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22 janvier 2024 1 22 /01 /janvier /2024 00:00

22 JANVIER

 

II.

S Oulph, martyr dans le territoire de Arcis (III. ?).

IV.

S Vincentius, diacre à Saragosse, martyr à Valencia, patron des vignerons.

S Valerius, évêque à Saragosse ; il serait mort exilé à Anet.

Ss Vincent, Oronce et Victor, martyrs à Embrun, ou à Girone.

Ste Blésille, veuve romaine, fille de ste Paule, sœur de ste Eustochium.

V.

S Gaudentius, premier évêque à Novare, d’où il extirpa ce qui restait de paganisme.

VII.

S Anastase, moine à Bethsaloé et martyr ; il dut sa conversion à l’intérêt que les chrétiens avaient pour un “instrument de supplice”, la Croix, que son roi avait volée à Jérusalem.                                                     

IX.

S Barnard, abbé à Ambronay, évêque à Vienne, où il porta des lois sévères pour le clergé.

Ss Manuel, Georges, Pierre, Léon, évêques en Bulgarie, martyrs avec tout le clergé.

Ste Lufthilde (Leuchtilde), vierge à Luftenberg, invoquée contre les morsures de chiens enragés. 

XI.

S Domenico, abbé à Sora après avoir fondé sept monastères, invoqué contre les serpents.

S Brihtwold, évêque à Ramsbury ; il eut le don de prophétie.

XIII.

B Gautier de Bierbeek, militaire noble, cistercien à Hemmerod, où il avait le don d'apaiser les discordes.

XV.

Bse Caterina (Maria) Mancini, mère de famille à Pise, mariée à douze et seize ans, veuve, prieure dominicaine, mystique.

B Antonio Della Chiesa, noble piémontais, dominicain ; il combattit l'antipape schismatique Félix V ; de la même famille naquit le futur pape Benoît XV.

XVI.

B William Patenson, prêtre anglais martyr à Tyburn ; dans sa prison, il ramena à l’Eglise six autres captifs.

XVIII.

Ss Francesc Gil de Federich i Sans et Mateo Alonso de Leciñana y Alonso, prêtres dominicains espagnols martyrs au Tonkin, canonisés en 1988 et fêtés le 24 novembre.

XIX.

B Vincenzo Pallotti, prêtre romain, troisième de dix enfants, fondateur de la Société de l’Apostolat Catholique (pallotins), extrêmement actif et ingénieux.

B Guillaume-Joseph Chaminade, quatorzième enfant d’un marchand drapier, prêtre réfractaire durant la Révolution, fondateur des Filles de Marie Immaculée et des Pères marianistes, béatifié en 2000.

XX.

Bse Laura Vicuña (1891-1904), enfant chilienne ; sa ferveur et sa pureté obtinrent la conversion de sa mère ; béatifiée en 1988.

B Giuseppe Nascimbeni (1851-1922), curé extrêmement actif près de Vérone ; il fit construire dans sa petite paroisse : une nouvelle église, une poste, un aqueduc, une huilerie, une  caisse rurale, et une congrégation de Petites Sœurs de la Sainte-Famille, pour l’aider ; béatifié en 1988.

B Làszlò Batthyàny-Strattmann (1870-1931), prince et médecin hongrois, grand ophtalmologue, père de treize enfants ; il soignait gratuitement les pauvres ; béatifié en 2003.

B Esteve Santacana Armengol (Remigi, 1885-1937), prêtre capucin espagnol, martyrisé près de Barcelone, béatifié en 2015.

Bses Martha Klomfass (Maria Christofora, *1903) et Maria Domnik (Maria Liberia, *1904), polonaises des Soeurs de Ste-Catherine, martyres en 1945, béatifiées en 2024.

Timothée, disciple de Paul

† 97

 

Saint Timothée fut un des plus fidèles compagnons et disciples de saint Paul.

Né en Asie mineure, d’un père encore païen et d’Eunice, qui était juive, il reçut très probablement le baptême des mains de saint Paul, qui le fit également circoncire, contrairement à saint Tite, sans doute parce que ce rite devait ouvrir à Timothée les portes des synagogues juives.

Saint Timothée prêcha avec assiduité, malgré la douceur de son tempérament qui le rendait parfois plus timide. Il apporta à saint Paul maintes consolations dans les épreuves, l’ayant accompagné longuement dans ses courses apostoliques, à Ephèse, à Jérusalem, à Rome, toute l’Asie mineure, la Grèce.

Saint Paul l’établit évêque à Ephèse, où il rencontra peut-être et remplaça l’Apôtre saint Jean, exilé à Patmos.

Le même saint Paul écrivit deux Epîtres à saint Timothée.

Timothée mourut à la suite d’une émeute populaire, où il tenta en vain de dissuader la population de participer à une fête païenne. Il fut assommé à coups de massue et de pierres, et rendit son âme peu après, le 22 janvier 97, d’après la tradition la plus autorisée.

Il fut enseveli près d’Ephèse, ou près du tombeau de saint Jean. Plus tard, ses reliques arrivèrent à Constantinople.

Tandis que les Grecs vénèrent saint Timothée le 22 janvier, l’Eglise catholique le vénérait le 24 janvier, mais le fête actuellement en compagnie de saint Tite, l’autre disciple de saint Paul, le 26 janvier, au lendemain de la fête de la conversion du grand Apôtre.

 

 

Vincentius de Sarragosse

† 304

 

Le diacre saint Vincent eut une popularité immense dès les premiers temps après son martyre.

Né à Huesca (Espagne), il reçut une formation soignée à Saragosse, sous la direction de l’évêque Valerius, qui lui conféra le diaconat : Vincent devait ainsi suppléer à l’infirmité du saint évêque que son grand âge et une difficulté d’élocution empêchaient de parler clairement.

Dès le début de la persécution de Domitien, le préfet Dacianus fit arrêter l’évêque et son diacre et les amener de Saragosse à Valencia, espérant déjà que le voyage les auraient passablement ébranlés.

Ils sont d’abord interrogés et, à un moment, Valerius ne répond plus ; Vincentius alors propose à l’évêque de parler pour lui, ce que l’évêque accepte bien volontiers, laissant la parole au diacre. A partir de ce moment, le nom de Valerius disparaît de la Passio.

Vincentius est torturé de toutes les façons : chevalet, feu, ongles de fer, même les bourreaux se fatiguent. On jette Vincentius dans un local sombre rempli de poteries cassées : il ne sent pas les blessures ; c’est le geôlier qui se convertit. Dacianus, embarrassé, fait coucher Vincentius sur des coussins, pour qu’au moins il n’ait pas la gloire d’une mort cruelle. Mais Vincentius expire juste à ce moment-là.

Dacianus veut le laisser exposé aux bêtes, qui ne le touchent pas ; il veut le jeter dans la mer, qui le ramène au rivage. Finalement, le célèbre diacre recevra sa digne sépulture.

Saint Vincent eut très vite des églises dédiées à son nom. Celle de Saint-Germain-des-Prés s’appelait Saint-Vincent, où se trouverait la plus importante partie du corps du Martyr ; il y en eut trois à Rome, dont celle aux Trois Fontaines, là où saint Paul avait subi le martyre. Le chef de saint Vincent aurait été offert à l’évêque du Mans.

Saint Vincent est honoré comme patron des vignerons : soit parce que l’on recommence à travailler la vigne vers le 22 janvier, soit par jeu de mots avec le début de son nom, soit parce qu’on l’a confondu avec quelque autre Vincent dont la vie est liée à la vigne.

Saint Vincent est traditionnellement fêté le 22 janvier, en même temps que son saint évêque Valerius, dont le Martyrologe dit qu’il finit ses jours en exil.

 

 

Valerius de Saragosse

† 315

 

On suppose que Valerius naquit à Saragosse même, de la famille romaine des Valerii, qui aurait quitté la Ville éternelle pour s’établir à Saragosse durant le troisième siècle.

En 290, Valerius devint sixième évêque de cette ville, précédé et suivi par deux évêques qui portaient le nom de Valerus, ce qui ne facilite pas leur identification et leurs dates.

Ayant ordonné diacre Vincentius, il le chargeait de parler à sa place, empêché de le faire lui-même à cause de son grand âge et aussi à cause d’une certaine difficulté d’élocution qui l’empêchait de s’exprimer clairement.

L’expression à cause de son grand âge, sans doute reprise à la Passio de s.Vincentius, du poète Prudentius, va poser un certain nombre de questions qui restent sans réponse. 

Elle apporte d’abord une incertitude quant au prédécesseur de Valerius : ce Valerus, mentionné en 277, n’était-il pas déjà notre Valerius ?

Ce qui concerne la persécution de Dioclétien, appliquée à Saragosse par le gouverneur Dacianus, a été relevé dans la notice de s.Vincentius, du même jour.

Dacianus commença par faire charger de chaînes l’évêque Valerius et son diacre Vincentius, et se les fit amener à Valencia ; il pensait que le trajet aurait déjà bien fatigué les deux personnages ; mais ils lui arrivèrent si frais et dispos, qu’il demanda au geôlier pourquoi il les avait si bien traités.

Il s’adressa alors à l’évêque et au diacre, recourant d’abord aux belles promesses, puis aux menaces, et les invitant à sacrifier aux dieux païens. C’est alors que Vincentius, remarquant la faiblesse, puis le silence de son évêque, prit audacieusement la parole devant le gouverneur Dacianus.

Ce dernier, se considérant injurié par tant d’audace, se déchaînera contre le Diacre, comme on l’a vu. Il se contenta alors d’exiler l’Evêque à Anet (Aragon) ou bien à Enet (Barbastro), ce qui ne semble pas un exil très éloigné de Saragosse. On pourrait peut-être parler de résidence surveillée.

Or voilà qu’en 305, se tint à Elvira un concile où prirent part dix-huit évêques, dont notre Valerius. Cette ville étant Grenade, dans le sud de l’Espagne, la présence de Valerius avec son grand âge et exilé non loin de Saragosse, semble inexplicable. Eut-il l’autorisation de se déplacer ?

Valerius aurait ensuite vécu dix années à Anet, ce qui ajouta encore au grand âge dont il a été question plus haut.

Ayant appris la mort de son diacre Vincentius, il aurait été le premier à faire construire une église en son honneur.

Il s’éteignit paisiblement en 315. Son grand âge explique sans doute qu’il ne soit pas revenu dans son diocèse dès 313, puisque l’édit de Milan mettait fin aux persécutions.

Les questions posées dans cette notice ne doivent pas nous induire à douter du fond historique de ce saint Evêque. Que les spécialistes nous aident à y voir plus clair. 

Valerius est le patron de la ville de Saragosse.

Saint Valerius de Saragosse est commémoré le 22 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Gaudentius de Novare

† 417

 

Gaudentius naquit vers 350, de parents encore païens, mais il eut toute la joie d’entendre parler du Christ dès sa jeunesse.

Convaincu dans la Foi chrétienne, il tenta même d’amener toute sa famille à l’Evangile. Le résultat ne fut pas immédiat, et Gaudentius dut même quitter sa patrie.

Sa première étape fut Vercelli, où l’évêque Eusebius (v. 2 août) l’ordonna lecteur.

Il rejoignit ensuite à Novare le prêtre Laurentius (v. 30 avril), qu’il soutint dans son travail d’évangélisation, car la population était encore très loin du christianisme.

Ce fut ensuite Milan, où il fit connaissance d’un certain Martinus, celui-là même qui devint l’évêque de Tours que nous connaissons bien, s.Martin (v. 11 novembre).

Il restait très attaché et reconnaissant à Eusebius et, quand celui-ci fut exilé en Palestine (355), il n’hésita pas à aller le retrouver. Eusebius cependant le renvoya bien vite à Vercelli pour s’occuper des fidèles de ce diocèse privé de son chef.

Comme on sait, l’exil d’Eusebius s’acheva au bout de six années et l’évêque put revenir dans son diocèse (361). 

C’est sans doute à ce moment qu’il ordonna prêtre Gaudentius et qu’il l’envoya à Novare pour remplacer Laurentius, tout récemment massacré par des païens. S.Ambroise de Milan (v. 7 décembre) vint à passer par Novare ; remarquant le zèle et les vertus de Gaudentius, il voulut le consacrer évêque, mais Gaudentius lui annonça : Un autre que toi me donnera cette consécration. Ambroise mourut en effet peu de temps après et c’est son successeur, Simplicianus (v. 15 août), qui consacra Gaudentius.

Novare jusque là n’avait jamais eu d’évêque ; Gaudentius en fut le premier (397). La grâce de Dieu fut avec lui et ses efforts pour la conversion des païens furent couronnés de succès ; il n’y en eut bientôt plus un seul dans toute la ville.

Sentant approcher sa dernière heure, Gaudentius désigna son successeur (s.Agabius, v. 10 septembre) et mourut le 22 janvier 417.

Saint Gaudentius de Novare est commémoré le 22 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Anastase de Perse

594-628

 

La merveilleuse histoire d’Anastase nous a été transmise par un témoin oculaire, qui a toutes les garanties d’un témoin honnête et objectif.

Notre héros s’appelait Magundat et naquit vers 594 à Razech (Perse, peut-être act. Resafa, Syrie), fils de Hau, un père qui s’occupait de magie et d’astrologie et qui l’enseigna scrupuleusement à son fils.

Magundat entra dans l’armée. Rappelons ici qu’en 614, les Perses de Chosroès II prirent Jérusalem et emportèrent la précieuse relique de la Croix du Christ. Magundat venait d’être enrôlé, et pouvait donc avoir une vingtaine d’années. Il entendit parler de cette guerre, de la défaite des Chrétiens, de l’exil forcé de ces derniers avec leur patriarche de Jérusalem. Il fut vivement impressionné par l’intérêt que montraient les Chrétiens pour ce qu’il considérait jusqu’alors comme un vulgaire instrument de supplice. Il voulut en savoir plus et interrogea des Chrétiens.

Le témoignage de ces derniers, leur foi, le mystère de la Rédemption par le Sacrifice de Jésus-Christ - et la grâce de Dieu aidant, Magundat se sentit convaincu et voulut embrasser le christianisme. Il quitta l’armée, sa famille et son pays et, nouvel Abraham, vint à Hiérapolis de Syrie, où un orfèvre persan et chrétien l’embaucha. Il lui fit visiter l’église des Saints-Martyrs, où des fresques représentaient des scènes de divers Martyrs. Magundat fut rempli d’admiration pour ces glorieux Soldats du Christ.

Il alla alors à Jérusalem, là où avait été volée cette fameuse Croix, là où était mort et ressuscité Jésus. Un artisan chrétien l’hébergea et l’aida à s’inscrire parmi les catéchumènes. Après avoir été suffisamment instruit, il reçut le baptême, non pas des mains du Patriarche, qui était encore en exil, mais de son vicaire, Modestus, qui lui donna alors un nouveau nom : Anastasis, qui signifie «résurrection».

Anastase cependant désirait davantage encore. Le prêtre qui s’occupait de lui l’adressa au monastère… de Saint-Anastase et à son abbé, Ioustinos. Anastase étudia le grec et le psautier, reçut la tonsure et fut admis dans la communauté. Il y vécut sept années, étudiant l’Ecriture, exécutant les charges les plus humbles, lisant les récits des Pères et des Martyrs. Il finit par en concevoir lui-même un vif désir du martyre.

Il eut une nuit un songe, dans lequel le Christ lui prédisait qu’il serait bientôt martyr à son tour. Il en parla à l’abbé, participa à l’Office et aux Divins Mystères (la Messe), et se mit en marche pour Césarée de Palestine, où Dieu lui avait indiqué le but de son voyage.

Là, il rencontra des soldats persans qui s’adonnaient à la magie. Il leur raconta gentiment comment lui-même avait connu ces incantations, et comment il était devenu chrétien. Les soldats se moquèrent bien de lui, le dénoncèrent au gouverneur, Mazarban. Celui-ci l’interrogea, se moqua aussi de lui et du Christ, lui promit avancement et richesses s’il abjurait, finalement le mit en prison en attendant les ordres du roi local.

L’abbé Ioustinos fut averti des événements ; il envoya à Anastase deux moines pour le soutenir dans l’épreuve : Anastase leur raconta déjà ce qui lui était arrivé ; il eut aussi la visite des anges qui le réconfortaient. L’ordre du roi était : ou l’abjuration, ou la mort. Devant la persévérance d’Anastase, il fut décidé de le déférer au roi des Perses. 

Arriva le 14 septembre, jour de l’Exaltation de la Sainte Croix. Un chrétien obtint la permission de conduire Anastase à l’église, où les chrétiens furent très édifiés par ses exhortations et son courage. Le soir, il retourna en prison.

Cinq jours après, on partait pour la Perse ; un des deux moines venus voir Anastase l’accompagnait, et c’est de lui que nous tenons tant de détails sur cette passion. On s’arrêta à Bethsaloé, où un juge commença par interroger Anastase, qui persévéra sans cesse dans son adhésion à la foi chrétienne.

Il subit une bastonnade pendant trois jours ; puis l’horrible supplice de la grosse pièce de bois pesant sur les jambes du supplicié étendu sur le dos ; le juge n’en revenait pas, et de dépit renvoya Anastase en prison, où d’autres Chrétiens vinrent lui rendre visite.

Quinze jours plus tard arriva l’ordre du roi Chosroès : il fallait tuer Anastase sans attendre. Le juge commença par faire étrangler soixante-douze autres Chrétiens sous les yeux d’Anastase ; puis on étrangla Anastase, avant de lui trancher la tête.

C’était le 22 janvier 628.

Le fidèle moine racheta la tête et le corps du Martyr, qui fut enseveli dans la proche église Saint-Serge. Après bien des péripéties, ces reliques arrivèrent à Rome, dans l’église qui s’appelle Saints-Vincent-et-Anastase.

Les Grecs et les Latins fêtent saint Anastase le 22 janvier, comme le mentionne le Martyrologe Romain.

Barnard de Vienne

778-841

 

Barnard naquit à Izemore (Nantua, Ain) en 778, benjamin des enfants d’Héliarde, un noble puissant.

Il reçut une éducation soignée dans un collège de prêtres, puis revint auprès de ses parents après la mort de tous ses frères. Mais Barnard semblait toujours rêveur, il priait, il se retirait, on ne le voyait guère. Son père s’en irrita et lui reprocha son «excès» de piété. Aussi ses parents poussèrent-ils leur fils au mariage, en 796.

De cette union naquirent des enfants.

En même temps, Barnard alla servir, dès 797, dans les armées de Charlemagne. Cette vie disciplinée lui plaisait. Il devint officier et participa à l’annexion de la Frise. En 798, il accompagna Charlemagne à Aix-la-Chapelle puis reprendra la campagne contre les Saxons ; sa conduite, ses conseils, lui attirèrent l’estime des autres officiers.

En 799, les parents de Barnard moururent. Il revint chez lui et prit de graves décisions. D’un commun accord, les époux se séparèrent et Barnard pourvut aux nécessités de son épouse et de ses enfants.

Il consacra une partie de ses biens à la création d’un hospice (803) et à la fondation bénédictine d’Ambronay (Ain), où il prit l’habit monastique et devint abbé.

Il n’avait pas oublié ses chers enfants : aussi fit-il construire une hôtellerie pour les recevoir, ainsi que les visiteurs de passage. Cet endroit prit le nom de chapelle de saint Barnard.

