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22 avril 2014 2 22 /04 /avril /2014 23:00

Lorenzo Ilarregui Goñi

1880-1936

 

Lorenzo vit le jour le 10 août 1880 à Aróstegui (Pamplona, Espagne), le jour de la fête de saint Laurent.

Entré chez les Capucins de Santander, il prit le nom de Gabriel, reçut l’habit en 1910, fit la profession en 1912 comme Frère convers.

Ensuite il resta à El Pardo (Madrid) chargé du jardin et des étables, pendant vingt-quatre ans.

Lors des hostilités de 1936, les Religieux se croyaient suffisamment en sécurité, sur la parole du colonel.

Le 20 juillet, ils entendirent le canon qui détruisait El Cuartel de la Montaña, puis virent les flammes qui envahissaient Madrid.

Le 21 juillet, des centaines de miliciens attaquèrent le couvent et tirèrent par toutes les fenêtres, au moment du déjeuner ; il y avait jusqu’à deux cents personnes présentes dans le couvent.

Ce fut ensuite un long calvaire pour les Religieux.

Certains tentèrent la fuite en sautant par une fenêtre. Gabriel alla errer dans la montagne, mais fut bientôt repris.

On l’insulta, on le menaça, on voulut le pervertir.

Le 25 juillet, libéré, il se cacha chez un ami, mais fut retrouvé dix jours plus tard, et condamné à mort. Le gardien refusa de le tuer et le libéra.

Gabriel retourna tout simplement travailler au jardin du couvent, mais cette fois-ci sous le regard des miliciens. Enfin, fatigués de sa patience, ils lui dirent de partir de là. En sortant, il fut abattu par trois militants : on le laissa agoniser, versant son sang lentement, tandis qu’il égrenait toujours son chapelet.

C’était le 23 août 1936 et il fut béatifié en 2013.

 
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18 avril 2014 5 18 /04 /avril /2014 23:00

Léon IX

1049-1054

 

Léon IX fut le cent cinquante-deuxième pape, successeur de Damase II. Le très agité 11e siècle vit se succéder sur le siège de Pierre vingt-deux papes et quatre anti-papes.

Baptisé Bruno au baptême - certains disent Brunon, les deux sont possibles - il était né le 21 juin 1002 au château d’Egisheim en Alsace, de Hugo et Hedwige, qui étaient de l’aristocratie. Sa sœur, Gepa, devint abbesse de Neuß.

Bruno fut confié à cinq ans à l’école épiscopale de Toul, où il se montra extrêmement doué pour les études, qu’il accomplit avec rapidité.

Durant son adolescence, Bruno fut un jour durant son sommeil agressé au côté droit du visage par quelque bête venimeuse : réveillé par la douleur, Bruno put se débarrasser de la bête, mais resta longtemps blessé. Une nuit, il vit un saint moine lui faire le signe de la croix sur les lèvres et les parties tuméfiées, après quoi la guérison complète se fit en quelques jours : Bruno fut toujours convaincu qu’il s’était agi de saint Benoît, en récompense pour l’action bienfaitrice de ses parents en faveur des monastères.

Bruno entra dans la cléricature, il était diacre à vingt-trois ans (et probablement prêtre à vingt-quatre), quand on le proposa pour succéder à l’évêque défunt de Toul. L’empereur Conrad voulut le faire sacrer à Rome par le pape, mais Bruno refusa humblement, par égard pour son métropolite, l’archevêque de Trêves qui le sacra à Trèves. C’était en 1027, Bruno avait vingt-cinq ans.

Une des priorités du nouvel évêque, fut l’attention aux monastères, surtout bénédictins. Il agrégea à Cluny les deux abbayes de Saint-Mansuy et Moyenmoutier, où il nomma des abbés choisis parmi les moines en remplacement des abbés laïcs indignes ; il acheva l’abbaye de moniales de Poussay.

Lors d’une malheureuse guerre entre Eudes de Champagne et Conrad de Bourgogne, il vendit les vases sacrés pour venir en aide aux populations malheureuses.

Chaque jour, Brunon priait beaucoup, veillait la nuit, il priait particulièrement saint Pierre, et fit chaque année le pèlerinage à Rome. Une année que sa suite avait été frappée par une contagion, il trempa une relique de saint Epvre dans du vin, qu’il distribua aux malades : la contagion disparut. Une année où il fut particulièrement éprouvé intérieurement, il se fit une nuit porter devant l’autel de saint Blaise, où il fut ravi en extase : saint Blaise vint le soigner ; sortant de l’extase, il sentit ses forces revenir et put chanter tout l’office de nuit avant de revenir chez lui à pied.

