Olegario de Barcelone
1060-1137
Olegario naquit vers 1060 à Barcelone (Espagne) dans une famille illustre. Son père s’appelait aussi Olegario et servait à la cour du comte de Barcelone. Sa mère, Guilia, descendait d’une famille wisigothe.
A dix ans, l’enfant commença des études parmi les chanoines de la cathédrale. A trente ans, il fut ordonné prêtre et devint bientôt doyen du chapitre.
En 1094, il entra chez les Augustins de Besós, dont il devint le prieur deux ans plus tard, déjà remarqué pour sa prudence et son observance de la règle.
Recherchant plus de solitude, il entendit parler du couvent provençal de Saint-Ruf et le rejoignit. On l’y nomma abbé en 1110.
Mais Barcelone ne l’avait pas oublié et on l’appela à succéder à l’évêque défunt, en 1115. Olegario, informé à temps, se dépêcha de disparaître, mais on le retrouva ; persévérant dans son refus et répétant son indignité pour une telle charge, il reçut du pape l’ordre formel d’accepter ce choix. Olegario fut sacré évêque ; mais ce n’était pas fini.
Au siège de Barcelone s’ajouta aussi celui de Tarragona (1118), qui venait d’être reprise aux Sarrasins ; le pape, non seulement confirma ce choix, mais y ajouta encore l’évêché de Tortosa, dont une partie était encore aux mains des Sarrasins.
En 1119, Olegario participa au concile de Toulouse, puis prêcha au synode de Reims.
Olegario fit le voyage de Rome pour rencontrer le pape Gélase II. A peine revenu dans son «triple diocèse», il dut repartir pour participer à Rome au concile de Latran (1123) : on devait y traiter de questions de la Terre sainte, mais Olegario plaida en faveur de l’Espagne, qu’il fallait libérer aussi de la présence des Sarrasins. Il obtint en effet des subsides, et fut nommé légat papal en Espagne pour veiller au bon emploi de ces subsides. Il soutint ainsi les offensives de Tortosa et Lleida.
La paix étant pratiquement revenue, Olegario fit le pèlerinage en Terre sainte, passant par la Syrie et l’Egypte, puis débarquant en Provence où il visita son ancien couvent.
Il participa au concile de Clermont, où il démontra l’illégitimité de l’antipape Anaclet : saint Bernard (v. 20 août), qui y était présent, et saint Bonaventure (v. 15 juillet) apprécièrent ses interventions. Olegario fut le seul évêque espagnol à se prononcer en faveur du pape légitime.
Rentré en Espagne, il joua le rôle de médiateur et rétablit la paix entre les rois Alfonso VII de Castille et Ramiro II d’Aragón.
Il fit reconstruire la ville de Tarragona, qui avait bien souffert des guerres ; il y fonda un hôpital. Il tint encore un synode peu avant de mourir.
Ayant prédit le jour de son décès, il mourut effectivement le 6 mars 1137 et son corps, incorrompu, se trouve dans la cathédrale de Barcelone ; Olegario est le patron de cette ville.
Les nombreux miracles qui se produisirent à son tombeau n’ont toujours pas abouti à une canonisation. Le culte en fut cependant approuvé en 1675. Le bienheureux Olegario est mentionné au 6 mars dans le Martyrologe.