Josef Kugler
1867-1946
Il naquit le 15 janvier 1867 à Neuhaus bei Nittenau : Josef était le fils d'un agriculteur et forgeron.
Jeune, il tomba accidentellement d'un échafaudage, se blessant à la jambe, ce dont il souffrit ensuite toute sa vie.
En 1884, il se retira chez sa sœur à Reichenbach, dont le mari était forgeron. Cette paroisse n'était qu'irrégulièrement desservie par un prêtre, de sorte que le bon Josef allait y prier le rosaire le dimanche après-midi : de là lui vint le gentil surnom de Klostersepp, impossible à traduire ; Sepp est un diminutif de Josef, Kloster signifie le cloître ; on voulait dire quelque chose comme le moinillon Joseph ou peut-être même Jo le p’tit moine.
A partir de 1890, les Frères de la Miséricorde, ou Frères Hospitaliers de Saint Jean de Dieu, intégrèrent le couvent de Reichenbach et s'occupèrent des pauvres, des épileptiques et des malades mentaux. Il fallait du matériel et le forgeron avait beaucoup de travail, pour lui et pour ses compagnons. Josef eut tout le temps, pendant deux ans, d’observer les Frères, leurs activités, leur idéal. Finalement, Josef entra dans cet Ordre, en 1893, prenant alors le nom religieux de Eustachius.
Dans un premier temps, on voulut refuser l'admission d'Eustachius à la profession religieuse, à cause de son handicap, jusqu'à ce que le Provincial en personne lui exprimât qu'il pouvait enfin faire la profession (1898).
De 1905 à 1925, il fut chargé de l'installation de handicapés à Straubing et Gremsdorf, ainsi qu'à Neuburg sur Donau.
En 1925, il fut élu provincial pour la Bavière. Le point culminant de son activité fut sans doute l’érection d’une maison de soins à Regensburg, dont on dit à l’époque que c’était l’hôpital le plus beau et le mieux équipé d’Allemagne.
Lors de la dictature nazie, il fut confronté à mille dangers et mille épreuves. Des établissements furent fermés, Eustachius fut convoqué pour des interrogatoires, il s’éleva contre les crimes d’euthanasie commis par les Nazis. Rien ne le découragea ; il apporta de l’aide là où il pouvait, il tenta d’empêcher ce qui pouvait l’être.
A la fin de la guerre, il fallait quelqu’un pour reconstruire ce qui était détruit. Eustachius pouvait être l’homme de la situation, mais il n’en eut pas le temps : le cancer lui tronqua la vie, le 10 juin 1946.
Il a été béatifié en 2009.