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15 mars 2014 6 15 /03 /mars /2014 00:00

Louise de Marillac

1591-1660

 

Née dans une famille qui sera liée aux événements politiques, Louise vit le jour à Paris le 13 ou le 15 août 1591, du deuxième mariage de son père. Très tôt orpheline de sa mère, elle fut confiée par son père aux dominicaines de Poissy, tandis que son père se remariera une troisième fois. Il décédera en 1604.

La petite Louise sera bientôt confiée à un foyer pour jeunes filles nobles, où elle bénéficia du climat de réforme catholique qui animait alors Paris. Elle fréquenta les Sœurs Capucines du Faubourg Saint-Honoré et, voulant servir Dieu et le prochain, pensa entrer chez ces religieuses. Mais elle en fut dissuadée à cause de sa faible complexion. Elle fut alors accompagnée dans son cheminement spirituel par l’évêque de Belley, Jean-Pierre Camus, un parent, qui lui fit connaître un autre évêque, François de Sales ; ce dernier, évêque de Genève, est à l’origine de la fondation des Religieuses de la Visitation, avec sainte Jeanne-Françoise Fremiot de Chantal (v. 28 et 13 décembre).

Conseillée par sa famille, Louise épousa en 1613 Antoine Le Gras, dont elle aura un fils, Michel. Louise portera désormais le nom de Mademoiselle Le Gras, et plus tard Veuve le Gras, quand son mari décédera, fort pieusement, de la tuberculose en 1625.

Louise eut une période de graves scrupules devant la maladie et la mort de son mari. Elle pensa avoir été punie par Dieu de n’avoir pas suivi sa vocation première. Mais le jour de la Pentecôte 1623, elle eut une très forte illumination intérieure qui dissipa ses doutes en un instant. Dès lors, comme elle l’écrira sur un parchemin qu’elle portera sur elle jusqu’à la fin de ses jours, elle eut la certitude que sa place était au chevet de son mari, puis qu’elle aurait l’occasion de se consacrer à Dieu totalement, et qu’elle trouverait pour cela un prêtre qui la conseillerait judicieusement. Elle rencontra effectivement un prêtre, Vincent de Paul, qui alors établissait des Confréries de Charité pour venir en aide aux multiples misères de l’époque.

Louise, Mademoiselle Le Gras, devint la chargée de mission de Vincent de Paul auprès des dames de la Charité. Malgré bien des infirmités physiques, Louise se déplacera partout en province, et jusqu’en Pologne, pour installer de nouvelles communautés partout où le besoin s’en fait sentir. On en demandera aussi pour Madagascar…

Avec les premières “Filles de la Charité”, et en étroite collaboration avec Vincent de Paul, Louise viendra en aide aux enfants abandonnés, aux malades à domicile ou dans les hôpitaux, aux galériens, aux personnes handicapées mentales ; elles s’occuperont de l’instruction des filles du peuple, de la création de l’hospice du Saint-Nom de Jésus et de l’hôpital général de Paris… Rien ne les arrêtera. 

Ainsi commença l’œuvre des Filles de la Charité, dont la maison-mère est à Paris, au 140 de la rue du Bac. C’est dans cette chapelle que, au XIXe siècle, une certaine Catherine Labouré aura l’apparition de Marie, qui donnera naissance à la très fameuse “médaille miraculeuse”, avec l’invocation : Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous.

Pour reprendre des expressions de Louise elle-même, les Sœurs de la Charité sont des filles de plein vent qui ont pour voile la sainte modestie, pour monastère une maison de malade, pour cellule une chambre de louage, pour cloître les rues de la ville, ou les salles des hôpitaux et pour devise : «La charité de Jésus Crucifié nous presse».

Ces religieuses ne font des vœux que pour une année, qu’elles renouvellent le 25 mars, fête de l’Annonciation, jour où Louise elle-même s’engagea définitivement à demeurer veuve au service du Christ.

Louise passa ses dernières années dans la maison de la rue du Bac, tout occupée à donner le premier exemple à toutes ses Sœurs. Elle travaillait à leur inspirer, par son exemple, la simplicité, la cordialité, la gaieté ; à celles qui regrettaient leur éloignement, elle recommandait de ne pas pleurer, ce qui était aussi mauvais pour l’âme que pour le corps.

Peu à peu, ces religieuses s’imposèrent : en 1657, une approbation royale donna à la Compagnie une existence légale, suivie de l’approbation pontificale en 1668.

