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19 janvier 2024 5 19 /01 /janvier /2024 00:00

19 JANVIER

 

II.

S Germanikos, martyr à Smyrne.

S Pontianus, martyr à Spolète.

III.

Ss Maris, Marthe, Audifax et Abachum, famille persane venue à Rome, martyrs.

IV.

Ss Paul, Géronce, Janvier, Saturnin, Successus, Jules, Cat, Pia et Germaine, martyrs en Afrique.

S Makarios l’Ancien ou le Grand, solitaire et prêtre dans le désert de Scété ; il fut calomnié de fornication dans son village.

S Makarios, abbé des anachorètes près d'Alexandrie, thaumaturge ; patron des pâtissiers, parce qu’il avait été auparavant marchand de dragées.

?

S Appien, évêque en Corse et martyr.

V.

S Bassianus, sicilien, premier évêque à Lodi ; depuis, cette ville a toujours été épargnée de la lèpre.

S Giovanni, évêque à Ravenne, impuissant à pacifier les ennemis Théodoric et Odoacre.

VI.

Stes Liberata et Faustina, vierges près de Côme ; elles décidèrent de se consacrer en voyant la tristesse désespérée d’une veuve pour son mari défunt.

S Lhômer, abbé à Corbion, mort plus que centenaire. 

S Contest, évêque à Bayeux, qu’il quitta un moment pour attendre que ses diocésains se corrigeassent.

VIII.

S Remigius, fils naturel de Charles-Martel, évêque à Rouen ; il fit venir de Rome des moines pour la bonne exécution du chant.

S Blaithmac, abbé irlandais, martyrisé par les danois sur l’île de Iona.

X.

S Arsenios, évêque à Corfou.

XIII.

Bse Béatrice de Lens, cistercienne à Spinlieu.

XX.

B Marcelo Spínola y Maestre (1835-1906), évêque à Coria, puis Málaga, enfin Séville, fondateur des Servantes du Divin-Cœur, pour l’éducation de la jeunesse, béatifié en 1987.

B Jeroni Fábregas Camí (1910-1939), prêtre espagnol martyr près de Barcelone, béatifié en 2013.

Germanikos de Smyrne

† 155

 

Germanikos était un jeune et fidèle disciple de s.Polycarpe (v. 23 février), l’illustre évêque de Smyrne (Asie Mineure, auj. Izmir, Turquie W).

Des témoins oculaires écrivirent ceci : 

Livré aux bêtes, il remarqua que le proconsul manifestait quelque compassion pour lui et voulait l’inviter à songer au moins à son jeune âge, pendant qu’il dédaignait les autres avantages ; il n’eut que du mépris pour cette compassion d’un ennemi qui simulait le désir de l’épargner. Il provoqua lui-même la bête qui devait le dévorer, l’invitant à se jeter sur lui pour le faire sortir plus promptement de ce monde impie.

Germanikos mourut ainsi environ un mois avant Polycarpe, vers 155.

Saint Germanikos de Smyrne est commémoré le 19 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Pontianus de Spolète

† 160

 

Sous l’empereur Antonin († 161), Pontianus faisait preuve d’un grand zèle pour propager la doctrine évangélique à Spolète.

Le juge Fabien le fit arrêter et traduire devant son tribunal. A la simple déclaration qu’il avait devant lui un chrétien, ce juge entra en fureur, ordonna d’enlever à Pontianus ses vêtements et de le frapper de verges jusqu’au sang.

Comme Pontianus demeurait ferme dans sa foi, on lui ordonna de marcher sur des charbons ardents, ce qu’il fit sans exprimer la moindre douleur ; il traversa aussi d’autres tourments qu’on lui imposa, montrant à chaque fois une foi encore plus grande d’appartenir au Christ.

Fabien le fit jeter dans une prison obscure, où des anges seraient venus le réconforter. On se rend compte que Pontianus vécut réellement la douloureuse agonie du Seigneur, qui fut réconforté par un ange à Gethsémani.

Après quelques jours encore, et encore d’autres tortures, Pontianus fut décapité.

