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11 avril 2014 5 11 /04 /avril /2014 23:00

Juanita Fernández Solar

1901-1920

 

Juanita est née à Santiago du Chili le 13 juillet 1900 dans une famille aisée. Le grand-père paternel de Juanita était originaire d'Espagne. Son grand-père maternel, don Eulogio, possédait à Chacabuco, à une soixantaine de kilomètres au nord de Santiago, une très grande propriété dans laquelle il réunissait souvent sa famille.

Juanita passera de nombreuses vacances dans ce lieu qu'elle aimait beaucoup. Elle y apprit très tôt à monter à cheval. Véritable amazone, elle aimait galoper à travers la propriété jusqu'aux abords de la cordillère des Andes.

Don Miguel Fernández Jaraquemada et doña Lucía Solar Armstrong eurent sept enfants : Lucita, Miguel, Luis (Lucho), Juana, morte quelques heures après sa naissance et dont Juanita reprit le nom, Rebeca et Ignacio. Juanita était particulièrement proche de son frère Lucho et de Rebeca, son inséparable sœur cadette. Elle fut baptisée deux jours après sa naissance.

En 1906, un tremblement de terre secoua la ville de Santiago. Juanita écrivit dans son Journal que ce fut à cette époque que Jésus commença à prendre possession de son cœur. Elle accompagnait sa mère tous les jours à la Messe.

En 1907, le grand-père de Juanita mourut saintement. La mère de Juanita, doña Lucía, hérita une partie de la propriété de Chacabuco. Don Miguel, le père de Juanita, s'occupa de la gestion de la propriété. Cette même année, Juanita entra comme externe au collège du Sacré-Cœur à Santiago tenu par les Sœurs de sainte Madeleine-Sophie Barat (v. 25 mai).

Ce fut son frère Lucho qui apprit à Juanita la prière du rosaire. Tous deux firent la promesse de le réciter chaque jour, promesse que Juanita tint jusqu'à la fin de sa vie (une seule fois, confesse-t-elle, elle l'a oublié quand elle était très petite). Dès lors, on peut dire que Notre Seigneur me prit par la main, avec la très Sainte Vierge.

Très tôt, Juanita montra un grand attrait envers les choses de Dieu, aimant accompagner Ofelia (la servante qui prenait soin d'elle) à l'église. Un jour, à Chacabuco, prenant par la main un prêtre ami de la famille, elle lui dit : Petit Père, allons au ciel ! Étant sortis tous deux de la maison, le prêtre lui demanda : Eh bien, Juanita, par où va-t-on au ciel ? - Par là, répondit-elle en indiquant du doigt la Cordillère des Andes. Le prêtre répliqua : Quand nous aurons escaladé ces hautes montagnes, le ciel sera encore très, très loin. Non, Juanita, ce n'est pas là le chemin du ciel : Jésus au tabernacle, voilà la voie royale pour y parvenir.

Cependant, Juanita n'a pas un caractère facile. Elle est vaniteuse, n'aime pas obéir, se met facilement en colère (ses frères prennent parfois un malin plaisir à essayer de la faire enrager) et pleure pour un rien. Avec le secours de la grâce de Dieu, spécialement de l'Eucharistie, elle parviendra progressivement à vaincre ses défauts et à se dominer.

Juanita eut rapidement un grand désir de faire sa Première communion. Elle demandait fréquemment quand elle pourrait la faire, mais on lui répondait qu'elle était trop petite. Elle demandait alors qu'on lui apprît à faire des communions de désir. A force d'insister, Juanita obtint enfin qu'on lui permît de faire sa Première communion. Elle voulut s'y préparer par la confession, par la prière et en offrant à Jésus de nombreux petits sacrifices. Je me suis préparée une année. Pendant ce temps, la Vierge m'aida à purifier mon cœur de toute imperfection. Ce fut le 11 septembre 1910 à Santiago. Par la suite, elle tâchera de communier quotidiennement, autant que cela dépendra d'elle.

