Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
26 juillet 2014 6 26 /07 /juillet /2014 23:00

Siméon Stylite

 390-459

 

Vie insolite, admirable, étonnante, inimitable !

Siméon fut le fils d’un pauvre berger de Cilicie et naquit sur les confins de la Syrie. Il commença par garder les troupeaux de son père. 

A treize ans, il fut spécialement ému en entendant un jour à l’église, la lecture des béatitudes évangéliques : Bienheureux ceux qui pleurent… Bienheureux ceux qui ont le cœur pur… Il en demanda à un vieillard quelque explication et comment atteindre ce bonheur. Le vieillard répondit : Prière continuelle, veilles, jeûnes, humiliations, larmes, support patient des persécutions, telle est la voie qui conduit au vrai bonheur ; une vie de solitude offre les meilleures occasions de pratiquer la solide vertu.

Siméon alors se retira à l’écart, se prosterna la face contre terre, suppliant Dieu de le conduire dans les sentiers qui mènent à la perfection et au bonheur.

S’étant endormi, comme il l’a raconté lui-même, il lui semblait voir en songe les fondations d’une maison qu’il construisait et, comme il s’arrêtait de temps en temps pour respirer, une voix lui disait de creuser encore plus profondément. Quand la profondeur fur atteinte, la voix lui dit alors de construire à la hauteur qu’il voulait. Les actions de Siméon furent tellement au-dessus de ce que peut la nature, qu’elles demandaient de profondes fondations pour assurer la solidité de l’édifice.

Siméon rejoignit d’abord quelques ascètes qui vivaient par là, avec lesquels il vécut deux années. Désireux de plus grande perfection, il gagna Téléda (à une cinquantaine de kilomètres d’Alep) où il vécut une dizaine d’années. Ses trop grandes austérités le firent un moment expulser du monastère : c’est que sa conduite était trop austère pour les autres moines. En effet, il ne mangeait qu’une fois la semaine, se faisait une ceinture avec des branches de palmier - qui le mirent en sang. 

Il quitta vraiment le monastère pour une petite cellule près de Tellnesin, non loin d’Antioche. Il s’y fit emmurer, avec seulement dix pains et une cruche d’eau pour passer les quarante jours du carême. Au moment de Pâques, Siméon n’avait pas touché aux pains ni à l’eau, mais gisait à terre sans forces ; ayant reçu l’eucharistie, il reprit des forces et mangea un peu. Il répéta près de trente fois ce jeûne quarésimal, restant d’abord quelques jours debout pour louer Dieu, puis il se mettait assis et, les derniers jours, il se couchait. Plus tard il put même se passer de ces “adoucissements”. 

Ceci dura trois années. Siméon gagna alors une hauteur voisine et, dans un enclos circulaire, il se fit mettre au pied une grosse chaîne de vingt coudées, fixée à l’autre bout, pour ne pas excéder le rayon qu’il s’était tracé. Il s’occupait ainsi à la contemplation.

Siméon eut la visite d’un évêque d’Antioche, qui lui suggéra qu’il valait mieux être enchaîné par la volonté que par une chaîne, et là Siméon montra sa vraie sainteté, car il acquiesça au conseil et se fit retirer la chaîne du pied.

La renommée d’un tel ascète ne pouvait pas ne pas s’étendre au loin ; on parla, on vint, on lui demanda des prières, il fit des miracles, tant et si bien qu’il n’avait plus sa sereine solitude. Il résolut, pour s’isoler, de construire une colonne. Cette colonne, en grec stylos, est à origine du nom de Stylite qui fut donné à Siméon.

Sa colonne eut d’abord six coudées de haut, puis douze, bientôt vingt-deux, enfin quarante.

Siméon s’y tenait debout, par tous les temps, avec seulement un bonnet sur la tête. Il priait, s’inclinait pour s’humilier devant Dieu : certains comptèrent ses inclinations, qui allèrent jusqu’à douze cent quarante-quatre ; Siméon touchait presque du front le bout de ses pieds. La station debout prolongée lui provoqua un pénible ulcère au pied. L’exposition au soleil le rendit aveugle.

L’après-midi, l’ascète prêchait à ceux qui étaient au pied de la colonne, recommandant le détachement de la terre, le mépris des biens du monde, la crainte du châtiment dû au péché. Le reste de la journée passait en prière.

Les témoins ont exalté son humilité, sa douceur, sa disponibilité pour être tout à tous. Quelques moines d’Egypte cependant osèrent le blâmer, sans doute jaloux de tant de perfection. On vint le voir de toute la Syrie, bien sûr, mais de tout l’Occident, de l’Espagne, de la Bretagne, de la Gaule…

Il mourut sur sa colonne le 2 septembre 459, à l’âge de soixante huit ans. Ses obsèques furent l’occasion d’autres prodiges. Il fut enterré à Antioche.

Quoique mort le 2 septembre, les Grecs le commémorent le 1er septembre, tandis que les Latins l’ont longtemps commémoré le 5 janvier, pour l’inscrire maintenant le 27 juillet au Martyrologe.

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog de samuelephrem
  • : Près de 9600 notices de Bienheureux et Saints. Ont été successivement illustrés : - Les personnages bibliques de l'ancien et du nouveau Testaments. - Tous les Saints et Bienheureux reconnus, depuis les débuts de l'Eglise jusqu'aux derniers récemment proclamés. En outre, des commentaires pour tous les dimanches et grandes fêtes (certains devant être très améliorés). Sur demande, nous pourrons vous faire parvenir en plusieurs fichiers pdf l'intégralité du Bréviaire romain latin, "LITURGIA HORARUM", qui vous permettront d'éviter beaucoup de renvois fastidieux, notamment pour les périodes de Noël et Pâques. Les textes sont maintenant mis à jour selon le nouveau texte de la Nova Vulgata (ed. 2005). Nous avons aussi le Lectionnaire latin pour toutes les fêtes du Sanctoral, sans renvois, également mis à jour selon le texte de la Nova Vulgata. Bienvenue à nos Lecteurs, à nos abonnés, avec lesquels nous entamerons volontiers des échanges. Bonne visite !
  • Contact

Recherche

Liens