Durant les trois années de son abbatiat (807-810), le monastère prit un grand essor, en vocations et en ressources.

En 810, Barnard fut appelé à être évêque de Vienne, et ne s’inclina devant ce choix que pour obéir à l’injonction formelle du pape. Il fut sacré par l’archevêque de Lyon, Leidrade.

Comme évêque, l’ancien abbé n’abandonna aucune de ses habitudes du monastère, offrant à Dieu ses austérités pour expier les fautes de tout son troupeau. Il entreprit la réforme de son diocèse, porta des lois sévères pour le clergé et fit la visite de toutes les paroisses, été comme hiver.

Il prit nettement position en faveur de l’introduction du fameux filioque dans le Credo romain.

Il advint que l’archevêque Leidrade se retira à l’abbaye Saint-Médard (Soissons), mais sans donner «officiellement» sa démission. Barnard, de son côté, ordonna son ami Agobard et l’installa sur le siège de Lyon : on lui fit grief de cette «très grave» violation des canons et il dut défendre sa cause et sa bonne foi au concile d’Arles : il eut gain de cause.

De son activité en face des troubles civils qui agitèrent la France à cette époque, on prétend que son intervention manqua parfois de sagesse, mais il faut reconnaître qu’elle se fit toujours pour défendre la pureté de la foi et le maintien de la discipline ecclésiastique.

On dit cependant que c’est à cause de sa prise de position au milieu des luttes entre les descendants de Charlemagne, qu’il dut quitter son siège. Au bout d’une trentaine d’années d’épiscopat, il fonda donc une abbaye bénédictine dédiée aux SS-Pierre-et-Paul, où il se retira en 838, et qui sera à l’origine de la ville de Romans-sur-Isère.

C’est là qu’il mourut, le 22 janvier 841.

Il aurait été canonisé en 944. Mais son culte immémorial a été confirmé en 1903.

 

Note. Il se pourrait que l’on ait confondu deux Saints du nom de Barnard. Le mariage et la séparation dont il est question ci-dessus, auraient été le fait de l’autre Barnard, un cistercien du 13e siècle. Il faudrait quelques précisions sur cette hypothèse.

 

 

Domenico de Sora

951-1031

 

Domenico naquit en 951 à Foligno (Ombrie, Italie C), de Giovanni et Apa, qui le confièrent tout petit aux moines bénédictins de l’endroit : il y apprit la rhétorique, la musique, l’arithmétique, et bien sûr la Règle de l’Ordre.

Quand il fut en âge de choisir son mode de vie, il se rapprocha de l’abbé Donnoso qui était en train d’édifier à Petra Demone un nouveau monastère bénédictin dédié à Notre-Dame. Domenico y entra, fit la profession en 974 et fut ordonné prêtre. Puis il fut envoyé à Montecassino.

Il passa ensuite plusieurs années de retraite, de profonde solitude, près de Farfa, où cependant son genre de vie attira les gens, curieux ou avides d’écouter ses saintes recommandations.

Vers 981, Domenico fut appelé à participer à la restauration d’un monastère à San Pietro Avellana.

Vers 990, de retour à Petra Demone, il eut l’autorisation papale de construire un premier monastère dans les environs de Scandriglia et dédié au Saint-Sauveur.

Domenico ne s’arrêta pas là. Avec le moine Giovanni, son fidèle ami et futur biographe, il reprit la vie solitaire, fonda plusieurs ermitages et un nouveau monastère sur le mont Pizzi, dédié à la Très Sainte Trinité, et un autre dans la vallée, dédié à Marie, Mère de Dieu.

De là, il descendit plus au sud, et fonda un nouveau monastère à Villalago (Prato Cardoso, Abruzzes) ; avec son condisciple Giovanni, Domenico cherchait à diffuser la Règle bénédictine, qui était tombée sinon dans l’oubli, du moins en grande décadence. Ce monastère, fondé vers 1000, fut dédié à saint Pierre, et complété par un ermitage à Plataneta (auj. Lago San Domenico).

Ensuite, Domenico passa en Campanie, aux monts Ernici, près de Veroli. Pendant trois ans, il vécut dans une grotte du mont Porca, où encore une fois son style de vie attira des foules qui voulaient l’entendre parler de Dieu. Finalement il construisit un nouveau monastère, dédié à saint Barthélemy. L’endroit est maintenant la localité Trisulti, où se trouve aussi une magnifique Chartreuse.

Ce fut alors le moment d’une activité missionnaire de Domenico, qui le rapprocha de Rome. Encore une fois, on lui demanda de construire un monastère bénédictin sur les monts Lepini, dédié à saint Michel Archange.

Les seigneurs de Sora l’appelèrent alors pour fonder d’autres monastères ; il se peut que Domenico ait eu le temps de construire encore un ermitage dédié à la Sainte Vierge, où il habita deux années avant de réaliser le monastère de Sora, qui fut dédié à l’Assomption de Marie.

Les fonds nécessaires à la construction de ce monastère furent avancés par le comte Pietro Rainerio ; Domenico le lui aurait imposé comme pénitence après que le comte ait confessé toute sa vie passée. Les bâtiments se trouvaient sur les restes de la maison natale de Cicéron.

A quatre-vingts ans, après avoir fondé sept monastères, Domenico s’éteignit à Sora le 22 janvier 1031.

Saint Domenico de Sora est invoqué pour les morsures de serpents. Il est surtout resté en honneur dans l’Ordre bénédictin, qu’il contribua beaucoup à faire revivre dans sa rigueur première.

 

 

Gautier de Bierbeek

† 1222

 

Gautier était né dans le Braband flamand (Louvain, Belgique), dans une famille seigneuriale de Bierbeek.

Il montra dès l’enfance une grande dévotion envers la très sainte Vierge et conserva ses pieuses pratiques après être entré dans la carrière des armes.

Il prit part à la troisième croisade et s’y fit remarquer par sa vaillance.

Après un tournoi où il s’était distingué, il renonça au monde et se consacra au service de Dieu sous la protection de Marie. Il promit de faire chaque année une offrande à la Mère de Dieu ; la veille des fêtes de celle-ci et chaque vendredi de la semaine, il jeûnait au pain et à l’eau ; il donnait en tout temps l’exemple des vertus chrétiennes.

Il entra à l’abbaye cistercienne de Hemmerod, où on le chargea du soin des étrangers.

Doux et pacifique, il s’employait à réconcilier ceux entre lesquels régnait la discorde ; il s’exprimait avec une onction particulière quand il s’agissait d’affermir les faibles contre la tentation. 

Le don de la prière et des larmes semblait être son partage.

Dans une visite à l’abbaye de Villers où il avait suivi l’abbé de Hemmerod, Gautier mourut, favorisé d’une vision de la sainte Vierge, le 22 janvier 1222.

Les nombreux miracles qui se vérifièrent après sa mort l’ont fait vénérer comme bienheureux dans l’Ordre cistercien.

Le Martyrologe Romain ne le mentionne pas.

 

 

Caterina (Maria) Mancini

1350-1431

 

Caterina naquit à Pise (Italie C) vers 1350, d’une famille assez aisée ; elle eut un frère, Tommaso, qui devint prêtre.

Petite, elle perdit son père ; mais aussi, elle fut favorisée de grâces extraordinaires, notamment de la présence visible de son Ange gardien.

Elle n’avait qu’à peine cinq ans, lorsque cet Ange la conduisit en esprit au lieu où l’on allait pendre Pietro Gambacorta : là, c’est la Sainte Vierge qui lui apparut et lui enjoignit de prier sept fois l’Ave Maria, à l’intention du condamné qui, en retour, l’assisterait efficacement. La petite pria : la corde se rompit et Pietro fut grâcié.

Son Ange gardien lui annonça qu’elle allait se marier et qu’elle souffrirait de deuils successifs. En effet, Caterina fut donnée en mariage une première fois à douze ans, à Baccio Mancini : les deux petites filles qui naquirent, moururent peu après la naissance et le mari mourut bientôt aussi.

A seize ans, elle se remaria, avec Guglielmo Spezzalaste, un négociant d’étoffes ; durant les huit années de ce mariage, cinq filles et un fils naquirent ; Guglielmo mourut peu avant la naissance de la dernière fille ; moururent bientôt aussi toute cette progéniture, ainsi que la maman de Caterina.

Son frère Tommaso songeait à la conduire à un troisième mariage, mais Caterina s’y refusa obstinément ; au contraire, elle s’abandonna entièrement à la volonté de Dieu et entra dans le Tiers-Ordre dominicain : c’est sainte Caterina de Sienne (v. 29 avril) qui le lui avait suggéré.

Pendant plusieurs années, Caterina eut une vie très retirée, priant, se mortifiant, et s’adonnant aux bonnes œuvres. Elle jeûnait quatre jours par semaine, se donnait la discipline, assistait aux offices des Dominicains ; à la maison, elle faisait tourner la quenouille, en compagnie d’une autre sainte femme qui partageait volontiers sa vie ascétique.

Au milieu de ses activités charitables, elle eut un jour à soigner un malade particulier, couvert de plaies : c’était Notre Seigneur ! C’est durant cette période qu’elle commença à avoir des extases.

Elle entra finalement au couvent des Dominicaines de Pise, et prit le nom de Maria. Là elle connut la bienheureuse Chiara Gambacorta (v. 17 avril), fille de Pietro dont il était question plus haut. Quand fut construit le monastère, par la bénéficience de Pietro, Maria y suivit Chiara, et lui succéda comme prieure en 1419.

Pendant douze années, elle fut prieure de ce couvent de stricte observance. Elle reçut de son Ange gardien de nombreuses faveurs, dont on ne connaît que cette «vision» de sa vie entière : 

Il lui sembla être à l’entrée d’un chemin ; à sa droite était un bois, repaire des bêtes féroces ; à sa gauche, un étang rempli d’eau saumâtre répandait une odeur de fièvre et de mort ; son guide lui ordonna d’avancer en se tenant au milieu du chemin parce que la discrétion est la condition indispensable de la persévérance dans la vertu. Plus loin, un large fleuve lui barrait la route, c’était la mort. L’ange, pur esprit, passa outre sans effort ; Maria, entravée par les liens du monde, ne le franchit qu’en s’appuyant sur la croix. Au-delà, une campagne fertile, de ravissants jardins, l’invitaient à avancer jusqu’à un temple aux murailles d’or et de gemmes, auquel on ne pouvait accéder que par trois portes placées l’une derrière l’autre. Maria dépassa la première, puis la seconde. En vain voulut-elle s’approcher de la troisième ; son ange gardien lui dit que nulle créature sur terre ne pouvait aller plus loin, mais qu’elle atteindrait sûrement le sanctuaire intime du merveilleux temple si elle continuait à pratiquer fidèlement les mêmes vertus qui l’avaient aidée à parvenir jusque là.

Maria Mancini mourut le 22 janvier 1431 - la même année que sainte Jehanne d’Arc, dont le procès commençait en janvier (v. 30 mai).

Le culte de la bienheureuse Maria Mancini fut confirmé en 1855.

 

 

Antonio Della Chiesa

1394-1459

 

Antonio naquit vers 1394 à San Germano Vercellese (Piémont, Italie NO), dans la noble famille des marquis Della Chiesa di Roddi.

Quand il voulut entrer chez les Dominicains, son père commença par s’y opposer, mais à vingt ans Antonio put commencer le noviciat à Verceil. Après la profession et les études habituelles de philosophie et de théologie, il passa au couvent de Venise pour obtenir le titre de lecteur (professeur). Il y fut ordonné prêtre.

Il commença à prêcher, tout en conservant un style de vie très contemplatif (il passait parfois la nuit en prière) et non moins actif, au service des pauvres.

Le parfait équilibre de sa vie déjà hautement vertueuse le fit nommer à vingt-huit ans prieur à Côme, où il devait réformer le couvent et le reconduire à la règle authentique. Il en profita pour apostoliser la population, soutenu en 1432 par saint Bernardino de Sienne (v. 20 mai), un franciscain de l’Observance. Rappelons que s. Domingo et s. Francesco, les deux grands Fondateurs, étaient très amis et que leurs couvents avaient toujours de bons rapports, s’invitant et se rencontrant régulièrement.

A Côme, Antonio prit la défense de la bienheureuse Maddalena Albrici (v. 13 mai) contre ses frères au sujet d’une disposition testamentaire de leur père. Il fut, exceptionnellement, reconduit dans sa charge de prieur à Côme.

En 1437, il fut vicaire général pour la Lombardie : il le resta jusqu’en 1446, et y fut à nouveau nommé en 1455 ; en outre, en 1440, il fut prieur à Bologne ; en 1441, prieur à Savone ; en 1443 prieur à Gênes. Dans cette dernière ville, les Dominicains s’installèrent contre la volonté de l’évêque et des chanoines, mais sur l’ordre du pape, qui voulait y imposer plus de rigueur apostolique.

De cette période date l’événement remarquable de sa prise en hôtage par des pirates sur le bateau qui l’emmenait de Savone à Gênes. Les ravisseurs menaçaient Antonio et son confrère ou de les tuer ou de les réduire à l’esclavage, mais furent tellement surpris de leur douceur et de leur sérénité devant le danger, qu’ils les libérèrent le lendemain matin.

En 1444, Antonio fut prieur à Plaisance, puis à Vérone en 1447.

Ces années-là durait le schisme de Felix V (Amédée VIII de Savoie) : Antonio fut chargé par le pape de réconcilier avec l’Eglise les partisans de l’antipape.

En 1454, il fut prieur à Florence, où il favorisa l’enrichissement de la bibliothèque et reprit les travaux intellectuels qu’il avait suspendus pour faire face à tant de missions. C’est à Florence qu’il rendit la parole à un petit enfant muet de naissance.

 En 1458, il fut envoyé réformer le couvent de Crémone et, en 1459, rejoignait Côme.

Signalons ici qu’Antonio fut un ennemi implacable de l’usure, qu’il condamna sans trêve. Mais il visita beaucoup les malades et eut des grâces célestes particulières. A Côme, un fidèle qui venait se confesser à lui, l’aperçut en conversation avec la Sainte Vierge. Antonio lui intima l’ordre de n’en parler à personne, mais le fidèle put témoigner après la mort d’Antonio.

Antonio restait très humble malgré les hautes missions qu’on lui confiait ; il dit un jour : On m’a mis à la barre, mais je ne sais pas même ramer.

Il avait eu le pressentiment de sa mort prochaine. Il s’éteignit à Côme le 22 janvier 1459 et son culte fut confirmé en 1819.

La famille Della Chiesa donna plus tard un autre personnage à l’Eglise : un certain Giacomo (1854-1922), qui devint en 1914 le deux-cent cinquante-huitième pape : Benoît XV.

 

William Patenson

? -1592

 

William était né à Durham (ou au Yorkshire).

Admis au Collège anglais de Reims en 1584, il fut ordonné prêtre en septembre 1587.

Il partit en Angleterre en janvier 1589.

Le troisième dimanche d’Avent de 1591, il célébra la messe chez Monsieur Lawrence Mompesson à Clerkenwell, et c’est pendant qu’ils dînaient, avec un autre prêtre nommé James Young, qu’ils furent surpris.

Le prêtre Young put se dissimuler à temps dans une cachette près de lui, mais William fut arrêté et condamné à Old Bailey, après les fêtes de Noël, en janvier 1592.

Toujours selon Young, William convertit en prison trois ou quatre voleurs, qui se confessèrent avant de mourir.

Selon Richard Verstegan, il convertit encore au catholicisme, la nuit précédant son martyre, six ou sept compagnons de cellule.

D’après ce dernier aussi, pour avoir commis le délit d’avoir converti d’autres prisonniers, William fut descendu du gibet encore vivant, de sorte qu’il avait encore toute sa conscience quand on commença de l’éviscérer avant de l’écarteler.

William Patenson fut béatifié en 1929. Son dies natalis est le 22 janvier.

 

 

Mateo Alonso de Leciñana y Alonso

1702-1745

 

Il était né le 26 novembre 1702 à Navas del Rey (Valladolid, Espagne).

Il entra au couvent dominicain de Ségovie et fit la profession en 1723.

Après d’intenses études, il fut ordonné prêtre et envoyé aux missions orientales.

En 1730, il fut le compagnon de voyage de Francesc Gil de Federich i Sans, et le retrouverait plus tard en prison.

Quand le père Francesc fut arrêté (1737), Mateo put continuer sa vie clandestine pendant encore huit ans, avant d’être à son tour arrêté.

Il parcourait les villages, voyageant même seul, quand les vietnamiens n’osaient pas l’accompagner à cause du danger ; il leur répondait : Pourquoi serais-je venu ici, si c’est pour refuser d’aller administrer les sacrements ? Il confessait parfois toute la nuit. Les pauvres l’assiégeaient, heureux de repartir ne serait-ce qu’avec un petit bol de riz.

Il fut trahi par un païen ; la police fit irruption dans la chapelle où il était en train de célébrer. Il eut le temps de consommer la sainte Hostie, mais pas le Précieux Sang, qu’un soldat renversa à terre.

On le dépouilla et on le frappa jusqu’au sang. Conduit à Vi-Hoang, il fut reconnu comme maître de la foi portugaise, et laissé libre : les Chrétiens purent l’approcher, une femme le reçut chez elle pour le soigner. Puis on l’appela devant le tribunal, où il fut interrogé, torturé de mille façons. 

Ayant appris cela, le père Francesc Gil de Federic lui écrivit, lui recommandant de ne pas révéler le lieu de sa première capture, pour ne pas compromettre les Chrétiens de l’endroit. 

Puis le père Mateo rejoignit le père Francesc. Ils purent d’abord se retrouver dans une maison à part, s’encourageant mutuellement, se confessant, célébrant. Mateo fut condamné à mort, mais non exécuté tout de suite.

En prison, ils se soutinrent tout en continuant d’annoncer la bonne nouvelle à leurs compagnons prisonniers.

En 1744, on ré-examina leurs causes : la sentence de mort fut confirmée pour le père Francesc, mais seulement la détention à vie pour le père Mateo. Ce dernier tenta un recours pour son Confrère, qui l’en dissuada.

Le jour de l’exécution, des soldats tentèrent encore de convaincre Mateo d’intercéder pour Francesc. Mais lui répondit : Nous sommes frères ! Si vous en épargnez un, épargnez l’autre ; si vous en tuez un, tuez l’autre. Il fut alors condamné aussi à la décapitation.

Juste avant l’exécution, on leur proposa encore une fois la liberté, s’ils acceptaient de marcher sur la croix. Peine perdue !

Le père Mateo fut donc exécuté le même jour que le père Francesc, à Thăng Long (Hanoi). Ils furent les deux premiers missionnaires victimes de persécutions au Vietnam.

C’était le 22 janvier 1745.

Ils furent tous deux béatifiés en 1906, et canonisés en 1988.

Ils sont fêtés le 24 novembre.

 

 

Francesc Gil de Federic i Sans

1702-1745

 

Né le 14 décembre 1702 à Tortosa (Catalogne, Espagne), Francesc entra dès l’âge de quinze ans à l’école dominicaine de Tortosa.

Au couvent de Barcelone, il poursuivit sa formation et émit les vœux en 1718.

Après avoir étudié philosophie et théologie à Barcelone puis Orihuela, il fut ordonné prêtre en 1727, au couvent de Tremp.

