Basilio Bartolomeo de Simeri
1050-1130
Basilio naquit vers 1050 à Simeri (Calabre, Italie S), de Giorgio et Elena.
«Très jeune», dit-on sans préciser davantage, il se fit ermite ; d’abord auprès d’un ermite plus expérimenté, nommé Cirillo (ou Kyrillos), qui lui remit un habit, et le nom de Bartolomeo. Puis dans la solitude sur le Trigono, une des montagnes de la chaîne Sila ; de là lui vint le surnom de Trigono, qu’on lui attribua.
Bien qu’isolé, il fut découvert par des chasseurs, qui parlèrent de lui ; on vint le visiter, l’écouter, enfin lui demander de fonder un monastère. Il obéit à une encourageante apparition mariale et fit construire vers 1090 un monastère (le Patirion) avec une église dédiée à Notre-Dame Odrigita, entre Rossano et Corigliano. Il reçut le soutien du roi Ruggero II et de sa mère, ainsi que du dignitaire Cristodulo.
Cédant aux instances des moines, il accepta l’ordination sacerdotale et, successivement, devint leur abbé.
La communauté suivait le rite catholico-byzantin. Mais surtout, sous l’impulsion du saint abbé, se développa un important scriptorium, d’où sortirent des centaines de codex, actuellement en possession de différentes bibliothèques dans toute l’Europe, ce qui permit de sauver de l’oubli beaucoup d’œuvres classiques grecques et latines.
En 1105, Bartolomeo dut implorer du pape l’autonomie du monastère, contre les prétentions de l’archevêque de Rossano qui, étant aussi de rite catholico-byzantin, voulait lui imposer son autorité.
Ensuite, Bartolomeo se rendit à Byzance, où l’empereur et sa femme le reçurent avec honneur ; ils lui remirent des dons précieux pour orner le monastère. Puis ils le prièrent de s’arrêter au Mont Athos pour le réformer, ce qu’il fit avec succès.
Le diable était aux aguêts : le succès et les honneurs reçus par Bartolomeo suscitèrent la jalousie et on l’accusa d’avoir détourné des dons au profit de ses parents. Le procès eut lieu à Messine ; les faux témoins firent leur travail, et Bartolomeo, qui n’ouvrit pas la bouche un seul instant, fut considéré coupable et condamné au bûcher. Il demanda une dernière grâce : célébrer la Messe. Au moment de la consécration, apparut une colonne de feu qui montait de l’autel et rejoignait le ciel. Tous reconnurent l’innocence de Bartolomeo et lui demandèrent pardon.
Le roi le retint, le priant de construire un nouveau monastère à Messine même.
Celui qui avait si longtemps été retiré de son ermitage, put le regagner enfin en 1128 et vivre en paix quelque temps encore dans «son» monastère près de Rossano.
Il y mourut le 19 août 1130. Un culte immémorial lui est réservé, mais seulement dans l’église, l’abbaye étant devenue un lieu touristique.
Récemment, le nom de saint Bartolomeo fut inséré dans le Martyrologe au 19 août.