Il fut touché par plusieurs deuils dans sa famille : deux frères, ses parents, l’empereur Conrad moururent, et son beau-frère subit une condamnation et une excommunication.

Le pape Damase II mourut en 1048. A cette époque, le choix du pape devait avoir l’agrément de l’empereur, et ce fut Bruno qui fut désigné à l’unanimité. Il prit le temps de célébrer Noël dans son diocèse, et arriva à Rome le 2 février 1049, où il fut acclamé.

Avec le nom de Léon IX, Bruno commença alors une campagne en règle contre deux abus qui sévissaient dans le clergé : la simonie et l’incontinence des clercs. Un premier synode romain ne réunit que peu d’évêques ; il le compléta par d’autres synodes tenus en diverses localités, dans l’ordre : Pavie, Reims, Mayence, Salerne, Siponto, Rome, Mantoue (où ses ennemis pénétrèrent dans l’église-même pour en empêcher les débats.

En dehors de ces synodes, le pape s’arrêta aussi en diverses localités : entre autres à Toul, dont il conserva l’administration, mais il parcourut les diocèses d’Italie, la Bourgogne et l’Alsace, les villes d’Allemagne. L’archevêque Berthald de Besançon fut déposé ; le duc de Basse-Lorraine fut excommunié jusqu’à ce qu’il fît pénitence ; l’abbé de Pothières fut déposé ; l’évêque de Langres excommunié ; l’hérésiarque Bérenger fut excommunié. Le schisme de Michel Cérulaire s’étant accentué, les légats du pape durent l’excommunier au nom de Léon IX.

Une expédition malheureuse contre les Normands de basse Italie tourna finalement en faveur du pape : les Normands se soumirent à lui et se constituèrent ses vassaux.

En février 1054, il sentit que son heure approchait. Il revint à Rome et se fit porter devant l’autel de saint Pierre. Le 17 avril, il annonça sa mort pour le 19. Le 18 il se fit porter encore une fois devant l’autel de la Confession, où il s’endormit pour son dernier sommeil. 

Selon une autre version, Léon IX avait fait venir tout le clergé romain en la basilique Saint-Pierre le 19 avril ; il leur adressa la parole une dernière fois et, s’étant retourné vers l’autel, il se signa et s’écroula, mort.

Il s’éteignit au matin du 19 avril 1054, après un pontificat de cinq années, deux mois et sept jours.

On grava sur sa tombe le distique suivant : 

Victrix Roma dolet, nono viduata Leone            Rome victorieuse souffre, devenue veuve de Léon IX,

Ex multis talem non habitura Patrem.                Parmi tant d’autres, elle n’aura plus un tel Père.

 

 

Dans les quarante jours qui suivirent les funérailles de Léon IX, on put attribuer au défunt soixante-dix guérisons extraordinaires. En 1087, la canonisation populaire fut officiellement ratifiée, selon l’usage de l’époque. Lors d’une exhumation des restes en 1606, le corps fut trouvé en parfaite conservation.

Le successeur de Léon IX fut Victor II.

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17 avril 2014 4 17 /04 /avril /2014 23:00

Luca Passi

1789-1866

 

Luca était né le 22 janvier 1789 à Bergame (Italie NE) dans une famille célèbre. Son père était le comte Enrico Passi de’ Preposulo, sa mère était Caterina Corner. Un parent fut le célèbre prêtre Marco Celio Passi. Luca avait un jeune frère, Marco, qui serait prêtre lui aussi.

Dès 1810, Luca fut le directeur spirituel d’une confraternité du Saint Sacrement à Calcinate et, en 1811, d’une autre de la Doctrine Chrétienne.

Après le séminaire, il fut ordonné prêtre en 1813.

Dès sa jeunesse, Luca fut vivement impressionné par les événements révolutionnaires français, et de leurs conséquences néfastes en Italie : dégradation morale, analphabétisme, ignorance religieuse…

En 1815, il fit partie du «collège apostolique», une pieuse union sacerdotale regroupant des prêtres liés par un vœu spécial d’obéissance à leur évêque et au pape. Luca reçut le titre de missionnaire apostolique.

