sont commémorées le 14 avril dans le Martyrologe Romain.