Ce martyre aurait eu lieu le 14 janvier 160, mais certains documents avancent la date du 19 janvier.

Saint Pontianus de Spolète est commémoré le 19 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Maris, Marthe, Audifax et Abachum

† 270 env.

 

Maris (latinisé en Marius), était un notable persan qui, avec son épouse Marthe et leurs deux enfants Audifax et Abachum, avaient embrassé le christianisme, vendant leurs biens, secourant les pauvres.

Ils s’en vinrent en pélerinage à Rome, pour vénérer le tombeau des saints Apôtres. A cette époque, l’empereur Claude le Gothique persécutait les chrétiens. 

Toute la famille se mit alors au service des persécutés, visitant les prisonniers, ensevelissant dignement les martyrs (v. 25 mars, s.Quirin).

A leur tour, ils furent dénoncés, arrêtés, invités à sacrifier aux idoles, et finalement exécutés : Maris et ses enfants décapités, Marthe noyée dans un étang à treize milles de Rome.

Une pieuse dame romaine fit racheter les corps pour les ensevelir dans son propre tombeau. Plus tard, ces reliques furent transportées en différentes églises de Rome. La ville de Crémone en reçut aussi, qui sont dans une magnifique châsse.

La date de leur martyre s’est finalement stabilisée au 19 janvier, jour où le Martyrologe les commémore.

 

 

Makarios l’Ancien

300-390

 

Makarios signifie heureux ; il y a un bon nombre de Makarios dans le Martyrologe, et deux en ce 19 janvier, contemporains, mais bien différents (voir plus bas).

Le nôtre naquit vers 300 en Haute-Egypte.

Un seul fait peut donner une idée de sa nature délicate. Un jour que des camarades avaient volé des figues, il leur en échappa une à terre, et Makarios la mangea : toute sa vie il pleura sa faute.

Il eut l’inspiration de se retirer dans une petite cabane de son village, pour y prier et vivre du travail de ses mains.

Une fille répandit le bruit qu’elle avait conçu de lui et ameuta tout le village ; les parents de la fille vinrent s’emparer de Makarios et le traînèrent dans toutes les rues, l’insultant et le frappant ; on lui demanda de subvenir aux nécessités de la jeune maman et de l’enfant, ce qu’il accepta sans discuter. Mais on découvrit le mensonge, et toute la population admira la sainteté de Makarios.

Aussitôt, Makarios s’enfuit dans le désert de Scété, près de la Libye. On était en 330, et Makarios allait rester soixante années dans cette solitude.

Il eut des disciples, qu’il établit chacun dans de petits ermitages séparés, ne conservant qu’un seul disciple auprès de lui, Evagrius, chargé de recevoir des visiteurs et épargner à Makarios des conversations trop longues.

Il se peut que Makarios fût quelque temps auprès de s.Antoine (v. 17 janvier).

Vers 340, Makarios dut accepter de recevoir le sacerdoce, car les nombreux moines avaient besoin de recevoir l’Eucharistie.

Ces moines en effet se multiplièrent : on dut construire jusqu’à quatre églises et ordonner suffisamment de prêtres pour y officier.

Pour encourager son disciple à la mortification, Makarios lui rappela que, pendant vingt ans, il ne mangea et ne but que ce qui suffisait au strict besoin de son corps, et lui conseillait… de se mettre un peu à l’ombre. Si, rarement, il cédait à la gourmandise d’accepter des visiteurs un petit verre de vin, il en faisait pénitence en s’abstenant de boire pendant deux ou trois jours.

Beaucoup recouraient à ses instructions, mais Makarios parlait surtout par son silence, son humilité et, à l’occasion, par quelques mots très brefs.

Pour la prière, il n’est pas besoin de recourir à beaucoup de paroles. Répétez avec un cœur sincère : Mon Dieu, viens à mon secours.

Le diable lui dit un jour : Je peux te surpasser en fait de veilles, de jeûnes et d’autres privations, il n’y a que ton humilité qui me dépasse et me désarme.

