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14 juillet 2015 2 14 /07 /juillet /2015 23:00

Anne-Marie Javouhey

1779-1851

 

Elle vit le jour le 10 novembre 1779 à Jallanges (Côte d’Or), de Balthazar Javouhey et Claudine Parizot, qui eurent dix enfants (dont quatre morts en bas âge) : Etienne, Pierre, Anne, Pierrette, Marie-Françoise, Claudine.

Anne-Marie fut baptisée dès le lendemain de sa naissance et fut consacrée à la Sainte Vierge. On l’appela familièrement Nanette.

A dix ans déjà (c’était tôt pour l’époque), elle reçut la Première communion. A cet âge, elle avait pris la résolution de ne jamais boire que du vin coupé.

Lors de la Révolution française, le curé dut s’éclipser, mais il arriva un bon prêtre franc-comtois, l’abbé Ballanche, qui se réfugiait dans le même village. Anne-Marie organisa la vie sacramentelle, cachant et protégeant ce prêtre : même un des espions républicains reconnaissait : Elle sait si bien faire, si bien nous endoctriner, nous endormir, qu’il n’y a pas moyen de la surprendre et de mettre la main sur son curé. Les parents reçurent dans leur grange des prêtres clandestins.

Anne-Marie se consacrera à Dieu au cours d’une de ces Messes. A dix-huit ans, elle refusa de se marier et déclara qu’elle n’avait d’autre Epoux que Jésus-Christ. Elle reçut des avertissements célestes pour la guider vers sa vocation. Son père, d’abord réticent, finit par la laisser faire. En 1798, elle se consacra entièrement à Dieu, pour Le servir auprès des malades à soigner et des petites filles à instruire. Ses trois sœurs l’imitèrent.

En 1800, revint l’ancien curé, ému de voir sa paroisse si bien «entretenue».

Anne-Marie entra quelque temps dans une congrégation de Besançon, mais eut une révélation de repartir chez elle pour faire de grande choses. Elle qui ignorait qu’il y eût plusieurs races dans le monde, se voyait entourée d’enfants de toutes couleurs.

Cherchant sa voie, elle essaya aussi la Trappe, en Suisse, où elle porta le nom de sœur Justine, mais elle fut encore avertie de ne pas y rester, pour aller fonder.

En 1804, quand l’Eglise de France exsangue s’efforçait de remettre sur pied le culte religieux, l’évêque d’Autun chargea Anne-Marie de fonder une pieuse union de jeunes filles, sous le patronage de saint Joseph, pour s’occuper des enfants pauvres. Ce fut le début des Sœurs de Saint-Joseph.

En 1805, elle eut l’occasion de rencontrer le pape Pie VII à Chalon-sur-Saône, qui l’encouragea paternellement. Peu après elle s’installa dans cette ville et en avertit son père, signant pour la première fois : Sœur Anne-Marie de l’Enfant-Jésus.

La fondation, placée sous la protection de saint Joseph, fut reconnue par Napléon 1er dès 1806. Anne-Marie fut élue supérieure en 1807.

Après avoir été logées dans le grand séminaire d’Autun, les Religieuses s’installèrent en 1812 dans l’ancien couvent des Récollets de Cluny : devenu bien national, il fut racheté pour elles par le père d’Anne-Marie. Dès lors les Religieuses s’appelèrent les Sœurs de Saint-Joseph-de-Cluny.

L’enseignement donné par ces nouvelles Religieuses fut très apprécié à Paris. Dès 1817, des Sœurs seront envoyées dans les missions : ce fut la première congrégation missionnaire féminine, qui travailla sur l’ïle Bourbon, au Sénégal, en Martinique, en Guinée, en Guadeloupe, et surtout en Guyane (1828).

C’est dans ce cadre qu’Anne-Marie Javouhey travailla intensivement à l’émancipation des Noirs, et à l’abolition de l’esclavage.

Cette magnifique expérience sera consignée dans un petit journal rédigé par Anne-Marie. La communauté installée par elle a donné naissance à l’actuelle ville de Mana, qui englobe le village de Javouhey.

Après cette fructueuse mission, Anne-Marie revint en France, et fonda un Petit séminaire pour la formation de prêtres indigènes sénégalais.

En France, plusieurs évêques, mais pas tous, appuyèrent volontiers Mère Javouhey. Mais le plus fort soutien qu’elle reçut, vint du roi Louis-Philippe, qui désirait beaucoup abolir l’esclavage dans les îles. Le roi Louis-Philippe aurait dit un jour : Madame Javouhey, mais c’est un grand homme ! 

Il y eut une perspective de réunion de l’Œuvre à la congrégation du père Libermann (la congrégation missionnaire du Saint-Esprit ou Spiritains), mais qui n’aboutit pas.

En 1828, l’Etat confia aux Sœurs la Guyane, où la Mère Javouhey allait laisser une empreinte si forte. Quand elle dut revenir en France, en 1843, toute la population l’accompagna en pirogues aussi loin que possible. Elle était leur chère Mère.

Lors de la révolution de 1848, la Mère voulut gagner la maison de Paris ; on la précéda d’une barricade à l’autre au cri de Laissez passer la Mère Javouhey.

En 1851, un de ses souhaits se réalisait : les îles de la Martinique, Guadeloupe et Réunion étaient pourvues d’un siège épiscopal.

La mission de la Mère Anne-Marie arriva à sa fin. Sa santé céda. Elle s’éteignit à ce monde le 15 juillet 1851, laissant déjà plus de mille Religieuses sur les cinq continents. Elles sont aujourd’hui plus de trois mille.

Anne-Marie Javouhey a été béatifiée en 1950.

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