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6 mars 2024 3 06 /03 /mars /2024 00:00

 

06 MARS

 

II.

S Marcianus, premier évêque à Tortone, martyr.

?

S Victorinus, martyr à Nicomédie.

IV.

S Basile, évêque à Bologne.

Ss Julien et Eubule, martyrs en Chypre.

S Quiriacus, prêtre à Trèves.

S Evagrius, évêque à Constantinople, aussitôt exilé après son élection.

V.

S Claudien, frère de l’évêque Vigile, à Trente.

VI.

S Sezin (Sezni), irlandais (évêque ?) venu en Armorique où il fut abbé.

VII.

S Baldred (Balther), ermite à Bass Rock.

Stes Kineswide et Kineburge, deux sœurs princières, abbesses après leur veuvage, à Dormancaester.

S Julián, de famille espagnole convertie, évêque à Tolède.

VIII.

S Fridolin, irlandais, fondateur d’abbayes, notamment Säckingen.

S Chrodegang, simultanément premier ministre de Charles Martel et Pépin le Bref, et évêque à Metz ; fondateur d’une abbaye à Gorze ; le premier en Gaule, il fit venir de Rome des chantres pour en établir à Metz le chant et la liturgie.

X.

S Cadroé, irlandais, abbé à Waulsor puis à Metz.

XII.

B Olegario,  simultanément évêque à Barcelone, Tarragone et Tortosa ; patron de Barcelone.

XIII.

S Cyrille, prêtre à Constantinople (où il convertit le sultan), supérieur au Mont-Carmel, mort à quatre-vingt-dix-huit ans.

Ste Rosa de Viterbe, jeune laïque mystique et thaumaturge dans la région de Viterbe  ; son corps est resté sans corruption.

XV.

Ste Colette Boylet, réformatrice des clarisses, à Besançon d’abord ; thaumaturge.

Marcianus de Tortone

† 120

 

Marcianus aurait été amené à la foi chrétienne par s.Barnabé (v. 11 juin) et instruit ultérieurement dans cette foi par s.Syrus, l’évêque de Pavie (v. 9 décembre).

Il devint le premier évêque de Tortone (Piémont, Italie NW, bien distincte de Cortone, Italie C).

Fidèle à la foi et à sa charge pastorale, il conduisit beaucoup d’âmes à Dieu, sans céder aux séductions ou aux menaces.

Sapricius finit par l’arrêter, le faire torturer et décapiter.

Ce pouvait être sous Hadrien, en 120.

La difficulté pour nous est que les historiens situent Syrus au quatrième siècle, ce qui devrait faire transférer Marcianus à cette même époque, et ce d’autant plus facilement qu’on ne connaît aucune date sûre de tous les premiers évêques de Tortone.

Ici, on s’en est tenu à la Tradition.

Saint Marcianus de Tortone est commémoré le 6 mars dans le Martyrologe Romain.

 

 

Quiriacus de Trèves

† 4e siècle

 

Quiriacus serait né en Aquitaine et aurait gagné avec Maximinus la ville de Trèves (Rhénanie, Germanie).

Là il reçut le sacrement de l’Ordre. Mais il ne fut pas évêque.

Il avait une préférence marquée pour visiter les tombes des Saints, de nuit, et de s’y recueillir.

Des envieux se permirent de le calomnier, mais Quiriacus eut la grâce d’être défendu par un Ange, qui proclama son innocence.

Des miracles se produisirent à son tombeau, à Trèves. En particulier, le petit-fils de Pépin le Bref y guérit (768).

Saint Quiriacus de Trèves est commémoré le 6 mars dans le Martyrologe Romain.

 

 

Victorinus de Nicomédie

† 303

 

Victorinus fut un martyr à Nicomédie (Bithynie, auj. Izmit, Turquie NW).

Ce qu’on disait de lui était qu’après bien des tourments, il avait pour compagnons de prison, pendant trois années, Victor, Claudianus et son épouse Bassa. 

Ils seraient tous morts en prison.

