Vicente López y López
1884-1936
Vicente (Vincent) naquit le 15 décembre 1884 à Miraveche (Burgos, Espagne).
Devenu adolescent, c’était un garçon solide, replet, grassouillet, au regard clair, à la voix un peu embarrassée, dévoilant un esprit décidé, volontaire et bon. C’était le «bon géant».
Il se présenta au noviciat des Frères de Ecoles Chrétiennes à Bujedo, avec le profond désir d’apprendre. Il récitait ses leçons à la lettre, malgré son bégaiement, qui amusait ses camarades et dont il ne se plaignit jamais.
En 1900, il reçut l’habit, et commença le noviciat avec le nom de Virginio Pedro. Il fut autant travailleur que pieux Religieux, priant souvent le chapelet, une dévotion qu’il aimait beaucoup et qu’il enseigna plus tard aussi à ses élèves.
Après cette période, son premier théâtre d’activité fut l’enseignement des enfants à Valladolid, où il se montra excellent professeur. Mathématiques, littérature, langues, histoire, géographie : ses cours étaient toujours préparés par écrit, et les résultats de ses élèves étaient excellents, pour la plus grande satisfaction des parents.
Il fut ensuite chargé de la Classe spéciale à Cadix, puis fut nommé directeur de l’école à Jerez. Il y développa les congrégations de Marie Immaculée et de l’Enfant Jésus, qui orientèrent beaucoup de garçons vers le séminaire diocésain.
En mai 1931, il y eut une première inquiétude : le couvent fut encerclé par une masse de gens furieux et menaçants ; le Frère Virginio Pedro fit consommer les Saintes Hosties du Tabernacle, pour éviter toute profanation possible, et laissa partir tous les autres Religieux par une petite porte de derrière, restant seul dans la maison. Ce jour-là, tout s’arrêta là.
Deux ans plus tard, Virginio Pedro fut nommé sous-directeur à Cueva (Almena). Dans cette ville, le maire voulait réquisitionner l’école pour en faire une école laïque. Le Frère résista, mais dut céder à la force en 1933 : il chercha à maintenir une classe, et dut liquider tout le mobilier de l’école.
L’école une fois fermée définitivement, il fut nommé comptable pour la province et, en janvier 1935, directeur de l’école à Madrid.
En septembre 1935, il fut directeur à l’école Sainte-Suzanne, en même temps que son Confrère de Cueva.
Le 21 juillet 1936, les hordes encerclèrent l’établissement. Le Frère Virginio Pedro profita de l’agitation pour aller se réfugier chez un ancien élève.
Le lendemain, 22 juillet 1936, il voulut sortir pour aller voir ce qui s’était passé. En chemin, des enfants le saluèrent innocemment, ce qui le fit reconnaître par des miliciens, arrêter et fusiller non loin du cimetière de l’Almudena.
Le Frère Virginio Pedro a été béatifié en 2013.