Avec son frère Marco, il organisa une nouvelle confraternité, de Saint-Raphaël et de Sainte-Dorothée, pour l’éducation chrétienne des enfants et de la jeunesse. Le pape les encouragea. La branche masculine (Saint-Raphaël), prit pied à Gênes, mais sans beaucoup se développer, à cause des mouvements révolutionnaires de 1848-1849. En revanche, la branche féminine (Sainte-Dorothée) se développa davantage, donnant naissance même à des congrégations nouvelles.

C’est ainsi que naquit en 1838 à Venise l’Institut des Sœurs Maîtresses de Sainte-Dorothée, qui se trouve encore actuellement en diverses contrées d’Afrique et d’Amérique Latine.

Don Luca disait aux dorothéennes : Qui ne brûle pas, ne met pas le feu (Chi non arde, non accende), pour stimuler toujours plus leur zèle.

Don Luca Passi mourut à Venise le 18 avril 1866, et fut béatifié en 2013.

 

 

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13 avril 2014 7 13 /04 /avril /2014 23:00

Liduina (Lydwine)

1380-1433

 

Issus d’ancêtres nobles, mais tombés dans la pauvreté, les parents de Lydwine n’avaient pas pour cela hésité à élever neuf enfants, huit garçons et une fille. Celle-ci, venue au monde la cinquième, le 18 mars 1380, était une enfant gracieuse et forte, d’une avenante beauté.

Née à Schiedam (Hollande) le jour des Rameaux, elle reçu un nom prédestiné : "Lid" et "Wyt", signifient souffrir amplement ou avec patience

On devrait probablement écrire Liduina, mais l’orthographe ancienne a pu varier selon les idiomes, les accents, les habitudes, de sorte qu’on trouve fréquemment en français Lidwine ou Lydwine. Le Martyrologe Romain a transcrit Liduina.

Sa mère s'appelait Pétronille. Son père, Pierre, était veilleur de nuit de la ville. Il était le fils de Joannes, un homme très pieux qui priait nuit et jour, dérangé par le démon qui l'assaillait dans sa maison, brisant la vaisselle et brisant à terre les pots de beurre.

Quand, à quinze ans, les charmes et les qualités de Lidwine lui attirèrent de nombreuses demandes de mariage, elle dit à ses parents : Je demanderais plutôt à Dieu de me rendre laide pour repousser les regards des hommes. Dieu la prit au mot.

À la suite d’une chute où elle eut une côte brisée, on la transporta sur son lit ; elle ne le quitta plus jusqu’à sa mort. Malgré tous les soins prodigués, le mal ne fit qu’empirer. Un abcès se forma qui ne lui permettait plus de rester ni couchée, ni assise, ni levée ; perdant l’usage de ses jambes, elle se traînait sur les genoux, sur les coudes, se cramponnant aux meubles.

Ses pleurs, ses cris, ses gémissements effrayaient et éloignaient tout le monde, sauf ses admirables parents, qui ne cessèrent de la soigner avec amour. Peu à peu il lui devint même impossible de ramper ainsi. Trois plaies profondes s’ouvrirent dans son pauvre corps, dont l’une se remplit de vers, qui y grouillaient en telle quantité qu’on en retirait jusqu’à deux cents en vingt-quatre heures. Comme on soulageait les ulcères, une tumeur lui vint à l’épaule, à laquelle s’ajouta bientôt le mal des ardents qui dévora ses chairs jusqu’aux os.

À cette nomenclature incomplète de ses maux, il faut ajouter la torture des remèdes inventés par l’ignorante bonne volonté des médecins, qui ne réussirent guère qu’à remplacer une maladie par une autre.

Ainsi Lydwine était couchée sur le dos, impuissante à se remuer, n’ayant que l’usage de la tête et du bras gauche, torturée sans cesse, perdant son sang, dévorée des vers, et pourtant vivant et gardant assez de forces pour ne pas mourir. Et au milieu de tout cela elle était heureuse, et se disait prête à souffrir ainsi pendant de longues années.

Lydwine souffrait intimement des plaies de l’Eglise d’alors, douloureusement divisée par le Schisme d’Occident, entre les deux papes concurrents, l’un à Rome, l’autre en Avignon : Lydwine était elle-même divisée en deux et il fallait comme “attacher” avec des bandelettes les parties de son corps qui se détachaient. Les vers qui grouillaient dans ses plaies étaient sa pénitence pour les nombreux “vers” qui minaient l’Eglise de l’intérieur, tant la corruption était grande (simonie, richesses, fraudes, absentéisme…).

