Siméon-François Berneux
1814-1866
Né le 14 mai 1814 à Château-du-Loir (Sarthe), de Siméon Berneux et Hélène Fossé, Siméon-François fait ses études sur place puis au Mans.
A dix ans, il révèle à sa pieuse mère qu’il désire être prêtre, mais le papa n’est pas très chaud : pauvre, il a besoin de son garçon. Grâce au curé de la paroisse, le jeune Siméon pourra faire d’excellentes études.
Il rejoint le Petit séminaire de Précigné et le Grand séminaire du Mans (1831).
Tombé malade l’année suivante, il est précepteur chez Ange Carron puis chez les de la Bouillerie. Revenu au séminaire en 1833, il est ordonné diacre en 1836, et prêtre en 1837.
Dans un premier temps, il enseigne la philosophie au séminaire, où il est aussi directeur spirituel.
En 1839, il entre au séminaire des Missions Etrangères de Paris, et s’embarque au Havre début 1840.
A Manille, il rencontre Mgr Retord. Après un séjour à Macao, il arrive au Tonkin occidental en janvier 1841, mais est arrêté en avril, incarcéré à Hué et condamné à mort avec sursis avec d’autres missionnaires. Sur intervention de l’amiral Favin-Lévêque, ils sont libérés en 1843 et ramenés à l’Ile Bourbon.
Il repart pour Singapour et Macao, et rejoint la mission de Mandchourie (1844), où il apprend la langue. Il est plusieurs fois malade. Suite à une persécution, il se réfugie à Shanghaï quelques semaines.
En 1853 il est nommé vicaire apostolique de Corée, pour succéder au défunt Mgr Ferréol. Il est consacré évêque en décembre 1854. Mgr Berneux est heureux d’aller en Corée, un magnifique pays de martyrs. Il part en 1855, passe par Shanghaï, arrive à Seoul en mars 1856. Il prend le nom de Chang Gyeong-il, apprend le coréen, mais reste discret, car la conversion au catholicisme est punie de mort.
Il sera arrêté une première fois et battu, en septembre 1863.
Son activité portera ses premiers fruits, d’autant plus que le nouveau roi se montre plus tolérant : en dix ans, des milliers de personnes passent au catholicisme, un séminaire est ouvert à Paeron (1855), des livres sont publiés en coréen.
En 1866, alors que la chrétienté coréenne atteint les vingt-trois mille, Mgr Berneux propose les bons offices de la France entre la Corée et la Russie qui se fait menaçante. Mais la Russie se retire, et le roi, influencé par son entourage qui n’apprécie pas l’entrée des étrangers français dans le palais du gouvernement, reprend la persécution.
Mgr Berneux est arrêté le 23 février, interrogé, torturé : bastonnade sur les jambes, poncture des bâtons. La sentence tombe : L’accusé Chang, refusant d’obéir au roi, et ne voulant ni apostasier, ni donner les renseignements qu’on lui demande, ni retourner dans son pays, aura la tête tranchée après avoir subi différents supplices.
Il est décapité à Saenamt’ŏ, le 7 mars 1866.
On dit qu’un mystérieux sourire passa sur son visage au moment de sa mort.
Mgr Berneux a été béatifié en 1968, canonisé en 1984.
Si son dies natalis est au 7 mars, il est fêté liturgiquement le 20 septembre en même temps que tous les Martyrs de Corée.