Madelberte de Maubeuge
† 705
Quelle belle famille, celle où a pu éclore tant de sainteté !
Au VIIe siècle, vivaient deux pieux époux, Madelgaire et Valtrude (qui portent aussi les noms de Mauger et Waudru). Ils eurent quatre enfants : Landry, Dentelin, Adeltrude, Madelberte. En outre, Valtrude avait pour sœur Aldegonde.
Cette brève revue de famille pourrait sembler tout-à-fait banale, si l’on omettait de signaler que ces sept personnages sont tous vénérés et entourés d’un culte (v. 14 juillet, 9 et 17 avril, 16 mars, 25 février, 30 janvier ; toutefois, les saints Landry et Dentelin ne sont plus inscrits dans le Martyrologe).
Madelberte était la plus jeune des filles de saint Madelgaire, surnommé Vincent, et de sainte Valtrude. Comme sa sœur Adeltrude (ou Aldetrude), elle se retira avec sa tante, sainte Aldegonde, à Maubeuge, quand celle-ci y alla fonder un monastère. C'est là que, toute petite encore, elle acheva de se former. On la remarqua pour ses belles vertus : régularité dans l’observance, douceur, bonté, obéissance.
Sa charité pour les pauvres et les malheureux se révélait aussi très souvent par les actes les plus touchants, à l’image de ses parents qui lui avaient donné, les premiers, l'exemple de la compassion pour les indigents et les affligés.
Adeltrude fut abbesse après sa tante Aldegonde. Puis Madelberte fut à son tour élue pour succéder à sa sœur.
Elle devint véritablement alors le modèle comme la supérieure de ses compagnes, qui pouvaient reconnaître dans toute sa conduite les exemples des vertus qui conduisent à la perfection de leur saint état.
Sainte Madelberte gouverna sa communauté l'espace de neuf ans, et mourut un 7 septembre vers l'an 705 dans les plus admirables sentiments de piété.
Son corps, déposé avec honneur dans l'église du monastère devint aussitôt un objet de vénération pour les habitants de la contrée, qui avaient une grande confiance dans la puissance de ses prières. Quelques guérisons extraordinaires servirent encore à accroître cette dévotion des fidèles envers leur nouvelle patronne. Les auteurs en rapportent une entre autres, qui arriva peu de temps après la mort de la Sainte, et qui fit grand bruit dans tout le pays.
Un homme très religieux, des environs de Maubeuge, était devenu complètement sourd de l'oreille droite. Cette infirmité l'affligeait beaucoup, et il demandait souvent à Dieu de le guérir. Une nuit, pendant son sommeil, il crut entendre une voix qui lui disait : Lève-toi, va au monastère de Maubeuge, dans l'église de Saint-Pierre, où repose le corps de la vierge Madelberte : tu seras guéri auprès de son tombeau. Le matin venu, cet homme se hâta d'exécuter l'ordre qui lui avait été donné, et se rendit au monastère, où l'on venait de commencer le Saint Sacrifice de la Messe. Là, il se prosterne avec piété, et continue dévotement les prières de la Messe. Tout à coup, au moment de l'Évangile, il commence à éprouver une transpiration extraordinaire. Son visage pâlit, ses membres tremblent, et une humeur aqueuse s'échappe de son oreille malade. Au même instant il se sent guéri de son infirmité, qui ne reparut plus dans la suite.
Les reliques de sainte Madelberte restèrent à Maubeuge jusqu'en 722. A cette époque, elles furent transportées à Liège par saint Hubert, le premier évêque de ce siège qui continuait celui de Maastricht. On les plaça dans l'église cathédrale, après les avoir enfermées dans une châsse, où se trouvaient aussi celles de saint Théodard, l'un des prédécesseurs de saint Hubert. Elles étaient encore très bien conservées en l'année 1489, époque à laquelle on les visita.
Sainte Madelberte est mentionnée le 7 septembre dans le Martyrologe.