Josefa Ytóiz
1871-1936
Josefa Ytóiz naquit le 3 ou 4 mars 1871 à Pamplona (Navarre, Espagne NW).
D’habitude, les Espagnols portent un double nom de famille, celui du père et celui de la mère, mais Josefa n’en a pas, parce qu’elle fut abandonnée à la naissance à un orphelinat. L’aumônier qui la baptisa dès le lendemain, lui donna le nom de Josefa Ytóiz, et la confia à un couple qui, cependant, la restitua à l’orphelinat une semaine plus tard. Le bébé fut alors confié à Matías Uganda di Iraizóz et à son épouse, qui l’élevèrent consciencieusement.
En 1878, Josefa reçut la Confirmation.
En 1892, Josefa entra dans le monastère des Conceptionnistes d’Escalona, grâce à la dot que payèrent ses parents adoptifs.
En 1894, elle émit la première profession, et la solennelle en 1897, prenant le nom de Marie de Saint-Joseph. Le Père adoptif de Jésus l’avait vraiment protégée.
Cette Religieuse qui avait été abandonnée, se montra très fraternelle, très serviable, très intérieure, au point qu’elle fut élue et plusieurs fois réélue supérieure du monastère.
Dès la proclamation de la République en Espagne (1931), le monastère d’Escalona fut la cible de moqueries et d’accusations de la part de la mairie. Comme les conduites d’eau du village passaient par le jardin de leur monasstère, on accusa les moniales d’avoir empoisonné l’eau potable, et le maire se permit de venir fouiller dans tous les angles du monastère, en y ajoutant tous les sarcasmes qu’il pouvait imaginer à l’adresse des moniales.
En juillet 1936 arriva le comble des tribulations. Sachant que les anarchistes pouvaient mettre le feu à leur vieux monastère, les moniales organisèrent des tours de veille chaque nuit.
Le 28 juillet, on vint leur intimer l’ordre de quitter le monastère. La Supérieure recommanda aux quatorze moniales de s’habiller en vêtements civils, et de venir dans la chapelle pour y consommer les Hosties du tabernacle et éviter ainsi des profanations du Saint-Sacrement. L’aumônier était présent, et les encourageait à être fidèles jusqu’au bout.
A leur sortie, les moniales furent conduites à la prison municipale où, pendant vingt-quatre heures, elles furent là, mélangées à beaucoup d’autres prisonniers, sans manger ni rien boire.
Le 29 juillet, on les interrogea une par une, toutes les demi-heures. Toutes refusèrent les propositions qu’on leur fit, d’être libérées si elles renonçaient à leur état religieux.
Deux jours plus tard, on les relâcha et elles furent reçues par une dizaine de familles de l’endroit, malgré le grand danger qu’elles couraient. Les moniales furent donc chez ces gens charitables jusqu’au 16 septembre.
On les convoqua alors devant un «tribunal» et, le 17 septembre, on les emmena à la Direction Générale de Sécurité de Madrid. Elles faillirent être abattues en chemin par un groupe de miliciens.
Après une nuit passée dans les souterrains de la Direction Générale, on les enferma dans un couvent-prison : le couvent des Capucines, où se serrèrent quelque mille huit-cents femmes, dont huit-cents religieuses. Courant octobre, un témoin les reconnut dans la «tchéka» où on avait enfermé la Mère Marie de Saint-Joseph et sa vicaire, Marie de l’Assomption. Quelques jours plus tard, voulant les revoir, il vit cependant leurs cadavres ; on n’a rien su de leurs derniers moments.
Mère Marie de Saint-Joseph ainsi que la Sœur vicaire, ont été béatifiées en 2019, et seront inscrites au Martyrologe le 31 octobre.