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29 juin 2014 7 29 /06 /juin /2014 23:00

Philip Powel

1594-1646

 

Ce fils de Roger et Catherine Powel, de bons catholiques, était né le 2 février 1594 à Tralon (Brecknockshire, Pays de Galles). 

Après ses premières études scolaires à Abergavenny, il fut acheminé aux études de droit à Londres par un Bénédictin, Augustine Baker, qui ensuite l’envoya en Belgique (1614), en passant par Douai.

Ce fut à Douai que Philip entra chez les Bénédictins du monastère de Saint-Grégoire (actuellement transféré à Downside Abbey, Bath).

En 1618, Philip reçut le sacerdoce, puis l’habit et, en 1622, fut envoyé en mission dans son pays.

Après une année environ à Londres où il retrouva le père Baker, Philipp se dirigea vers l’Angleterre du sud, dans le Devonshire et le Somersetshire. Puis il fut aumônier des soldats du général Goring en Cornouaille.

Quand cette armée fut dissoute, Philip voulut passer au Pays de Galles (1646), mais son vaisseau fut arrêté le 22 février par un bateau de la flotte du Parlement, conduit par des protestants. Reconnu comme prêtre, il fut entièrement dépouillé, vêtu de haillons et dûment interrogé par un juge présent à bord.

Les prêtres qui accompagnaient Philip demandèrent au juge de faire la preuve qu’ils étaient prêtres ; mais Philipp déclara sans détour qu’il était prêtre. C’était le 6 mars 1645.

Envoyé à Londres où il fut interné, Philip attrapa une pleurésie pour les mauvaises conditions où il se trouvait emprisonné. Il avait une natte pour s’étendre, entouré de cinq co-détenus malades.

Le 29 mai, il fut transféré dans la geôle commune, où l’on se doute que les conditions n’étaient pas meilleures.

Le 9 juin, à Westminter Hall, il comparut en jugement. Le 12, il exposa sa propre plaidoirie en bon juriste qu’il avait appris à être, démontrant d’ailleurs que ceux qui le jugeaient en ce moment étaient eux-mêmes en rébellion contre le roi ; de plus, il n’avait pas été arrêté en Angleterre, mais sur mer.

Condamné à mort, Philip répondit : Deo gratias ! et ajouta : La foule m’empêche de me mettre à genoux pour remercier Dieu, mais je le remercie humblement sur les genoux de mon cœur. Puis il pria à haute voix pour le royaume, pour le roi et la reine, pour le juge et la cour.

On lui proposa de choisir le jour de sa mort, mais il invita le juge à bien vouloir choisir lui-même.

Les membres de la cour furent touchés de tant de délicatese et demandèrent au Parlement un délai, qui fut refusé car il fallait pour cela l’entremise d’un ambassadeur d’une autre grande puissance.

Philip ne voulait pas attendre. Il se préparait calmement à son dernier jour. Une de ses attentions était de balayer humblement la pièce de la prison. Il priait, convertissait et confessait. Même les gardiens étaient conquis par sa douceur et le laissaient exercer son apostolat dans la prison.

Au matin du 30 juin, il pria, célébra encore une fois la Messe, et s’étendit joyeusement sur la claie qu’on lui avait préparée, tirée par un cheval. En route pour Tyburn, on lui présenta un verre de vin, qu’il but à la santé de son «cocher» (le charretier).

Plus loin, le cortège obligea un autre attelage à s’arrêter : l’homme qui conduisait, irrité, se fâcha contre le moine condamné, blasphéma contre ce «traître», et fut puni par Dieu par la mort immédiate d’un de ses chevaux.

Arrivé à la potence, Philip pria à genoux, et monta sur la charrette fatale. Il parla encore à la foule. C’était pour lui le plus beau jour de sa vie ; il remercia Dieu d’être prêtre et bénédictin ; il priait pour ses persécuteurs, donna un pourboire au bourreau.

Au moment suprême, le charretier avait disparu, horrifié par la situation de ce saint moine qu’on voulait tuer. Il fallut attendre un bon moment pour lui trouver un remplaçant.

Après son dernier soupir, Philip fut dépouillé de ses vêtements, éventré, dépecé et jeté sur un brasier.

Il avait cinquante-deux ans. C’était le 30 juin 1646. (Une relation date ce martyre au 3 août, mais c’est très probablement une erreur).

Philip Powel fut béatifié en 1929.

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