À partir de 1414, jusqu’à sa mort, c’est à dire pendant dix-neuf ans, elle ne se nourrit que de la Sainte Eucharistie. Jusqu’à la fin, ses maux s’aggravèrent ; mais ses plaies, ses vomissements n’exhalaient plus que des odeurs suaves et parfumées. Aussi on venait plus volontiers la voir, entretenir et écouter ses pieuses exhortations. Rien de plus ardent que sa charité, toujours au service des malheureux, qu’elle secourait malgré son indigente pauvreté, et des affligés qui trouvaient auprès d’elle consolation.

Ce fut le mardi de Pâques, 14 avril 1433 que Lydwine acheva la montée d’un Calvaire qui avait duré trente-sept ans. Aussitôt son pauvre corps exténué, défiguré, reprit ses couleurs, son embonpoint et sa beauté ; il exhalait un parfum plus suave que jamais.

Elle a été canonisée en 1890.

Les reliques de Sainte Lydwine sont conservées au Carmel Saints-Joseph-et-Anne, rue de Lausanne 22 - 1060 Bruxelles. 

Le relevé des reliques à la Cathédrale n'est pas terminé mais les reliques de Sainte Lydwine se trouvent principalement au Carmel. 

Etant difficile, en temps de Carême ou de Pâques, de fêter dignement sainte Lydwine, on la fête localement le 14 juin, tandis que le Martyrologe Romain la commémore régulièrement au 14 avril.

 

Certaines souffrances de Lydwine ont pu être apparentées à des symptômes de sclérose en plaques, ce qui a fait de Lydwine la patronne des maladies rares.

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8 avril 2014 2 08 /04 /avril /2014 23:00

Lindalva Justo de Oliveira

1953-1993

 

 Lindalva naquit le 20 octobre 1953 à Sítio Malhada da Areia, une région très pauvre du Rio Grande du Nord, dans le Brésil. Son père, João Justo da Fé, agriculteur, était veuf avec trois enfants ; il se remaria avec Maria Lúcia de Oliveira. Lindalva fut la sixième des treize enfants de ce second mariage. Elle fut baptisée le 7 janvier 1954.

Si cette famille n'était pas très aisée, elle était riche de la Foi chrétienne. João transporta toute sa famille à Açu, pour que les enfants fréquentassent l'école ; après bien des sacrifices, il réussit à acheter une maison où réside la famille encore aujourd'hui.

Outre qu'imiter le bon exemple de sa pieuse mère, Lindalva montra une inclinaison naturelle pour les enfants pauvres, avec lesquels elle passait beaucoup de temps.

Elle fit sa première communion à douze ans. Durant les années de l'école, elle était toujours heureuse d'aller aider les moins favorisés. Plus tard, lorsqu'elle vécut chez son frère Djalma et sa famille à Natal, elle obtint en 1979 le diplôme d'assistant administratif.

De 1978 à 1988 Lindalva occupa plusieurs postes dans des magasins de vente et comme caissière dans une station d'essence, envoyant une partie de son salaire à la maison pour aider sa mère. Chaque jour elle trouvait du temps pour aller après son travail visiter les vieillards dans une maison de retraite de l'endroit.

En 1982, tandis qu'elle assistait avec beaucoup d'amour son père durant les derniers mois de sa maladie, elle réfléchit sérieusement à sa vie et décida de se mettre au service des pauvres. Elle s'inscrivit alors à un cours de nursery, tout en profitant des moments typiques de la jeunesse, liant des amitiés, prenant des cours de guitare et continuant de se cultiver par les études.

En 1986, elle participa à des initiatives vocationnelles organisées par les Filles de la Charité. Après avoir reçu le sacrement de la Confirmation en 1987, elle demanda son admission dans la Congrégation. Le 11 février 1988, en la fête de Notre Dame de Lourdes, elle commença son postulat, édifiant ses compagnes par sa bonne humeur et son attention particulière pour les pauvres.