On le nomma maître des novices et professeur de philosophie, et il fut admis en 1729 comme membre de l’Académie Royale des Belles Lettres, en reconnaissance pour ses écrits sur la morale et l’histoire.

En 1730, il put réaliser son profond désir d’aller aux missions d’Orient et partit avec vingt-quatre compagnons, parmi lesquels Mateo Alonso de Leciniana.

A Manille, en même temps qu’il était secrétaire du Père Provincial, il apprit tout de suite le dialecte tagal, très répandu ; on l’envoya prêcher à Luzón, Bataán et Pangasinán.

En 1735, il rejoignit enfin le pays de ses rêves, le Vietnam, alors Tonquin, où sévissait une persécution. Il avait trente-trois ans.

D’abord il apprit la langue, d’ordinaire si ardue, et put la parler couramment au bout de cinq mois. Les habitants l’appelèrent Ku-tê (sacrifice). Courageusement, il entreprit des tournées épuisantes d’apostolat pendant deux années, confessant parfois jusqu’à minuit, pratiquant une sévère abstinence de viande toute l’année, et prenant un seul repas durant le Carême.

Charitable et bon comme un père, il savait être sévère devant certaines fautes graves, obligeant parfois tel domestique à manger par terre, surveillant l’habillement, interdisant l’entrée de femmes chez lui, et luttant contre le temps perdu, par la méditation et la prière dès qu’il était un peu libre.

En 1737, il fut arrêté à Luc-Thuy-Ha. Quand on le mit sur la barque pour l’emmener, il y trouva d’autres Chrétiens et protesta : Maintenant que vous m’avez pris, libérez ces gens ! Curieusement, on les libéra en effet. Mais lui restera en prison pendant huit ans à Hanoi, subissant tous les maltraitements et les maladies possibles.

Avec l’aide d’une bonne Chrétienne, la veuve Ba-Gao, qui soudoya les gardiens, le père Francesc put sortir de prison et continuer un intense apostolat ; en prison, il baptisa cent vingt-deux personnes ! La même veuve obtint de le garder continuellement chez elle, pour le soigner.

Il était impatient de verser son sang pour le Nom de Jésus. Il apprit sa condamnation à mort en novembre 1738, mais la sentence n’était pas exécutée, à la suite de remous politiques. Les interrogatoires se répétaient, mais le prêtre se taisait. On lui enjoignit de marcher sur les objets religieux qu’on lui avait pris ; comme il refusait, le brigadier le fit sous ses yeux, lui provoquant une telle douleur qu’il en vomit et cracha du sang.

Le retard de son exécution lui permit de se déplacer jusqu’à l’extérieur de la capitale, pour confesser les fidèles.

De nouveau interrogé en 1743, il avertit les policiers que le pays était secoué par la disette et la maladie à cause des méchancetés injustement perpétrées contre les Chrétiens, qui ne faisaient aucun mal.

En décembre 1743, le père Mateo Alonso, à son tour capturé, le rejoignit, ce qui leur permit de s’encourager, de se confesser mutuellement, de célébrer. 

Les Chrétiens de la région tentèrent de le «racheter», mais il s’y opposa fermement : Jamais je ne permettrai qu’on gaspille une seule pièce de monnaie pour m’empêcher de mourir pour Dieu !

Le matin de son exécution, on lui proposa encore une fois d’abjurer la foi ; il refusa et se laissa attacher aux piquets avant de présenter son cou au bourreau.

Il fut décapité le 22 janvier 1745, à Hanoi, avec l’autre père dominicain, Mateo Alonso de Leciñana.

Le père Francesc Gil de Federic i Sans fut béatifié en 1906 et canonisé en 1988.

La fête liturgique des Martyrs du Vietnam est au 24 novembre.

 

 

Guillaume Joseph Chaminade

1761-1850

 

Guillaume naquit le 8 avril 1761 à Périgueux, avant-dernier des quinze enfants de Blaise, un vitrier et drapier qui habitait tout près de la cathédrale.

Neuf enfants moururent en bas--âge. Des six autres, dont quatre seront prêtres, l’aîné, Jean-Baptiste, sera jésuite après avoir fait partie de la Congrégation des prêtres de Saint-Charles ; Louis, son aîné immédiat, sera son compagnon de séminaire.

Guillaume eut une grave blessure au pied, dont il guérit de façon assez inattendue après avoir fait le vœu d’aller en pèlerinage au sanctuaire de Notre-Dame de Verdelais. De là lui vint cette grande dévotion mariale.

A la confirmation, il ajouta à son prénom celui de saint Joseph.

Quand Guillaume entra au séminaire de Mussidan, Jean-Baptiste en était l’économe. La référence à saint Charles (v. 4 novembre) montre bien l’esprit qui animait cette maison : mettre en pratique les principes du Concile de Trente ; rechercher d’abord la sainteté personnelle, en vue de l’évangélisation et en particulier de la formation de la jeunesse.

En 1776, Guillaume-Joseph demanda à être admis dans la communauté Saint-Charles, y fit le noviciat et les vœux. On le nomma aide-économe, économe, professeur de mathématiques, bientôt aumônier après son ordination (1785). 

La Révolution mit fin à ces activités, en dissolvant les Ordres et les collèges dont les professeurs refusaient le serment de fidélité à la Constitution.

Guillaume se réfugia à Bordeaux et entra délibérément dans la clandestinité pour assister les chrétiens fidèles. Il se déguisa en marchand ambulant, en rétameur ; il s’appuya sur la collaboration des laïcs courageux qui le protégèrent pour aller retrouver des malades, des mourants, des familles où il célébrait en cachette.

Lors de l’accalmie de 1794, on lui confia la réconciliation des prêtres jureurs avec l’Eglise : il en convainquit une cinquantaine.

Il dut rejoindre la clandestinité en 1795, et l’Espagne en 1797, où il retrouva son frère Louis à Saragosse. Il vécut de la fabrication de fleurs artificielles et de petites statues pour la dévotion. Il priait beaucoup, notamment au sanctuaire de Notre-Dame du Pilier, patronne de Saragosse.

C’est dans ce contexte qu’il aura une «vision», dont il parlera plus tard, en en démontrant l’inspiration divine : Je vous ai vus tels que vous êtes ici, et cela s’est fait dans un clin d’œil, il y a longtemps.

Revenu enfin à Bordeaux en 1800, il y fonda une Congrégation de l’Immaculée, pour réunir les jeunes chrétiens. A Agen en 1808, Adèle de Trenquelléon (v. 10 janvier) fonda dans le même esprit un groupe féminin dont sortira en 1816 l’Institut des Filles de Marie Immaculée.

En 1817, quelques jeunes hommes donnèrent naissance, autour du père Chaminade, à la Société de Marie, ou Marianistes, pour l’éducation de la jeunesse. Ils reprirent ou fondèrent de nombreux établissements : Paris, Cannes, Alsace, Belgique, Italie, Espagne, Autriche, Etats-Unis, Canada, Océanie, Japon.

Le père Guillaume-Joseph Chaminade mourut le 22 janvier 1850 à Bordeaux et fut béatifié en 2000.

 

 

Vincenzo Pallotti

1795-1850

 

Né le 21 avril 1795 à Rome, de famille noble, Vincenzo fut baptisé le lendemain. Son père, Pietro Paolo, était des Pallotti de Cascia, sa mère, Maria Maddalena, des De Rossi de Rome. Vincenzo était le troisième des six enfants de ce couple chrétien.

Après l’école primaire, il étudia au Collège Romain. Déjà particulièrement recueilli à cet âge, il aurait même fait quelque «prophétie».

Confirmé en 1801, il reçut la Première communion en 1805 et l’autorisation, exceptionnelle à l’époque, de communier chaque jour.

A seize ans, il entra au séminaire diocésain, et fut ordonné prêtre en 1818.

Il s’inscrivit à trois Tiers-Ordres, dominicain, minime et franciscain.

En juillet 1818, il était reçu docteur en théologie. 

Sa première action fut de fonder une Ligue Antidémoniaque, dont les membres devaient partout détruire ce qui se trouvait de scandaleux et malhonnête : quel travail déjà à l’époque ! et si seulement ce zèle pouvait aujourd’hui nettoyer nos kiosques à journaux…

Vincenzo comprit que sa véritable vocation était la prédication : il se mit à parcourir les rues de Rome, parlant de Dieu aux gens, rencontrant les pauvres, les abandonnés, leur redonnant confiance.

Cet apostolat dura trente-deux années, durant lesquelles Vincenzo ne s’épargna aucune fatigue pour venir en aide à tous ceux qu’il put approcher. On se demande comment un seul homme ait pu accomplir tant de travail. Qu’on en juge : 

Il développa la dévotion au Précieux Sang, à la Sainte Vierge ; il organisa des conférences sur le dogme, pour les jeunes ; des écoles du soir, qui se poursuivaient par des heures de prière et de confessions ; des exercices spirituels pour personnes de l’aristocratie, d’autres pour gens pauvres ; 

Il fut présent dans un hospice, dans un institut agraire ;

Outre la prédication, il confessait sans relâche, dans diverses églises romaines ;

De 1827 à 1840, il fut directeur spirituel au séminaire de Rome et au Séminaire Pontifical de la Propagande.

En 1834, don Vincenzo aurait opéré un miracle retentissant, obtenant par sa prière la guérison d’une jeune fille agonisante, suscitant le zèle du père de celle-ci pour aider les œuvres de don Vincenzo.

Voulant impliquer tous les chrétiens, religieux et laïcs, il fonda ainsi en 1835 la Pieuse Société des Missions, future Société de l’Apostolat Catholique, annonciatrice de l’Action Catholique du vingtième siècle. Les prêtres de cette Société, qu’on appela les pères Pallotins, assumèrent l’église romaine de Saint-Sauveur in Onda.

A cette branche masculine succéda la branche féminine.

A partir de 1836, Vincenzo commença une œuvre de rapprochement avec les Eglises orientales, qu’il organisa dans la semaine qui suivait la fête de l’Epiphanie. Là encore, son travail précédait l’effort œcuménique de notre époque.

Mais comme les «nouveautés» ne plaisent jamais, même (ou surtout) dans les rangs des ecclésiastiques, don Vincenzo fut critiqué, calomnié, traîné en dérision, jusqu’à obtenir du pape la dissolution de la Société (1838), mais cette mesure ne dura pas. La Société fut finalement approuvée.

Don Vincenzo savait et répétait que le Chemin le plus sûr est celui de la souffrance. 

De 1843 à 1849, il fut en outre aumônier militaire.

Il prit aussi le temps d’écrire des ouvrages, des articles divers pour tous les milieux, persuadé que tous, de quelque condition qu’ils fussent, étaient appelés à coopérer à témoigner de la foi.

Du vivant de don Vincenzo, l’œuvre atteignit l’Angleterre ; plus tard, tous les continents, de l’Uruguay à la Pologne, du Brésil à l’Inde.

Sa dernière œuvre de miséricorde fut de couvrir de son manteau les épaules d’un pauvre et de lui donner l’absolution : il en contracta une pleurésie, dont il mourut le 22 janvier 1850, le jour de la fête de saint Vincent.

Sa mort fut saluée comme celle d’un Saint, de l’apôtre de Rome, du père des pauvres.

Sa dépouille, dont on a retiré les cilices et les chaînes qu’il portait encore à sa mort, est conservée à Rome, incorrompue.

Don Vincenzo Pallotti fut béatifié en 1950, et canonisé en 1963.

Laura Vicuña

1891-1913

 

Née le 5 avril 1891 à Santiago du Chili, de José Domingo Vicuña et de Mercedes Pino, Laura fut baptisée le 24 mai suivant.

Le père était un militaire, il avait un frère prêtre et un autre qui recouvra une importante charge dans la politique (mais on ignore laquelle) ; la maman était couturière, sans doute de très humble extraction, et l’on n’a pas retrouvé son ascendance, ni même son nom de famille.

Laura eut une sœur, Julia Amanda.

En 1891, l’année où fut renversé le gouvernement, le papa fut nommé à Temuco, où il mourut de pneumonie en 1894. Madame Vicuña ouvrit une petite mercerie, qui fut cambriolée en 1898.

Cette année-là, s’arrêta à Temuco une petite communauté de Salésiennes, en attente de pouvoir rejoindre l’Argentine. Une des Religieuses vint à la mercerie de Madame Vicuña. Laura la reconnut plus tard, à Junin des Andes.

En 1899, la maman et ses deux filles finit par s’installer non loin de Junin des Andes, sur la propriété d’un Chilien, un homme brutal mais tout de même accueillant envers cette Chilienne, qu’il finit par prendre comme compagne.

Laura et sa sœur furent inscrites à l’école de Junin en 1900.

Les Religieuses disaient que leurs élèves empoignaient plus facilement les rênes des chevaux que la plume ou l’aiguille, mais elles s’aperçurent que Laura était une fille au cœur limpide et assoiffé de Dieu. Elle avait compris que prier ou travailler, c’est la même chose ; prier ou jouer ; prier ou dormir… En faisant ce qu’on me demande de faire, je fais ce que Dieu veut que je fasse, et c’est cela que je veux faire ; c’est ma meilleure prière… Ce n’est pas que je sois continuellement en train de penser à (Dieu), mais que, sans y penser, je me réjouis de ce souvenir.

Elle comprit bientôt que sa mère n’était pas en état de grâce, ayant accepté de vivre hors mariage avec ce monsieur. Elle en conçut une grande tristesse, et se mit à multiplier les prières et les pénitences pour la conversion de sa mère.

En 1901, elle reçut la Première communion dans un recueillement extraordinaire, et prit alors des résolutions très importantes : la mort plutôt que le péché ; la réparation pour les offenses de ses proches. La même année, elle adhéra aux Filles de Marie.

Durant les vacances d’été, Laura faillit être violée par le compagnon de sa mère, ivre et brutal, lequel, humilié d’avoir été tenu en échec par cette gamine, refusa désormais de payer la pension du collège. La directrice accepta alors de recevoir les deux sœurs gratuitement, mais seule Laura retourna au collège.

Laura demanda à être admise parmi les Salésiennes, mais celles-ci avaient des doutes sur la légitimité de Laura, à cause de la vie déréglée de sa mère et de son compagnon, de sorte que Laura fit seulement des vœux privés, en 1902 (et ce n’est que bien plus tard qu’on retrouva son acte de baptême, comme fille légitime).

Pour l’heure, Laura se rendait utile dans le collège, aidant les plus jeunes à s’habiller, à rester propres et joyeuses.

Toujours préoccupée par la conversion de sa mère, elle offrit sa vie à Dieu. Durant l’été 1903, sa santé s’altéra brusquement. En septembre, elle ne pouvait participer à la retraite spirituelle : elle avait contracté la tuberculose.

Sa mère vint la chercher, et Laura offrit encore le sacrifice de quitter son cher collège, pour la conversion de cette maman. Mais cette dernière dut placer sa fille à Junin, non loin du collège, pour lui faire donner sur place les soins nécessaires à sa maladie, et demeura avec sa fille.

En janvier 1904, le compagnon voulut rejoindre la maman, qui faillit céder. Laura alors se leva et sortit de la maison : l’homme la suivit et la gifla violemment, mais comme des passants étaient là, il laissa sa fille comme morte et s’enfuit. Pas une plainte ne sortit de la bouche de Laura.

Désormais elle resta alitée. Comble de sacrifice, l’aumônier et la supérieure du collège durent s’absenter. Elle accepta encore cette privation avec soumission à la volonté de Dieu.

Le 22 janvier, elle reçut les derniers Sacrements. Il y eut alors une conversation intense entre elle et sa maman :

Ma fille, tu vas me laisser ?

- Oui, Maman, … cela fait presque deux ans que j’ai offert (à Jésus) ma vie pour toi… N’aurai-je pas la joie de te voir te repentir ?

- Oh ma chère Laura, je te jure en cet instant que je ferai ce que tu me demandes. Je me repens, Dieu est témoin de ma promesse ! Oui, demain matin, j’irai à l’église et je me confesserai.

Et Laura, heureuse, dit au prêtre présent : 

Père, soyez témoin de sa promesse !

Merci, Jésus, merci Marie ! Maintenant, je meurs contente !

Laura mourut dans l’après-midi, le 22 janvier 1904 : elle avait douze ans et neuf mois.

Elle a été béatifiée en 1988.

Le miracle retenu pour cette cérémonie, fut la guérison instantanée, complète, durable, non explicable scientifiquement, d’une religieuse chilienne ; atteinte de broncho-stase bilatérale, de péri-bronchite chronique fibreuse avec des épisodes de pneumonie focale rebelle, elle subit plusieurs opérations de «soulagement», jusqu’à un stade d’étouffement total. Ayant commencé une neuvaine à Laura, elle fut soulagée la nuit même ; les Consœurs la crurent folle ; mais la guérison était bien là.

 

Il faut ajouter ici que la maman de Laura alla d’abord se cacher pour échapper à la fureur de son compagnon. Celui-ci mourut assassiné dans une bagarre vers 1906.

La maman fut fidèle : elle put communier aux funérailles de sa fille, repassa au Chili où elle se remaria chrétiennement, et mourut en 1929.

 

 

Giuseppe Nascimbeni

1851-1922

 

Giuseppe (Joseph) naquit le 22 mars 1851 à Torri del Benaco (Verona, Italie N), fils unique d’un humble artisan menuisier, Antonio, et de Amedea Sartori. La naissance fut difficile, et l’enfant fut ondoyé par le médecin.

Après avoir surmonté quelques difficultés à l’école de Vérone, Giuseppe entra au séminaire et fut ordonné prêtre en 1874.

Il passa avec succès le diplôme de maître d’école.

Il fut d’abord nommé vicaire à San Pietro di Lavagno (Vérone), où il sera aussi instituteur. Il demanda cependant lui-même son déplacement, car la population finissait par le considérer lui comme curé.

En 1877, il fut nommé vicaire à Castelletto di Brenzone, où il prendra en 1885 la succession du curé défunt : c’est que, déjà, les chefs de familles du pays ne veulent pas d’autre prêtre chez eux. Don Giuseppe restera là presque un demi-siècle, jusqu’à sa mort.

Don Giuseppe trouva un village de mille habitants complètement isolés du monde - et de toute instruction. Aussi multiplia-t-il les initiatives pour relever le niveau social, culturel, moral et spirituel de ses paroissiens.

Au bout de sept années, il se sentit d’abord découragé et présenta sa démission à l’évêque. Il n’avait pas même pu trouver deux Religieuses pour l’aider ! Et l’Evêque eut cette réponse fulgurante : Se nissuni ve le dà, fevele vu come voli ! (en dialecte de Vérone : Si personne ne vous les donne (les Religieuses), faites-les comme vous l’entendez !). Là, don Giuseppe reprit courage.

Il commença par envoyer quatre braves filles dans un noviciat de Vérone : ce furent les premiers éléments des Petites Sœurs de la Sainte Famille. De là naquirent une foule d’idées et de bonnes volontés, pour aboutir à : 

une nouvelle église, une nouvelle route, la lumière électrique, l’eau potable, une Caisse Rurale, une maison pour les jeunes, une assistance aux vieillards à domicile, une école maternelle, un orphelinat, un hospice, une fabrique de vêtements, une fabrique d’huile, une imprimerie, un bureau de poste… Qui sait ce que don Giuseppe n’aura pas fait pour sortir son village de l’ignorance, de l’isolement, de la misère, du chômage…

A qui se demandait comment il pouvait combiner la prière et tant d’activités, il répondait : Le Crucifix et l’horloge, la prière et la précision.

