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9 janvier 2014 4 09 /01 /janvier /2014 00:00

Alix Le Clerc

1576-1622

 

La future fondatrice de la Congrégation de Notre-Dame naquit en la fête de la Purification de Marie, le 2 février 1576, à Remiremont (Vosges), où elle grandit paisiblement.

Son père, Jean Le Clerc, était seigneur de Roville-aux-Chênes ; sa mère, Anne Sagay.

A dix-sept ans elle éprouva le désir de faire une profonde confession, dont la Sainte Vierge la félicita dans un rêve. Ce n’était pas le dernier «signe» qu’elle allait recevoir.

En 1595, la famille déménagea à Hymont, près de Mirecourt, toujours dans les Vosges. Hymont dépendait de la paroisse de Mattaincourt, dont le nouveau curé était un certain Pierre Fourier. Entre lui et Alix, les débuts furent difficiles, car il se montrait très sévère envers la jeune fille pour éprouver sa personnalité et sa vocation.

Alix vit en songe le diable qui emmenait au bal tous ses amis. Elle en éprouva une sainte frayeur et fit vœu de virginité.

Sa famille ne vit pas du tout favorablement son désir d’entrer chez les Clarisses de Pont-à-Mousson, comme le lui suggérait Pierre Fourier. Mais ils furent bien étonnés de l’entendre annoncer que, d’après un songe qu’elle avait fait, elle devait fonder une nouvelle Congrégation.

L’abbé Fourier, de son côté, voulait bien la soutenir, mais voulait - comme signe du Ciel - voir arriver quelques postulantes : justement, il s’en présentèrent quatre, et le pieux curé leur confiait l’instruction des petites filles pauvres.

Mais la famille… Monsieur Le Clerc envoya sa fille chez les Sœurs grises d’Ormes, non loin de là, où la pauvre Alix se morfondait.

Providentiellement, une chanoinesse de Poussay, Madame d’Apremont, voulut bien recevoir les jeunes filles dans son abbaye : Poussay satisfit Monsieur Le Clerc et bien sûr l’abbé Fourier.

Une école fut ouverte à Poussay, qui attira les élèves à la grande satisfaction des parents.  Bien plus tard, même un Jules Ferry, lui-même vosgien, évoquera l’école de Poussay comme la naissance de l’instruction primaire en Lorraine et de l’enseignement des filles en France. 

Mais les chanoinesses furent jalouses de ces jeunes institutrices, de leurs mortifications, de leur succès : elles les installèrent à Mattaincourt (1599), où Pierre Fourier put les assister davantage. 

Un orage menaça les institutrices-novices : on voulait les déplacer à Verdun, dans l’espoir que la séparation de Pierre Fourier ferait cesser ces nouveautés. Ce fut tout le contraire.

La petite communauté fut bientôt divisée en deux, une partie à Mattaincourt, l’autre à Saint-Mihiel, toujours dans une propriété de Madame d’Apremont. C’est là qu’Alix subit une terrible épreuve contre la foi, comme il arrive souvent dans la vie des Saints : la nuit de la foi, où l’on se croit abandonné de Dieu, condamné, inutile, et où le diable fait tout pour mener les âmes au désespoir et à l’abandon de leur mission. Mais Alix retrouva le calme, grâce aux bons conseils de Pierre Fourier.

En 1603, le cardinal Charles de Lorraine approuva le nouvel Institut. Les vocations affluèrent et d’autres maisons s’ouvrirent à Pont-à-Mousson et à Saint-Nicolas-du-Port (Meurthe-et-Moselle). Puis Alix put acheter le prieuré Notre-Dame à Nancy, ancienne maison bénédictine.

Revenue un moment à Mattaincourt pour se «ressourcer», Alix dut s’humilier devant les exigences de la supérieure et de Pierre Fourier, qui voulaient la mettre à l’épreuve. Elle fut quelque temps abaissée au rang des dernières novices, mais au lieu d’être brisée et révoltée, elle en sortit au contraire toute pacifiée et revigorée, tant elle était soumise et obéissante : elle accepta par exemple - non sans se combattre violemment - d’aller orner l’église au lieu d’assister sa mère mourante.