Louise ne vit pas cette dernière : consommée en souffrances et en sainteté, elle s’éteignit le 15 mars 1660. Elle fut béatifiée en 1920, et canonisée en 1934. Ses restes, fort bien enchâssés, se trouvent dans la chapelle de la Médaille Miraculeuse, 140 rue du Bac à Paris, entourés d’une incessante dévotion de fidèles qui viennent de tous les pays du monde.

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12 mars 2014 3 12 /03 /mars /2014 00:00

Luigi Orione

1872-1940

 

Né le 23 juin 1872 à Pontecurone, Luigi Orione reçut au baptême les noms de Luigi (Louis) en l’honneur de saint Luigi Gonzaga, qu’on fête le 21 juin, et de Giovanni (Jean) en l’honneur de saint Jean-Baptiste qu’on fête le 24 juin.

Ses parents sont d’honnêtes braves gens. Luigi travaille aux champs et fait un peu d’études.

En 1885, il entre chez les Franciscains de Voghera, mais une très grave pneumonie (qui semblait même mortelle) l’obligea à repartir chez lui.

En 1886, il entre à l’oratoire de saint Giovanni Bosco à Valdocco (Turin), où il reçoit une formation plus complète, qu’il ne pourra jamais oublier.

En 1889, il entre au séminaire de Tortona. Il est gardien de la cathédrale en même temps qu’il fait ses études de philosophie et de théologie. Il demeure dans une petite chambrette au-dessus de la cathédrale et reçoit une petite contribution pour ses services.

En 1892, il commence déjà un apostolat fécond parmi les jeunes, et ouvre l’Oratorio saint Luigi, puis un collège dans le quartier San Bernardino à Tortona. Une centaine de garçons sont inscrits en peu de temps.

Il est ordonné prêtre en 1895 : il n’a pas vingt-trois ans.

A partir de 1899, il réunit autour de lui des prêtres et des clercs qui vont former la Piccola Opera della Divina Provvidenza (Petite Œuvre de la Divine Providence), approuvée par l’évêque en 1903 : les buts recherchés sont multiples : visites aux pauvres et aux malades, lutte contre la Franc-Maçonnerie, diffusion de la bonne presse, prédications, assistance des jeunes…

En 1908, et pour trois ans, il reste à Messine et Reggio Calabria, dévastées par un tremblement de terre, et s’occupe des orphelins. Il fait mettre en place le sanctuaire Saint Antoine à Reggio Calabria. Le pape le nomme Vicaire général de Messine.

En 1909, il répond à l’appel d’un illustre franc-maçon, l’ancien Premier Ministre Alessandro Fortis, mourant, auprès duquel il se rend, déguisé en infirmier pour tromper la vigilance des autres maçons présents.

En 1915, autre tremblement de terre à Marsica. Il fonde la Congrégation des Petites Sœurs Missionnaires de la Charité.

Il donna naissance aussi à deux œuvres contemplatives, les Ermites de la Divine Providence et les Sœurs Sacramentines, qui pouvaient aussi recevoir des membres aveugles.

Quoique de santé fragile, il organise quantité de manifestations religieuses pour apostoliser les masses : missions populaires, crèches vivantes, processions, pèlerinages…

Dès la fin de la première Guerre mondiale, son œuvre s’étend en Italie (Milan, Gênes, Rome) et à l’étranger (Buenos Aires, Saõ Paolo, Santiago del Cile). En vingt ans, l’œuvre s’implante en Uruguay, Palestine, Pologne, Rhodes, Etats-Unis, Angleterre, Albanie. Ecoles, colonies agricoles, paroisses, orphelinats, «Petit Cottolengo» (Maisons de Charité, inspirées du Cottolengo de Turin, v. 30 avril)…

Par deux fois il voyage en Amérique latine pour visiter les maisons.

Il fonde deux sanctuaires : Notre-Dame de la Garde à Alessandria (Tortona) et Notre-Dame di Caravaggio à Fumo di Corvino San Quirico (Pavie).

Il fit aussi partie de l’Institut de la Charité, fondé par Antonio Rosmini (v. 1er juillet).

Epuisé, il s’accorde quelques jours de repos à Sanremo, sur le conseil des médecins. Et c’est là qu’il meurt, le 12 mars 1940.

Don Orione fut béatifié en 1980 et canonisé en 2004.