Le 31 décembre de 1916, il fut frappé d’hémiplégie et resta cinq années immobilisé.

Il mourut, d’après le Martyrologe, le 22 janvier 1922 ; on parle plus souvent du 21 janvier.

Don Giuseppe fut béatifié en 1988.

Les Petites Sœurs sont présentes en Italie, en Suisse, en Albanie, en Amérique du Sud, en Angola.

 

 

László Batthyány-Strattman

1870-1931

 

 

László (Ladislaus) Batthyány naquit le 28 octobre 1870 à Dunakiliti (Hongrie), dans une famille de l’ancienne noblesse, sixième de dix enfants.

Le papa, József, voulut passer au protestantisme et quitta la famille.

En 1876, la famille se transporta en Autriche et la maman mourut en 1882. On peut supposer qu’alors le père se rapprocha de ses enfants.

László avait douze ans : à cet âge-là, l’adolescent avait déjà exprimé son désir d’être médecin, et de soigner gratuitement les pauvres.

Son père voulut qu’il fréquentât l’Ecole d’Agriculture de Vienne, où il étudia aussi la chimie, la physique, la philosophie, la littérature et la musique. 

C’est à cette époque qu’il eut une petite fille illégitime. Puis il s’attaqua à la médecine en 1896 et reçut son diplôme en 1900.

En 1898, il épousa la comtesse Maria Teresa Coreth (de Coredo et Starkenberg), une femme profondément pieuse. Dieu bénit ce mariage par l’heureuse naissance de treize enfants. 

Tout ce joli monde allait chaque jour à la messe. Après la messe, le papa donnait une leçon de catéchisme à ses enfants et leur proposait à chacun un geste charitable à faire durant la journée. Le soir, après la prière du chapelet, chacun disait comment il avait accompli sa «mission».

En 1902, László ouvrit un hôpital privé à Kittsee (Autriche), pouvant contenir vingt-cinq lits, puis à Köpcsény (Hongrie). Il exerça d’abord comme généraliste, puis comme chirurgien et ophtalmologue. Durant la Première guerre mondiale, son établissement fut agrandi pour recevoir jusqu’à cent-vingt blessés.

En 1915, László hérita de son oncle défunt le nom de Strattman, le titre de Prince et le château de Körmend (Hongrie), où la famille s’établit en 1920.

Une aile du château fut transformée en hôpital ophtalmologique. László devint un spécialiste de renommée internationale dans ce domaine, en même temps que se répandait sa réputation de «docteur des pauvres». Il leur demandait seulement de prier un Notre Père pour ses intentions et, souvent, leur payait lui-même les médicaments à prendre.

Avant chaque opération, il priait Dieu de guider ses mains. Quand ses patients quittaient l’hôpital, il leur remettait un petit livret intitulé «Ouvrez les yeux et voyez», où ils pouvaient trouver quelques conseils utiles pour leur vie spirituelle. Ce geste, joint à la délicatesse de László, fit qu’on le qualifiait déjà de «saint», même dans sa famille.

En 1921, son fils aîné Ödön mourut à vingt-et-un ans d’une grave infection intestinale.

A la fin de l’année 1929, László eut une tumeur à la vésicule et fut admis au sanatorium Löw de Vienne. Cette épreuve, la plus grande de sa vie, allait lui donner l’occasion de montrer toute la patience et la charité dont il était capable. 

Il écrivit à une parente : Je suis heureux. C’est atroce, ce que je souffre, mais j’aime mes souffrances, et ma consolation est de savoir que je les supporte pour le Christ.

László mourut à Vienne le 22 janvier 1931, après quatorze mois de grandes souffrances et fut enterré dans la tombe familiale de Güssing.

Sa devise était : Dans la fidélité et la charité.

Il a été béatifié en 2003.

 

 

Esteve Santacana Armengol

1885-1937

 

Esteve (Etienne) vint au monde le 20 septembre 1885 à El Papiol (Barcelone, Catalogne, Espagne).

Il fut de ceux qui ressentent l’appel de Dieu dès la petite enfance et il entra au petit séminaire diocésain de Barcelone.

Ayant rencontré des pères Capucins, il fut impressionné par leurs façons austères, leur zèle dans l’évangélisation, et demanda à être admis parmi eux.

En 1901, donc, il reçut l’habit, avec le nom de Remigi. L’année suivante, il faisait la profession temporaire et, le 4 octobre 1905, la profession solennelle, en la fête de saint Francesco d’Assise.

En 1909, il reçut l’ordination sacerdotale, à Arenys de Mar.

Bientôt après, il fut envoyé aux Philippines, et de là au Nicaragua, puis au Costa Rica.

En 1921, revenu en Espagne, il fut élu maître des novices.

Il repartit encore aux missions et revint, cette fois-ci définitivement, au pays natal ; en 1936, le chapitre lui assignait le couvent de Sarriá.

La foi et une grande ferveur avaient toujours caractérisé le père Remigi ; il en eut besoin en ces moments dramatiques de la révolution marxiste. Il était particulièrement dévôt de sainte Thérèse de Lisieux (v. 1er octobre), canonisée dix ans auparavant (1925) et proclamée Patronne des missions en 1927.

A partir du 19 juillet 1936, il dut quitter son couvent, à l’instar de tous les pères Capucins de la province de Barcelone, et se réfugier ici et là, selon la charité des amis. Mais il fut un jour découvert par des anarchistes et conduit à leur tchéka.

Le père Remigi subit le martyre le 22 janvier 1937 et fut béatifié en 2015.

 

 

 

Martha Klomfass

1903-1945

Note préliminaire. On sait que l’invasion de la Pologne par les forces nazies et soviétiques a engendré la Deuxième Guerre mondiale. Les noms des régions annexées et des personnes ont subi des altérations. On a généralement adopté ici l’orthographe polonaise, tout en mentionnant aussi les formes allemandes.

Martha naquit le 19 août 1903 à Rasząg (= Raschung, Biskupiec, Pologne).

En 1922, elle entra dans la Congrégation des Sœurs de Sainte-Catherine (CSC) à Braniewo.

En 1926, elle commença le noviciat proprement dit à Królewiec, où elle s’occupa des élèves de l’école.

En 1928, elle fit la profession et prit le nom religieux de Maria Christofora ; elle fut envoyée à Sząbruk, puis à Olsztyn, pour participer à la vie paroissiale et s’occuper des malades. Puis elle alla comme infirmière à la clinique orthopédique de Frombork.

Entre 1929 et 1937, elle est supérieure à Bartąg.

De 1937 à 1939, après son mandat, elle part à Barczewo, comme infirmière à l’hôpital S.Antoine.

De 1939 à 1945, elle est à Olsztyn (=Allenstein) comme directrice de l’école d’infirmières et assistante en salle d’opération à l’hôpital Ste-Marie.

C’est le 21 janvier que commença son calvaire. Ce jour-là, les troupes soviétiques envahirent Olsztyn et pousuivirent la Religieuse qui s’était réfugiée dans un bois avec des malades et des blessés. Sœur Maria Christofora fut violée par un soldat soviétique (ou même par plusieurs) ; on la frappa de seize coups de baïonnette, on lui creva les yeux, on lui coupa la langue.

La Martyre agonisa une journée et expira le 22 janvier 1945.

Son martyre a été reconnu en 2024, avec celui de quatorze Compagnes de la même congrégation. Elles seront prochainement béatifiées, et mentionnées au Martyrologe aux dates respectives de leur martyre.

 

 

Maria Domnik

1904-1945

Note préliminaire. On sait que l’invasion de la Pologne par les forces nazies et soviétiques a engendré la Deuxième Guerre mondiale. Les noms des régions annexées et des personnes ont subi des altérations. On a généralement adopté ici l’orthographe polonaise, tout en mentionnant aussi les formes allemandes.

Maria naquit le 12 octobre 1904 à Leginy (= Legienen, Kętrzyn, Pologne).

En 1930, elle entra dans la Congrégation des Sœurs de Sainte-Catherine (CSC) et, en 1932, fit les vœux et prit le nom de Maria Liberia.

Elle fut ensuite au service des paroisses de Trzciel et Sztum.

A partir de 1937, elle est à Olsztyn (=Allenstein) à l’hôpital Ste-Marie, comme assistante et préparatrice en bloc opératoire.

C’est le 21 janvier 1945 que commença son calvaire. Ce jour-là, les troupes soviétiques envahirent Olsztyn. Soeur Maria Liberia alla trouver refuge dans un abri anti-aérien, avec beaucoup d’enfants malades.Au moment où elle voulut sortir pour aller trouver de la nourriture, elle fut menacée et abattue par un soldat soviétique.Ensuite, les troupes russes firent sauter l’abri avec tous les civils à l’intérieur.

La Martyre expira le 22 (ou le 23) janvier 1945.

Son martyre a été reconnu en 2024, avec celui de quatorze Compagnes de la même congrégation. Elles seront prochainement béatifiées, et mentionnées au Martyrologe aux dates respectives de leur martyre.

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21 janvier 2024 7 21 /01 /janvier /2024 00:00

 

21 JANVIER

 

II.

S Publius, évêque à Athènes.

III.

Ss Fructuosus, premier évêque à Tarragone, martyr avec ses deux diacres Augurius et Eulogius. 

S Patroclus, martyr à Troyes.

IV.

Ss Valérien, Candide, Eugène, martyrs à Trébizonde.

S Eustase, martyr à Nicomédie.

Ste Agnès, martyre romaine de douze ans ; invoquée pour la conservation de la pureté, elle est la patronne des fiancées jusque dans l’Angleterre protestante.

S Busiride, à Ancyre, où il endura les tortures après avoir renoncé à l’erreur encratite.

V.

S Epiphanius, évêque à Pavie, surnommé “pacifique”, “gloire de l’Italie”, “lumière des évêques”.

VI.

S Vimin (Wynnin, Gwynnin), abbé et évêque à Fife, fondateur d’une autre abbaye à Holy-Wood.

S Lawdog (Lleuda, Laudatus), abbé à Bardsey ; peut-être assimilable à s.Lô.

VII.

S Avit, frère de s.Bonet et évêque à Clermont ; il convertit les assassins de son prédécesseur, s.Prix.

S Aptat, évêque à Metz.

IX.

S Meinrad, excellent professeur d’Ecriture Sainte à Reichenau, ermite près de Altendorf, où sa dévotion à une image de Notre-Dame fut à l’origine du pélerinage de Einsiedeln ; il fut martyrisé par des brigands.

X.

S Zaccaria Angelico, moine au Monte Mercurio.

S Maccalein (Maccalan), irlandais, abbé bénédictin à Saint-Michel en Thiérache.

XVI.

Bx Edward Stransham et Nicholas Wheeler (ou Woodfen), prêtres anglais martyrs à Tyburn.

XVII.

S Bartholomew (Alban) Roe, bénédictin, et Thomas Green (ou Richard Reynolds), prêtres anglais, martyrs à Tyburn, l'un après dix-sept années, l'autre après quatorze années de prison.

Bse Josefa Maria de Santa Iñès, augustine espagnole à Beniganim, favorisée du don de prophétie.

XVIII.

Bx martyrs de Laval ; les prêtres : Julien Moulé, Augustin-Emmanuel Philippot, Joseph Pellé, René-Louis Ambroise, André Duliou, Louis Gastineau, François Migoret Lambardière, Pierre Thomas, Jean-Baptiste Turpin du Cormier, Julien-François Morvin de la Girardière, Jean-Baptiste Triquerie (cordelier), Jacques André, Jean-Marie Gallot ; le diacre François Duchesne.

B Bang Franciscus, laïc coréen martyrisé par pendaison, béatifié en 2014.

XIX.

S Yohan Yi Yun-il, père de famille coréen, paysan et catéchiste, martyr, canonisé en 1984 et fêté le 20 septembre ; c’est le dernier martyr coréen.

XX.

B Joan Font Taulat (Arnal Ciril, 1890-1937), lassallien espagnol, martyr de la persécution à Lleida, béatifié en 2013.

Publius d’Athènes

† 125

 

Publius est considéré comme le troisième ou quatrième évêque d’Athènes.

Il y aurait été nommé vers 120.

L’ancien Martyrologe disait qu’il fut célèbre à la fois par les vertus et l’excellence de la doctrine, ajoutant cette belle périphrase, désignant son martyre : il fut couronné de gloire pour avoir rendu témoignage au Christ.

Ce martyre semble devoir être daté de 125, date à laquelle on connaît le successeur de Publius, Quadratus, peut-être l’apologiste commémoré le 21 septembre.

Dans le Martyrologe Romain, saint Publius d’Athènes est commémoré le 21 janvier.

 

 

Fructuosus de Tarragone

et ses diacres Augurius et Eulogius

† 259

 

Fructuosus fut le premier évêque de Tarragone (Espagne E).

On ne connait rien sur sa vie, sinon le récit de son martyre.

Le gouverneur Æmilianus le fit arrêter avec ses deux diacres, Augurius et Eulogius. Fructuosus demanda seulement le temps de mettre ses chaussures, car il était allongé sur sa couche, et suivit allègrement les gardes.

En prison, les trois prièrent, chantèrent, se préparant au martyre. Ils recevaient des fidèles, Fructuosus leur donnait sa bénédiction.

Il baptisa un catéchumène prisonnier, Rogatianus.

Après six jours de prison, eut lieu l’interrogatoire au tribunal. On y relève cette perle :

Ne sais-tu pas qu’il y a d’autres dieux ? - Non.

Fructueux et ses Diacres furent condamnés à être brûlés vifs. Sur le chemin, même des païens pleuraient, connaissant la bonté de l’Evêque. Un Chrétien lui présenta un verre d’eau, que Fructuosus refusa poliment, car ce matin-là, vendredi, on jeûnait.

A l’amphithéâtre, le Lecteur Augustalis voulut aider l’Evêque à retirer ses chaussures, mais Fructuosus se déchaussa lui-même. Puis il adressa une petite allocution à ses fidèles présents : 

Le Seigneur ne vous laissera pas sans pasteur, car il est fidèle à ses promesses. Ne vous attristez pas de mon sort, car une heure de souffrance est vite passée.

Alors, on les attacha sur le bûcher. Quand les bandelettes furent consumées, les trois Martyrs s’agenouillèrent, les bras en croix, priant, et c’est dans cette noble position qu’ils rendirent leur âme à Dieu.

On vit alors s’ouvrir les Cieux, où entrèrent glorieusement les trois Martyrs.

Quand des Chrétiens voulurent emporter des reliques de Fructueux, Augurius et Eulogius, Fructuosus leur apparut pour leur demander de ne pas séparer les trois corps et de les mettre dans un même tombeau.

Dans le Martyrologe Romain, saint Fructuosus de Tarragone est commémoré avec ses deux Diacres Augurius et Eulogius le 21 janvier.

 

 

Patroclus de Troyes

† 259

 

Patroclus (Patrocle, Parre) habitait avec ses parents à Troyes ; il en avait hérité une certaine fortune, qu’il distribua aux pauvres à la mort de ceux-ci.

Retiré dans le voisinage de Troyes, Patroclus vivait dans la pénitence, les mortifications, la prière, l’assistance aux pauvres. Mais la persécution l’atteignit.

On hésite sur la date de cette persécution : 259 ou 273.

On le jeta tout d’abord trois jours en prison, durant lesquels il fut interrogé et refusa de renier le divin Maître. A nouveau interrogé, à nouveau il confessa sa foi.

Conduit le long de la Seine pour y être décapité, il échappa aux bourreaux et passa le fleuve indemne ; mais le prodige ne suffit pas à convaincre les bourreaux. Rattrappé, il fut décapité ; Patroclus recueillit dans ses mains son chef et le porta sur une colline proche.

Deux pauvres mendiants, qui sans doute le connaissaient, lui donnèrent une sépulture honorable. Une chapelle fut ensuite construite, où se produisirent des miracles, et remplacée par une grande église plus tard.

Des représentations de Patroclus lui donnent l’aspect d’un soldat, portant un poisson avec une perle dans la bouche ; on invoquait s.Patroclus contre les fièvres.

Des reliques de s.Patroclus furent portées à Soest en Allemagne ; en 1447, assiégés, les habitants attribuèrent leur libération à l’intercession de saint Patroclus.

Dans le Martyrologe Romain, saint Patroclus de Troyes est commémoré le 21 janvier.

 

 

Agnès de Rome

† 304 ?

 

Sainte Agnès est une des plus illustres martyres de Rome, mais des doutes subsistent à son sujet.

Elle a certainement été martyrisée à douze ou treize ans, assez probablement lors de la persécution de Domitien (304), mais certains proposent la persécution de Dèce (254).

On a opposé entre eux deux récits, latin et grec, de sa Passio, alors qu’ils sont compatibles en se complétant.

Comme cela se répète chaque fois qu’on abandonne une jeune fille aux mains de soldats ou de jeunes mal intentionnés, Agnès fut donc d’abord enfermée dans une salle, où des scélérats tentèrent de lui arracher sa petite chemise ; alors elle laissa tomber ses longs cheveux comme pour s’en couvrir, tandis qu’un ange resplendissant aveuglait les garçons, qui s’enfuirent. 

Un autre garçon s'approcha, qu’Agnès repoussa par deux fois jusqu’à la porte, où il tomba mort. Survint son père, furieux, à qui Agnès promit qu’elle prierait pour la vie de son fils, s’il le demandait au nom de Jésus-Christ ; calmé par cette promesse, il le fit, et le garçon se redressa effectivement.

Ensuite, on voulut la jeter sur un bûcher, dont les flammes brûlèrent d’abord les bourreaux, renouvelant l’épisode de la fournaise ardente, qu’on lit en Dn 3:22.

Un autre bourreau lui porta alors un coup d’épée en lui tranchant le cou. Puis le corps d’Agnès fut jeté au feu, où cependant il ne fut pas entièrement consumé, de sorte que des amis vinrent prendre ce corps pour lui donner une sépulture honorable.

Ce martyre eut lieu le 21 janvier, probablement en 304.

L’actuelle église de Sainte-Agnès de la place Navone, à Rome, serait l’endroit où la sainte combattit pour sa chasteté. La basilique Sainte-Agnès-hors-les-Murs, sur la Via Nomentana, abrite le corps de sainte Agnès. Il a été reconnu encore en 1605. En revanche, le chef de la Sainte a été recueilli à part dans un reliquaire qui se trouve dans la chapelle Sancta Sanctorum du Latran, où il a été reconnu en 1903.

Il est de tradition que chaque année deux agneaux soient offerts au pape le jour de la fête de sainte Agnès, 21 janvier. La laine de ces agneaux est destinée à la confection des palliums, genre de collier de toile que remet le pape aux nouveaux archevêques, lors de la messe des saints Pierre et Paul, le 29 juin. Le pallium est le signe du pouvoir dont est investi l’archevêque en pleine union avec le pape : par la laine dont il est fait, il symbolise la brebis que le Bon Pasteur ramène au bercail.

Très honorée dès l’antiquité, sainte Agnès est fêtée le 21 janvier. Elle est nommée dans la prière du Nobis quoque peccatoribus du canon romain de la Messe.