Pierre Fourier n’avait désormais plus de doute sur cette sainte vocation. En 1615, le nouvel Institut obtenait l’existence canonique.

Alix fut envoyée un moment chez les Ursulines à Paris, pour mieux connaître la vie religieuse. Elle faillit même unir son Institut aux Ursulines, mais le cardinal de Bérulle, consulté, le lui déconseilla et Alix rentra à Nancy.

En 1616, puis 1628, l’Institut fut habilité à recevoir des élèves internes, puis aussi externes. Les Religieuses feraient un quatrième vœu, celui d’enseigner la jeunesse.

Elles s’installèrent officiellement dans leur maison de Nancy en 1617, après leur prise d’habit et l’établissement de la clôture. Alix prenait alors le nom de Mère Thérèse de Jésus : elle se trouvait à la fois novice et maîtresse des novices ! Son nouveau confesseur, le jésuite Guéret, la pria d’écrire sa vie.

En 1618 se firent les premières professions. En 1621 Alix put acheter une nouvelle maison à Nancy.

En 1620, Alix retomba malade. A Nancy, elle eut encore la visite de la duchesse Marguerite, de l’évêque de Toul, de Pierre Fourier, et s’éteignit doucement le 9 janvier 1622.

Le corps d’Alix fut inhumé dans le chœur des Religieuses, mais six ans plus tard il fallut déplacer le corps pour exécuter des travaux, et depuis on perdit la trace de ces précieuses reliques. On les retrouva enfin en 1950 sans qu’on sache comment elles étaient arrivées au 9 rue Barrès à Nancy.

Alix Le Clerc a été béatifiée en 1847.

 

A la mort d’Alix, il y avait des maisons à Verdun, Châlons-en-Champagne, Bar-le-Duc, Mirecourt, Epinal, La Mothe-en-Bassigny, Soissons. Avant la Révolution, il y eut jusqu’à quatre-vingt quatre monastères et quatre mille Religieuses. Des péripéties diverses réduisirent ces glorieux effectifs à vingt-sept monastères et douze-cents Religieuses au 19e siècle.

Des Unions s’ouvraient aussi à l’étranger, s’inspirant de la Congrégation de Notre-Dame. Elles fusionnèrent en 1962 sous le nom de Chanoinesses de Saint-Augustin de la Congrégation Notre-Dame.

 

 

 

 

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6 janvier 2014 1 06 /01 /janvier /2014 00:00

Andrea Corsini

1302-1373

 

Issu de l'illustre famille des Corsini, ce Saint naquit à Florence le 30 novembre 1302, le jour de saint André, dont il reçut le nom. Ses pieux parents, Nicola et Pellegrina (Pèlerine) prièrent longtemps avant de recevoir cette bénédiction ; ils s’engagèrent à consacrer à Dieu cet unique enfant.

La veille de sa naissance, sa mère eut un songe, dans lequel il lui semblait mettre au monde un louveteau qui, entré dans l'église des Carmes, s'y transforma aussitôt en un agneau d'éclatante blancheur. Aussi cette pieuse mère eut-elle soin de vouer son enfant à la Très Sainte Vierge et de lui inspirer l'amour de la piété et de la vertu.

Malgré les exemples édifiants de ses parents et les sages instructions de ses précepteurs, Andrea, entraîné par les mauvaises compagnies dans toute espèce de désordres, ne tarda pas à vérifier la première partie du songe maternel. Nouvelle Monique, la pauvre mère n'avait d'autres ressources que ses larmes et ses prières.

Or un jour, Andrea, mû par un reste de tendresse, demanda à sa mère pourquoi elle pleurait ainsi : "Ah! mon fils, répondit-elle, je pleure sur le louveteau que j'ai mis au monde. Quand donc se changera-t-il en agneau ? Souviens-toi que tu appartiens à la Vierge Marie et que tu dois la servir."

Ces paroles, comme une flèche divine, pénétrèrent le cœur d'Andrea. Le lendemain il entra dans l'église des Carmes et, se prosternant devant l'image de Notre-Dame du Peuple : "Glorieuse Vierge Marie, dit-il, voici le loup dévorant qui vous prie de le rendre désormais un agneau docile ; il veut vous servir dans l'Ordre du Carmel." Aussitôt, il alla prier le supérieur du monastère de l'admettre dans son couvent. Il avait alors seize ans.