D’après ces petits détails, ils n’appartiennent donc pas au groupe des mille-trois martyrs de Nicomédie, qui périrent en 303 dans l’incendie de leur église, et fêtés soit le 25 décembre, soit le 7 mars. Mais on pourrait facilement les situer à cette même époque, où la persécution de Dioclétien fut intense dans cette ville.

Saint Victorinus de Nicomédie, seul, est commémoré le 6 mars dans le Martyrologe Romain.

 

 

Evagrius de Constantinople

† 380

 

En 370, les évêques ariens réussirent à nommer Demophilus pour succéder à Eudoxius sur le siège de Constantinople. Mais les évêques fidèles au concile de Nicée (325), qui avaient condamné Arius, nommèrent à ce siège Evagrius.

Celui-ci cependant, fut très vite exilé par l’empereur Valens.

Certains avancent qu’en 379, l’empereur Théodose renvoya Demophilus et rappela Evagrius.

Ce fut de toutes façons pour peu de mois, car Evagrius mourut en 380.

Son successeur fut s.Grégoire de Nazianze (v. 25 janvier).

Saint Evagrius de Constantinople est commémoré le 6 mars dans le Martyrologe Romain.

Julián de Tolède

642-690

 

Julián naquit vers 642 à Tolède de parents chrétiens, mais issus du judaïsme.

Il reçut le baptême et sa première instruction chrétienne de l’évêque Eugenio, métropolitain de cette importante ville, lui-même très instruit, qui aida Julián et son grand ami Gudila à acquérir une science immense en tous les domaines biblique, théologique, philosophique, poétique, et même en écriture latine et grecque.

Gudila était diacre, et aurait désiré, ainsi que Julián se retirer dans quelque solitude, mais l’évêque les établit plutôt comme catéchistes et prédicateurs. Gudila cependant mourut, et Julián fut promu au diaconat, puis au sacerdoce.

En 680, il fut appelé à succéder à l’évêque Quiricius sur le siège de Tolède.

La même année, le roi wisigoth Wamba fut détrôné et empoisonné ; on dit que Julián aurait «participé» à la conjuration ; peut-être se contenta-t-il de couper les cheveux à son roi, qui se retirait ainsi dans un monastère de Burgos (où il devait mourir en 688).

En 681, 683, 684 et 688, Julián présida quatre des dix-huit conciles nationaux qui se déroulèrent à Tolède. En 681, il y eut des lois restrictives contre les Juifs ; en 683, furent réhabilités les conjurateurs du roi Wamba ; en 684, furent reconnues les décisions du 3e concile de Constantinople, contre le monothélisme ; le concile de 688 eut des préoccupations plutôt politiques.

On a parfois prétendu que les lois contre les Juifs furent édictées par Julián, ce qui n’est pas exact ; celles de 681 ont pu justement être mitigées par l’action et la présence de Julián qui, on s’en souvient, descendait d’une ancienne famille juive : la plus sévère de ces lois fut publiée après la mort de Julián.

Julián fut un écrivain fécond, sur la liturgie, l’Ecriture, l’histoire, la christologie (dont certaines formules semblèrent même suspectes aux théologiens romains et contre lesquels il dut se défendre dans une Apologétique). Il est particulièrement connu pour son Prognosticum futuri sæculi, le premier ouvrage à traiter de façon systématique de la mort et de l’eschatologie chrétienne. Certaines de ses œuvres sont perdues, d’autres restent encore inédites aujourd’hui.

Pour son savoir encyclopédique et son action pastorale, on l’a comparé à s.Isidore de Séville (v. 4 avril), son quasi-contemporain.

Saint Julián de Tolède est commémoré le 6 mars dans le Martyrologe Romain.

 

 

Chrodegang de Metz

712-766

 

Le nom latin de Chrodegang, Chrodegangus a abouti à plusieurs formes : Chrotgandus, Grodegangus, Ratgangus, avec leurs équivalents en français : Godegrand, Gundigran, Ratgang, Rodigang, Sirigang… 

Notre personnage naquit vers 712 à ou près de Liège (Gaule Belgique), de Sigramm et Landrada. Par sa mère, il serait un des ancêtres des Capétiens.