A un jeune qui voulait entrer dans cette vie d’ascétisme, Makarios lui demanda… d’aller déterrer des morts et de leur adresser soit des louanges soit des insultes ; le jeune obéit et revint dire que ces morts ne lui avaient adressé aucune réponse. Makarios lui expliqua alors qu’il devait arriver à être aussi insensible au monde que l’avaient été ces morts.

L’hérésiarque Hiérax réussit à répandre ses erreurs parmi les moines. Il prétendait qu’il n’y avait pas de résurrection des morts. Makarios invita Hiérax à venir prier avec lui au cimetière : celui des deux qui obtiendrait une résurrection de mort, celui-là aurait la doctrine juste. Makarios ressuscita un mort, pas Hiérax.

Comme son homonyme Makarios d’Alexandrie, Makarios fut exilé par les ariens, mais peu de temps, sur une île. Il put en revenir assez rapidement.

Makarios mourut à l’âge de quatre-vingt dix ans, en 390.

Saint Makarios l’Ancien est commémoré le 19 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Makarios d’Alexandrie

293-393

 

Makarios signifie heureux ; il y a un bon nombre de Makarios dans le Martyrologe, et deux en ce 19 janvier, contemporains, mais bien différents (voir plus haut).

Le nôtre naquit en Alexandrie à la fin du troisième siècle.

Il commença par être confiseur.

Vers 335, il se retira au désert, où il fut disciple de s.Antoine (v. 17 janvier).

Il séjourna en plusieurs endroits. D’une part dans le désert de Nitrie, à une soixantaine de kilomètres au sud-ouest d’Alexandrie, d’autre part et surtout dans le désert de Basse-Egypte, plus proche de la même ville.

Il fut ordonné prêtre.

On sait que chaque anachorète y vivait dans sa propre cellule, occupé à prier et à confectionner des nattes. Le samedi et le dimanche voyaient les solitaires se réunir dans une église pour la louange dominicale.

Makarios reçut un jour un grand panier de raisins, qu’il fit tout de suite passer à son voisin malade ; mais ce dernier eut le même geste à l’égard d’un autre, et ainsi de suite ; finalement, Makarios reçut à nouveau son panier, intact, heureux de constater comment chacun s’était privé pour son Prochain.

Pendant trois années, sa nourriture quotidienne consista en l’équivalent d’une demi-baguette de pain, guère plus d’eau.

Pour lutter contre le sommeil, il s’imposa de demeurer hors de sa cellule jours et nuits, vingt jours de suite ; le soleil le brûlait le jour, la nuit était glaciale ; la prudence seulement le força à cesser ce régime excessif qui menaçait de lui détruire la raison.

Un jour qu’un gros moustique le piqua au pied, il eut le réflexe, comme chacun de nous, de l’attrapper et de l’écraser ; mais ce geste nerveux l’attrista et, pour expier sa faute, il alla s’exposer tout nu au bord du marais proche, où les bestioles vinrent littéralement le dévorer.

Vers 349, Makarios apprit que les moines de Tabenne (ou Tabennèse), sous la direction de s.Pacôme (v. 9 mai) suivaient une Règle extrêmement sévère. Il s’y rendit incognito. Pacôme le reçut plutôt durement, pour l’éprouver, le trouvant «trop vieux». Makarios dut rester une semaine à la porte, sans manger ; ayant enfin été reçu, il étonna tellement les moines par ses austérités, que ceux-ci vinrent «se plaindre» à Pacôme : ce moine n’était pas un homme, il était trop saint pour eux, ils allaient désespérer de persévérer, etc. Pacôme eut alors une révélation céleste et comprit de qui il s’agissait. Il avait déjà entendu parler de ce fameux Makarios : il le pria de rentrer chez lui, se recommandant à ses prières.

Makarios eut beaucoup de pouvoir sur les démons ; mais le Démon lui-même vint le tenter, par exemple lui suggérant d’aller à Rome pour s’occuper des malades. C’était bien une «pieuse intention», mais on sait que l’enfer est pavé de bonnes intentions. Makarios s’étendit de tout son long dans sa cellule et proposa au Diable de le tirer dans cette position, car il n’avait nulle intention de quitter son désert ; et comme le Diable insistait, il se chargea d’un énorme sac de sable et s’efforçait de marcher avec ce fardeau, pour tourmenter celui qui le tourmentait.