Dès le début de son noviciat, sa ferveur étonna les plus parfaits : l'esprit de la pénitence lui faisait accepter avec joie les offices les plus humbles. Il résista aux sollicitations d’un oncle qui le rappelait dans le monde. Ses passions un instant se révoltèrent, mais avec son énergie, l'amour de la prière et de la mortification, il les dompta si bien qu'il en demeura pour jamais vainqueur. Il fut un modèle d'obéissance, de ferveur et d'humilité.

Ordonné prêtre en 1328, il offrit à Dieu les prémices de son sacerdoce dans un petit couvent où il était inconnu et y célébra sa première Messe avec un recueillement et une dévotion extraordinaires. Aussitôt après la communion, la Très Sainte Vierge lui apparut, disant : "Tu es mon serviteur, je t'ai choisi, et je serai glorifiée par toi." Dans la suite Andrea ne voulut plus d'autre titre que celui de serviteur de Marie.

Dieu donna à ses paroles une onction et une force merveilleuse pour convertir les pécheurs et le favorisa du don des miracles. Un de ses parents fut guéri par lui d'un mal de jambe qui lui rongeait les chairs, et il rendit la vue à un aveugle dans la ville d'Avignon où il terminait ses études près du cardinal Corsini, son oncle.

De retour dans sa patrie, élu prieur du couvent de Florence, il devint comme le second apôtre du pays. Dans son admiration pour Andrea, la ville de Fiésole le choisit pour évêque (1360). A cette nouvelle il prit la fuite et se cacha dans un couvent de Chartreux ; mais un  mystérieux petit enfant de trois ans dévoila sa retraite, en même temps qu’il apparaissait à Andrea pour le rassurer.

Son élévation lui fit redoubler ses austérités. Au cilice il joignit une ceinture de fer. Il couchait sur des sarments de vigne étendus à terre. Chaque jour il récitait les sept psaumes de la pénitence et les Litanies des Saints, et se donnait une rude discipline. Sa charité pour les pauvres et surtout pour les pauvres honteux était inépuisable ; Dieu lui accorda un jour de multiplier le pain qu'il distribuait aux indigents.

Il réussit à reporter la paix dans Bologne, sur mission du pape Urbain V.

Il fit aussi rebâtir sa cathédrale qui tombait en ruine.

Pris d'un mal subit le jour de Noël, il reçut de la Vierge Marie l’annonce de son prochain dernier moment. Il mourut dans la soixante-douzième année de son âge et la treizième de son épiscopat, le 6 janvier 1373, après avoir répété le dernier verset du Nunc dimittis : Lumen ad revelationem gentium, et gloriam plebis tuæ Israel (Lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël)

 

Canonisé en 1629, Andrea est nommé au Martyrologe le 6 janvier.

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6 janvier 2014 1 06 /01 /janvier /2014 00:00

Alfred Bessette

1845-1937

 

Alfred était le neuvième des treize enfants de Isaac et Clothilde, humbles travailleurs non loin de Montréal (Québec, Canada). Le papa était menuisier, charpentier, tonnelier et charron.

Né le 9 août 1845, Alfred fut baptisé dès le lendemain «sous condition», car il était très frêle. Alfred perdra quatre de ses frères et sœurs et sera tôt orphelin de père et mère : à Farnham le papa mourut d’un accident dans la forêt en 1855, tué par l’arbre qu’il abattait, et la maman mourut de tuberculose en 1857. C’est la tante Rosalie qui l’hébergea pendant trois ans.

Déjà bien préparé par sa mère, qui lui avait enseigné la dévotion à la Sainte-Famille, Alfred put recevoir la Première communion en 1857 et la Confirmation en 1858, mais il resta pratiquement sans instruction, et savait à peine signer son nom.

Il essaya un peu tous les métiers, mais sa très mauvaise santé et sa petite taille (1m55) ne lui permettaient pas d’avenir. Quand ses oncle et tante décidèrent de partir chercher de l’or en Californie, Alfred fut recueilli par le maire du village. Il essaia encore d’autres métiers dans divers villages, pour se retrouver apprenti boulanger et cordonnier en 1862.