Après sa formation à l’abbaye de Saint-Trond, il fut envoyé à la cour de Charles Martel, où il devint en 737 référendaire (chancelier) et Premier ministre.

Chrodegang n’était pas un homme de cour ; s’il y vivait, c’était en maintenant une grande discipline sur sa personne, vêtu simplement, pratiquant secrètement des veilles de prière et des jeûnes et se montrant généreux dans ses aumônes pour les malheureux.

Pépin, dit le Bref (parce qu’il était petit de taille), fut maire du palais de 741 à 751, et allait être couronné roi en 751. Il accepta bien volontiers l’élection de Chrodegang au siège épiscopal de Metz, mais à la condition qu’il restât en même temps Premier ministre.

Chrodegang fut sacré évêque en 742. Comme convenu, il maintint ses fonctions à la cour, en même temps qu’il administrait très sagement son diocèse. Il releva le niveau de son clergé, donna à ses chanoines une règle, construisit le cloître de la cathédrale ainsi que deux églises dédiées aux apôtres s.Pierre et s.Paul (v. 29 juin), et surtout, vers 747, la célèbre abbaye bénédictine de Gorze, tandis qu’il contribua grandement au développement de celles de Saint-Avold et Lorsch (Lauresheim), dont il va être question un peu plus tard.

Notons au passage que l’abbaye Saint-Avold devait son nom à une déformation de s.Nabor (v. 12 juillet), dédiée primitivement à s.Hilaire (v. 13 janvier). Celle de Lorsch fut fondée par sa mère et son cousin ; il n’en reste que… le portail, tout ayant été la proie des flammes lors de la retraite des Espagnols en 1621. 

En 753, Chrodegang fut officiellement chargé de négocier entre le pape Stéphane II et les Lombards, puis accompagna le pontife jusqu’à Paris pour le mettre en sûreté. Ce geste protecteur lui valut le pallium.

Chrodegang fut un évêque très actif. Il prit part à cinq conciles régionaux (Verberie, Quierzy-sur-Oise, Verneuil, Compiègne, Attigny, entre 753 et 765). Ce dernier concile réunissait plus de quarante évêques, archevêques et abbés, et était présidé par Chrodegang lui-même.

Une de ses principales dispositions fut d’inviter à Metz des chantres de Rome, pour y implanter les rites liturgiques et le chant grégorien «officiels» ; c’était l’objet du concile de Quierzy.

En 763, le nouveau pape, Paul Ier (v. 28 juin), exprima à son tour sa reconnaissance à Chrodegang pour son activité protectrice envers le pontife romain, en lui accordant d’importantes reliques pour ses abbayes : de s.Gorgon (v. 9 septembre) pour Gorze, de s. Nabor (v. 12 juillet) pour Saint-Avold, de s.Nazaire (v. 28 juillet) pour Lorsch.

Chrodegang mourut le 6 mars 766, après vingt-trois ans d’épiscopat. Ses reliques se trouvèrent à Gorze et à Metz, d’où les révolutionnaires les firent disparaître.

Saint Chrodegang est commémoré le 6 mars dans le Martyrologe Romain.

 

 

Olegario de Barcelone

1060-1137

 

Olegario naquit vers 1060 à Barcelone (Espagne) dans une famille illustre. Son père s’appelait aussi Olegario et servait à la cour du comte de Barcelone. Sa mère, Guilia, descendait d’une famille wisigothe.

A dix ans, l’enfant commença des études parmi les chanoines de la cathédrale. A trente ans, il fut ordonné prêtre et devint bientôt doyen du chapitre.

En 1094, il entra chez les Augustins de Besós, dont il devint le prieur deux ans plus tard, déjà remarqué pour sa prudence et son observance de la règle.

Recherchant plus de solitude, il entendit parler du couvent provençal de Saint-Ruf et le rejoignit. On l’y nomma abbé en 1110.

Mais Barcelone ne l’avait pas oublié et on l’appela à succéder à l’évêque défunt, en 1115. Olegario, informé à temps, se dépêcha de disparaître, mais on le retrouva ; persévérant dans son refus et répétant son indignité pour une telle charge, il reçut du pape l’ordre formel d’accepter ce choix. Olegario fut sacré évêque ; mais ce n’était pas fini.

