Petit Hugues de Lincoln
1247-1255
Il n’est pas rare de rencontrer d’anciens récits de mort rituelle exécutée par des Juifs sur des enfants. C’est le cas affreux du petit garçon dont il est question ci-après.
Hugues, un petit garçon de huit ans, aurait été enlevé et mis à mort par un groupe de Juifs à Lincoln. Un des responsables ayant été arrêté, on réussit à lui faire avouer que c’était coutume pour les Juifs, en haine du Christ, de renouveler chaque année les scènes de la Passion ; le petit garçon aurait été criblé de coups de poignard, crucifié, puis complètement éviscéré avant d’être jeté dans un puits abandonné.
L’homme arrêté fut évidemment condamné à mort et immédiatement pendu.
Mais il y eut d’autres événements : au même moment, le roi avait décrété qu’il avait droit à récupérer l’argent des Juifs, s’ils étaient condamnés pour crime, en conséquence de quoi une centaine d’entre eux furent arrêtés et accusés d’avoir participé au meurtre de Hugues ; on n’en exécuta “que” dix-huit.
Le petit Hugues était donc considéré comme martyr, et l’on venait en pèlerinage sur sa tombe dans la cathédrale. Rien n’empêche de supposer qu’un fanatique inconnu ait sévi contre lui en haine du Christ, mais de tels souvenirs ont été définitivement effacés ; aussi, le Martyrologe Romain ne mentionne plus le “Petit saint Hugues” au 27 juillet.
Il ne s’agit pas ici de réhabiliter l’enfant “martyr”, ni d’accuser qui que ce soit. Seul Dieu connaît les cœurs.
Au siècle dernier, l’Eglise Anglicane a voulu réparer l’injustice. Le “reliquaire” de la cathédrale fut retiré, et remplacé par cette plaque :
Ancien emplacement du reliquaire du Petit saint Hugues.
Des légendes mensongères rapportant des histoires de « meurtres rituels » de petits garçons chrétiens par les communautés juives étaient courantes dans toute l'Europe au Moyen-Âge et même beaucoup plus tard. Ces faux bruits ont coûté la vie à un grand nombre de Juifs innocents. Lincoln avait sa propre légende et la prétendue victime a été enterrée dans la Cathédrale en 1255.
De telles histoires ne font pas honneur à la chrétienté et ainsi nous prions :
Seigneur, pardonne ce que nous avons été,
corrige ce que nous sommes,
et amène-nous à ce que nous devons être.