Le miracle retenu pour la canonisation fut la guérison totale, rapide et durable d’un homme de soixante-dix-huit ans atteint d’un carcinome du poumon, inopérable. La famille du malade recourut à l’intercession de don Orione et la guérison intervint en huit jours. Le malade vécut encore douze ans.

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7 mars 2014 5 07 /03 /mars /2014 00:00

Leonid Fedorov

1879-1935

 

Né à Saint-Petersbourg le 4 novembre 1879, Leonid Ivanovitch grandit dans la foi orthodoxe.

Orphelin de son père (Ivan), il reçut de sa mère (Lyuba) une excellente éducation chrétienne. Cette femme tenait courageusement le restaurant de son mari.

Leonid était un garçon studieux et de tempérament idéaliste ; il lisait les auteurs français, italiens, allemands. La philosophie hindoue ne l’impressionna que brièvement. Un prêtre aussi vertueux qu’excellent professeur l’aida à se pacifier et, après ses brillantes études secondaires, à entrer à l’Académie Ecclésiastique.

Dans le restaurant de Madame Fedorov, se rencontraient des intellectuels, parmi lesquels le célèbre philosophe Vladimir Soloviev, qui était partisan d’un réel retour de la Chrétienté à l’unité, de la réconciliation de la Russie avec la papauté. Leonid est conquis : la lecture des Pères de l’Eglise l’amène à la conviction de la vérité de l’Eglise universelle (d’après ses propres mots), mais la loi civile russe ne permettait pas à un orthodoxe de devenir catholique.

L’Eglise russe avait pris une telle importance dans la vie quotidienne, que s’en séparer signifiait en même temps renier la Patrie. Les Catholiques de Russie étaient d’origine étrangère, souvent polonaise, et le rite latin était considéré comme purement «romain», tandis que le rite byzantin faisait partie de l’héritage russe.

Leonid voulait avancer : il partit pour l’Italie, avec le pseudonyme de Leonidas Pierre, pour tromper la police tsariste. Il s’arrêta à Lviv (Ukraine), où il obtint du Métropolite catholique de rite oriental une recommandation pour le pape Léon XIII. A Rome, il fit sa profession de foi catholique dans l’église du Gesù, tenue par les Jésuites, il fut reçu par le Pape qui lui donna sa bénédiction, et rejoignit la maison des Jésuites à Anagni, au sud de Rome.

La vie est nouvelle pour lui ; il apprend un style de vie austère, un horaire régulier, il se heurte aussi un peu à l’exubérance italienne. Mais en retour, il leur révèle la Russie, qu’ils ne connaissent pas. 

Persuadé de l’autorité de l’Eglise romaine, il reste passionné par le rite oriental qu’il ne veut pas abandonner. 

En 1905, le Tsar accorde plus de libertés. Mais à Saint-Petersbourg, on refuse l’ouverture d’une chapelle catholique de rite oriental : on pouvait ouvrir des mosquées musulmanes, des pagodes bouddhistes, des temples protestants, toutes les loges maçonniques qu’on voulait et même des églises catholiques de rite latin, mais surtout pas une église catholique de rite oriental !

En 1907, le pape reconnut le rite catholique byzantin-russe. La même année, Leonid s’entend dire que, s’il ne quitte pas immédiatement la maison des Jésuites, il ne pourra jamais rentrer en Russie. Il quitte Anagni et s’installe au Collège de la Propagande à Rome.

Toujours en 1907, il participe au congrès de Velehrad (Moravie), où les participants, spécialistes en questions orientales, voulaient ouvrir la voie de la paix et de l’harmonie entre Ouest et Est, faire la lumière sur les questions controversées, corriger les idées préconçues, rapprocher les plus hostiles, et rétablir une pleine amitié.

On lui confia une mission spéciale auprès des Catholiques grecs-orientaux émigrés aux Etats-Unis, ces fidèles incompris qui passaient souvent à l’Orthodoxie. Leonid plaida pour eux au Saint-Siège et leur obtint une reconnaissance légale.

Sur une nouvelle instance du gouvernement russe, Leonid dut quitter Rome en 1908. Il alla incognito terminer ses études à Fribourg en Suisse, et retourna en 1909 à Saint-Pétersbourg, où sa chère mère était passée au Catholicisme. C’est à cette époque que le métropolitain obtint du pape la juridiction sur les Catholiques russes de rite grec, qui ne pouvaient plus rester sous l’autorité des évêques latins polonais.