Elle avait le caractère naturellement marqué par la douceur, mais aussi par la vérité. Dans une lettre qu'elle écrivit à son frère Antonio, qui était alcoolique, elle s'exprime ainsi : Pense bien à ceci et examine-toi. Je prie beaucoup pour toi et je continuerai à le faire et même, si c'est nécessaire, je ferai pénitence pour que tu sois en mesure de parvenir à ton accomplissement personnel. Marche à la suite de Jésus, qui lutta jusqu'à la mort pour la vie des pécheurs et donna sa propre vie, non comme Dieu, mais comme homme, pour le pardon des péchés. Nous devons chercher refuge en lui ; il n'y a qu'en lui que la vie vaut la peine d'être vécue. Un an plus tard son frère cessa de boire.

Le 29 janvier 1991, la Sœur Lindalva reçut la charge de s'occuper de quarante vieillards malades dans la maison de retraite de Salvador de Bahia. Elle se livra aux plus humbles tâches et se préoccupa de ceux qui souffraient davantage en cherchant à leur procurer du réconfort spirituel et matériel, particulièrement en les encourageant à recevoir les sacrements. Elle chantait et priait avec eux et passa aussi le permis de conduire pour les emmener faire des promenades.

En janvier 1993, un certain Augusto da Silva Peixoto, homme de quarante-six ans au caractère irascible, réussit à se faire admettre facilement dans l'établissement, grâce à la recommandation de quelqu'un, bien qu'il n'eût pas le droit d'y être. Sœur Lindalva le traita comme les autres malades, avec le même respect et la même délicatesse, au point qu'il en devint amoureux.

De son côté, elle restait prudente, maintenait ses distances avec lui, ce qui toutefois ne l'empêcha pas de déclarer ses mauvaises intentions envers elle. Elle aurait pu simplement laisser sa place, mais sa passion pour les vieillards lui fit dire : Je préfère verser mon sang qu'abandonner ma place.

A partir du 30 mars, les avances d'Augusto devinrent si insistantes et dangereuses, qu'elle recourut à l'aide d'un fonctionnaire de santé pour retenir ce malade indiscipliné. Bien qu'il ait promis d'améliorer son attitude et son comportement, il maintint dans son cœur l'esprit de haine et de vengeance jusqu'à méditer un plan meurtrier.

Le 9 avril 1993, le Vendredi Saint, Sœur Lindalva prit part au Chemin de la Croix dans sa paroisse, à 4 heures 30 du matin. Dès 7 heures, elle était à son poste pour préparer et servir le petit-déjeuner, comme chaque matin. Au moment où elle servait le café à une table, Augusto se rapprocha et lui enfonça un couteau de poissonnier au-dessus de la clavicule.

S'écroulant à terre, Lindalva cria plusieurs fois Mon Dieu, protège-moi. Des malades accoururent, tentant de la protéger. Ravi dans une sorte de folie tout en soutenant son corps, Augusto la frappa quarante-quatre fois en criant : J'aurais dû le faire plus tôt. Puis, subitement, il se calma, s'assit dans un fauteuil, essuya son couteau sur son pantalon, le jeta sur la table et hurla : Elle ne voulait pas de moi ! puis, se tournant vers le docteur, il lui dit : Vous pouvez appeler la police, je ne vais pas m'enfuir ; j'ai fait ce qu'il fallait faire.

Le lendemain, Samedi Saint, le Cardinal Lucas Moreira Neves, un dominicain et primat du Brésil, célébra les funérailles de cette Sœur de 39 ans avec ce commentaire : Quelques années suffirent à Sœur Lindalva pour couronner sa vie religieuse avec le martyre.

 

Sœur Lindalva a été béatifiée en 2007 ; elle est commémorée au Martyrologe romain le 9 avril.

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2 avril 2014 3 02 /04 /avril /2014 23:00

Luigi Scrosoppi

1804-1884

 

Luigi et ses deux frères grandirent dans une famille très chrétienne : leurs parents, Domenico, orfèvre, et Antonia eurent la joie de les voir tous trois prêtres. Luigi naquit à Udine (Italie NE) le 4 août 1804.

Dès 1814, Luigi fut sensible à la misère des orphelins, à la suite de multiples disettes et épidémies qui ravagèrent la région, ce qui lui inspira sa vocation à s’occuper d’eux toute sa vie.

A douze ans, il fut au Petit séminaire, et il fut ordonné prêtre en 1827, à vingt-trois ans.

D’abord il collabora avec son frère Carlo, qui s’occupait déjà des petites orphelines abandonnées, allant quêter partout pour leur venir en aide. 