Au siège de Barcelone s’ajouta aussi celui de Tarragona (1118), qui venait d’être reprise aux Sarrasins ; le pape, non seulement confirma ce choix, mais y ajouta encore l’évêché de Tortosa, dont une partie était encore aux mains des Sarrasins.

En 1119, Olegario participa au concile de Toulouse, puis prêcha au synode de Reims.

Olegario fit le voyage de Rome pour rencontrer le pape Gélase II. A peine revenu dans son «triple diocèse», il dut repartir pour participer à Rome au concile de Latran (1123) : on devait y traiter de questions de la Terre sainte, mais Olegario plaida en faveur de l’Espagne, qu’il fallait libérer aussi de la présence des Sarrasins. Il obtint en effet des subsides, et fut nommé légat papal en Espagne pour veiller au bon emploi de ces subsides. Il soutint ainsi les offensives de Tortosa et Lleida.

La paix étant pratiquement revenue, Olegario fit le pèlerinage en Terre sainte, passant par la Syrie et l’Egypte, puis débarquant enfin en Provence où il visita son ancien couvent. 

Il participa au concile de Clermont, où il démontra l’illégitimité de l’antipape Anaclet : saint Bernard (v. 20 août), qui y était présent, et saint Bonaventure (v. 15 juillet) apprécièrent ses interventions. Olegario fut le seul évêque espagnol à se prononcer en faveur du pape légitime.

Rentré en Espagne, il joua le rôle de médiateur et rétablit la paix entre les rois Alfonso VII de Castille et Ramiro II d’Aragón.

Il fit reconstruire la ville de Tarragona, qui avait bien souffert des guerres ; il y fonda un hôpital. Il tint encore un synode peu avant de mourir.

Ayant prédit le jour de son décès, il mourut effectivement le 6 mars 1137 et son corps, incorrompu, se trouve dans la cathédrale de Barcelone ; Olegario est le patron de cette ville.

Les nombreux miracles qui se produisirent à son tombeau n’ont toujours pas abouti à une canonisation. Le culte en fut cependant approuvé en 1675. Le bienheureux Olegario est mentionné au 6 mars dans le Martyrologe.

 

 

Rosa de Viterbe

1240-1253

 

À l'époque où Frédéric II d'Allemagne persécutait l'Église et s'emparait des États pontificaux, Dieu suscitait sainte Rose pour la défense de Viterbe, capitale du patrimoine de saint Pierre et du territoire qui appartenait au souverain pontife.

Les noms de Jésus et Marie furent les premiers mots qui sortirent de la bouche de cette candide créature. Elle avait trois ans lorsque Dieu manifesta sa toute-puissance en ressuscitant par son intermédiaire une de ses tantes qu'on portait au cimetière. Lorsqu'elle fut capable de marcher, elle ne sortait que pour aller à l'église ou pour distribuer aux pauvres le pain qu'on lui donnait. Un jour son père la rencontra en chemin et lui demanda d'ouvrir son tablier pour voir ce qu'elle portait. Ô prodige ! Des roses vermeilles apparurent à la place du pain.

Au lieu de s'amuser comme toutes les fillettes de son âge, Rose de Viterbe passait la plus grande partie de son temps en prière devant de saintes images, les mains jointes, immobile et recueillie. À l'âge de sept ans, elle sollicita instamment la permission de vivre seule avec Dieu dans une petite chambre de la maison. La petite recluse s'y livra à une oraison ininterrompue et à des austérités effrayantes qu'elle s'imposait, disait-elle, pour apaiser la colère de Dieu. Entre autres mortifications, sainte Rose marchait toujours les pieds nus et dormait sur la terre.