Cette vie errante et misérable s’accompagna toutefois de manifestations qu’on qualifia d’étranges : Alfred s’imposait de dures mortifications, se privant de son dessert, portant une ceinture de cuir avec des pointes de fer, restant longtemps à genoux pour prier, les bras en croix, dans sa chambre ou à l’église…

Accompagnant d’autres Canadiens émigrant aux Etats-Unis, il alla vivre de 1863 à 1867 au Connecticut, au Massachusetts, au Rhode Island : il apprit ainsi l’anglais, tout en travaillant dans des filatures de coton ou dans des fermes.

En 1867 fut proclamée la Confédération canadienne et Alfred revint dans son pays d’origine. Il vécut chez sa sœur Léocadie et son frère Claude, à Sutton, puis chez le curé de Farnham, où étaient enterrés ses parents. Curieusement, le curé lui confia des travaux difficiles : le soin du cheval, le jardin, les gros travaux dans la cure, qu’Alfred exécutait gentiment, sans rien dire. 

Quand le curé fut muté, Alfred revint chez le maire et s’en vint trouver l’abbé Joseph André Provençal. Alfred avait alors vingt-trois ans : l’abbé Provençal remarqua son dévouement, sa piété et l’orienta vers la Congrégation de Sainte-Croix de Montréal.

Alfred se présenta à cette communauté en 1870, muni d’une lettre de recommandation de l’abbé Provençal, annonçant au maître des novices qu’il lui envoyait un saint.

En décembre, Alfred prit l’habit et choisit comme nom de religion André (en reconnaissance pour l’abbé Alfred Provençal). On le connaîtra désormais sous le nom de Frère André. 

Le noviciat se prolongea (trois ans), on hésita à garder ce jeune homme toujours malade ; finalement on l’accepta et le nouveau maître des novices déclara : Si ce jeune homme devient incapable de travailler, il saura au moins bien prier.

Frère André fit ses premiers vœux en 1872 et la profession perpétuelle en 1874.

Qu’allait faire ce cher Frère illettré ? Il fut d’abord portier, et le sera jusqu’en 1909 : lui-même ironisera plus tard en disant qu’à son entrée dans la communauté, on lui avait montré la porte. Il balayait, faisait les courses, donnait l’aumône aux pauvres, faisaitt le barbier et l’infirmier, portait le courrier, les colis, accompagnait les élèves pendant les promenades. En un mot : le factotum !

Sa joie était de pouvoir aider, et de prier autant que possible, seul ou avec ceux qu’il rencontrait. Cette prière allait bientôt produire des fruits étonnants.

En 1877, un Frère de la communauté fut guéri d’une blessure à la jambe ; un autre put aller jouer dehors alors que la fièvre le clouait au lit… C’était Frère André qui faisait des miracles ! Tous les éclopés et les malades du coin assaillirent le petit Frère qui guérit tous les maux. Quelle était donc sa recette ?

Quand il entra dans la communauté (1870), le pape venait de proclamer saint Joseph patron de l’Eglise universelle. Frère André eut une dévotion particulière envers saint Joseph. Il en distribuait une médaille à ceux qui sollicitaient des prières, recueillait un peu d’huile de la lampe qui brûlait devant sa statue et conseillait aux malades de s’en frictionner avec confiance. Les guérisons furent nombreuses.

Mais survinrent aussi les suspicions : on accusa Frère André de charlatanisme, la communauté lui demanda de ne plus recevoir à l’intérieur du collège. Qu’à cela ne tienne, il se mit à l’arrêt du tramway sur le bord de la rue, où se retrouvaient de très nombreux voyageurs, tant et si bien que même la Compagnie, qui ne voyait pas d’un bon œil ces rassemblements, fermera les yeux devant l’énorme affluence de clients : c’était plutôt une bonne affaire !

Frère André installa une belle statue de saint Joseph non loin du collège sur la colline du Mont Royal, et demandera la permission d’y construire un petit oratoire. L’évêque accepta à condition que les frais fussent pris en charge par les demandeurs. Le petit oratoire fut inauguré en 1904.

Les guérisons se multiplièrent encore. Le pauvre Frère André avait beau répéter que c’était l’œuvre du Bon Dieu, par l’intercession de saint Joseph, tous parlaient à l’envi du thaumaturge de Mont Royal.