Ralliant d’autres prêtres à son projet, il fonda la congrégation des Sœurs de la Providence en 1837, sous la protection de saint Gaetano de Thiene (voir au 7 août), pour donner à ces malheureux une éducation correcte.

Les Sœurs de la Providence sont actuellement, outre qu’en Italie, également en Roumanie, au Brésil, en Uruguay, en Bolivie, en Inde et en Birmanie, et différentes régions d’Afrique aussi.

Luigi fut très attiré par l’idéal de pauvreté et de fraternité universelle de saint François d’Assise, mais finalement entra dans les rangs de l’Oratoire, fondé le siècle précédent par saint Filippo Neri à Rome (voir au 26 mai).

Tout en veillant à ses religieuses, Luigi fonda aussi un institut pour les sourds-muets ; en outre il participait à d’autres œuvres, s’occupant entre autres des séminaristes pauvres.

Atteint d’une vilaine maladie de la peau, il mourut le 3 avril 1884 ; ses dernières paroles furent : Charité, Charité !

Luigi Scrosoppi a été béatifié en 1981 et canonisé en 2001.

Le miracle retenu pour la canonisation concerne un aspirant au sacerdoce d’Afrique du Sud, âgé de vingt-quatre ans. Il était dans la communauté des Oratoriens. Il tomba gravement malade, atteint du sida, et se retrouva vite en phase terminale. Un moment découragé, il se tourna plein de confiance vers Dieu, demandant la grâce d’accepter sa mort prochaine. Après d’intenses prières, en communion avec sa famille et les religieux, ainsi que des enfants dont ils s’occupaient, le séminariste reprit des forces et fut guéri. Il assista personnellement à la canonisation de Luigi Scrosopppi.

 

Saint Luigi Scrosoppi, mentionné le 3 avril au Martyrologe, a été déclaré protecteur des malades atteints du sida.

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1 avril 2014 2 01 /04 /avril /2014 23:00

Laura Evangelista Alvarado Cardozo

1875-1967

 

Née le 25 avril 1875 à Choroní (Aragua, Vénézuéla), Laura était la fille du colonel Clemente Alvarado et de Margarita Cardozo, dont elle reçut la profonde dévotion au Christ et à l’Eucharistie. Mais les parents n’étaient pas (encore) mariés à l’Eglise.

Le deuxième prénom de Laura, Evangelista, lui fut donné en souvenir de l’Evangéliste saint Marc, fêté le jour de sa naissance. Certains dirent qu’elle s’appelait Elena, mais il semble qu’ils se trompèrent.

La famille se déplaça bientôt à Maracay, où Laura acheva ses études.

En 1888, elle reçut la Première communion, et fit alors ses premiers vœux. Peu après elle enseigna le catéchisme aux enfants qui se préparaient à leur tour à la Première communion.

En 1892, à dix-sept ans, elle reçut le scapulaire du Carmel ; l’année suivante, elle fit partie des Filles de Marie, et renouvela ses vœux.

Quand son père fut très malade, elle pria de tout son cœur pour qu’il acceptât de recevoir le Sacrement des malades, mais surtout pour qu’il se mariât devant l’Eglise et devant le Prêtre. Le papa accepta et Laura, en action de grâce à Dieu, promit de garder l’abstinence perpétuelle de viande, ce qu’elle observa fidèlement pendant dix ans, jusqu’à ce qu’un prêtre l’en dispensât, pour sa santé.

Toute jeune, Laura aimait travailler comme bénévole à l’hôpital. En 1897, elle s’engagea comme volontaire à l’hôpital de Maracay. Dès lors, elle s’occupa fébrilement des plus pauvres, avec tant de dévouement et de bons résultats, que l’aumônier lui confia la direction et l’administration de l’établissement.

En 1900, comme couronnement de cet engagement, et avec quelques autres jeunes filles qui partageaient le même idéal, Laura fonda la congrégation des Augustines Récolettes du Vénézuéla, dont elle fut elle-même la supérieure dès 1903, désormais avec le nom de María de Saint-Joseph.

Par la suite, la mère María de Saint-Joseph prendra en charge d’autres centres de soins, par exemple à Maracaibo, Caracas, Coro, Ciudad Bolivar. Les Religieuses voulaient s’occuper particulièrement des petites filles abandonnées et des vieillards.

En 1901, elle fonda l’institut augustinien Doctor Gualdrón ainsi que l’institut Madre María.