Makarios eut aussi une influence bienfaisante sur les bêtes. Un jour qu’une hyène vint déposer à ses pieds son petit aveugle, Makarios le prit délicatement et lui rendit la vue. Le lendemain, la maman vint manifester sa reconnaissance en apportant à Makarios une toison de brebis, dont il usa jusqu’à la mort. Bien sûr, la hyène avait dû se nourrir, avant de disposer de cette toison…

Le témoin privilégié de tous ces faits, un certain Palladios, entendit un jour Makarios se traiter de goinfre aux cheveux blancs : il s’accusait en effet d’avoir cédé à la gourmandise, ayant touché à un peu d’huile et à un verre de vin.

Palladios sentit un jour la tentation du découragement ; Makarios au contraire le consola : Ne t’arrête jamais à cette tentation et dis simplement : Mon amour pour Jésus ne me permet pas de quitter ma cellule, je suis déterminé à y rester pour lui plaire et accomplir agréablement sa volonté.

Makarios se trouva un jour sur le bateau qui traversait le Nil. Des officiers à bord remarquaient la joie de Makarios, qui leur répondit très gentiment, alludant au sens de son nom : Si nous sommes si «heureux» en méprisant le monde, n’êtes-vous pas misérables de vivre comme ses esclaves ? Le chef du groupe fut touché de cette gentille remarque, vendit ses biens et se fit ermite.

Un autre diable affligea la retraite de Makarios Ce fut la lutte de l’arianisme. Le parti hérétique d’Alexandrie réussit à le faire bannir. On hésite à dire à quel moment eut lieu cet exil, et combien de temps il dura. Ce ne fut probablement pas sous le patriarche arien Lucius, qui ne fut présent en Alexandrie que quelques jours ; l’exil dura en réalité très peu de temps, car il y eut une véritable levée de boucliers contre l’intrus Lucius, qui dut rappeler Makarios.

Makarios mourut centenaire ou presque, vers 393.

Pour le distinguer des autres Makarios, on lui a donné le surnom de Citadin (originaire de la ville d’Alexandrie) ou aussi de Jeune, par rapport à l’Ancien, dont il a été question plus haut. Il paraît aussi que les pâtissiers l’ont choisi comme patron.

Saint Makarios d’Alexandrie est commémoré le 19 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Bassianus de Lodi

319-409

 

Bassianus était le fils du gouverneur païen de Syracuse (Italie, Sicile SE), qui l’envoya à Rome pour des études adéquates en vue de devenir son successeur.

Le jeune garçon cependant rencontra des Chrétiens à Rome, s’intéressa à l’Evangile, et reçut le baptême des mains d’un prêtre nommé Gordianus.

Bassianus eut sans doute la joie d’annoncer l’événement à son père, mais ce dernier entra dans toutes les fureurs et fit rechercher son fils.

Divinement averti, Bassianus partit pour Ravenne, où il reçut le sacerdoce.

En 374, Bassianus avait cinquante-cinq ans : il fut choisi pour être le premier évêque de Lodi et fut, peut-être, consacré le 19 janvier de cette année-là.

Désormais, soit que son père cessât de le poursuivre, soit qu’il mourût, Bassianus n’eut plus rien à craindre de la part de sa famille.

Quand le nouvel évêque entra à Lodi, des lépreux furent guéris. De plus, une voix céleste fit savoir que, désormais, personne ne serait atteint de cette maladie dans Lodi.

Bassianus fit construire à Lodi la première basilique des Douze Apôtres, consacrée par s.Ambroise en 387.

Bassianus connut très bien s.Ambroise (v. 7 décembre) : avec lui il combattit l’arianisme qui se répandait aussi en Occident et assista aux conciles d’Aquilée en 381 et de Milan en 390.

Ce fut encore Bassianus qui assista Ambroise à sa mort.

D’après l’inscription de sa pierre tombale, ce saint évêque mourut le 8 février 409.