Sainte Agnès est invoquée pour la conservation de la pureté. En Angleterre, même dans le contexte anglican, sainte Agnès est la patronne des jeunes filles fiancées.

Saint Ambroise a des mots très inspirés pour chanter la jeune Martyre, en son dies natalis :

En un si petit corps, y eut-il place pour la blessure ? N’ayant pas où recevoir le glaive, elle eut de quoi vaincre le glaive. Les filles de cet âge ne peuvent soutenir le regard irrité de leurs parents, une piqûre les fait pleurer ; Agnès, intrépide, immobile, offre tout son corps à la pointe du glaive. Sans savoir encore ce qu’est la mort, elle est prête à la subir… Elle n’a point l’âge requis pour le supplice et elle est capable d’en triompher… Le bourreau redoutait pour Agnès ce qu’Agnès ne redoutait pas pour elle-même…

 

 

Epiphanius de Pavie

438-496

 

C’est en 438 que naquit Epiphanius, à Pavie (Italie NE).

Le nom d’Epiphanius signifie manifesté, de même que l’Epiphanie est la Manifestation de la divinité du Christ. Une intense lumière avait resplendit sur le berceau du petit bébé.

Epiphanius fut confié dès 446 à l’évêque Crispinus, qui l’ordonna sous-diacre, diacre, prêtre enfin.

A la mort de Crispinus (vers 465), Epiphanius fut choisi à l’unanimité pour lui succéder ; il n’avait qu’un peu moins de trente ans et devenait le huitième évêque de Pavie.

Il s’imposa une règle de vie austère, accordant beaucoup de temps à la prière et au travail.

Respecté de tous, il eut à accomplir diverses ambassades pour aller arbitrer des discussions politiques. Durant ses déplacements, il priait, il chantait aussi ; durant les arrêts, il méditait silencieusement.

En 476, la ville de Pavie fut la proie des troupes d’Oreste et d’Odoacre, pillée, saccagée. Epiphanius s’employa à implorer la délivrance des prisonniers, en particulier des femmes emmenées en captivité. Sans ressources personnelles, il s’employa à relever les églises ; il obtint au moins une exemption d’impôts de cinq ans pour ses concitoyens.

En 489, nouvelles guerres, entre Theodoricus, chef des Ostrogoths, et Odoacre. Un moment assiégé dans Pavie, Theodoricus admira la prudence d’Epiphanius, sa patience, sa charité. Vainqueur enfin, Theodoricus envoya Epiphanius auprès du roi de Bourgogne Gondebaud pour traiter de la délivrance des prisonniers. Epiphanius réussit pleinement. En chemin, il guérit plusieurs malades, des possédés, et particulièrement une hémorroïsse.

En 495, malgré sa fatigue, Epiphanius entreprit un nouveau voyage, à Ravenne, où il voulait solliciter une décharge d’impôts en faveur des habitants de Ligurie. Mais au retour il fut pris de pneumonie. Tristesse unanime, mais joie du Prélat, qui se prépara à rencontrer le Seigneur.

Epiphanius mourut à Pavie le 21 janvier 496, après trente ans d’épiscopat.

Epiphanius a été surnommé Pacifique, Gloire de l’Italie, Lumière des évêques.

Dans le Martyrologe Romain, saint Epiphanius de Pavie est commémoré le 21 janvier.

Meinrad d’Einsiedeln

797-861

 

Meinrad (en latin Meinhardus ou Meginardus), vint au monde vers 797, à la suite des instantes prières de ses pieux parents ; Berthold, son père, était un parent des Hohenzollern ; la famille habitait Rottenburg (Württemberg, Allemagne SO).

L’enfant fut, à dix ans, confié à la sage protection de deux moines parents, bénédictins à Reichenau, Haito et Erlebald.

Il devint prêtre en 821, puis voulut embrasser la vie monastique et fit la profession en 822.

Son plus haut centre d’intérêt était la lecture et l’étude de la Sainte Ecriture ainsi que des grands maîtres spirituels, comme Ioannes Cassianus (Cassien). 

Excellent professeur d’Ecriture Sainte, il fut appelé à enseigner à l’abbaye de Bollengen, où sa réputation grandit encore, mais Meinrad préférait toujours plus l’isolement et le silence. 

Il obtint la permission de se retirer au village d’Altendorf, où il resta pendant sept ans, assisté par une brave femme du pays, et s’adonnant à la vie érémitique. Puis en 835, il se retira plus loin encore, derrière le mont Etzel, pensant y rester vraiment seul. C’est le Démon qui le retrouva et le dérangea : Meinrad obtint de Dieu la grâce de l’éloigner.

L’abbesse Hildegarde de Zürich entendit parler de lui et lui fit bâtir une chapelle ; elle lui envoya en outre une statue de Marie Mère de Dieu : placée dans la chapelle, elle y fit beaucoup de miracles (sur la prière de Meinrad). Là est l’origine du pèlerinage de Notre-Dame-des-Ermites ou d’Einsiedeln.

Meinrad eut la faveur céleste de la visite d’un Ange, qui priait avec lui.

Les pèlerins se multiplièrent, les dons aussi, que Meinrad distribuait aux pauvres ou utilisait pour orner la chapelle. C’est ainsi que des brigands furent attirés par la convoitise, espérant ravir les dons déposés par les pèlerins. S’étant approchés, ils furent reçus fraternellement par Meinrad, selon l’aimable coutume bénédictine ; il leur révéla avoir été prévenu de leur dessein, mais les brigands persévérèrent dans leur intention et assassinèrent l’Homme de Dieu, qui venait de célébrer la Messe ce matin-là, 21 janvier 861.

La tradition affirme que, dans leur fuite, les deux brigands furent poursuivis par deux corbeaux, dressés par Meinrad, qui les suivirent jusqu’à Zürich, où ils furent arrêtés, et condamnés à mourir sur le bûcher. C’est là l’origine des deux corbeaux de l’actuel blason d’Einsiedeln.

Très vite, Meinrad fut vénéré comme martyr, mais on ne peut pas dire qu’il ait été «témoin de la foi» au sens propre traditionnel. Il fut certainement victime de sa bonté.

Depuis 934, un monastère a été construit à Einsiedeln, qui devint un centre très important de la vie bénédictine, et en particulier de notation des mélodies grégoriennes authentiques.

Saint Meinrad est mentionné au Martyrologe le 21 janvier.

 

 

Zaccaria Angelico

† 950

 

Il faut chercher beaucoup les rares informations de ces grands Saints qui, de leur vivant, ont vécu dans l’oubli total du monde.

Zaccaria, donc, fut sur le mont Mercurio (Emilie Romagne, Italie E), et y pratiqua la vie cénobitique de façon exemplaire, au point qu’il fut surnommé angelico.

Il s’éteignit vers 950.

Saint Zaccaria a été récemment introduit dans le Martyrologe Romain, au 21 janvier.

 

 

Nicholas Woodfen (Wheeler)

1550-1586

 

Ce prêtre anglais naquit en réalité sous le nom de Nicholas Wheeler, vers 1550, à Leominster (Herefordshire, Angleterre).

Durant sa formation sacerdotale au collège anglais de Douai puis à Reims, il fut connu sous le nom de Nicholas Woodfen. Il prit apparemment un pseudonyme pour, plus tard, mieux passer inaperçu. 

Ordonné prêtre à Reims en 1581, il retourna exercer son ministère sacerdotal en Angleterre. Il travailla ainsi aux Inns of Court de Londres. Il ne dut sa survie qu’à la charité d’un ancien camarade d’école qui lui donna des vêtements et assez d’argent pour louer une chambre.

Il fut arrêté, accusé de «haute trahison», cette fois-ci sous le nom de Nicholas Devereux : ce nouveau patronyme de consonance française existe aussi en Angleterre. Le prêtre pouvait avoir des parents portant ce nom.

Nicholas fut condamné à mort puis «hung, drawn and quartered» (pendu, éviscéré et écartelé), selon l’habituelle formule, à Tyburn (Londres), avec son compagnon Edward Stransham, le 21 janvier 1586.

Leur dies natalis est au 21 janvier.

Ils ont été béatifiés en 1929.

 

 

Edward Stransham

1554-1586

 

Ce prêtre anglais naquit vers 1554 à Oxford, où il fréquenta le Collège Saint-Jean et fut bachelier en 1575-1576.

Ayant renoncé au Protestantisme, et se destinant au sacerdoce, il passa en France, arriva à Douai en 1577 et à Reims en 1578, où se préparaient les candidats anglais. Mais la maladie l’obligea à rentrer quelque temps en Angleterre.

Sans s’avouer vaincu, il repassa en France : on le retrouve à Reims en 1579, pour être finalement ordonné prêtre à Soissons en décembre 1580.

Après quelques mois de préparation, il repartit en Angleterre en juin 1581, avec Nicholas Woodfen (alias Wheeler), qui venait d’être ordonné en mars de la même année.

En 1583, l’intrépide Stransham revint en France, conduisant à Reims douze convertis d’Oxford.

Après quelques mois, il fut à Paris, où il resta entre la vie et la mort, pendant un an et demi.

Malgré tout il repartit en Angleterre. Il fut arrêté à Londres le 17 juillet 1585, pendant qu’il célébrait la messe. 

Condamné pour sa condition de prêtre, il fut exécuté en même temps que son compagnon, Nicholas Wheeler, à Tyburn le 21 janvier 1586, son dies natalis.

Il a été béatifié en 1929.

 

 

Thomas Green (Richard Reynolds)

1562-1642

 

Prêtre anglais difficile à situer, car il y eut un autre Thomas Green (v. 10 juin), et un autre Richard Reynolds (v. 4 mai).

Il dut naître vers 1562 à Oxford.

On ne sait au juste si le nôtre descendait des Greene de Great Milton (Oxfordshire) et (ou) des Reynolds du Vieux Stratford (Warwickshire). Il prit en effet le pseudonyme de Reynolds pour se déplacer incognito.

Il reçut le diaconat à Reims en 1590, fut envoyé à Valladolid et Séville et reçut le sacerdoce à Cadix en 1592.

Envoyé sans tarder en Angleterre, il y exerça le saint ministère pendant de nombreuses années, jusqu’à une première arrestation qui lui valut l’exil en 1606 ; il revint, et fut à nouveau arrêté vers 1628 .

Un jugement le condamna à mort, mais il attendit quatorze années en prison. Il fut exécuté sans autre jugement le 21 janvier 1642 à Newgate (Londres), en même temps que Bartholomew (Alban) Roe, qui, lui, avait attendu dix-sept ans en prison.

Il était âgé, dit-on, de quatre-vingts ans environ.

Au moment suprême, ils se confessèrent l’un à l’autre.

Thomas-Richard a été béatifié en 1929.

 

 

Bartholomew Roe

1583-1642

 

Bartholomew Roe naquit en 1583 à Suffolk (Angleterre).

Il fréquenta l’école de Suffolk et l’université de Cambridge.

Sa conversion au catholicisme lui vint après une visite qu’il fit à un prisonnier de St. Albans qui voulait renoncer à ses vœux religieux.

Il entra au Collège Anglais de Douai... dont il fut renvoyé à cause de son caractère impulsif ! Il passe alors au monastère bénédictin de Dieulouard (Meurthe-et-Moselle), aujourd’hui disparu, y fit la profession en 1613 avec le nom de Alban, et y reçut l’ordination sacerdotale.

Envoyé en mission en 1615, il fut emprisonné à New Prison (Maiden Lane) de 1618 à 1623, puis fut banni. Il revint à l’abbaye bénédictine de Douai, mais retourna en Angleterre quatre mois après.

De nouveau arrêté en 1625,  il resta deux mois en prison à St.Albans, à Fleet, finalement à Newgate. De Fleet, il fut plusieurs fois mis en liberté conditionnelle sur sa parole : il devait rentrer en prison pour la nuit !

Globalement, il resta vingt-deux ans en prison.

Accusé d’être prêtre, il fut condamné à mort et exécuté à Tyburn (Londres), le 21 janvier 1642, avec Thomas Green, non sans avoir arrosé les juges et les bourreaux de ses boutades et mots d'esprit...

Béatifié en 1929, il a été canonisé en 1970, parmi les quarante Martyrs d’Angleterre et du Pays de Galles.

Le miracle retenu pour la canonisation, par l’intercession de Cuthbert Mayne et de ses Compagnons eut lieu en 1962 : un malade fut guéri instantanément et de façon stable d’un sarcome à l’épaule.

 

 

Josefa Teresa Albiñana y Gomar

1625-1696

 

En catalan, on écrit son nom ainsi: Albiniana i Gomar.

Elle naquit le 9 février 1625 à Benigánim (Valencia, Espagne), de Luís et Vicenta, un couple pauvre d’origine noble. Son frère jumeau, puis son père, moururent bientôt. Elle alla travailler chez un oncle, un homme assez dur qui eut tôt fait de la brutaliser pour un rien.

Elle n’étudia pas, et ne sut guère parler que dans son dialecte de Valencia. Elle fut confirmée à huit ans. Son confesseur la mettait à l’épreuve, pour l’humilier, la faisant passer pour une folle, lui ordonnant de mâchonner toujours un quignon de pain.

Or voilà que vers 1638, elle eut une vision du Christ qui lui demandait si elle voulait être son épouse ; elle accepta avec enthousiasme. Dès lors, sa vie continua en visions et révélations, qui la firent passer pour une épileptique. Quand on voulait la faire parler de ses expériences, elle parlait du O, la seule lettre de l’alphabet qu’elle connût et qui termine le terme Nazareno (Celui de Nazareth).

Inès voulut entrer dans le plus proche monastère : chez les Augustines déchaussées de Benigánim. On temporisa, à cause de sa grande simplicité d’esprit. Sur son insistance, on finit par l’accepter comme converse, en 1643 : elle prit le nom de Josefa-María de Sainte-Agnès, reçut l’habit en 1644 et fit la profession en 1645. 

Elle se vit donner toutes les corvées du couvent, pendant que les Révérendes Sœurs, qui savaient lire, chantaient l’office au chœur. Elle sut se faire la dernière de toutes, au service de chacune, même des plus jeunes. Aux récréations, les Sœurs se payaient un peu sa tête, en lui demandant par exemple quel âge elle avait, sachant d’avance qu’elle répondrait en montrant ses dix doigts, ne sachant compter davantage. Elle demanda innocemment un jour ce qu’était un scrupule, et une Sœur lui répondit que c’était du thon avec de l’oignon, ce qu’elle crut jusqu’à la fin de sa vie.

Elle s’imposait de dures mortifications et passait de longues heures en adoration devant le Saint-Sacrement.

Elle connut aussi une assez longue période de sécheresse spirituelle, durant laquelle elle dut affronter de pénibles tentations diaboliques.

Dieu la favorisa du don de prophétie, de discernement des esprits, de présence auprès de personnes en danger. Elle conseilla les rois, les théologiens.

Elle fut mourante dès 1693, mais continua de se déplacer appuyée sur son bâton. A la fin de 1695, connaissant le jour de sa mort prochaine, elle envoya des avis de décès à ses proches. Elle s’éteignit dans son couvent de Benigánim, le jour de la fête de sainte Agnès, 21 janvier 1696.

On l’appelait et on l’appelle toujours habituellement Inès de Benigánim: Josefa María de Sainte-Agnès fut béatifiée en 1888.

Martyrs de Laval (Quatorze)

† 1794

 

On sait que la répression fut particulièrement violente durant la Révolution française dans le département de la Mayenne. Parmi les nombreuses victimes, l’Eglise a retenu les noms des plus remarquables, et dont on put certifier que la mort fut causée pour des motifs religieux.

Beaucoup de prêtres avaient refusé le serment constitutionnel, certains l’avaient prêté sous conditions, avec des restrictions n’entraînant pas leur caractère schismatique. Ces prêtres entretenaient la foi chez les fidèles. 

Sous le Directoire, ces prêtres réfractaires furent sommés de venir habiter à Laval, dans la prison de la Patience (!), l’ancien couvent des Clarisses, et de se présenter à l’appel chaque jour à dix heures.

Lors de la loi de proscription, on excepta les prêtres infirmes et sexagénaires. Mais on ne voulait pas s’arrêter là. C’est ainsi que le Tribunal voulut plutôt en finir, en soumettant à un interrogatoire chacun des prêtres enfermés, avant de les condamner à la guillotine.

Voici le nom de ces treize prêtres et un diacre, en ordre alphabétique de leur prénom, avec quelques indications qu’on a trouvées sur eux.

André Duliou, né le 18 juillet 1727, ordonné prêtre en 1752, vicaire successivement à Luigné, Marigné, Miré, puis curé à Saint-Fort ; déjà prisonnier à Château-Gontier, on le transféra à Laval.

Augustin Emmanuel Philippot, né le 11 juin 1716, curé à Bazouges-des-Alleux depuis cinquante ans ; on lui reprochait d’être trop généreux pour les pauvres.

François Duchesne, né le 8 janvier 1736, avait été recteur de collège à Sablé et Laval, et occupait les fonctions de diacre à Laval.

François Migoret-Lamberdière, né le 28 août 1728, avait été vicaire puis recteur à Oisseau, et curé à Rennes-en-Grenouilles.

Jacques André, né le 15 octobre 1743, ordonné en 1768, vicaire à Rouez, curé à Rouessé-Vassé, s’était retiré à Laval.

Jean-Baptiste Triquerie, né le 1er juillet 1737, était l’unique religieux du groupe, appartenant aux Cordeliers ; chapelain et confesseur des Franciscaines de Buron, et réfugié à Laval.

Jean-Baptiste Turpin du Cormier, né le 8 septembre 1732, ordonné en 1756, bachelier en théologie à l’université d’Angers, était curé de la Trinité de Laval, la future cathédrale. C’est sa fermeté et son autorité qui encouragèrent les autres à suivre son exemple. Tous, et même les geôliers, le considéraient comme le chef du groupe.

Jean-Marie Gallot, né le 14 juillet 1747, était vicaire à Bazougers, sous-chantre à la Trinité de Laval et chapelain des Bénédictines. C’est le plus jeune de ce groupe de Martyrs.

Joseph Pellé, né le 22 janvier 1720, ordonné en 1746, vicaire à la Trinité de Laval, chapelain des Clarisses Urbanistes, était réputé pour ses façons un peu rustres, mais il était réellement droit et pieux. Une fois expulsées les Clarisses Urbanistes, le monastère devint la prison Patience, où lui et ses Confrères furent enfermés. Il mourut donc la veille de son soixante-quatorzième anniversaire.

Julien Moulé, né le 29 mars 1716, avait été vicaire à Beaufray, puis curé à Saulges ; il n’était pas réputé pour sa science et ne savait pas prêcher ; en outre, le pauvre homme souffrait de la goutte. C’est le plus âgé de ce groupe de Martyrs.

Julien François Morin de la Girardière, né le 14 décembre 1733, avait étudié la théologie à Angers et avait été ordonné en 1763 mais, malade, s’était retiré.

Louis Gastineau, né le 10 novembre 1727, ordonné vers 1754, avait été vicaire à Loiron, Saint-Berthevin, de nouveau Loiron, Olivet, Port-Brillet.

Pierre Thomas, né le 13 décembre 1729, ordonné vers 1759, avait été vicaire à Peuton, puis chapelain de l’hôpital de Château-Gontier ; on le savait brusque, un peu loufoque, mais il fut toujours lucide devant les juges.