En 1914, Juanita lit pour la première fois l'Histoire d'une âme de Thérèse de Lisieux (pas encore béatifiée à l'époque). Plusieurs années de suite, Juanita tombe gravement malade à l'approche du 8 décembre. En 1914, elle a une appendicite qui exige une opération, chose délicate et périlleuse à l'époque, d'autant plus que Juanita a une santé fragile. C'est à cette époque que Juanita ser sent appelée à la vie au Carmel. 

En 1915, Juanita est interne au collège du Sacré-Cœur avec sa sœur Rebeca. Le fait de quitter ainsi le foyer familial est pour elle une grande souffrance car elle aime énormément sa famille. Elle comprend cependant que le Seigneur la prépare ainsi à la grande séparation quand elle entrera au carmel. Elle finira par apprécier le climat du collège qui lui permet de mener une vie chrétienne fervente. Elle commence à écrire son Journal. Elle nourrit et développe sa vie spirituelle par le moyen de l'oraison, de la messe quotidienne et du sacrifice. Bien qu'elle n'ait rien d'une élève exceptionnelle, elle se donne à fond dans les études, y compris dans les matières qu'elle n'aime pas (comme la physique et la chimie), pour plaire à Jésus et satisfaire ses parents. Elle aime aussi venir en aide aux élèves pauvres ou moins douées.

Très tôt, Juanita manifeste un très grand amour des pauvres et les secourt autant qu'elle le peut. Ce fut en cette même année 1915 qu'elle rencontra dans la rue un enfant en haillons, affamé et grelottant de froid. Elle le fit entrer dans la maison de sa famille, lui donna à manger et demanda à l'enfant où il habitait. Elle découvrit que l'enfant vivait dans un taudis des faubourgs de Santiago. Elle visita la famille et, jusqu'à son entrée au Carmel en 1919, prit soin personnellement de l'enfant qu'elle appela Juanito, le faisant manger chez elle et demandant pour lui des vêtements à ses frères. Elle alla même jusqu'à mettre sa montre en loterie afin d'avoir de l'argent pour acheter à Juanito une paire de souliers. Elle se soucia aussi de son éducation, tant humaine que chrétienne. 

 Le 8 décembre 1915, Juanita fait vœu privé de chasteté avec la permission de son confesseur, prenant la résolution de ne pas avoir d'autre époux que Jésus-Christ. Elle renouvellera plusieurs fois ce vœu.

Juanita passe les vacances scolaires à Chacabuco où elle exerce un véritable apostolat auprès des familles des métayers, rassemblant les gens pour les missions, faisant le catéchisme aux enfants, organisant des jeux pour eux, montant une chorale, consacrant les maisons des métayers au Sacré-Cœur, etc. Elle a un don pour transmettre les vérités de la foi aux enfants. 

En 1917, suite à la mauvaise gestion du père de Juanita, la propriété de Chacabuco doit être vendue et la famille de Juanita doit réduire son train de vie. Au milieu des siens qui s'affligent de cette perte, Juanita y voit une invitation providentielle à se détacher des biens de ce monde. 

Juanita devient Enfant de Marie. Elle gardera toute sa vie un lien personnel très fort avec la Vierge Marie à qui elle confie tout. Elle lit les écrits spirituels de sœur Elisabeth de la Trinité (qu’on lisait déjà outre atlantique, v. 9 novembre), carmélite de Dijon avec laquelle elle se découvre une grande affinité spirituelle. Elle s'efforce de vivre constamment en la présence de Dieu qu'elle aime de plus en plus. Elle va jusqu'à dire à son frère Lucho : Que veux-tu, Lucho, le Christ, ce fou d'amour, m'a rendue folle. En septembre 1917, elle prend contact pour la première fois avec la prieure du carmel de Los Andes, ayant la conviction intérieure que c'est là que le Seigneur lui demande d'entrer.

En août 1918, Juanita quitte le collège du Sacré-Cœur pour remplacer au foyer familial sa sœur aînée Lucita qui vient de se marier. Elle se dévoue chaque jour et ne recule devant aucun sacrifice pour faire le bonheur des siens : Je ne croyais pas que la vie de famille était une vie de sacrifices. Cela m'a servi pour me préparer à la vie religieuse… Son frère Lucho dira d'elle qu'elle était la perle de la maison. Juanita écrit dans son Journal : Je dois m'efforcer de procurer le bonheur des autres. Ma résolution est de me sacrifier pour tous.