Le 2 avril 1967, une thrombose s’abattit sur cette colonne de l’Eglise vénézuélienne. Elle mourut ainsi à Maracay, à quatre-vingt onze ans.

Mère María de Saint-Joseph a été béatifiée en 1995.

 

Le miracle reconnu pour cette béatification, fut la guérison totale et inespérée d’une Consœur, totalement invalide, à qui déjà la Mère Fondatrice avait prédit la guérison

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31 mars 2014 1 31 /03 /mars /2014 23:00

Luis Padilla Gómez

1899-1927

 

Né le 9 décembre 1899 à Guadalajara, de Dionisio Padilla et Mercedes Gómez, Luis fut le quatrième et dernier enfant de cette famille chrétienne. Son frère jumeau mourut. Il reçut au baptême les noms de José Dionisio Luis.

Les trois enfants furent bientôt orphelins de leur père.

Luis étudia dans un collège privé tenu par Tomás Fregoso. Il fit la Première communion en 1908. Puis fréquenta l’Institution Saint-Joseph des pères Jésuites. Il aimait beaucoup le théâtre, mais en conserva un souvenir amer, négatif, car selon lui, ça l’avait empêché, tout jeune, de s’envoler vers les cimes. Il détruisit son carnet de notes où il avait écrit ses premiers essais littéraires, et en commença un autre qu’il intitula : Souvenirs et Impressions.

En 1915, il fit partie de la Congrégation Mariale. En 1916, il entra au Grand séminaire de Guadalajara, où il resta cinq années. Mais, on va le voir, le scrupule lui fit croire qu’il n’avait pas la vocation. Il avait dans son caractère de réelles ascensions mystiques, mais aussi des angoisses persistantes.

On a de lui ces invocations à la Vierge Marie : 

Marie, avant l’existence du monde, Tu étais déjà dans l’esprit du Très-Haut, pure comme la lune. Toi, sans tache dans ta conception, tu as vaincu le dragon. Toi, en ta naissance, tu es l’espérance du Messie. Toi, au temple, tu es le modèle de la vie cachée. Toi, dans l’Incarnation, tu es le trait d’union entre l’humanité divinisée et Dieu humanisé. Toi, à Bethléem, tu es le premier autel de l’Enfant Dieu. Toi, sur le calvaire, tu es le grand prêtre qui offres ton propre Fils Divin. Toi, au ciel, tu es notre unique espérance. Toi, la toujours Mère !

Toute la vie spirituelle de Luis passait entre ces deux pôles : Marie et la méditation eucharistique.

En 1920, après ses brillantes études philosophiques, les supérieurs lui proposèrent d’aller étudier la théologie à Rome. Il refusa, se sentant encore incertain sur sa vocation.

Déjà membre de l’Association Catholique de la Jeunesse Mexicaine (ACJM), il se donna alors à fond pour la promouvoir, en donnant des conférences. Il s’inscrivit aussi à l’Unión Popular, formant les jeunes qui voulaient y entrer.

Si son ami Anacleto Gonzáles Flores savait écrire dans les journaux et tenir des discours en public, lui préférait donner des leçons de littérature au séminaire et restait réservé.

En 1926, il lui revint le désir d’être prêtre, mais ce fut l’année où furent fermées les églises et les séminaristes étaient tous disséminés là où il était possible de se cacher. Il sentit arriver le moment «solennel» ; il se destinait à verser tout son sang pour Dieu.

Début 1927, la guerre civile des cristeros s’intensifia. Le 4 février, Luis était à Ameca (Jalisco) pour les soutenir. Début mars, il rejoignit Anacleto à Guadalajara.

Le 31 mars, Luis se retira comme d’habitude dans sa chambre. A deux heures du matin, la maison fut encerclée par la police au commandement du général Ferreira. Ils entrèrent dans la maison et arrêtèrent Luis, sa maman Mercedes et sa sœur María-de-la-Luz (ou María-Luisa).

Les dames furent libérées tout de suite. Luis fut emmené avec Anacleto et les frères Vargas. Le général tenait à exécuter scrupuleusement les ordres reçus car, pensait-il, il y allait de sa carrière.

Luis voulait se confesser. Anacleto lui répondit sur un ton de chef : Ce n’est pas le moment de se confesser. Demande pardon, et pardonne. Celui qui nous attend, c’est un Père, pas un juge. C’est ton propre sang qui te purifiera.