Dans le Martyrologe Romain, saint Bassianus de Lodi est commémoré le 19 janvier, jour anniversaire de son épiscopat.

Giovanni de Ravenne

† 494

 

Giovanni (Jean), fut évêque de Ravenne (Emilie-Romagne, Italie NE) entre 477 et 494, après Esuperanzio. D’autres évêques de Ravenne portèrent aussi par la suite le nom de Giovanni, mais le nôtre fut le premier à le porter, et non le deuxième, ceci étant dit seulement pour corriger une histoire ancienne, mise à jour depuis.

Giovanni eut beaucoup à souffrir, de ses propres infirmités d’abord, et de la difficulté des temps.

Il semble qu’il faille rejeter l’épisode où Giovanni serait allé en ornements pontificaux au-devant d’Attila pour le supplier d’épargner la ville de Ravenne, car Attila est mort en 453, un quart de siècle avant l’épiscopat de Giovanni. En revanche, l’événement se serait plutôt produit à Mantoue, avec le pape s. Léon I (v. 10 novembre).

En 482, il y eut un petit incident entre Giovanni et le pape Simplicius : Giovanni avait sacré évêque de Modène un prêtre, nommé Gregorio, contre le désir de celui-ci ; on ne connaît pas exactement les détails de cet épisode : était-ce humilité excessive de la part du prêtre (beaucoup de Saints ont refusé la consécration épiscopale), était-ce nécessité dans l’esprit de l’évêque, on ne sait. Il reste que le pape sembla assez sévère envers Giovanni.

Lors des terribles luttes qui opposèrent Odoacre à Théodoric (490-493), Odoacre vint se réfugier à Ravenne, que Théodoric assiégera pendant trois années. L’évêque Giovanni intervint de tout son prestige et de son cœur de père pour tenter de pacifier les ennemis, en vain : traîtreusement, Théodoric assassinera lui-même Odoacre, tous les membres de son armée et leur famille, lors d’un banquet à la «clôture» de ce siège. 

Sous le pontificat du pape Gélase enfin, Giovanni prit la peine de faire appliquer strictement les décrets de ce pape.

Giovanni semble être mort âgé en 494, un 19 janvier, son dies natalis dans le Martyrologe Romain.

 

 

Liberata et Faustina de Côme

† 580

 

Ces deux demoiselles pieuses étaient les filles de Giovannato, un riche seigneur de Plaisance ; elles naquirent à Rocca d’Olgisio (Plaisance, Italie N).

Leur mère mourut assez tôt  et elles furent confiées à un précepteur nommé Marcello.

Lors d’une cérémonie de funérailles, elles furent frappées par la tristesse désespérée d’une veuve à la mort de son mari, au point qu’elles en conçurent une grande aversion pour la vie du monde et se consacrèrent à l’unique Epoux immortel, Jésus-Christ.

Giovannato n’était pas favorable à leurs vues, et désirait au contraire pour elles un mariage digne de leur rang. Aussi s’enfuirent-elles de la maison. 

Elles se construisirent des cabanes aux environs de Côme, puis un véritable monastère, dédié à Sainte Marguerite (v. 20 juillet), pour recevoir les vocations qui affluaient. Elles adoptèrent la règle bénédictine.

Une tradition rapporte que Liberata délivra un jour une pauvre femme du supplice de la croix que lui avait infligé son cruel époux ; il y a peut-être là une confusion avec une sainte Liberata, vierge martyrisée sur la croix (vénérée localement le 11 janvier).

Après avoir donné l’exemple d’une si pieuse vie et de rudes pénitences, les deux sœurs s’éteignirent toutes deux en 580, Faustine d’abord le 15 janvier, Liberata ensuite le 18 janvier.

Le Martyrologe commémore ensemble ces deux Saintes, le 19 janvier.

 

 

Lhômer de Corbion

490-593

 

Lhômer ou Laumer - en latin Laudamarus, Launomarus) était d’une famille de gens simple. Il naquit à Neuville-la-Mare (Eure-et-Loir).