C’est finalement à Constantinople que Leonid fut ordonné prêtre en 1911, par l’évêque gréco-catholique de Bulgarie. 

Il participa au deuxième congrès de Velehrad. L’absence de prélats orthodoxes le peina beaucoup. Il écrivit à leur intention que ce congrès était destiné à des hommes d’études, motivés par des pensées religieuses et convaincus que toute dissension est l’œuvre du démon, qu’il faut absolument éliminer.

En 1912, il entre dans un monastère de Bosnie, puis d’Ukraine, prenant le nom de Leontiy, et participe à la célébration de l’Office divin dans le rite byzantin. Sa bonne santé l’aide à s’accommoder à l’austérité ; il s’isole dans la prière et oublie la situation politique. Il en devient même un peu rude envers ses confrères, mais il apprend à se combattre. Un confrère dit qu’il avait une grande douceur dans son langage.

1914 : la guerre commence. Leonid retourne dès que possible à Saint-Pétersbourg, devenue Petrograd. Le gouvernement lui impose l’exil à Tobolsk (Sibérie), parce qu’il a des liens avec les ennemis de la Russie (à cause de ses voyages à l’étranger). Leonid loue une chambre et trouve un petit emploi dans le gouvernement local. Il est atteint d’une violente fièvre rhumatismale. Le métropolitain est aussi exilé.

1917 : Le Tsar abdique et le gouvernement provisoire annule les dispositions précédentes : le métropolite et Leonid sont à nouveau libres ; il faut réorganiser l’Eglise. Leonid est nommé exarque du métropolite, tout en refusant la consécration épiscopale (mais le bruit courut qu’il fut consacré évêque clandestinement, et qu’on a même retrouvé une photographie de lui en habits épiscopaux).

Mais alors les Bolcheviks décident la révolution. Ce seront cinq années de terribles persécutions. 

En 1918, meurt Madame Fedorov. Leonid rencontre alors un professeur d’université, Mademoiselle Danzas, récemment passée au catholicisme, qui l’aidera de toutes ses forces.

Début 1919, Leonid écrit : C’est un miracle de la bonté divine que je suis encore en vie… La population fuit de toutes parts pour éviter le froid et la faim. Il exerce son ministère à Petrograd, à Moscou, à Saratov. S’il gagne des âmes, il estime que deux mille âmes de son troupeau ont quitté la Russie, ou sont mortes. Ce qui attire à lui, c’est sa manière de célébrer, de confesser.

En 1921, outre les événements politiques, une famine fit quelque cinq millions de morts. Le Saint-Siège organisa des secours qui sauvèrent des milliers de Russes. Leonid se lia d’amitié avec le père jésuite chargé de cette œuvre, le père Walsh.

Des suppliques venant des autorités catholiques et orthodoxes furent présentées au gouvernement, les deux confessions se soutinrent d’une façon jamais vue dans l’histoire de la Russie. Le père Leonid rédigea une prière que pouvaient utiliser aussi bien les Catholiques que les Orthodoxes.

Mais la persécution s’intensifiait. L’athéisme s’enseignait dans les écoles ; les prêtres ne pouvaient plus enseigner. On confisquait tous les biens de l’Eglise, sous prétexte d’acheter des vivres. Toutes les églises catholiques furent fermées.

Début 1923, Leonid fut convoqué avec d’autres membres du clergé à Petrograd, pour comparaître devant la Haute Cour Révolutionnaire. Il fut accusé de s’opposer au décret de main-mise sur les objets précieux des églises, d’avoir des relations criminelles avec les pays étrangers, d’enseigner la religion à des mineurs et d’avoir encouragé la propagande contre-révolutionnaire. Le procès fut violent. Le procureur déclara qu’il fallait punir le père Leonid non seulement pour ce qu’il avait fait, mais pour ce qu’il pourrait faire encore, et demanda la peine de mort.

Finalement il reçut dix années de prison. Il eut cependant le loisir d’y écrire deux catéchismes en russe, de maintenir une correspondance active avec ses fidèles. Dans la prison, il y avait deux évêques et une vingtaine de prêtres orthodoxes, avec lesquels il avait d’excellentes relations.

Mais en 1923, il fut mis dans une prison plus sévère, dans un régime de complet isolement. En 1926, une généreuse Dame de la Croix-Rouge obtint sa libération, mais il fut arrêté de nouveau et envoyé pour trois années d’internement sur les iles Solovki, tout au nord de la Russie européenne.

