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8 août 2014 5 08 /08 /août /2014 23:00

 

Edith Stein

1891-1942

 

Edith Stein naquit le jour de la grande fête juive du Yom Kippour, le 12 octobre 1891 à Wrocław (qui était à l’époque Breslau), dernière des onze enfants d’une famille juive. 

Son père, commerçant en bois, mourut quand elle n’avait que trois ans, laissant une veuve très courageuse, volontaire, admirable, qui sut reprendre l’entreprise de son époux, mais qui ne sut pas maintenir chez ses enfants une foi vivante. Edith perdit la foi en Dieu ; elle l’écrivit : En pleine conscience et dans un choix libre je cessai de prier.

Edith obtint brillamment son baccalauréat en 1911 et commença des études d’allemand et d’histoire à l’Université de Wrocław, mais elle s’intéressait davantage à la philosophie.

Elle s’affilia à l’Association Prussienne pour le Droit des Femmes au Vote, car elle se disait féministe radicale, une position qu’elle abandonna plus tard pour des solutions purement objectives.

En 1913, elle alla à Göttingen suivre les cours d’Edmund Husserl, dont elle devint l’assistante et avec qui elle passa sa thèse. Elle rencontra aussi Max Scheler, qui lui ouvrit le regard sur le catholicisme.

En 1915, elle passa son examen d’Etat, puis fréquenta un cours d’infirmière et travailla dans un hôpital militaire autrichien.

En 1916, l’hôpital fut fermé et Edith retrouva Husserl à Fribourg-en-Brisgau. En 1917, elle présenta sa thèse et fut reçue summa cum laude, «Sur le problème de l’empathie».

C’est à cette époque qu’elle fut vivement «interpellée» en voyant une brave femme entrer dans une église catholique, son panier à la main, une scène qu’elle n’oublia jamais.

Une autre rencontre, avec Adolf Reinach et son épouse, convertis au christianisme, l’aida à voir la lumière sur le Christ mort et resssucité. 

Après cette illumination, elle chercha à travailler pour elle-même et désirait obtenir l’habilitation à l’enseignement. Husserl se prononça en sa faveur, mais les femmes n’avaient pas accès à ce poste, encore moins une femme juive.

La lecture du Nouveau Testament, de saint Ignace de Loyola, de sainte Thérèse d’Avila, du philosophie chrétien Kierkegaard, l’amena peu à peu à la conversion totale : elle fut baptisée le 1er janvier 1922, et confirmée le 2 février suivant.

Elle annonça la nouvelle à sa mère, qui en fut très émue, mais qui ne put jamais faire comme sa fille le pas vers le christianisme.

Edith pensa tout de suite au Carmel, mais en fut dissuadée par les prêtres qui l’accompagnaient. 

Jusqu’en 1931, elle donna des cours d’allemand et d’histoire au lycée pour enseignants du couvent dominicain de Spire. On l’invita aussi à donner des conférences ; elle se mit à traduire la correspondance de Newman, les Questiones disputatæ de veritate de saint Thomas d’Aquin. Elle passait les grandes fêtes de l’année à l’abbaye de Beuron.

En 1932, on lui confia une chaire à l’Institut de Pédagogie scientifique de Münster, mais en 1933 elle tombait sous la loi nazie et ne pouvait plus conserver son poste. Alors, elle s’orienta vers sa première aspiration, le Carmel, et se présenta au Carmel de Cologne.

Elle alla une dernière fois chez les siens, accompagna sa mère à la synagogue. Sa mère ne comprit jamais sa démarche ; Edith lui écrira chaque semaine, mais ne reçut jamais de réponse. C’est sa sœur Rosa qui lui donnera des nouvelles de la famille.

Edith avait déjà fait les vœux de religion, privément, quand elle était à Spire. Entrée au carmel de Cologne, elle prit l’habit en 1934, avec le nom de Theresa-Benedicta de la Croix, et fit la première profession en 1935.

Sa mère mourut le 14 septembre 1936, jour de la fête de la Croix.

Edith - Theresa Benedicta - fera sa profession solennelle en 1938, et consacrera ses temps libres à l’écriture d’ouvrages.

Elle passa au carmel d’Echt, où travaillait sa sœur Rose, à son tour baptisée, qui travaillait chez les Carmélites.

Le 2 août 1942, la Gestapo vint chercher Edith : elle était en train de prier, à la chapelle. Elle n’eut que cinq minutes pour se présenter, avec sa sœur Rosa.

Réunies à d’autres Juifs convertis au christianisme, les deux sœurs furent conduites au camp de rassemblement de Westerbork : c’était la représaille nazie contre la protestation des évêques catholiques des Pays-Bas qui avaient dénoncé le pogrom et la déportation des Juifs.

Au matin du 7 août, un convoi d’environ mille Juifs partit pour Auschwitz.

Ce fut le 9 août 1942, que sœur Theresa-Benedicta de la Croix, avec sa sœur Rosa et de nombreux autres membres de son peuple, mourut dans les chambres à gaz d'Auschwitz.

Elle fut béatifiée en 1987. A cette occasion, le pape Jean-Paul II prononça ces paroles : 

Inclinons-nous profondément devant ce témoignage de vie et de mort livré par Edith Stein, cette remarquable fille d'Israël, qui fut en même temps fille du Carmel et sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix, une personnalité qui réunit pathétiquement, au cours de sa vie si riche, les drames de notre siècle. Elle est la synthèse d'une histoire affligée de blessures profondes et encore douloureuses, pour la guérison desquelles s'engagent, aujourd'hui encore, des hommes et des femmes conscients de leurs responsabilités ; elle est en même temps la synthèse de la pleine vérité sur les hommes, par son cœur qui resta si longtemps inquiet et insatisfait, "jusqu'à ce qu'enfin il trouvât le repos dans le Seigneur". 

Selon ce même pape, l'Église honorait ainsi une fille d'Israël, qui pendant les persécutions des nazis est demeurée unie avec foi et amour au Seigneur Crucifié, Jésus Christ, telle une catholique, et à son peuple telle une juive.

Theresa Benedicta de la Croix fut successivement canonisée en 1998. Elle est inscrite le 9 août au Martyrologe. 

En outre elle a été proclamée co-patronne de l’Europe (1999), avec sainte Brigitte de Suède et sainte Catherine de Sienne.

 

 

 

 

 

 

 

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