Dans son enfance, il gardait les troupeaux de son père, mais trouva moyen d’apprendre de solides rudiments avec un bon prêtre de l’endroit, dont on sait aussi qu’il s’appelait Chérimir.

En même temps, le jeune homme s’exerçait à la pénitence, à la mortification ; il partageait ou donnait son pain ; il priait. Il fut admis au monastère de Saint-Mesmin.

Il devait avoir déjà une sorte d’auréole de sainteté, car on l’investit bientôt du sacerdoce. On le nomma économe du chapitre de la cathédrale de Chartres.

Mais Lhômer préférait la solitude et se retira dans la forête du Perche, où il se fit une petite cabane.

Il eut bientôt de la visite : des voleurs de passage, convaincus qu’il avait de l’argent avec lui, s’approchèrent pour le dépouiller ; mais il leur parla avec tant de douceur et de conviction, qu’ils répandirent partout le bruit de sa «sainteté». Des vocations se présentèrent et donnèrent naissance à un monastère appelé Bellomer.

En 575 cependant, Laumer préféra aller fonder un autre monastère à Corbion, qui s’appela plus tard Moutier-au-Perche. La règle pouvait être celle de saint Benoît (v. 11 juillet).

L’esprit de prière du Fondateur, et ses miracles, le rendirent célèbre malgré lui. L’évêque l’invita à venir à Chartres, avec la perspective d’échanges fructueux sur la vie divine. Mais Laumer fut alors pris de fièvre ; c’est l’évêque qui vint à lui, désolé de cette mort trop rapide ; Laumer consola l’évêque, lui prophétisa les malheurs qui allaient tomber sur Chartres, mais que lui, l’évêque, ne connaîtrait pas. Puis il s’éteignit en paix, plus que centenaire, le 19 janvier 593, son dies natalis dans le Martyrologe Romain.

Les reliques de saint Laumer, transférées finalement à Blois, furent brûlées presque entièrement en 1567.

 

 

Remigius de Rouen

727-771

 

Frère du roi Pépin le Bref, Remigius (Remi) est réputé fils naturel de Charles-Martel, né vers 727.

Il reçut de son frère l’usufruit de plusieurs propriétés de l’évêché de Langres, alors vacant. Entre autres, il perçut les rentes de l’abbaye de Bèze, dont il profita pour mener une vie assez déréglée, avec sa maîtresse Angla, déjà mariée. Ceci provoqua la fuite des moines de Bèze pour Luxeuil. 

Remigius avait presque trente ans, quand il songea à racheter cette jeunesse. Il se retira dans la pénitence et recevra bientôt les saints ordres. 

En 750, il fut chargé de rapporter du Mont-Cassin les reliques de saint Benoît. 

Il fut bientôt appelé à occuper le siège épiscopal de Rouen, en 755, dont le titulaire avait été déposé par Pépin le Bref. Désormais il fut une sainte brebis parmi les brebis du Maître, et un saint évêque parmi les prélats de Gaule.

En 760, il fut chargé d’une mission en Italie, concernant le roi des Lombards : il fallait négocier la restitution des biens enlevés au pape.

Avant de revenir à Rouen, il s’employa à faire venir de Rome des moines formés à la bonne exécution du chant. Dans un second temps, il enverra ses propres chantres à Rome, pour parfaire leur formation.

Dans son diocèse, il mit en œuvre la réforme déjà prônée à Metz par s.Chrodegang (v. 6 mars). L’installation de chanoines à Rouen peut remonter à cette période.

En 765, on le vit parmi les prélats présents au synode d’Attigny.

Il mourut probablement en 771, ou 772.

Son corps fut enterré dans la cathédrale de Rouen, un moment transféré à Soissons, puis rapporté à l’église Saint-Ouen de Rouen, jusqu’à la profanation de 1562.

Saint Remigius est commémoré le 19 janvier.

 

 

Arsenios de Corfou

† 10e siècle

 

Arsenios naquit en Bithynie (act. Turquie NO) ou peut-être même à Constantinople, d’un père juif et d’une mère chrétienne. 