Le monastère qui s’y trouvait depuis le 15e siècle, avait été transformé en une vaste prison, où arriva Leonid en octobre 1926. Le climat y est très humide et froid. Chaque matin, les prisonniers étaient envoyés dans les forêts comme bûcherons. 

Les Catholiques eurent la permission d’utiliser une vieille chapelle, à trente minutes de la prison où, à partir de l’été 1927, ils purent célébrer la messe les dimanches, alternant les rites latin et byzantin.

Dès que Leonid avait un moment, on se réunissait spontanément autour de lui, pour entendre sa parole douce et simple. Si un prisonnier était en détresse, il accourait pour lui remonter le moral ; s’il recevait quelque chose, il le partageait avec les autres.

En novembre 1928, la chapelle fut fermée. Leonid déclara qu’il fallait à tout prix célébrer le Saint Sacrifice quotidiennement, parce que c’était probablement, disait-il, les uniques liturgies qui se célébraient en Russie par les prêtres catholiques. 

A partir du printemps 1929, sa santé déclina beaucoup. Il fut admis à l’hôpital du camp. Sa peine expirait à la fin de l’été, mais il dut rester exilé. Il demeura dans le Grand Nord, à Pinega, au milieu des mineurs, où il enseignait le catéchisme aux jeunes, puis à Poltava (Ukraine). En 1934, il gagna Viatka, chez un employé de chemin de fer.

En février 1935, une violente et constante toux l’épuisa. Il rendit son âme à Dieu à cinquante-six ans, le 7 mars.

 

Ce martyr de l’unité de l’Eglise et de l’infaillibilité pontificale a été béatifié en 2001.

 
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7 mars 2014 5 07 /03 /mars /2014 00:00

Louis Beaulieu

1840-1866

 

Né le 8 octobre 1840 à Langon (Gironde), Bernard-Louis ne connaîtra pas son père, décédé avant sa naissance.

Sa toute jeune maman de dix-neuf ans élèvera courageusement son fils de santé délicate, tout en vivant de son petit commerce de fournitures pour routiers. Elle se remarie avec un veuf, père d’une petite fille, pour mieux aider Louis.

Il entre au Petit séminaire de Bordeaux (1849), où il rencontre un missionnaire qui a longtemps séjourné en Chine. Son attrait pour les missions commence là.

Louis entre au Grand séminaire en 1857. Il est très intéressé par les récits qu’il lit des missionnaires. il demandera par quatre fois à son évêque l’autorisation de rejoindre les Missions Etrangères de Paris.

Durant son séjour au séminaire, meurt son meilleur ami, Amélien Virac. Fin 1858, c’est sa mère qui meurt à son tour. Il est accueilli par ses oncle et tante de Langon, Monsieur et Madame Blaize. Ces épreuves le confirment dans sa résolution.

En attendant l’heure de son ordination (car il est encore trop jeune), il enseigne au Petit séminaire.

En 1863, une pneumonie semble lui faire perdre tout espoir d’être missionnaire, mais l’autorisation épiscopale étant enfin arrivée, il guérit promptement et rejoint Paris au mois d’août ; il est ordonné prêtre en mai 1864.

Dès juillet il s’embarque à Marseille pour l’Extrême-Orient, avec trois autres missionnaires. Mgr Berneux qui les accueille les disperse dans des villages de montagne pour éviter le danger, car la présence d’étrangers en Corée est pour le moment sévèrement interdite et punie de mort.

Louis n’est pas loin du père Dorie ; ils se rencontrent, se confessent, s’encouragent. Ils se déplacent toujours de nuit, et avec leur costume «de deuil», qui couvre leur visage.

Le père Beaulieu apprend vite le coréen, de sorte que l’évêque lui assigne le village de Kwangju, au sud-est de Seoul, mais il n’a pas le temps d’y arriver. Il est arrêté à son tour le 27 février, tandis que l’évêque était déjà arrêté quelques jours avant.

Louis reçoit les mêmes traitements que l’évêque et que les autres Confrères : coups de rotin sur les tibias et les pieds, lacération sur tout le corps avec un pieu pointu.

Ils sont condamnés à mort et exécutés près de Seoul (à Saenamt’ŏ) le 7 mars 1866 : Louis avait à peine plus de vingt-cinq ans, et pas encore deux années de sacerdoce.

