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25 décembre 2015 5 25 /12 /décembre /2015 00:00

Pierre le Vénérable

1092-1156

 

Pierre était un des nombreux enfants de Pierre-Maurice de Montboissier et Raingarde de Semur, qui habitaient à Cunlhat (Puy-de-Dôme), et eurent huit enfants, tous garçons :

  • Heraclius devint archevêque de Lyon ;
  • Pierre devint abbé à Cluny ;
  • Pons, abbé à Vézelay ;
  • Jourdain, abbé à la Chaise-Dieu ;
  • Arman, abbé à Manglieu ;
  • Othon mourut jeune ;
  • Hugues, qui se maria, eut deux filles (Poncie et Marguerite), qui entrèrent au monastère de Marcigny ;
  • Eustache, lui, assura la perpétuité du nom.

Maurice, le père, bénéficia des excellents conseils de sa généreuse épouse et s’était presque décidé comme elle à embrasser la vie religieuse, quand il mourut au retour d’un pèlerinage en Terre sainte. Raingarde avait depuis longtemps voué toute sa vie à Dieu et ne tarda pas, une fois veuve, à entrer à l’abbaye de Marcigny, où elle donna les signes des plus humbles vertus. Elle mourut très saintement le 24 juin 1135.

On peut imaginer aisément l’ambiance qui régnait dans cette belle famille, avec une telle maîtresse de maison.

Pierre, donc, était né vers 1092, et fut consacré à Dieu dès l’enfance.

Il fut élevé au prieuré bénédictin de Sauxillanges, émit les vœux sous Hugues de Cluny (v. 29 avril), fut écolâtre (professeur) et prieur à Vézelay sous Pons de Melgueil, élu prieur près de Grenoble en 1120, et abbé de Cluny en 1122.

En 1124, devant se déplacer en Aquitaine, on l’informa que son ancien abbé de Vézelay, Pons, profitait de son absence pour envahir et dévaliser Cluny ! Il le fit excommunier.

En 1130, il prit décidément parti pour le pape légitime.

L’abbaye de Cluny, qui compta jusqu’à quatre-cents moines sous Pierre, était arrivée à sa plus haute splendeur ; elle devait décliner après Pierre, victime de cette même splendeur, qui corrompt l’âme de l’intérieur quand l’homme, même moine, s’habitue à la gloire.

En 1132 d’ailleurs, Pierre réunit un chapitre général de deux cents prieurs, pour restaurer la discipline dans l’Ordre et, en 1146, promulgua des statuts concernant la liturgie et les coutumes.

En 1135, Pierre eut la charité d’accueillir Abélard, universellement condamné, poursuivi et chassé. Il organisa aussi une rencontre de réconciliation entre Bernard de Clairvaux et Abélard. A la mort de ce dernier, il fit écrire sur sa tombe une formule de pleine absolution de tous ses péchés.

L’abbatiat de Pierre dura trente-quatre ans ; pendant ce tiers de siècle, Pierre encouragea beaucoup l’étude, la copie de manuscrits, tant religieux que des auteurs païens. Il tint une ample correspondance avec beaucoup de personnages, des papes aux bienfaiteurs, et avec saint Bernard de Clairvaux (v. 20 août) ; l’attitude de ce dernier ne fut pas toujours réservée vis-à-vis de Cluny, mais Pierre l’amena à plus de douceur et ils furent bons amis.  Pierre conbattit aussi l’hérésie de Pierre de Bruys.

Il reçut des missions diplomatiques importantes, pas toutes couronnées de succès. 

Particulièrement digne de mention fut sa démarche en direction des Musulmans ; à leur égard, il fit traduire en latin le Coran, entre 1141 et 1143, et qu’il intitula : Lex Mahumet pseudoprophetae. Il réfuta les doctrines des Musulmans, et leur disait gentiment : Je vous invite au salut. Il préférait la discussion pacifique et respectueuse à la démarche des croisades.

Il fut sévère à l’adresse des Juifs, contre lesquels il écrivit un traité : Adversus Iudæorum inveteratam duritiem («contre la dureté invétérée des Juifs», reprenant l’expression du Christ dans l’Evangile, qui reproche aux Pharisiens leur endurcissement, cf. Mc 10:5).

Pierre eut quelques démêlés avec Vézelay, et rédigea en 1145 une charte de bons rapports entre la commune et l’abbaye. En 1154, les prieurés anglais et italiens cherchèrent à se rendre indépendants de l’abbaye centrale. Les dernières années, il connut des tristesses, victime de son désir de paix et de modestie : on profitait de sa douceur. L’abbaye, justement et comme on l’a dit plus haut, périclita après lui.

Pierre s’éteignit le jour de Noël, 25 décembre 1156.

C’est l’empereur Barberousse qui en 1153 lui donna le titre de Vénérable (à moins qu’il l’ait répété après l’avoir entendu d’autres, plus admiratifs). 

Pierre n’a pas été béatifié ni canonisé, quoique Rome ait autorisé en 1862 de le mentionner parmi les Saints fêtés globalement à Clermont ; le Martyrologe Romain a accueilli récemment le bienheureux Pierre le Vénérable, au 25 décembre.

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