De 1908 à 1912, le petit oratoire dut être agrandi à quatre reprises. Les autorités du collège, qui avaient prié André de recevoir dehors, assumèrent désormais l’administration de l’oratoire ; on déchargea le Frère André de sa fonction de portier du collège pour le faire gardien de l’oratoire ; on lui accorda même un secrétaire pour répondre au courrier qu’il recevait. Sans le vouloir, et plutôt à contre-cœur, Frère André était devenu quelqu’un d’important !

A partir de 1915, ses supérieurs l’autorisèrent à prendre un peu de repos deux fois par an ; il en profita pour aller revoir les siens au Canada, ou des amis. Mais il ne put jamais rester incognito : même les chefs de gare annonçaient son arrivée, les gens se pressaient à sa descente du train, aux hôtels ou presbytères où il descendait. Les journaux locaux relataient les miracles continuels. De retour à la maison, il était chargé d’offrandes reçues en reconnaissance des faveurs obtenues.

Peu à peu, les supérieurs furent gagnés à la cause de Frère André. Ils comprirent enfin que tout ce mouvement ne s’appuyait que sur l’humble et sincère dévotion du Frère à saint Joseph, à la Sainte-Famille, au Sacré-Cœur. Frère André racontait la passion du Christ avec des larmes, qui gagnaient ceux qui l’écoutaient. Il priait, il faisait prier.

Le petit oratoire devint une immense basilique. Une crypte pouvant contenir mille personnes fut construite en 1917, sur laquelle allait s’élever cette basilique. 

Dès 1920 le Frère André institua chaque vendredi soir une Heure sainte, suivie du Chemin de la Croix. Les autorités religieuses invitèrent les fidèles à élever des prières de réparation ainsi que pour contrer la menace du socialisme et du communisme. 

Fin 1936, il restait à construire la coupole de la basilique, qui ne sera achevée vraiment qu’en 1967. La basilique est l’une des plus grandes du monde.

En cette fin d’année 1936, le Frère André se trouva à New York, pour solliciter du riche banquier Rockefeller une aide financière à cet achèvement. Fin décembre, un malaise le frappa. On le conduisit à l’hôpital de Saint-Laurent. 

Au matin du 6 janvier 1937, jour de l’Epiphanie, Frère André mourut. Ce pauvre homme malingre et chétif avait atteint l’âge de quatre-vingt onze ans !

Des millions de fidèles défileront devant sa dépouille ; sa mort fut relatée dans le monde entier. Bientôt commença le procès de béatification.

En 1963, le corps du Frère André fut retrouvé intact.

Le miracle retenu pour la béatification fut la guérison, en quelques jours, d’un malade américain atteint de cancer du foie puis généralisé. Un dossier de près de mille pages donna aux experts la conviction que cette guérison ne pouvait pas être le fruit de la médecine.

Un autre miracle a ensuite été retenu pour la canonisation. Il s’agissait d’un enfant de dix ans, renversé à bicyclette par une voiture : double fracture du crâne, hémorragie cérébrale majeure ; l’enfant, dans le coma depuis plusieurs semaines, était en phase terminale. Or, au moment où un parent priait à l’oratoire, l’enfant sortit du coma et se rétablit complètement. Ici encore, près d’un milliers de pages de constatations et d’analyses conduisirent à l’authenticité du miracle.

Béatifié en 1982, Frère André (Alfred Bessette) fut canonisé en 2010.

 

 

Nota. On remarquera, non sans quelque étonnement, que moururent presque aux mêmes jours deux Bienheureux et un Saint qui ont favorisé la dévotion à la Sainte Famille : l’italien Pietro Bonilli (5 janvier), l’espagnole Rafaela Porras y Ayllón et le canadien Alfred Bessette (6 janvier), peu de jours après la fête de la Sainte Famille. 

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4 janvier 2014 6 04 /01 /janvier /2014 00:00

Angela de Foligno

1248-1309

 

De famille bourgeoise très aisée, Angela grandit dans l’insouciance et se maria à vingt ans, mettant au monde plusieurs fils.