Le père Louis Beaulieu fut béatifié parmi les cent-trois Martyrs coréens en 1968 et canonisé en 1984. Leur fête liturgique commune est au 20 septembre.

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5 mars 2014 3 05 /03 /mars /2014 00:00

Lucius 1er

253-254

 

Suivant deux sources assez autorisées, Lucius aurait eu pour père soit Porphyrius, soit Licinius, et serait né à Lucques en Toscane (Italie).

Ayant appartenu au clergé romain, il fut désigné pour succéder à saint Corneille, comme vingt-deuxième pape.

Il fut presque aussitôt envoyé en exil par l’empereur Gallus, favorable aux hérétiques novatiens, puis revint sous l’empereur Valérien, favorable aux chrétiens. 

Son retour à Rome fut accueilli par les fidèles enthousiastes.

Lucius mourut en paix, le 5 mars 254. Son exil lui valut longtemps le titre de martyr, qui signifie «témoin», mais il ne mourut pas de mort violente.

Son successeur fut saint Etienne 1er.

Il est possible que des reliques de saint Lucius furent données au Danemark, ce qui expliquerait que plusieurs églises de ce pays soient dédiées au saint pape Lucius.

 

 

 

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4 mars 2014 2 04 /03 /mars /2014 00:00

Louise-Elisabeth de Lamoignon

1763-1825

 

Née le 3 octobre 1763 dans l’hôtel particulier des Lamoignon à Paris, Louise-Elisabeth était une des sept enfants du Garde des Sceaux de France, Chrétien-François de Lamoignon de Basville.

Le jour-même elle reçut au baptême les noms de Marie, Louise, Elisabeth.

Elle avait une grand-mère très pieuse, qui lui donna de salutaires conseils. L’abbé Bourdaloue était le directeur spirituel de la famille, et la petite fille en reçut d’excellents enseignements.

Evénement rare pour l’époque, elle fit sa Première Communion à l’âge de huit ans. Elle en reçut des grâces très particulières, qu’elle n’oublia jamais. Depuis ce jour, elle vécut sous le signe de l’union à Dieu chaque instant de sa vie. L’Eucharistie restera le centre de sa vie. Elle voulait y conduire «tout ce qu’il y a d’hommes sur la terre».

Contrairement à ses sœurs, elle préféra toujours une vie retirée et studieuse. Elle jouait du clavecin d’une façon telle que son professeur, Balbâtre, venait non plus pour la perfectionner, mais pour l’entendre jouer, écrira son premier biographe.

Elle était tendre et sensible, mais n’aimait pas se plier à la volonté des autres ; elle était forte et généreuse ; elle apprit peu à peu à se transformer en une cire molle à laquelle l’Esprit donne la forme qu’il veut, écrivit-elle dans une lettre.

Jeune encore, elle épousa en 1779 un conseiller au Parlement de Paris, Edouard François Mathieu Molé, comte de Champlâtreux. De son mari, Louise-Elisabeth dira qu’il était l’homme le plus vertueux comme aussi le meilleur. De leurs cinq enfants, deux seulement atteindront l’âge adulte : Louis-Mathieu, futur ministre sous la Restauration, et Félicité, qui épousera le frère de Louise-Elisabeth (donc son oncle).

Louise-Elisabeth fit un pacte avec la croix, décidant de s’abandonner intégralement dans les bras du Sauveur. On le verra, elle ne sera pas épargnée par l’épreuve. Une de ses dévotions chères sera Marie dans ses Douleurs, dans sa Compassion, celle qui consentit au sacrifice et à la mort de son Fils.

Cette haute noblesse n’empêcha pas Louise-Elisabeth de se pencher sur la misère du temps. Suivant les bons conseils du curé de Saint-Sulpice, elle réunit d’autres pieuses Dames pour secourir les pauvres du quartier, durant l’hiver 1788-1789. On l’appela l’ange des mansardes.

La période de la Révolution vint troubler cette famille : après un cours séjour à Bruxelles, les époux revinrent en France en 1792, à cause de la loi sur les émigrés.

Ils furent toutefois arrêtés et enfermés à la Conciergerie. Monsieur Molé sera guillotiné le jour de Pâques, 20 avril 1794. Madame Molé, elle, fut libérée à cause de son état de santé. La même année, mourut sa fille de quatre ans, Louise.

Expulsée de chez elle, elle put tout de même retrouver sa propriété de Méry-sur-Oise l’année suivante, lorsque mourut à son tour son frère, qui combattait en Bretagne contre la Convention thermidorienne.