Il adhéra pleinement à la foi chrétienne, devint moine, puis fut nommé évêque de Corfou (Kerkyra), au 9e siècle. Ce n’était certainement pas le premier évêque de l’île, puisqu’on signale des persécutions au 4e siècle et la présence de l’évêque de Corfou à différents conciles.

L’administration d’Arsenios fut empreinte de sagesse. Arsenios aimait aussi se retirer dans la solitude d’une grotte pour prier, parfois durant toute la nuit ; cette grotte porta le nom de Crypte de saint Arsenios.

Plusieurs fois, le pieux évêque dut aller défendre son troupeau à Constantinople.

Il serait mort au retour d’un de ces voyages, à une date imprécise, au début du 10e siècle.

Son dies natalis est mentionné au 19 janvier.

Marcelo Spínola y Maestre

1835-1906

 

Marcelo naquit le 14 janvier 1835 sur la petite île de San Fernando (Cádiz, Espagne). Ses parents étaient les marquis de Spínola. On ne connaît presque rien sur son enfance, sinon qu’il déménageait avec son père, au gré des nominations de ce dernier, commandant de la Marine : Motril, Valencia, Huelva, Sanlúcar de Barrameda, Séville.

Licencié en droit à l’université de Séville en 1856 (à vingt-et-un ans), déjà préoccupé par la situation des pauvres, il ouvrit à Huelva un cabinet d’avocat, gratuit pour les pauvres.

Il entra au séminaire et fut ordonné prêtre en 1864 à Séville. Il célébrera sa première Messe  le 3 juin, fête du Sacré-Cœur. On verra par la suite qu’il mettra toute son activité au service du Sacré-Cœur. Il fut d’abord chapelain à la paroisse de la Merci à Sanlúcar puis à Saint-Laurent de 1871 à 1879, année où il fut fait chanoine de la cathédrale de Séville. 

En 1881, il fut nommé évêque auxiliaire de Séville ; en 1884, évêque de Coria (Cáceres), puis à Málaga en 1886, enfin archevêque de Séville en 1896. Un mois avant sa mort, il recevra la dignité de cardinal. Il était très âgé et malade, et c’est le roi qui lui remit la barrette cardinalice.

Il choisit comme devise épiscopale : Je peux tout en Lui (Ph 4:13).

On l’appela le «saint évêque», et, à Séville, «l’archevêque mendiant», tant il s’occupait des pauvres. Il se dépensa sans compter en faveur des pauvres, des humbles, des délaissés. Il restait longtemps au confessionnal pour redonner la paix aux pécheurs. Entre autres, il sera le premier évêque espagnol à visiter la zone de Las Hurdes (diocèse de Coria), la zone la plus délaissée et pauvre d’Espagne.

Durant son épiscopat à Coria, il fonda les Esclavas del Divino Corazón (Esclaves du Cœur Divin), avec Celia Méndez y Delgado, marquise de la Puebla de Obando, dans le but d’éduquer et d’enseigner les jeunes ouvrières et les jeunes ouvriers, auxquels il ouvrit sa propre maison. Il fonda aussi le périodique El Correo de Andalucía (Le Courrier d’Andalousie).

Marcelo Spínola y Maestre a été béatifié en 1987. Le Martyrologe le mentionne le 19 janvier.

 

 

Jeroni Fábregas Camí

1910-1939

 

On est (tristement) habitué à entendre parler des martyrs espagnols de 1936, mais il ne faut pas oublier que les assassinats sauvages des prêtres et des religieux, de la part des ennemis de l’Eglise, perdurèrent jusqu’en 1939. Ce fut le cas pour ce jeune prêtre.

Jeroni (Jérôme) naquit le 5 décembre 1910 à L’Espluga Calba (Garrigues, Lleida, Espagne), de Joan et Carme. On sait qu’il fut confirmé en 1918.

Petit, il allait chaque jour servir la messe, jusqu’à son entrée au séminaire de Tarragona. Peut-être y eut-il un «trop-plein» dans le cœur et les activités du garçon, toujours est-il qu’il traversa une crise et, une année, refusa de rentrer au séminaire après les vacances d’été.