Les quatre amis s’agenouillèrent les bras en croix, et dirent à haute voix l’acte de contrition, qui s’arrêta quand les coups de feu partirent. 

Luis avait vingt-sept ans. On pourra lire quelques autres détails dans la notice sur Anacleto Gonzáles Flores.

C’était le vendredi 1er avril 1927. Ces Martyrs furent béatifiés en 2005.

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30 mars 2014 7 30 /03 /mars /2014 00:00

Luc Huin

1836-1866

 

Né le 20 octobre 1836 à Guyonville (Haute-Marne), benjamin de neuf enfants, Luc reçut au baptême les noms de Martin-Luc.

Ses bons parents étaient vignerons. Le père était à juste titre fier de ses ancêtres, qui avaient eu un prêtre à chaque génération.

Le curé du village s’intéressa à la vocation de Luc et entreprit de lui enseigner le latin bien avant son entrée au séminaire.

Les études de Luc furent excellentes, et son comportement très bien noté. Il n’avait qu’un «défaut» : une très grande sensibilité.

Dès qu’il reçut les ordres sacrés, il conçut un vif désir d’être un jour missionnaire ; pendant un temps, toutefois, ce désir retomba lorsque la ferme de ses parents fut détruite par le feu. Mais un mystérieux appel demeurait dans son cœur.

Après son ordination sacerdotale (1861), il fut vicaire de paroisse, et écrivit une lettre à son évêque, lui demandant de pouvoir rejoindre les Missions Etrangères de Paris. L’évêque lui demanda seulement de patienter un peu, le temps qu’un autre prêtre pût le remplacer à la paroisse. 

En 1863, Luc partit pour Paris. Les adieux furent difficiles à la maison, à cause de cette sensibilité qui liait encore Luc aux siens. Sa mère lui demanda sa bénédiction et l’absolution.

En juillet 1864, ils étaient neuf à partir pour la Corée : Luc, avec entre autres les pères Just de Bretenières, Louis Beaulieu, Pierre-Henri Dorie qui, eux, devaient être martyrisés le 7 mars, trois semaines avant Luc (voir leur notice à ce jour, de même pour ceux dont il sera question plus bas).

Luc fut d’abord avec Mgr Daveluy à Naep’o, puis vint à Sekŏri (Haptŏk). Il était prêt à n’importe quel sacrifice pour être pleinement «coréen». Il apprit la langue en un temps record : début 1866, il pouvait enseigner le catéchisme et confesser en coréen. Il entendit près de cinq cents confessions, fit l’Onction des Malades sur quelque vingt personnes et unit en Mariage plusieurs couples.

Le père Luc fut arrêté le 12 mars, et envoyé le 19 à la prison de Seoul avec Mgr Daveluy et le père Aumaître. Là, il fut durement interrogé et torturé. Puis tous trois furent transférés à la base navale de Kalmaemot (Ch’ung-ch’ŏng).

Au moment d’être immolé, père Luc s’exprima ainsi : 

Si je regrette de mourir, ce n’est pas parce que je suis encore jeune, ni parce que je vais mourir si misérablement, mais parce que je meurs sans avoir encore rien fait pour le salut de mon cher peuple coréen.

Avec Mgr Daveluy et le père Aumaître, le père Luc fut décapité le 30 mars 1866. Il avait trente ans.

Tous trois furent béatifiés en 1968, et canonisés parmi les cent-trois Martyrs coréens en 1984, dont la fête commune est le 20 septembre.

A l’annonce du martyre de Luc, sa mère fut remplie de joie et chanta le Te Deum avec toute la famille.

 

 

 

 

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15 mars 2014 6 15 /03 /mars /2014 00:00

Leocricia de Cordoue

† 859

 

Cette jeune vierge de Cordoue était de famille musulmane et s’était convertie au christianisme, chose que les musulmans n’acceptent pas et punissent de mort, encore aujourd’hui dans la majeure partie des pays à dominante islamique.

Le saint prêtre Euloge (v. 11 mars) la prit sous sa protection. Il cachait Léocricia, lui faisant changer de domicile constamment. Ils furent finalement découverts, arrêtés et jugés. Euloge fut accusé d’avoir enlevé la jeune fille, de l’avoir soustraite à l’obéissance de ses parents, et Euloge répondit calmement.

 

Après le martyre d’Euloge, Léocricia fut à son tour décapitée le 15 mars suivant, jour où elle est mentionnée au Martyrologe.

 
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