Elle forma le projet d’entrer en religion, mais elle attendit plutôt le moment opportun de fonder une nouvelle famille religieuse, sur les conseils de son confesseur, l’évêque de Vannes, qui voulait soulager les nombreuses fillettes laissées à elles-mêmes.

En 1803, une fois entré en vigueur le nouveau Concordat, elle fonda les Sœurs de la Charité de Saint-Louis, qu’elle établit près de Vannes ; il y avait déjà là quelques autres compagnes, ainsi que sa propre mère, Madame de Lamoignon. Elles reçurent des fillettes de familles pauvres, leur enseignant en particulier la dentelle et le tissage du coton.

Elle-même prit le nom de Sœur Saint-Louis. Elle puisa sa force dans la fréquentation quotidienne de l’Eucharistie et de la Parole de Dieu.

Le pape Pie VII, venu en France pour le couronnement de l’empereur, bénit cette noble Fondatrice et ses compagnes. 

Une autre maison s’ouvrit en 1808 à Auray, dans un ancien couvent, puis un noviciat séparé en 1810. Le couvent d’Auray sera malheureusement saccagé lors d’une révolte en 1815.

En 1816, une ordonnance royale reconnut la congrégation. La même année s’ouvrit la maison de Pléchâtel (Ille-et-Vilaine).

En 1824, Mère Saint-Louis acheta l’ancien couvent de Saint-Gildas de Rhuys, pour y ouvrir une école gratuite et une œuvre de retraites.

Mère Saint-Louis mourut le 4 mars 1825. Elle fut enterrée à Vannes.

Elle fut béatifiée en 2012.

Les Sœurs de la Charité de Saint-Louis ont ouvert une maison en Angleterre dès 1898, au Canada (1903), aux Etats-Unis (1908), en Haïti (1945), à Madagascar (1956), au Mali (1966), au Sénégal et en Martinique (1972), au Mexique (2000). Elles sont plusieurs centaines.

Le miracle reconnu en vue de la béatification, a été la guérison totale d’un Québécois souffrant d’ostéomyélite chronique. La relation en est émouvante.

Marcel Lesage, né en 1937 et aujourd'hui décédé, travaillait dans les bois, étant jeune, en dépit d’une ostéomyélite chronique. Sœur Thérèse Hardy, nonagénaire, était la maîtresse d’école de la sœur de Marcel Lesage, Denise. Elle a raconté que le bras de Marcel était tout violacé, avec une grosse bosse en dessous, et les médecins de Québec ne savaient pas quoi faire. Il a été transféré à Montréal, où l'ostéopathe lui a dit : "Mon jeune homme, il n'y a pas d'autre solution que de te couper le bras".

Ce jour-là, Denise, est arrivée dans la classe de sœur Hardy en pleurant. Croyant fortement à la bonté de mère Saint-Louis, l'enseignante a demandé à toute sa classe de prier celle-ci pour empêcher l'amputation du jeune homme, prévue le lendemain matin. Toute la journée, à chaque instant, j'arrêtais mon cours et je disais avec mes élèves : "Bonne mère Saint-Louis, faites qu'on ne coupe pas le bras de Marcel." Son bras a repris son aspect normal durant la nuit. L'opération a été annulée : c'était le jour du 25e anniversaire de Marcel Lesage (1962).

 
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2 mars 2014 7 02 /03 /mars /2014 00:00

Luca Casali

† 890 env.

 

Luca, surnommé Casali, naquit à Nicosia en Sicile. Il fut élevé par un religieux ; lorsqu’il eut douze ans ce religieux conduisit l’adolescent dans son monastère d’Agira, Santa Maria Latina (Sicile). On n’est pas sûr de l’ordre de ce monastère : peut-être bénédictin, ou selon d’autres plutôt basilien.

Luca prit l’habit, fut ordonné prêtre. Ses vertus l’avaient déjà fait connaître alentour : on vint le consulter.

A la mort de l’abbé du monastère, Luca fut élu à sa place ; par humilité, Luca voulait décliner cette charge, mais ce fut le pape lui-même qui lui ordonna de regarder comme un ordre de Dieu l’expression de la volonté de ses frères. On ne connaît pas le nom de ce pape, ce qui aurait pu nous aider à mieux situer saint Luca : il y eut vingt-et-un papes au IXe siècle !