Sa brave mère ne lui fit aucun reproche ; elle alla seulement prier dans un sanctuaire proche pour la vocation de son fils. Au retour, elle lui demanda : Jeroni, est-ce que tu vas au séminaire ? et le garçon répondit sans hésiter Oui, maman. Dès lors, il ne fut plus question de doute.

Il avait une grande dévotion au saint Curé d’Ars, Jean-Marie Vianney (v. 4 août) et se prépara intensément à son ordination sacerdotale ; durant l’été 1933, il passa tout un mois à fréquenter le Musée Biblique du séminaire, puis suivit à Santander tout un congrès national d’Action Catholique.

En février 1934, il fut ordonné prêtre, peu de jours après le décès de sa mère, de sorte que sa première Messe fut de Requiem, pour l’âme de celle qui avait prié pour sa vocation.

Il fut nommé vicaire à Vilabella, où il montra à la fois un grand zèle pour l’apostolat et une exigence de sainte vie personnelle.

En 1936, devant les événements douloureux qui déchiraient l’Espagne, il multiplia ses mortifications, ses efforts, ses prières.

En juillet, il continua son ministère jusqu’au 22, jour où il célébra les funérailles d’une Religieuse dominicaine. Il eut juste le temps ensuite de retirer le Saint Sacrement de l’église, avant l’arrivée d’un groupe de révolutionnaires. Puis il se réfugia chez un ami. Quand quelque danger s’annonçait, il disparaissait derrière la maison ; il put encore célébrer la Messe, parfois avec l’assistance de quelques personnes sûres.

C’est dans ces circonstances qu’il sculpta une croix qui, depuis, est tenue en grande vénération par les paroissiens.

Il rejoignit Barcelone, chez ses frères, et développa un grand apostolat.

Au moment de son service militaire, il déclara sans ambage son état sacerdotal, et il fut envoyé au front, à l’Ebre, dans la 14e brigade de la 45e division internationale. Le matin très tôt, il célébrait, puis il allait se présenter à l’appel. Il profita de ces occasions pour aider les soldats à se rapprocher des Sacrements, surtout avant de partir au combat. 

A Noël 1938, il célébra la messe de minuit, puis aussi le 31 décembre au soir, avec une certaine solennité. Etait présent un soldat qui relata l’événement à sa famille, confiant la lettre à un chauffeur de camion qui revenait sur Barcelone. Mais la lettre tomba aux mains du commandant, le 5 janvier, de sorte que tous les intéressés furent arrêtés et enfermés au château de Vilafortuny, déjà rempli de détenus.

Le 13 janvier, don Jeroni fut conduit à Santa Coloma de Queralt. Il était surveillé très étroitement. Le 19, des témoins le virent marcher, presque pieds nus, entre deux gardiens. Il avait le visage très calme et serein. A onze heures du matin, il fut fusillé, pour le seul motif qu’il était prêtre, au lieu-dit Pla de Manlieu (Aiguamúrcia, Alt Camp). 

On lui tira dans le dos. Il avait vingt-huit ans.

Don Jeroni a été béatifié en 2013.

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  • : Près de 9600 notices de Bienheureux et Saints. Ont été successivement illustrés : - Les personnages bibliques de l'ancien et du nouveau Testaments. - Tous les Saints et Bienheureux reconnus, depuis les débuts de l'Eglise jusqu'aux derniers récemment proclamés. En outre, des commentaires pour tous les dimanches et grandes fêtes (certains devant être très améliorés). Sur demande, nous pourrons vous faire parvenir en plusieurs fichiers pdf l'intégralité du Bréviaire romain latin, "LITURGIA HORARUM", qui vous permettront d'éviter beaucoup de renvois fastidieux, notamment pour les périodes de Noël et Pâques. Les textes sont maintenant mis à jour selon le nouveau texte de la Nova Vulgata (ed. 2005). Nous avons aussi le Lectionnaire latin pour toutes les fêtes du Sanctoral, sans renvois, également mis à jour selon le texte de la Nova Vulgata. Bienvenue à nos Lecteurs, à nos abonnés, avec lesquels nous entamerons volontiers des échanges. Bonne visite !
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