René-Louis Ambroise, né le 1er mars 1720, ordonné en 1745, était vicaire à la Trinité de Laval.

 

Une première fois libérés par l’armée vendéenne, les prêtres furent sommés de réintégrer Patience dans les vingt-quatre heures, ce qu’ils firent avec soumission.

L’interrogatoire commença le 21 janvier 1794 au matin. Voici quelques réponses des prêtres accusés : 

- L’abbé Turpin du Cormier : (Je n’ai pas prêté le serment) parce qu’il attaquait ma religion et était contre ma conscience… 

- L’abbé Gallot : Citoyen, je suis catholique.

- L’abbé Pellé : Vous m’ennuyez avec votre diable de serment. Je ne le ferai pas, je ne le ferai pas, je ne le ferai pas.

- L’abbé Ambroise : Je veux bien être fidèle au gouvernement, mais je ne peux renoncer à la religion… Je conviens que j’ai eu le malheur d’adopter des opinions qui n’étaient pas conformes à la pure et saine doctrine. Mais Dieu m’a fait la grâce de reconnaître mes erreurs et je les ai abjurées et anathématisées devant mes confrères, qui m’ont réconcilié avec la sainte Eglise. Prêt à paraître devant Dieu, je suis content de laver mon crime dans mon sang.

- Le diacre Duchesne n’était pas soumis au serment. Interrogé s’il ferait le serment, il répondit : Je demanderais un délai, pour que Dieu m’inspirât ce que je devrais faire.  

- Le père Triquerie : Ah ! vraiment, non, citoyen, je ne ferai jamais un pareil serment. Je serai fidèle à Jésus-Christ jusqu’au dernier soupir.

- L’abbé Migoret-Lambardière devait choisir entre le serment et la mort, et répondit simplement : La mort.

 

L’accusateur public requit la peine de mort : Je demande que tous subissent la peine de mort et que Turpin du Cormier, ex-curé de cette commune, soit exécuté le dernier, pour avoir fanatisé son clergé.

Les prêtres se confessèrent mutuellement et préparèrent à la mort cinq autres vendéens condamnés avec eux.

Vers midi ils furent conduits place au Blé, aujourd’hui place du Palais.

L’abbé Pellé, connu pour ses sentences raides, s’adressa aux badauds : Nous vous avons appris à vivre, nous vous montrerons comment mourir.

Ils moururent en martyrs de la foi et de leur sacerdoce, un an après l’exécution du roi Louis XVI.

Plusieurs assistants imbibèrent des linges dans le sang des Martyrs, pour conserver des reliques.

Ces quatorze Martyrs furent béatifiés en 1955 et sont mentionnés le 21 janvier au Martyrologe.

Julien Moulé

1716-1794

 

Julien était né le 29 mars 1716 au Mans (Sarthe).

Ordonné prêtre, plus pour sa piété que pour sa science, il fut vicaire à Beaufray, puis curé à Saulges.

Il souffrait d’une douloureuse goutte.

Du groupe des quatorze Martyrs du 21 janvier 1794, il était le plus âgé : il allait avoir soixante-dix-huit ans.

 

Voir la notice : Martyrs de Laval (Quatorze)

 

 

Augustin Emmanuel Philippot

1716-1794

 

Augustin était né le 11 juin 1716 à Paris.

Ordonné prêtre pour le diocèse de Laval, il était curé à Bazouges-des-Alleux depuis cinquante ans. Généreux, peut-être trop, il s’était fait reprocher d’être trop bon pour les pauvres.

Il fut guillotiné à soixante-dix-sept ans.

 

Voir la notice : Martyrs de Laval (Quatorze)

 

 

Joseph Pellé

1720-1794

 

Joseph était né le 22 janvier 1720 à Laval (Mayenne).

Ordonné prêtre, il fut vicaire à l’église de la Trinité de Laval, et aumônier des Clarisses Urbanistes.

On lui connaissait, dit-on, des façons un peu rustres, peut-être des répliques à l’emporte-pièce, mais son âme était droite avec la Vérité, et sa piété réelle.

Ainsi, interrogé à propos du serment constitutionnel, il répondit : Vous m’ennuyez avec votre diable de serment. Je ne le ferai pas, je ne le ferai pas, je ne le ferai pas.

Les Religieuses ayant été expulsées de leur couvent, celui-ci devint la prison Patience, et c’est là que furent enfermés Joseph et les autres prêtres qui allaient être immolés.

Cette immolation eut lieu le 21 janvier 1794, à la veille de l’anniversaire (sur terre) de l’abbé Pellé : il allait avoir soixante-quatorze ans.

Désormais, on fêtera son anniversaire au ciel, le 21 janvier.

 

Voir la notice : Martyrs de Laval (Quatorze)

 

 

René-Louis Ambroise

1720-1794

 

René-Louis était né le 1er mars 1720 à Laval (Mayenne).

Ordonné prêtre en 1745, il fut vicaire à l’église de la Trinité de Laval, la future cathédrale, pendant presque un demi-siècle, à moins qu’auparavant il ait eu d’autres postes.

Voici une de ses déclarations : 

Je veux bien être fidèle au gouvernement, mais je ne peux renoncer à la religion… Je conviens que j’ai eu le malheur d’adopter des opinions qui n’étaient pas conformes à la pure et saine doctrine. Mais Dieu m’a fait la grâce de reconnaître mes erreurs et je les ai abjurées et anathématisées devant mes confrères, qui m’ont réconcilié avec la sainte Eglise. Prêt à paraître devant Dieu, je suis content de laver mon crime dans mon sang.

 

Voir la notice : Martyrs de Laval (Quatorze)

 

 

André Duliou

1727-1794

 

Il était né le 18 juillet 1727 à Saint-Laurent-des-Mortiers (Mayenne).

Ordonné prêtre en 1752, il fut vicaire à Luigné, Marigné, Miré, puis curé à Saint-Fort.

Mis en prison d’abord à Château-Gontier, il fut transféré à Laval.

 

Voir la notice : Martyrs de Laval (Quatorze)

 

 

Louis Gastineau

1727-1794

 

Louis était né le 10 novembre 1727 à Loiron (Mayenne).

Ordonné prêtre vers 1754, il fut vicaire à Loiron et Saint-Berthevin, de nouveau à Loiron, puis Olivet et Port-Brillet.

 

Voir la notice : Martyrs de Laval (Quatorze)

 

 

François Migoret-Lamberdière

1728-1794

 

François était né le 28 août 1728 à Saint-Fraimbault-de-Lassay (Mayenne).

Ordonné prêtre, il fut vicaire à Oisseau, puis recteur, avant d’être nommé curé à Rennes-en-Grenouilles.

Invité à choisir entre le serment constitutionnel et la mort, il répondit simplement : La mort.

 

Voir la notice : Martyrs de Laval (Quatorze)

 

 

Pierre Thomas

1729-1794

 

Pierre était né le 13 décembre 1729 à Mesnil-Rainfray (Manche).

Ordonné prêtre vers 1759 pour le diocèse de Laval, il fut vicaire à Peuton, puis aumônier de l’hôpital de Château-Gontier.

On lui remarqua des façons parfois brusques ou loufoques, mais ses réponses devant les juges furent droites et courageuses.

 

Voir la notice : Martyrs de Laval (Quatorze), 21 janvier.

Il y a un autre Pierre Thomas, du 14e siècle, voir la notice Pierre Thomas de Sales

 

 

Jean-Baptiste Turpin du Cormier

1732-1794

 

Né le 8 septembre 1732 à Laval (Mayenne), Jean-Baptiste fut ordonné prêtre en 1756.

Il fréquenta l’Université d’Angers et fut reçu bachelier en théologie.

Il fut nommé curé à l’église centrale de Laval, l’église de la Sainte-Trinité, qui devait devenir la cathédrale du nouveau diocèse.

Sa formation, sa position, mais surtout sa fermeté, en firent comme le «chef» du groupe des Martyrs de Laval ; tous se référaient à lui, car il savait leur redonner courage. Même les geôliers le considéraient comme tel.

Aux «juges», il répondit : (Je n’ai pas prêté le serment) parce qu’il attaquait ma religion et était contre ma conscience…

L’accusateur public s’exprima ainsi : 

Je demande que tous subissent la peine de mort et que Turpin du Cormier, ex-curé de cette commune, soit exécuté le dernier, pour avoir fanatisé son clergé.

 

Voir la notice : Martyrs de Laval (Quatorze)

 

 

Julien-François Morin de la Girardière

1733-1794

 

Il était né le 14 décembre 1733, à Saint-Fraimbault-de-Prières (Mayenne).

Après des études de théologie à l’université d’Angers, il fut ordonné prêtre en 1763, mais dut bientôt se retirer, à cause d’une maladie.

 

Voir la notice : Martyrs de Laval (Quatorze)

 

 

François Duchesne

1736-1794

 

François était né le 8 janvier 1736 à Laval (Mayenne).

Diacre, il fut recteur de collège à Sablé et Laval, où il assumait également ses fonctions liturgiques de diacre.

Il n’était pas soumis au serment. Interrogé s’il ferait le serment, il répondit : Je demanderais un délai, pour que Dieu m’inspirât ce que je devrais faire.

 

Voir la notice : Martyrs de Laval (Quatorze)

 

 

Jean-Baptiste Triquerie

1737-1794

 

Le père Jean-Baptiste était né le 1er juillet 1737 à Laval (Mayenne).

Il entra chez les Franciscains Conventuels, qu’on appelait alors les Cordeliers ; c’était l’unique Religieux du groupe d’aujourd’hui.

Ordonné prêtre, il fut aumônier des Franciscaines de Buron, puis s’était réfugié à Laval.

 

Voir la notice : Martyrs de Laval (Quatorze)

 

 

Jacques André

1743-1794

 

Jacques était né le 15 octobre 1743 à Saint-Pierre-la-Cour (Mayenne).

Ordonné prêtre en 1768, il fut vicaire à Rouez, puis curé à Rouessé-Vassé, avant de se retirer à Laval.

 

Voir la notice : Martyrs de Laval (Quatorze)

 

 

Jean-Marie Gallot

1747-1794

 

Jean-Marie était né le 14 juillet (une date tristement prémonitoire…) 1747, à Laval (Mayenne).

Ordonné prêtre, il fut vicaire à Bazougers, sous-chantre au chapitre de l’église de la Trinité à Laval, et aumônier des Bénédictines.

A quarante-six ans, il était le plus jeune de ce groupe du 21 janvier 1794.

A ses «juges», il répondit : Citoyen, je suis catholique.

 

Voir la notice : Martyrs de Laval (Quatorze)

Bang Franciscus

? -1799

 

Bang Franciscus est un laïc coréen né à Myeoncheon (Chungcheong-do, Corée du Sud).

Il fut pendu à Hongju (Chungcheong-do) le 21 janvier 1799 et béatifié en 2014.

 

 

Yi Yun-il Ioannes

(Ni Youn-il Yohan)

1812-1867

 

Ioannes était né en 1812 à Hongju (Ch’ungch’ŏng, Corée) ; on a trouvé aussi 1823 comme date de naissance, probablement une erreur.

Il vint s’installer à Mungyŏng (Kyŏngsang) et travailla comme cultivateur.

Il se maria et eut des enfants.

On le décrivait comme «grand, avec une longue barbe», ce qui lui donnait une allure prophétique. En réalité, il était très doux et très pieux.

Il avait hérité de sa famille une tradition de catholiques et de catéchistes, et faisait de son mieux pour conserver ces traditions.

Ce qu’on sait de son arrestation et de son martyre, nous vient du témoignage de son fils.

Le 6 décembre 1866, Yohan était assis dans sa chambre et aperçut l’arrivée de la police. Il pouvait s’échapper, mais ne le fit pas.

Interrogé s’il connaissait des Catholiques, il dit qu’il l’était, mais qu’il n’en connaissait pas d’autres dans le voisinage. 

La police arrêta ce jour-là trente personnes, dont huit de la parenté de Yohan, qui furent mises en prison à Mungyŏng.

Le gouverneur étant absent, il n’y eut pas d’interrogatoire, mais Yohan fut déjà torturé, tandis qu’on pillait toute sa propriété.

Trois jours après, on les envoya à la prison de Sangju, où Yohan subit trois interrogatoires. A chaque fois, il répondit qu’il ne connaissait pas d’autres Catholiques, en dehors de ceux qu’on avait arrêtés.

Il y avait là en tout soixante-dix prisonniers catholiques. On les divisa en trois groupes : l’un, pour ceux qui avaient des enfants et avaient apostasié ; le second, de vingt personnes, qui refusaient de renier Dieu ; le troisième, les responsables (catéchistes), dont Yohan.

Les autorités de Séoul, consultées, ordonnèrent la condamnation à mort, le 4 janvier 1867.

L’exécution devait avoir lieu à Taegu (Kyŏngsang). Avant le départ, les prisonniers furent encore torturés. Yohan, lui, était si joyeux, qu’il dit à ses enfants : Voilà que je vais devenir martyr. Vous, retournez à la maison, honorez le Bon Dieu, et quand vous serez grands, imitez-moi.

Comme précédemment, Yohan continua d’encourager ses compagnons de cellule à rester fidèles dans leur foi.

Le jour de son exécution étant arrivé, Yohan fut conduit dans un faubourg de Taegu, où il prit un dernier repas et remit aux bourreaux tout l’argent qu’il avait.

Il fut décapité, le 21 janvier 1867.

On ne connaît peut-être pas tous les Martyrs de cette persécution, mais Yohan est le dernier en date de ces cent-trois Martyrs coréens. Ils furent béatifiés à des dates différentes (Ioannes en 1968), et tous canonisés en 1984.

Leur fête liturgique est au 20 septembre.

 

 

Joan Font Taulat

1890-1937

 

Il vit le jour le 1er juillet 1890 à Viladomat (Girona) et fut baptisé le 6.

En 1903 il entra au noviciat mineur des Frères des Ecoles Chrétiennes de Bujedo.

En 1906, à Bujedo, il prit l’habit et le nom de Arnoldo Cirilo ou Arnal Ciril.

Après le scolasticat, il fit de l’apostolat à Arenys de Mar (1907) puis passa à Manlleu. Durant ce séjour, il fut atteint d’un sérieux rhumatisme, qui l’accompagnera toute la vie, lui causant même certaine déformation. Mais il continua de travailler fidèlement.

En 1920, il fut nommé directeur de Santa Coloma de Farnés, une ville thermale, où il pouvait en même temps suivre une cure salutaire.

En 1933, les lois sur l’éducation obligèrent le Frère à changer de lieu, et il fut nommé directeur à Mollerusa.

Sa piété et son zèle se manifestèrent largement durant ces années de direction. Il avait en outre une particulière dévotion à saint Joseph.

Lors de la révolution de 1936, les miliciens se présentèrent à douze heures trente, juste avant le repas, obligeant le Directeur à évacuer immédiatement le collège. On put confier les plus jeunes à des familles alentour, le temps que leurs propres familles pussent venir les chercher.

Les miliciens saccagèrent et détruirent tout le bâtiment, s’acharnant spécialement sur tout le matériel sacré : crucifix, images saintes, cadres, statues, chapelle, sacristie. Le lendemain, ils mirent le feu à l’église du village.

Le 25 juillet, ils revinrent arrêter le Frère Arnal, hébergé chez le docteur Lluch. Ils fouillèrent encore l’établissement ; découvrant quelque part une carabine de salon, ils accusèrent le Directeur de posséder des armes de guerre, et lui réclamèrent les autres… (qui n’existaient pas).

Devant cette situation, le Frère Arnal tenta de fuir. A quarante-six ans, on a encore les jambes jeunes ! Mais avant d’arriver là où il pensait se réfugier, sur la route de Vilasana, un autre milicien le reconnut, le mit en joue, lui demanda ce qu’il portait et le conduisit au Comité de Utxafaba.

Là, on lui prit son chapelet et le crucifix, et on les piétina devant lui. Puis on le confia à une famille, avec ordre de ne pas le laisser partir. Mais se sentant mal à l’aise, il écrivit à un ami de Mollerusa de venir le chercher. L’ami eut la permission du Comité de Mollerusa de le recevoir chez lui. C’était le 8 août 1936.

Le 24 août, les miliciens firent une rafle en camion, y faisant monter trente-neuf personnes dans la même situation que le Frère Arnal ; ce dernier était du groupe, et retrouva ainsi le Frère Hilario. Tout le groupe fut enfermé dans un local où ils ne pouvaient que se tenir debout, pendant trois jours.

Le 27 août, le Comité les fit conduire à la prison de Lleida.

De nouveau en camion, surveillés par des policiers, suivis par des miliciens, qui tentèrent par trois fois de faire arrêter le camion pour fusiller les prisonniers dans le cimetière des villages qu’ils traversaient. Mais les policiers s’y opposèrent.

A Lleida, la prison fut… l’église, vide, car l’évêque et d’autres ecclésiastiques avaient été récemment assassinés. Les prisonniers furent donc dans cette église, pendant quinze jours, au bout desquels on libéra presque tout le monde, ne conservant que les deux Frères, un prêtre et trois laïcs de Mollerusa. D’après ces derniers, qui survécurent, l’attitude du Frère Arnal fut exemplaire et héroïque.

Le Frère fut informé que le «tribunal populaire» l’avait condamné à mort. On l’enferma alors dans la «chapelle» des condamnés à mort, d’où il écrivit un petit mot à ses amis, empli de toute sa force de caractère et de sa foi.

Frère Arnal fut assassiné le 21 janvier 1937.

Il fut béatifié en 2013.

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20 janvier 2024 6 20 /01 /janvier /2024 00:00

20 JANVIER

 

II.

Ss Innas, Rimas et Pinas, grecs convertis par s.André, martyrisés dans un étang glacé.

III.

S Fabien, pape (236-250)  : premier cas d’un laïque élu pape, désigné par une colombe ; il divisa Rome en sept districts confiés à sept diacres ; il aurait envoyé en Gaule les sept célèbres évêques Saturnin, Trophime, Gatien, Denis… ; martyr.

S Sébastien, martyr romain ; il s’était enrôlé dans l’armée pour pouvoir plus facilement assister les chrétiens persécutés ; chef de la garde prétorienne, dénoncé, il fut percé de flèches, assommé et jeté aux égouts ; une procession de ses reliques en 680 arrêta la peste à Rome, raison pour laquelle il est invoqué contre la peste ; il est aussi le patron des policiers.

S Asclas, martyr à Antinoé, précipité dans le Nil.

IV.

S Néophyte, martyr à Nicée, à quinze ans.

V.

S Euthymios le Grand, abbé en Palestine, à Coutila, puis au Sahel ; il convertit beaucoup de Sarrasins, soutint les conciles orthodoxes et mourut presque centenaire.

S Minase, abbé à Condat.

VII.

S Féchin, abbé à Fore, thaumaturge.

XI.

S Wulfstan, évêque à Worcester ; il avait vaincu la tentation de la chair en se roulant dans les épines, comme s.Benoît ; un siècle après sa mort, il fut retrouvé sans corruption.

XII.

B Benedetto Ricasoli, ermite près le monastère de Vallombreuse à Coltibuono.

S Henri, anglais, évêque à Upsal, lapidé.

B Didier, évêque à Thérouanne, soutien des cisterciens, dont il prit l’habit peu avant sa mort.

XV.