Luca fut frappé de cécité, mais continua ses activités et ses fonctions, se faisant guider par un de ses moines.

Un jour, après avoir rendu visite à des parents, les religieux qui l’accompagnaient le prièrent de prêcher en un endroit désert, lui faisant croire qu’il y avait là une foule qui attendait sa prédication. Il prêcha, et quand il donna sa bénédiction, ce furent les pierres qui répondirent Amen. Les religieux, confus, avouèrent leur subterfuge et en demandèrent pardon à l’abbé, qui n’eut aucun mot de réprimande pour eux.

Luca mourut à un âge très avancé, un 2 mars. Sa réputation de sainteté était telle qu’on l’ensevelit dans la même urne funéraire qu’un autre grand saint local, saint Filippo, un prêtre qui avait évangélisé la Sicile et était mort à Agira au Ve siècle (v. 12 mai). 

L’année de sa mort reste incertaine : probablement 890, en 1164 selon d’autres, mais il semble bien qu’il ait vécut déjà avant les invasions arabes en Sicile (donc avant 827).

En 1575, une épidémie de peste cessa après que la population ait invoqué saint Luca : il fut alors demandé au pape Grégoire XIII de le reconnaître comme le patron de Nicosie.

      Le Martyrologe le commémore effectivement le 2 mars.

 

http://www.samuelephrem.eu/article-luca-casali-115633012.html

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1 mars 2014 6 01 /03 /mars /2014 00:00

Léon de Bayonne

856-890

 

Léon naquit vers 856 à Carentan en basse Normandie. Peu après sa naissance, il fut emmené par son père dans la région du Rhin, placé à douze ans à la cour de Louis de Germanie, et jugé peu apte au métier de courtisan.

Il avait un grand amour de l’étude, du goût pour la retraite, et de l’aversion pour les plaisirs.

Ramené en France, il étudia à Paris et entra dans l’état ecclésiastique.

Vers 887, il fit un voyage de dévotion à Rome. Qu’il ait été là nommé archevêque de Rouen par le pape, est une pieuse invention qui ne peut s’accorder avec d’autres détails confirmés.

Il est en revanche attesté qu’il vint à Lapurdum (l’ancien nom de Bayonne) pour y évangéliser les Normands qui s’y étaient établis. C’est ainsi que Léon serait devenu évêque de Lapurdum. Selon certains Léon était le premier évêque du siège de Bayonne ; selon d’autres, ce siège était vacant depuis plusieurs siècles, et Léon l’aurait restauré.

Avec deux compagnons de mission, Léon évangélisa la terre basque, poursuivant son œuvre d’apostolat jusqu’en Navarre et en Biscaye.

Des pirates s’emparèrent de lui et le décapitèrent avec un de ses compagnons, à l’entrée de Bayonne, un 1er mars de 890, ou un peu plus tard.

Saint Léon est honoré comme le patron de la ville de Bayonne, qui reçut en plusieurs occasions des marques sensibles de sa protection : il y a des traces de son culte au XIe et au XIIIe siècles.

 

Saint Léon est mentionné le 1er mars dans le Martyrologe, et sa fête se célèbre localement au dimanche le plus proche.

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28 février 2014 5 28 /02 /février /2014 00:00

Leo Nakajima Sōkan

?-1627

 

Leo était né à Fukae (Nagasaki).

C’est le père de Paulus, martyrisé le même jour.

Il fait partie de seize Japonais laïcs qui furent martyrisés le même jour et dont le «chef de file» était Paulus Uchibori Sakuyemon (voir la notice).

Ces glorieux Compagnons furent martyrisés sur le mont Unzen, dans le diocèse de Nagasaki, le 28 février 1627. 

 

Ils furent béatifiés dans un groupe de cent quatre-vingt-huit Japonais, en 2008.


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28 février 2014 5 28 /02 /février /2014 00:00

Ludovicus Saeki Kizō

?-1627

 

Ludovicus était né à Fukae (Nagasaki), fils de Dionisius, et martyr comme son père.

Il fait partie de seize Japonais laïcs qui furent martyrisés le même jour et dont le «chef de file» était Paulus Uchibori Sakuyemon (voir la notice).

Ces glorieux Compagnons furent martyrisés sur le mont Unzen, dans le diocèse de Nagasaki, le 28 février 1627. 

 

Ils furent béatifiés dans un groupe de cent quatre-vingt-huit Japonais, en 2008.

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