Kwŏn Chin-i Agatha
(Gweon Ji-i Agata)
1819-1840
Agatha était la fille d'un fonctionnaire ; sa mère, catholique, était Han Yŏng-i Magdalena (ou Han Yeong-i Magdallena), future martyre.
Elle se maria (ou on la maria) lorsqu'elle n'avait que douze ou treize ans, avec un homme beaucoup trop pauvre pour s'acheter une maison à lui, de sorte qu'après la cérémonie du mariage, Agatha resta chez un parent.
Elle trouva un petit travail en faisant le ménage chez un prêtre chinois. Ce dernier se prit d'affection pour cette petite femme. Agatha lui dit qu'elle désirait rester vierge et le prêtre fit déclarer nul son mariage. Par la suite, le prêtre et Agatha partagèrent une amitié dangereuse, qui finit par scandaliser la communauté chrétienne. Après plusieurs mois de cette conduite, l'évêque admonesta Agatha et l'engagea à mettre fin à ce comportement. Obéissante, et fortement attachée au Christ, Agatha prit une sage décision.
Elle revint chez sa mère et mena désormais une vie édifiante de prière et de repentir. Elle pensait que seul le martyre pouvait la remettre pleinement dans l'amitité de Dieu.
Elle reçut cette autre Agatha (Yi Kyŏng-i), qui avait dû quitter son « mari » sur le conseil de l'évêque.
Agatha fut arrêtée une première fois avec sa compagne, le 17 juillet 1839, avec une autre jeune fille. Celui qui les avait dénoncées arriva et prétendit séduire notre Agatha, qui ne répondit pas à ses avances.
Touchés par la jeunesse et la beauté des jeunes femmes, les policiers les laissèrent partir, de sorte qu'elles furent un temps hors de portée de leur dénonciateur et tentateur. Mais les policiers furent punis pour leur « lâcheté ».
Les trois jeunes femmes se cachèrent dans une maison de Catholiques à Seoul, mais la jeune fille, arrêtée, révéla leur cachette.
Les deux Agatha furent arrêtées une deuxième fois, et remises en prison. On les tortura, on les frappa, mais elles ne renièrent pas leur foi.
Agatha revit sa mère, en prison, où elles eurent leur dernière conversation avant d'être immolées, la mère le 29 décembre 1839, Agatha un mois plus tard.
Les témoins affirmèrent qu'Agatha versa davantage de larmes et répandit davantage de parfum odorant, que Marie Magdeleine à l'époque de Jésus.
Finalement, on conduisit les deux Agatha au lieu-dit Tangkogae, près de Seoul, où elles furent décapitées, le 31 janvier 1840.
Elles furent béatifiées en 1925 et canonisées en 1984.