Dans les souvenirs qu’elle dicta plus tard à son confesseur, et qu’il rédigea en latin sous le titre de Livre d’Angèle de Foligno, elle raconte elle-même comment elle vivait dans le péché et qu’elle décida un jour d’aller se confesser ; confuse, cependant, elle n’osa dire au prêtre tous ses péchés et alla recevoir l’Eucharistie, consciente du sacrilège qu’elle commettait.

Pleine de remords, elle invoqua saint François d’Assise (qui était mort en 1226, voir au 4 octobre), qui lui apparut et l’encouragea à s’abandonner à Dieu. Le lendemain, elle faisait une confession générale de sa vie et entra désormais dans la voie de la pénitence et de la sanctification.

Elle commença à se mortifier, à méditer longuement, à contempler le Christ Sauveur ; elle fit le vœu de chasteté et distribua ses biens et ses vêtements aux pauvres.

Tous les siens la considérèrent comme folle, et elle perdit coup sur coup sa mère, son mari et ses fils. En 1288, elle se retrouvait seule dans le monde.

Libérée de tant de liens humains, elle reçut désormais des grâces mystiques qui se multiplièrent : elle eut de fréquentes visions du Christ crucifié. 

Elle fit le pèlerinage à Rome et demanda à saint Pierre la grâce de la pauvreté absolue : de retour à Foligno, elle vendit son principal domaine, distribua l’argent aux pauvres et vécut en recluse, avec pour seule compagne une certaine Maria.

Même les Franciscains pensaient qu’elle exagérait dans son mouvement de conversion, on la traita même de possédée, mais Angela n’était que «folle du Christ» : en 1291, elle fut admise dans le Tiers-Ordre franciscain. Lors d’un autre pèlerinage à Assise, elle fut prise d’un transport divin encore plus fort que d’habitude, après lequel son confesseur prit l’habitude de rédiger tout ce qu’il observait dans cette âme vraiment particulière.

Le Christ lui dit un jour : Ce n’est pas pour rire que je t’ai aimée.

Les rencontres d’Angela avec son confesseur s’étant multipliées, les franciscains, jaloux ou trop zélés, en vinrent à leur interdire de se rencontrer dans l’église.  

A partir de 1294, Angela souffrit beaucoup en son corps. En 1296, elle fit un nouveau pèlerinage à Assise.

Le Mémorial, rédigé par son confesseur, fut finalement lu et approuvé par le cardinal Colonna, qui soutenait le mouvement des Franciscains «rigoureux», les Spirituels, de sorte qu’Angela devint la conseillère de beaucoup de disciples, en particulier un certain Ubertino de Casale, un Religieux à la vie désordonnée, qui revint au Christ.

Angela vit avec tristesse le pape Benoît XI fuir de Rome et se réfugier à Perugia, le pape Clément V s’installer en Avignon.

En 1307, elle fit encore un pèlerinage à Assise.

Elle tomba malade en 1308, et mourut le 4 janvier 1309.

Très vite, Angela fut «béatifiée» par la vox populi. Elle a été canonisée «officiellement» en 2013.

Le Livre d’Angèle de Foligno, que certains puristes ne surent pas estimer à sa juste valeur, est un chef-d’œuvre de mystique, digne d’une Thérèse d’Avila ou d’un Jean de la Croix. Parmi les enseignements qu’elle livre à ses fils spirituels, elle écrit ceci : 

 

En vérité, il n’est charité plus grande sur terre que de pleurer les péchés du prochain.… La charité qui fait cela n’est pas de ce monde… Ne jugez personne, même si vous voyiez un homme pécher mortellement. Je dis que vous ne jugiez les pécheurs, car vous ne savez les jugements de Dieu.

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3 janvier 2014 5 03 /01 /janvier /2014 00:00

Anthère

235-236

 

Ce dix-neuvième pape fut élu parce que son prédécesseur, saint Pontien, exilé en Sardaigne, s’était démis de sa charge.

Son pontificat, un des plus brefs de l’histoire, dura quarante-trois jours, au terme desquels la tradition parle de son martyre, sans qu’on sache rien sur cet épisode.

Saint Anthère a été le premier enseveli dans le cimetière de Calixte.

Le Martyrologe le mentionne le 3 janvier.

 

Après lui fut élu saint Fabien.