En janvier 1919, elle rend visite pour la première fois au carmel de Los Andes et demande son entrée dans la communauté. Elle a dix-huit ans.

Elle demande à son père la permission d'entrer au carmel. Bouleversé, son père en larmes lui donne sa permission. Elle entre au carmel et y reçoit le nom de Teresa de Jesús (Thérèse de Jésus).

Elle commence le postulat. Pour elle, la vie d'une carmélite consiste en trois choses : aimer, souffrir et prier : pour la conversion des pécheurs, pour la sanctification des prêtres et pour l'Église. Avec la permission de sa prieure, qui comprend que la postulante est une âme d'exception, Teresa entretient une activité épistolaire intense. Ses lettres irradient l'amour du Christ et la joie de lui appartenir entièrement. Plusieurs de ses amies, touchées par son témoignage, embrasseront elles-mêmes la vie religieuse.

Le 14 octobre 1919, c’est la prise d'habit, en présence de sa famille et de nombreuses amies venues de Santiago. Tous les témoins sont frappés de la joie irradiée par Teresa.

Teresa reçoit au carmel de grandes grâces d'union au Seigneur, mais elle n'est pas exempte d'épreuves spirituelles. Les tentations et les sécheresses intérieures ne lui sont pas épargnées. Si elle a une relation privilégiée avec sa prieure, l'adjointe de celle-ci pour le noviciat la fait beaucoup souffrir en la reprenant constamment.

Elle entame son noviciat. Mais dans les premiers jours de 1920, elle tombe gravement malade. En mars, elle déclare au confesseur de la communauté qu'il ne lui reste plus qu'un mois à vivre ; elle lui demande la permission de faire des pénitences extraordinaires. Le confesseur ne la croit pas (comment pourrait-elle savoir l'heure de sa mort ?) et lui dit de se contenter d'observer la règle du Carmel avec perfection. Elle suit cependant tous les exercices du carême de cette année-là, y compris les jeûnes rigoureux.

Le 2 avril 1920, Vendredi Saint, Teresa commence son chemin de croix à la suite du Christ. Elle passe de nombreuses heures en prière au chœur ce jour-là. On finit par remarquer qu'elle est brûlante de fièvre et on lui dit de s'aliter. Les médecins se succèdent à son chevet, sans parvenir à faire baisser la fièvre qui la dévore. Ils finissent par diagnostiquer un typhus avancé.

Le 5 avril, elle reçoit les derniers sacrements et, le 7 avril, a la joie de pouvoir faire profession religieuse in articulo mortis. Selon la coutume, en effet, une novice en danger de mort peut prononcer ses vœux de religion.

Le 12 avril, vers 19 heures, elle meurt alors qu'elle n'avait pas vingt ans.

 

Le miracle retenu pour la béatification est le suivant : une enfant de onze ans, Marcela, restée plus de cinq minutes noyée dans une piscine, lors d'une sortie en groupe, a survécu, sans séquelles. Ses compagnes avaient prié avec ferveur Teresa, qu’on appelle populairement Teresa de los Andes. La science médicale n'a pas eu d'explication pour ce cas. 

La béatification eut lieu en 1987, la canonisation en 1993.

Sainte Teresa de Jésus ou des Andes est la première Sainte chilienne, la première sainte latino-américaine qui a sa statue en la basilique Saint-Pierre de Rome. Elle a été proclamée patronne du Chili et de la jeunesse.

Inscrite au Martyrologe le 12 avril, elle est cependant fêtée au Carmel le 13 juillet, en-dehors du Temps Pascal, date qui est proche de la fête de Notre-Dame du Carmel et jour de la naissance même de Teresa. 

Jean-Paul II achevait ainsi son homélie : 

 

Tel est son message: en Dieu seul se trouve le bonheur; Dieu seul est joie infinie. Jeune Chilienne, jeune Latino-Américaine, découvre en Sœur Teresa la joie de vivre la foi chrétienne jusque dans ses dernières conséquences. Prends-la comme modèle !

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