Ste Smeralda (Eustochia) Calafato, clarisse sicilienne fondatrice du couvent de Montevergine, canonisée en 1988. Son corps est resté sans corruption.

XVIII.

B Francesco Paoli (Angelo), prêtre carme de l’ancienne observance, surnommé par les paroissiens romains “le Père du Pauvre” ; béatifié en 2010.

XIX.

B Basile Antoine Moreau, fondateur français de la congrégation de Sainte-Croix au Mans (frères enseignants et sœurs soignantes), béatifié en 2007.

XX.

Bse Adelaide Brando (Maria Cristina de l’Immaculée, 1856-1906), napolitaine, fondatrice des Sœurs Victimes expiatrices de Jésus-Sacrement, pour l’éducation des enfants, béatifiée en 2003.

B Michael Iwene Tansi (Cyprian, 1903-1964), curé au Nigéria, cistercien près de Leicester puis au Cameroun, béatifié en 1998.

 

Fabianus, pape

236-250

 

Fabianus (Fabien) succéda à saint Antherus comme vingtième pape. Il était italien.

Son élection fut extra-ordinaire : laïc, il revenait de la campagne avec des amis et rejoignit l’assemblée qui, dans une église, devait nommer le successeur d’Antherus. A ce moment-là une colombe se posa sur la tête de Fabianus qui, tout confus, fut acclamé et désigné pour monter sur la chaire de Pierre.

Fabianus est ainsi le premier laïc à être élu pape. Toute sa conduite fit honneur à cette charge.

L’Eglise étant en paix à ce moment-là, il en profita pour organiser l’Eglise à Rome, en la partageant en sept diaconies. Il fit faire des travaux au cimetière de Calliste, rapporter de Sardaigne le corps du pape saint Pontien.

A l’extérieur, il dut déposer un évêque africain indigne. 

Origène s’adressa à lui pour justifier l’orthodoxie de sa propre doctrine.

On a moins de certitude sur l’envoi qu’il aurait fait de sept évêques pour évangéliser la Gaule : Austremoine, Denis, Gatien, Martial, Paul, Saturnin, Trophime, car pour certains au moins de ceux-ci des «traditions» les font remonter au 1er siècle.

La persécution reprit violemment sous l’empereur Dèce, et le pape Fabianus en fut une des premières victimes, le 20 janvier 250.

Son successeur fut saint Corneille.

 

 

Asclas d’Egypte

† 287

 

Asclas était né à Hermopolis la Grande (Thébaïde, Moyenne Egypte).

Chrétien, il fut dénoncé pour sa foi au Christ et traduit devant Arrianus, le gouverneur de la Thébaïde.

Sommé d’adorer les idoles, il déclara qu’il craignait le jugement de Dieu, bien plus que celui des hommes. A cela il ajouta cette prédiction, qu’Arrian se verrait bientôt contraint d’invoquer le Dieu unique.

Arrianus le fit suspendre par les mains et durement flageller avec des instruments en métal, de sorte que la chair d’Asclas tombait en morceaux. A un moment donné, un des bourreaux fit remarquer qu’Asclas était désormais sans connaissance, mais Asclas ouvrit les yeux et rétorqua : Non seulement j’ai toute ma connaissance, mais encore je ne cesse pas de glorifier mon Dieu et Sauveur.

Puis Arrian voulut emmener sa victime de l’autre côté du Nil, pour reprendre publiquement là-bas les tortures sur Asclas, mais celui-ci implora de Dieu un miracle : que le bateau ne puisse plus se déplacer. En plein milieu du fleuve, le bateau s’arrêta, pas de vent dans les voiles, tous les avirons ensemble ne parvenaient plus à le faire bouger. Arrianus cria à la sorcellerie et, à un moment, proféra le nom de Dieu… et le bateau se remit en marche.

Une fois débarqué non loin d’Antinoé, il ordonna de suspendre à nouveau Asclas, cette fois-ci au-dessus d’un brasier. Asclas pouvait avoir de profondes brûlures à l’endroit de ses plaies précédentes et rapidement rendre l’esprit par asphyxie. Mais il eut encore la force de dire quelques mots aux Chrétiens qui l’entouraient : Frères, cherchez à recevoir la récompense divine. Dans trois jours, vous trouverez mon corps au nord de la ville. Enterrez-le avec la pierre qui y sera attachée.

En effet, on décida alors de le précipiter dans le fleuve, une pierre au cou. Les Chrétiens le retrouvèrent trois jours après et firent comme Asclas leur avait dit.

Ce devait être le 20 janvier vers 287.

Dans le Martyrologe Romain, saint Asclas d’Egypte est commémoré le 20 janvier.

 

 

Sebastianus

† 288

 

Sebastianus (Sébastien) naquit soit à Narbonne soit à Milan, suivant les interprétations. D’autres pensent que son père était de Narbonne, et sa mère de Milan.

Ces parents chrétiens élevèrent leur fils dans la fidélité au Christ.

Vers 283, sous l’empereur Carinus, Sébastien s’enrôla dans l’armée, non pas par amour de la carrière des armes, mais pour avoir la possibilité d’approcher plus commodément les Chrétiens persécutés.

Les Chrétiens qu’il put ainsi assister en 284 furent les saints Marcus et Marcellianus (v. 18 juin), leurs parents Tranquillinus et Marcia ; le greffier du tribunal, Nicostrate et sa femme Zoe, qui se convertirent après que Sébastien ait guéri Zoe de son mutisme par le signe de la croix ; le geôlier Claudius avec toute une cohorte de prisonniers qui reçurent le baptême ; le gouverneur de Rome, Chromace et son fils Tiburce (v. 11 août) ; également Castulius (v. 26 mars). Certains autres martyrs n’ont pas été retenus dans le Martyrologe.

A la fin de l’année 284, l’empereur Dioclétien, ignorant tout de cette belle activité de Sébastien, le nomma capitaine de la garde prétorienne.

De son côté, le pape Caïus conféra le diaconat aux deux Marcus et Marcellianus, et le sacerdoce à leur père Tranquillinus ; en outre il nommait Sébastien «glorieux défenseur de l’Eglise».

En 286, la persécution s’accentua et tous les Chrétiens dont il était question plus haut furent tour à tour exécutés.

De retour à Rome, Dioclétien apprit les «méfaits» de son centurion Sébastien et le convoqua au tribunal, pour lui reprocher son «ingratitude» et son «impiété». Mais Sébastien protesta de sa fidélité à remplir tous ses devoirs et aussi de sa piété envers Dieu pour demander la prospérité de l’empire.

Vexé de cette franchise, Dioclétien ordonna à ses archers de percer Sébastien de leurs flèches. Ils le laissèrent pour mort, mais Sébastien respirait encore et guérit, pieusement soigné par une sainte femme, Irène, la veuve de Castulius, martyrisé l’année précédente.

Bien déterminé à protéger les Chrétiens, même au risque de sa vie, Sébastien se présenta sur le chemin de Dioclétien, tout surpris de le voir debout devant lui. Sébastien s’adressa à l’empereur : Si tu veux vivre en paix, cesse de répandre le sang des innocents.

L’empereur ordonna alors d’assommer le glorieux centurion Sébastien à coups de bâton et de jeter son corps dans l’égout. 

Peu de jours après, Sébastien apparut à une certaine Lucina, lui révélant où était son corps.

Saint Sébastien est un des Martyrs les plus illustres de Rome. La basilique d’abord nommée «des Saints Apôtres», construite au 4e siècle sur la Via Appia, s’appela ensuite Saint-Sébastien-hors-les-Murs, quand on y reporta les restes du Martyr.

Les Carabinieri italiens ont pris saint Sébastien comme patron ; de plus, il est invoqué contre le fléau de la peste, depuis qu’on porta en procession ses reliques lors d’une épidémie de peste à Rome (680), qui cessa immédiatement. De même à Milan en 1575 et à Lisbonne en 1599, où le saint Martyr fut invoqué avec succès.

Saint Sébastien est fêté le 20 janvier.

 

 

Neophytus

4e siècle

 

Quel beau nom pour un jeune Martyr !

Ce jeune chrétien était originaire de Nicée en Bithynie (actuelle Iznik, en Turquie sur la Mer de Marmara.

Dès l’âge de neuf ans, il réunit ses camarades pour les instruire.

A dix ans, nouveau Jean-Baptiste, il se retira dans une grotte du mont Olympe, où il prit la place d’une bête fauve.

Il avait quinze ans, lorsque la persécution le fit arrêter à Nicée. Sur son refus de sacrifier aux idoles, il fut frappé de verges, jeté dans un brasier, enfin décapité.

Saint Néophyte est commémoré le 20 janvier dans le Martyrologe.

 

 

Euthymios le Grand

377-473

 

Euthymios naquit à Mélitène (Cappadoce, auj. Malatya, Turquie) en 377, de parents pieux et sages.

Le papa et la maman, Dionysia, vinrent prier au tombeau de s.Polyeucte (v. 7 janvier), où il leur fut annoncé une prochaine naissance : leur fils serait une bénédiction pour toute l’Eglise.

A l’époque de la naissance d’Euthymios, cessa en effet une période de persécutions qui avaient duré quarante ans.

A trois ans, Euthymios perdit son père ; Dionysia voulut l’offrir à Dieu et se consacrer elle-même. Effectivement, l’évêque Otrée les reçut avec bienveillance ; Dionysia devint «diaconesse», comme on appelait alors les religieuses. Divinement inspiré, Otrée baptisa l’enfant, le tonsura et lui conféra déjà le lectorat.

Béni de Dieu, Euthymios grandit dans une sainte sagesse, une grande culture, un profond respect des lois liturgiques et de la doctrine chrétienne.

En 396, à dix-neuf ans, il reçut le sacerdoce et fut nommé archimandrite pour tous les monastères de la région de Mélitène.

Dix ans plus tard, il renonça à cette charge trop honorable et trop en vue, pour aller se cacher dans un désert de Judée et se fixa dans la laure de Pharan.

Veilles prolongées, court sommeil, jeûnes incessants, prière, travail manuel de vannerie, telle devint la vie d’Euthymios.

Avec Théoctiste, autre solitaire, il vécut chaque année le Carême dans une profonde solitude à Coutila, sur les bords de la Mer Morte. Un jour qu’ils s’égarèrent, ils trouvèrent une grotte qui leur convint : ils édifièrent une église. Ce furent des bergers qui les découvrirent, les firent connaître et leur firent apporter un peu de nourriture.

Des disciples ne tardèrent pas à se présenter. Après les avoir reçus, Euthymios alla seul vivre dans une autre grotte, d’où il sortait pour donner quelques conseils.

Vers 420 vinrent se présenter là des Sarrasins. Le fils de leur chef, Terebon, semi-paralysé, affirmait avoir vu en vision Euthymios qui l’invitait à venir le voir pour être guéri. Euthymios obéit à ce signe divin, fit un signe de croix et guérit le malade. Tous les Sarrasins présents demandèrent alors le baptême ; le chef, Aspebet, reçut le nom de Pierre ; le beau-frère de ce dernier, Maris, se fit moine.

L’épisode rendit Euthymios célèbre dans toute la région et les malades affluèrent pour implorer leur guérison. Euthymios s’enfuit avec, cette fois, Domitien, passa par Rouba, Mird, Ziph, Aristoboulias, autant de localités où il établit des monastères, et vint s’établir dans une grotte du Sahel.

Là, d’autres Sarrasins, envoyés par Aspebet, vinrent demander le baptême, et voulurent rester près d’Euthymios. Celui-ci construisit pour eux une église, ils y établirent leurs tentes et leur groupe donna naissance à une communauté chrétienne, la Parembole. Finalement, Aspebet devint leur évêque, consacré par le patriarche de Jérusalem, Juvénal, qui consacra aussi l’église (428).

Euthymios se vit contraint d’édifier aussi un nouveau monastère. La Parembole se trouvait alors entre le monastère de Théoctiste et celui d’Euthymios.

Un jour qu’un grand groupe d’Arméniens se présentèrent pour saluer Euthymios, ce dernier donna ordre de leur servir à manger ; mais comme il n’y avait de farine que pour quelques personnes, Euthymios convainquit son économe d’obéir : on ne pouvait plus ouvrir la porte, tant les pains s’étaient brusquement multipliés ; il fallut enlever la porte, qu’on ne put remettre en place que trois mois plus tard !

A cette époque, on ne célébrait pas chaque jour la Liturgie eucharistique. Euthymios célébrait les samedis, dimanches et certains jours de fêtes ; en-dehors de ces festivités, Euthymios donnait aux moines l’Eucharistie de la Sainte Réserve.

Les luttes trinitaires furent l’occasion de deux autres événements importants, qui soulignèrent encore plus la sainteté d’Euthymios.

Un de ses moines, Domnus, voulut aller trouver son oncle Ioannis, patriarche d’Antioche, pour le persuader de ne pas adhérer à l’erreur de Nestorius ; Euthymios lui prédit que ce voyage finirait mal, mais Domnus partit tout de même : il fut élu pour succéder à son oncle, décédé, mais fut peu après dépossédé de son siège et n’eut plus qu’à venir demander pardon à Euthymios.

L’autre événement se vérifia vers 456, quand l’impératrice Eudoxie voulut rentrer dans la communion de l’Eglise. Elle alla trouver s.Siméon le Stylite (v. 27 juillet), qui la redirigea vers Euthymios : Tu as là-bas l’homme de Dieu, Euthyme ; suis son enseignement et tu seras sauvée. Euthymios à son tour l’exhorta en des termes qui valent pour nous une véritable confession de Foi : Désormais, il faut écarter toute dispute déraisonnable : outre les trois synodes œcuméniques tenus à Nicée contre Arius, à Constantinople contre Macédonius, à Ephèse contre Nestorius, il faut recevoir aussi celui qui a été réuni récemment à Chalcédoine, abandonner la communion de Dioscore et communier avec l’évêque de Jérusalem, Juvénal.

En 458, mourut le patriarche Juvénal, dont le successeur fut Anastase, comme l’avait prédit Euthymios. En 466, mourut le cher ami d’Euthymios, Théoctiste.

Euthymios connut d’avance le jour de sa mort, mais n’en avertit personne jusqu’aux derniers jours qui la précédèrent. Le 17 janvier, on fêta s.Antoine, puis Euthymios demanda aux moines qui ils désiraient comme supérieur ; leur choix fut d’abord Domitien, mais Euthymios leur annonça qu’il devait mourir une semaine plus tard (ce qui devait arriver) ! Ils désignèrent alors Elie : Euthymios lui recommanda de veiller consciemment sur lui-même et sur son troupeau, et lui annonça que cette laure allait devenir un monastère.

Euthymios mourut le 20 janvier 473, âgé de quatre-vingt seize ans. 

Au onzième siècle, on disait que le monastère était en ruines, probablement victime de l’avancée des Arabes.

Dans le Martyrologe Romain, saint Euthymios le Grand est commémoré le 20 janvier.

Wulfstan

1008-1095

 

Wulfstan (qu’on trouve aussi écrit Wolstan, Wulstan ou Ulfstan) était né vers 1008 à Itchington (Warwick, Angleterre), d’Æthelstan et Wulfgifu qui eurent aussi une fille.

Il reçut son éducation dans les abbayes d’Evesham et Peterborough (de la première, il ne reste que le clocher, le reste ayant été détruit par ordre d’Henri VIII ; de la deuxième, on ne parle que de sa Chronique).

Revenu dans sa famille, Wulfstan ne put se faire au monde. Un jour qu’il s’était distingué dans un tournoi, il vit s’approcher de lui une belle créature qui, croyant honorer sa victoire, se mit à danser devant lui : Wulfstan sentit monter en lui la passion et, tout effrayé, alla se rouler dans un massif de ronces, ce qui éteignit pour le reste de ses jours toute tentation de la chair, comme cela advint pour saint Benoît (v. 11 juillet).

Ses pieux parents, d’un commun accord, décidèrent d’entrer en religion ; Æthelstan se fit moine, Wulfgifu entra chez les moniales de Worcester. Wulfstan alla alors se mettre sous la conduite de l’évêque, Brihthead, qui l’ordonna prêtre, tant son disciple cultivait en lui de grandes vertus.

Mais l’humble Wulfstan ne se sentait pas capable d’exercer le ministère des âmes. Il entra dans le chapitre cathédral de Worcester où, pendant un quart de siècle, il fut écolâtre, préchantre, sacristain, enfin prieur.

Il sortait peu et peu le connaissaient. Mais on parlait de ses hautes vertus : un comte orgueilleux ne voulut se confesser qu’à lui et fit bien une trentaine de miles pour venir le trouver.

Vers 1062, arriva à Worcester l’évêque d’York, Ealdred, accompagné de deux cardinaux romains. Après être restés tout un carême dans le monastère où se trouvait le pieux prieur, ils revinrent auprès du roi Edouard (v. 5 janvier), qu’ils persuadèrent facilement que Wulfstan était le meilleur candidat pour le siège épiscopal de Worcester. Certes il manquait un peu d’instruction, mais sa parole était pleine de l’esprit divin. Sans trop penser à la dignité de cette charge, Wulfstan accepta humblement sa nomination et fut sacré évêque le 8 septembre 1062. Il devait rester sur ce siège pendant trente-trois ans.

L’évêque ne changea guère les habitudes du prieur, sauf qu’il y ajouta les visites du diocèse. En se déplaçant, il priait les psaumes, les litanies, l’office des morts ; son intendant devait conserver une bourse bien pleine et toujours ouverte, pour venir aux besoins des nécessiteux ; chaque église l’arrêtait pour un moment de prière.

La cathédrale de Worcester, construite par saint Oswald (v. 29 février) fut reconstruite, des églises furent édifiées dans le diocèse.

Wulstan savait, dit-on, reprendre, et même vertement, les habitudes efféminées des gens de cour, mais tout le monde l’aimait et l’admirait.

Quand le roi Guillaume voulut imposer des prélats normands pour remplacer les anglais nommés par l’ancien roi saxon, Wulfstan fut le seul qu’on n’osa pas démettre, mais il y eut ensuite un autre incident : lors d’un synode de Westminster, l’évêque Lanfranc crut bon de demander à Wulfstan de remettre son bâton et son anneau, car on lui reprochait son peu d’aptitude «épiscopale». Il se leva, reconnut humblement son indignité et affirma qu’ayant reçu son bâton du roi Edouard, il ne le remettrait qu’à lui, et alla le planter auprès du tombeau du saint Roi. Dieu fit que le bâton alors resta fiché en terre ; personne ne pouvait l’en retirer ; Lanfranc ordonna alors à Wulfstan d’aller le reprendre - et il resta sur son siège.

Lanfranc lui confia même la visite apostolique du diocèse voisin de Chester. Aux Anglais qui se plaignaient de la domination normande, Wulfstan répondait : C’est un châtiment de Dieu pour nos péchés, il faut l’endurer avec patience sans nous soucier du bâton avec lequel il nous frappe.

Guillaume mourut, Lanfranc aussi ; Wulfstan assista au sacre d’Anselmo de Canterbury (v. 21 avril).

A partir de la Pentecôte de 1094, il fut malade et atteint d’une fièvre lente qui traîna pendant des mois. En janvier 1095, il dut garder le lit, d’où il suivait mentalement les psaumes qu’on chantait près de lui.

Il s’éteignit saintement le 20 janvier 1094, jour qui est actuellement son dies natalis.