Dieu lui révéla les châtiments éternels réservés aux pécheurs impénitents. Rose en fut toute bouleversée. La Très Sainte Vierge Marie lui apparut, la consola, la bénit et lui annonça que le Seigneur l'avait choisie pour convertir les pauvres pécheurs. « Il faudra t'armer de courage, continua la Mère de Dieu, tu parcourras des villes pour exhorter les égarés et les ramener dans le chemin du salut. » Une autre vision la fit participer au drame du Calvaire ; dès lors, la soif de sauver les âmes ne la quitta plus. Sa pénitence aussi austère que précoce, réduisit le frêle corps de Rose à un tel état de faiblesse qu'on désespérait de sauver sa vie. La Très Sainte Vierge la visita de nouveau, la guérit miraculeusement et lui dit d'aller visiter l'église de Saint-Jean-Baptiste le lendemain, puis celle de Saint-François où elle prendrait l'habit du Tiers Ordre.

Obéissante à la voix du ciel, elle commença à parcourir les places publiques de la ville de Viterbe vêtue de l'habit de pénitence, pieds nus, un crucifix à la main, exhortant la foule à la pénitence et à la soumission au Saint-Siège. Des miracles éclatants vinrent confirmer l'autorité de sa parole. Instruit de ce qui se passait, le gouverneur impérial de la ville de Viterbe craignit que cette enfant extraordinaire ne détruisît complètement le prestige de l'empereur Frédéric et que l'autorité du pape s'affirmât à nouveau. Il fit comparaître sainte Rose à son tribunal et menaça de la jeter en prison si elle continuait à prêcher. La servante de Dieu lui répondit : « Je parle sur l'ordre d'un Maître plus puissant que vous, je mourrai plutôt que de Lui désobéir. » Sur les instances d'hérétiques obstinés, sainte Rose est finalement chassée de Viterbe avec toute sa famille, en plein cœur de l'hiver.

Peu après, sainte Rose de Viterbe annonça le trépas de l'ennemi de Dieu, Frédéric II d'Allemagne. En effet, il ne tarda pas à expirer étouffé dans son lit. À cette nouvelle, les habitants de Viterbe s'empressèrent de rappeler leur petite Sainte, absente depuis dix-huit mois. Celle que tous regardaient comme la libératrice de la patrie, la consolatrice des affligés et le secours des pauvres fut reçue en triomphe dans sa ville natale, tandis que le pape Innocent IV, ramené à Rome, rentrait en possession de Viterbe.

Sa mission apostolique terminée, sainte Rose songea à réaliser son vœu le plus cher. Elle se présenta au couvent de Sainte-Marie-des-Roses, mais n'y fut pas acceptée, probablement à cause du genre de vie extraordinaire qu'elle avait menée auparavant. Rose vécut donc en recluse dans la maison paternelle, se vouant à la contemplation et aux plus rigoureuses pénitences. Plusieurs jeunes filles dont elle s'était déjà occupée la supplièrent de les prendre sous sa conduite. La demeure de la Sainte devint un véritable couvent où des âmes généreuses se livrèrent à l'exercice des plus sublimes vertus.

L'élue de Dieu avait dix-sept ans et six mois lorsque le divin Jardinier vint cueillir sa Rose tout épanouie pour le ciel, le 6 mars 1252. 

À l'heure de son glorieux trépas, les cloches sonnèrent d'elles-mêmes. Sainte Rose de Viterbe apparut au souverain pontife pour lui demander de transporter son corps au monastère de Sainte-Marie-des-Roses, translation qui eut lieu six mois après sa mort. À cette occasion, son corps fut trouvé intact. Il se conserve encore, au même endroit, dans toute sa fraîcheur et sa flexibilité. D'innombrables miracles ont illustré son tombeau.

Sainte Rose a été canonisée en 1457.

À Viterbe, elle est fêtée le 4 septembre, jour de la translation de son corps. 

 

 

Colette Boylet

1381-1447

 

Cette grande thaumaturge naquit à Corbie (Somme), de Robert, charpentier. Lui et son épouse avaient longtemps prié saint Nicolas de guérir la stérilité de la maman, c’est pourquoi leur fille reçut le prénom de Colette, abréviation de Nicolette. On dit que la vie de Colette ne fut qu’une suite de miracles, mais il n’y eut pas que ces signes extraordinaires : Colette était une âme de vie intérieure intense, et souffrit beaucoup pour réformer la vie monacale.