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1 janvier 2014 3 01 /01 /janvier /2014 00:00

Alojzij Grozde

1923-1943

 

Lojze (ou Alojzij, Louis) naquit le 27 mai 1923 à Gorenje Vodale (Mokronog, Slovénie), d’une relation entre Mary Dolenjskem et Francis Udovču. La mère de ce fils illégitime se maria ensuite avec François Kovač, lorsque l’enfant avait quatre ans, mais le beau-père le chassait chaque fois qu’il venait voir sa mère. Plus tard, comme Lojze était un bon élève, il put rester à la maison, où sa tante prit soin de lui.

Elle l’envoya à Ljubljana, où elle travaillait et où on l’aida pour son neveu. Lojze fréquenta l’école Marijanišče et le lycée de Ljubljana. C’était un élève bien au-dessus de la moyenne, qui trouva en plus le temps d’écrire des poésies et quelques œuvres littéraires.

Il fit partie de l’Action catholique et de la Congrégation mariale. Quand survint la seconde Guerre mondiale, il était en train de songer à sa vocation, dans une prière intense et au milieu d’occupations apostoliques envers le prochain.

L’été 1942, il ne revint pas à la maison, à cause de la difficulté qu’il y avait à voyager ; à l’occasion du nouvel an 1943, il demanda une permission pour visiter les siens. Il se rendit d’abord chez un ami à Struge puis, le 1er janvier, qui était le premier vendredi du mois, il assista à la messe au monastère de Stična, où il communia ; ce devait être son viatique.

Puis il prit le train jusqu’à Trebnje, où les rails avaient été démontés. Il continua à pied vers Mima, et trouva en route une charrette. En arrivant à Mima, des partisans Slovènes le bousculèrent, l’arrêtèrent et l’interrogèrent. Il lui trouvèrent un missel latin, l’Imitation de Jésus-Christ et une brochure sur Notre-Dame de Fatima. Ils le tirèrent dans une auberge proche, l’interrogèrent encore, le torturèrent et le tuèrent.

Trois heures plus tôt, un séminariste qui venait voir ses parents, fut aussi abattu (Janez Hočevar). Lojze fut suspecté d’être un informateur, à cause des livres «suspects» qu’il transportait. Les communistes croyaient voir en lui le type de personnes qu’ils suspectaient et persécutaient.

Un chef des partisans affirma que Lojze n’avait pas été torturé et que ce qu’on voyait sur son corps était le fait des bêtes de la forêt, Lojze ayant été enterré peu profondément dans le sol. Mais ceux qui ont retrouvé et examiné son corps ont remarqué qu’on lui avait arraché la peau de la plante des pieds, qu’on lui avait coupé les oreilles, percé la joue droite, crevé les yeux, qu’on lui avait coupé la langue et les doigts ; la tête portait une large et profonde plaie ouverte. En février 1943, on révéla partiellement ce qui était arrivé à Lojze, effectivement torturé pendant deux heures. Des écoliers venus cueillir des perce-neiges, retrouvèrent son cadavre : à part les traces des tortures, le corps était intact.

 

Lojze fut béatifié en 2010, durant le premier congrès eucharistique slovène à Celje.

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1 janvier 2014 3 01 /01 /janvier /2014 00:00

Andrés Gómez Sáez

1894-1937

 

Andrés naquit à Bicorp (Valenzia, Espagne) le 7 mai 1894, et fut baptisé le jour suivant.

Entré chez les Salésiens, il fit les vœux en 1914 à Alto (Madrid) et reçut l’ordination sacerdotale à Orense en 1925.

Au moment de la persécution, il se réfugia dans une pension proche de la cathédrale de Santander. Le 31 décembre 1936, il se retrouva avec un autre confrère avec lequel ils devaient, le lendemain, se rendre dans une famille pour des leçons de français. On ne sut plus rien d’Andrés, sinon qu’il fut arrêté par deux miliciens.

On supposa qu’il eut le sort commun à beaucoup d’autres religieux de Santander, qui furent précipités en mer du haut de la falaise. Certains furent auparavant torturés, d’autres eurent les mains liées derrière le dos et jetés vivants en mer : on en retrouva les corps quelques jours plus tard sur les plages françaises.

 

Martyrisé le 1er janvier 1937, Andrés a été béatifié en 2007.


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