Encore jeune, Colette se délectait à entendre l’office des bénédictins, la grand-messe, et aurait bien voulu aller aussi aux heures nocturnes. Elle en eut la permission aux grandes fêtes, puis un vieil ami l’accompagna pendant un temps.

Elle perdit ses parents à dix-huit ans, et fut aidée par l’abbé de Corbie, Raoul de Roye, ainsi que par son directeur spirituel, le père Bassand. Colette voulait une vie religieuse entière, vraiment donnée à Dieu, mais l’abbé Raoul n’y consentit pas tout de suite ; après quelques essais parmi les béguines puis parmi les bénédictines, Colette obtint le statut de recluse : avec l’assentiment de son nouveau directeur, le père Pinet, elle s’isola dans la solitude complète, entre deux contreforts de l’église paroissiale, dans une vie d’austère pénitence. Elle avait vingt-et-un ans passés. Mais sa solitude ne dura guère : on venait la consulter, solliciter ses prières ; le démon aussi vint la tenter. Mais une vision la marqua : celle de François et de Claire d’Assise, qui la pressaient d’intervenir pour réformer leur ordre : François et Claire d’Assise étaient morts respectivement en 1226 et 1253, et la règle rigoureuse initiale avait déjà été mitigée (v. 4 octobre et 11 août). Colette restait perplexe…

Dans le même temps, en Avignon, un bon père franciscain était divinement averti de se rendre “dans le nord de la France, à Corbie, pour être le guide et le soutien d’une jeune fille à qui Dieu donnait une grande mission”. C’était Henry de La Baume. Ils obtinrent du pape d’Avignon la dispense du vœu de reclusage, et Colette sortit de sa cellule.

Rappelons ici que ce pape d’Avignon, Benoît XIII (Pedro di Luna), n’avait pas encore été déposé. Une fois déposé, il ne voulut rien entendre et s’isola complètement, jusqu’à sa mort, six ans après l’élection du pape unique, Martin V, qui ainsi mit fin au schisme d’Occident.

Il ne faut pas s’étonner de cette intervention d’un antipape dans la vie de l’Eglise et dans la mission de Colette. On était en plein schisme d’occident ; deux papes s’affrontaient ; c’était le désarroi partout en France et en Italie ; même saint Vincent Ferrer (v. 5 avril) pensait sincèrement que Benoît XIII était le pape légitime. En l’occurence, ce dernier agit malgré tout sagement : il reconnut l’authenticité de la mission de Colette, l’autorisa à embrasser la règle des Clarisses, et l’établissait réformatrice de l’ordre de sainte Claire, et abbesse générale de tous les monastères qu’elle fonderait. En même temps il autorisait Colette à se choisir un confesseur, qui aurait du même coup le pouvoir d’admettre à la profession de la règle primitive les frères mineurs qui le désireraient.

La première fondation de Colette, fut le couvent des Clarisses à Besançon, où elle séjourna longtemps, avant d’aller fonder à Poligny, plus tard à Gand puis enfin à Corbie, sa ville natale. La réforme gagna maintes parties de France et d’Espagne.

Colette rencontra saint Vincent Ferrer, rallié maintenant au pape de Rome, et tous deux allèrent à Rome solliciter du pape légitime la confirmation des décisions de Benoît XIII. De retour à Besançon, elle y rencontra aussi saint Jean de Capistran (v. 23 octobre). 

On a dit que la vie de Colette était une suite de miracles. Déjà dans son enfance, elle obtint un accroissement subit de sa taille, pour consoler son papa qui s’affligeait de ne pas la voir grandir assez ; à Besançon, elle obtint la guérison d’une malade atteinte de douleurs intolérables ; elle obtint à plus de cent enfants mort-nés la grâce de revivre assez pour recevoir le baptême. Les miracles furent encore plus nombreux après sa mort. Colette eut des visions, des dons d’introspection, de prophétie.

Colette mourut en 1447, comme elle l’avait annoncé peu de temps avant. C'était à Gand, le lundi 6 mars, jour où elle est commémorée au Martyrologe. Elle a été canonisée en 1807.

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