Comme Wulfstan l’avait prédit, on ne put retirer son anneau pastoral ; on l’enterra dans sa cathédrale, où se produisirent beaucoup de miracles. Un siècle plus tard, on retrouva son corps intact.

Wulfstan a été canonisé en 1203.

 

 

Benedetto Ricasoli

1040-1107

 

Les parents de Benedetto avaient connu le fondateur de l’Ordre de Vallombreuse, Giovanni Gualberto (v. 12 juillet) et lui avaient remis un grand terrain à Coltibuono (Toscane, Italie C)).

Benedetto, lui, naquit vers 1040 à Montegrossi, une localité de Toscane mieux connue comme le centre du vin de Chianti.

Vers 1093, il entra dans le monastère fondé à Coltibuono. L’abbé remarqua les excellentes dispositions de son candidat pour la vie solitaire et lui permit de se retirer dans une pauvre cabane non loin du monastère.

Ce petit ermitage s’appelait le Castellacio (ce qui voudrait dire : le vilain château). 

De temps en temps, Benedetto revenait parmi les moines à certaines grandes fêtes. Une année où il resta là durant le temps de Noël, il leur parla avec grande conviction sur la nécessité de se détacher, répétant : Notre vie doit être une continuelle préparation à la mort.

Revenu dans sa solitude, il s’éteignit le 20 janvier 1107. Les cloches auraient salué cette mort en sonnant spontanément.

Le culte du bienheureux Benedetto fut confirmé huit siècles plus tard, en 1907.

 

 

Henri d’Uppsala

† 1156

 

Les faits concernant Henri remontent à des documents dont l’authenticité peut faire problème. Il en est resté une légende dont on ne peut pas prouver les détails.

Henri était anglais et naquit vers le début du 12e siècle.

En 1153, à la suite du cardinal Nicholas Breakspeare, il vint prêcher la foi aux peuples de Scandinavie. Le cardinal le sacra évêque à Uppsala.

Henri bénéficia de l’appui du roi Eric IX, qui fit construire une cathédrale sous le vocable de Notre-Dame de l’Assomption, consacrée le 15 août 1155.

Puis Eric conquit la Finlande, où il voulut envoyer des missionnaires. Henri se lança dans la mission. Un jour qu’il tentait de convaincre un pécheur, celui-ci le lapida (ou le décapita).

Si, comme on l’a dit, beaucoup d’épisodes sont plus ou moins contestés par la critique historique, Henri reste un personnage célébré autant dans l’Eglise catholique de Finlande que dans l’Eglise protestante.

Des miracles furent attribués à l’intercession de l’évêque martyr.

Les reliques de saint Henri, conservées jusqu’au 15e siècle, furent dispersées par les hérétiques.

Le dies natalis d’Henri est au 20 janvier.

 

 

Smeralda (Eustochia) Calafato

1434-1485

 

Smeralda (Emeraude) naquit à Messine (Sicile) en la fête de l’Annonciation du Seigneur, le 25 mars 1434, quatrième des six enfants de Cofino Calafato et Mascalda Romano.

Cofino gagnait sa vie modestement avec son petit bateau en transportant des marchandises. Mascalda était une maman très chrétienne, pleine d’enthousiasme pour la réforme franciscaine appuyée par saint Bernardin de Sienne (cf. 20 mai), par saint Giovanni de Capestrano (cf. 23 octobre), par saint Giacomo de la Marche (cf. 28 novembre).

Un événement particulièrement marquant frappa la jeune Smeralda : elle n’avait que onze ans, lorsqu’elle fut promise à un riche parti. Le mariage était prévu, mais le fiancé mourut subitement en 1446. La petite fille ne fut pas insensible à l’épreuve, mais ce fut pour elle une occasion de monter encore plus haut dans son désir de vivre avec l’Epoux des vierges. A quatorze ans, elle était fermement décidée à se consacrer à Dieu.

Le papa s’y opposait farouchement et proposa plusieurs autres candidats à sa fille, qui les refusa tous. Le conflit n’était pas apaisé, que le papa mourut brusquement durant un de ses voyages en Sardaigne.

A cette même époque, le mouvement franciscain de l’Observance fut très appuyé et encouragé par l’évêque d’Agrigente, Matteo Guimerà (cf. 7 janvier). Un premier monastère fut fondé justement à Messine. La jeune épouse Mascalda, qui avait dix-huit ans, s’engagea bientôt dans le Tiers-Ordre franciscain, entraînant par son exemple la jeune Smeralda. 

Cette dernière entra parmi les Clarisses à la fin de l’année 1449, alors qu’elle n’avait pas encore seize ans, et prit le nom de Eustochia. 

On put dire d’elle qu’elle fut parfaitement exemplaire, par sa vie intérieure, son esprit de mortification, l’assistance aux malades, la méditation de la Passion du Christ. 

Toutefois, l’abbesse se laissait aller à un certain relâchement et Eustochia, avec d’autres Consœurs, en vint à vouloir fonder un nouveau monastère, fidèle à la stricte Observance franciscaine.

Elle en obtint l’autorisation pontificale. Non sans de nombreuses difficultés (et cette brève expression couvre tout ce qu’on peut imaginer d’obstacles divers : contradictions, oppositions internes et externes, travaux, dépenses…), Eustochia obtint un ancien hôpital transformé en couvent, où elle s’installa avec une ancienne Consœur (Iacopa Pollicino), sa propre sœur Mita (Marguerite) et une nièce, auxquelles se joignirent bientôt d’autres femmes.

Mais on dut bientôt évacuer le couvent, et se réfugier dans un autre bâtiment du quartier Montevergine, en 1464. De nouveau les travaux, dépenses, privations, soucis… Mais Eustochia donnait surtout l’exemple de la méditation de la Passion du Christ, de l’amour des vertus jusqu’à l’héroïsme. Elle entraînait ses cinquante Religieuses dans un élan d’amour inconditionné pour Jésus-Christ et l’Eglise.

Eustochia mourut le 20 janvier 1485. Des phénomènes extra-ordinaires qui se manifestèrent dès sa mort, produisirent tout de suite un grand mouvement de piété envers elle. Une biographie fut bientôt rédigée. 

La cause de béatification fut cependant interrompue. Trois siècles après la mort d’Eustochia, le culte fut approuvé ; cinq siècles après sa mort, en 1985, ont été proclamées «héroïques» ses vertus, et Eustochia a été canonisée en 1988.

Francesco (Angelo) Paoli

1642-1720

 

Né le 1er septembre 1642 à Argigliano di Casola (Massa Carrara, Italie), Francesco était le frère aîné de trois autres frères et de trois sœurs.

Dans l’enfance et l’adolescence, ce qui l’attirait particulièrement, c’étaient les offices, la liturgie, qui stimulaient sa piété et son amour des pauvres.

Il reçut une bonne petite formation grâce à son oncle maternel, prêtre à Minacciano, et avant d’avoir accompli les dix-huit ans, put recevoir la tonsure et les ordres mineurs.

En 1660, avec son frère Tommaso, il demanda à être admis chez les Carmes de Cerignano.

Le noviciat devait se faire à Sienne, où le papa les conduisit. Francesco y prit le nom de Angelo (Ange) et y fit les vœux solennels l’année suivante.

Il fit cinq années de philosophie à Pise, où l’on remarqua si bien son esprit charitable, que plusieurs notables de la ville lui remirent des aumônes pour les pauvres.

Après sept années d’études théologiques, il fut ordonné prêtre en 1667, à Florence, où il restera pendant sept autres années. 

Ce qu’on n’a pas dit jusqu’ici, est que Francesco avait appris à jouer de l’orgue, et c’est en qualité d’organiste et de sacristain qu’il resta à Florence jusqu’en 1674, année où il revint chez les siens pour motifs de santé.

Or, le 15 août de 1674, il fit un premier «miracle», en distribuant le pain aux pauvres : la réserve de pain ne diminuait pas ! Le pauvre frère Ange, tout gêné, s’enfuit dans les montagnes de la Garfagnana et se joignit aux bergers dans une vie tout érémitique ; pour célébrer la messe, il montait chaque matin au sanctuaire de San Pellegrino.

Il revint à Pistoia, où au lieu de se soigner, il s’occupa des pauvres, puis à Florence, suffisamment remis pour qu’on lui confiât alors la charge de maître des novices.

En 1676-1677, il fut curé à Corniola di Empoli, siège d’un carmel, mais il profitait de ses moments libres pour aller visiter les malades à l’hôpital de Pistoia.

En 1677-1680, il fut de nouveau à Sienne, où il organisa dans le jardin du couvent une grande table pour les pauvres, qui venaient même de la campagne alentour, car c’étaient des années de disette.

On l’envoya à Montecatini pour enseigner la grammaire aux novices ; mais notre Ange ne pouvait pas s’empêcher de voler au secours des pauvres gens.

En 1682, on l’envoya à Cerignano ; il y allait de nuit, comme toujours, pour éviter les remerciements habituels lors des départs. Là encore, pendant cinq ans, organiste et sacristain, il donna son temps libre aux personnes en difficulté. Pour trouver un peu de calme, il se retirait dans une grotte voisine.

En 1687, le Supérieur général l’appela à Rome : il y alla avec toutes ses affaires, c’est-à-dire sa cappe blanche, son bréviaire, et un peu de pain dans un sac, de nuit.

En voyage, il fit deux arrêts : à Argigliano pour saluer son vieux papa et ses frères et sœurs, à Sienne pour saluer son frère Tommaso.

Il arriva enfin à Rome en mars 1687, où le couvent Saints-Sylvestre-et-Martin l’accueillit avec joie, car sa réputation l’avait précédé. L’été suivant, il monta pieusement la Scala Santa (c’est, d’après la Tradition, l’escalier du prétoire qu’on fit monter à Jésus-Christ pour être interrogé par Ponce Pilate. En plusieurs endroits on y observe des taches foncées qui seraient les marques de Son sang. Les fidèles montent cet escalier à genoux en priant, chacun selon son rythme et sa dévotion)puis il alla visiter les malades dans le voisin hôpital du Latran ; il observa la misère spirituelle de ces pauvres malades…

Son supérieur l’autorisa à s’occuper des malades à ses heures libres, à condition de ne pas manquer à ses obligations de maître des novices, pour lesquels on l’avait fait venir à Rome.

Désormais, pendant plus de trente ans, le père Angelo élargira son apostolat à toutes les misères qu’il trouvera à Rome, si bien qu’il sera partout appelé «le père des pauvres».

Ainsi, il faisait donner à manger jusqu’à trois cents pauvres chaque jour ; il ouvrit une maison de convalescence pour les malades qui sortaient de l’hôpital ; il visita les prisonniers, ainsi que leurs familles ; il eut en charge l’assistance spirituelle du Conservatoire de la très Sainte Vierge, qui recevait des adolescentes ; il fut appelé hors de Rome pour résoudre des conflits ; les chartreux de Trisulti lui confiaient l’examen des jeunes incertains sur leur vocation…

Il fut en rapport avec d’éminentes personnalités, entre autres Giuseppe Maria Tomasi, qui allait recevoir le cardinalat juste avant de mourir (v. 1er janvier). Lui-même refusa par deux fois le cardinalat.

Il intervint aussi directement auprès du pape pour obtenir les fonds nécessaires à quelques travaux au Colisée. Ce saint lieu en effet, un peu délaissé et en ruines, était le rendez-vous d’affaires douteuses. Il y fit mettre des portes, et élever trois croix, qui y sont encore, devant lesquelles on célèbre le Chemin de Croix.

Sa dévotion à la Croix était profonde. En d’autres endroits il avait aussi fait ériger ces trois croix : près de chez lui à Lusignano, et au Mont Testaccio.

L’orgue fut son dernier compagnon : tandis qu’il jouait, au matin du 14 janvier 1720, la fièvre le prit et l’obligea à rester dans sa cellule. Il s’éteignit au matin du 20 janvier.

De très nombreux miracles eurent lieu pendant sa vie et après sa mort.

Le Père des pauvres et Apôtre de Rome fut béatifié en 1999.

 

Une phrase célèbre d’Angelo Paoli : 

Qui cherche Dieu, doit aller le trouver au milieu des pauvres.

 

 

Basile Moreau

1799-1873

 

Basile Moreau naquit en 1799 à Laigné-en-Belin, neuvième des quatorze enfants de parents cultivateurs. Après le collège, il entra au séminaire du Mans et fut ordonné prêtre en 1821, à l'âge de 22 ans. A Paris, il étudia la théologie chez les Sulpiciens puis, durant treize années, il enseignera au séminaire, successivement, la philosophie, le dogme et l'Écriture sainte.

En 1835, il organisa un groupe de prêtres auxiliaires pour prêcher des missions et, à la demande de son évêque, assura la direction de la communauté des Frères de Saint-Joseph. Pour les services intérieurs, de la communauté et du pensionnat, il engagea quelques femmes, les premières Sœurs. Il proposa à tous et à toutes les vœux de religion, qu'il prononcera lui même le 15 août 1840. L'association Sainte-Croix, du nom de la commune où elle est implantée, était née.

La petite congrégation connut une croissance rapide. En plus de l'esprit d'union et de collaboration mutuelle, Basile Moreau voulut donner aux prêtres, frères et sœurs de Sainte-Croix, une ferme confiance en la divine Providence. 

Mais en 1855 commença une douloureuse période pour le fondateur. Dissensions à l'intérieur de la congrégation, graves déboires financiers, accusations de mauvaise administration, l'amenèrent à offrir sa démission de supérieur général et il se retira, avec deux de ses Sœurs, dans une petite maison à côté de l'Institution de Sainte-Croix. 

Sans amertume ni haine, et pardonnant à tous, il passa ses dernières années à donner des prédications dans les paroisses du Mans et des environs. 

Il tomba malade en janvier 1873 et mourut vingt jours plus tard. 

Son zèle apostolique a pris les dimensions du monde : la congrégation de Sainte Croix, présente sur quatre continents, regroupe près de 4000 religieux. 

Basile Moreau a été béatifié au Mans le 15 septembre 2007. Il est inscrit au Martyrologe le 20 janvier.

 

 

Adelaide Brando

1856-1906

 

Adelaide était une napolitaine, née le 1er mai 1856. Sa mère, Concetta Marrazzo, mourut peu après sa naissance. Son père, Giovanni Giuseppe Brando, était de condition aisée. Il y avait aussi une autre fille.

Dans ce foyer chrétien, les filles reçurent une éducation à domicile. Très vite, Adelaide sentit en elle l’appel à la vie religieuse, et fit à douze ans le vœu de chasteté. Elle n’avait qu’un désir, et un seul : être sainte. Elle se confessait souvent et recevait l’Eucharistie chaque jour, son «pain quotidien».

Mais depuis toute petite elle souffrait d’une bronchite chronique qui l’obligeait à dormir assise. Sa santé lui ferma la porte des Clarisses et des Sacramentines. 

Elle sentit alors l’inspiration de fonder une nouvelle famille religieuse, les Sœurs Victimes Expiatrices de Jésus au Saint-Sacrement, qui se dévoueraient à l’adoration perpétuelle de l’Eucharistie, en même temps qu’à la formation et à l’instruction des jeunes filles. Elle fut soutenue par deux saintes personnalités : le Vénérable Michelangelo de Marigliano et s.Lodovico de Casoria (cf. 30 mars).

Après avoir fait la première profession en 1897, elle obtint l’approbation papale en 1903 et fit sa profession perpétuelle cette même année, le 2 novembre.

Malgré sa santé et ses problèmes financiers, elle vit sa famille grandir rapidement. 

C’est à Casoria qu’elle s’établit. Sa sœur la suivit dans cette fondation. Elle-même porta le nom de Maria Cristina de l’Immaculée Conception, qu’elle avait déjà reçu lors de sa tentative chez les Sœurs Sacramentines. 

Pendant les trois années qui lui restèrent à vivre, elle fut la Supérieure de la congrégation, remarquable pour sa constante prière d’adoration, sa dévotion à la naissance et à la passion du Christ, et à l’Eucharistie.

Comme cellule, elle se fit aménager une petite «grotte» contre l’église, comme dans la grotte de la Nativité, pour être tout près du tabernacle, toujours assise sur sa chaise, éveillée ou endormie.

Son esprit d’expiation passa dans la Congrégation. Elle voulait expier les offenses reçues par le Sacré-Cœur dans le Sacrement eucharistique de l’Amour, les irrévérences, les indifférences, les communions sacrilèges, les messes mal célébrées et suivies avec distraction. Toutes les maisons qui allaient s’ouvrir devaient l’être dans cet esprit réparateur : écoles pour les filles, orphelinats…

Elle mourut le 20 janvier 1906, à peine cinquantenaire, et fut béatifiée en 2003.

Elle devait être canonisée en 2015.

 

 

Michael Iwene Tansi

1903-1964

 

Né en 1903 à Onitsha (Nigeria) dans une famille animiste, le jeune Iwene rencontra des missionnaires : il reçut à neuf ans le baptême, et le prénom de Michael.

Heureux, il se fit apôtre de ses camarades pour leur communiquer sa foi et reçut la mission de catéchiste.

Entré au séminaire, il fut ordonné prêtre en 1937.

Nommé curé dans son propre pays d’origine, à Onitsha, il ne s’épargna aucune fatigue pour gagner les âmes à Dieu, en orientant les jeunes, en défendant la dignité des femmes et en les préparant convenablement au mariage ; il lisait et commentait les textes de la Bible, invitant les gens à aimer, à pardonner, même entre ethnies différentes, et à s’approcher des Sacrements. Il fut très apprécié.

Il sentit cependant un appel à une vie plus retirée. D’abord il reçut de l’évêque la permission d’implanter le monachisme au Nigéria. Et pour être à même de mieux réussir dans cette mission, il se rendit en 1950 dans un monastère cistercien anglais, à Leicester, où il prit le nom de Cyprian.

Il émit les premiers vœux en 1953, mais sa santé ne lui permit pas de retourner au Nigéria. 

Le monastère envoya tout de même des moines pour une fondation au Nigéria, mais à cause des troubles politiques, ces derniers se replièrent vers le Cameroun.

Le père Cyprian Michael Tansi mourut d’une rupture d’anévrisme, en Angleterre, le 20 janvier 1964.

Un des prêtres concélébrants présents à ses funérailles, avait été baptisé à onze ans par le père Tansi : il devait devenir le cardinal Arinze.

La dépouille du père Tansi fut reportée au Nigéria en 1986, année où commença l’enquête en vue de la béatification, car de nombreuses grâces avaient été signalées, dues à l’intercession du saint prêtre.

Cyprian Michael Tansi a été béatifié en 1998.

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19 janvier 2024 5 19 /01 /janvier /2024 00:00

19 JANVIER

 

II.

S Germanikos, martyr à Smyrne.

S Pontianus, martyr à Spolète.

III.

Ss Maris, Marthe, Audifax et Abachum, famille persane venue à Rome, martyrs.

IV.

Ss Paul, Géronce, Janvier, Saturnin, Successus, Jules, Cat, Pia et Germaine, martyrs en Afrique.

S Makarios l’Ancien ou le Grand, solitaire et prêtre dans le désert de Scété ; il fut calomnié de fornication dans son village.

S Makarios, abbé des anachorètes près d'Alexandrie, thaumaturge ; patron des pâtissiers, parce qu’il avait été auparavant marchand de dragées.

?

S Appien, évêque en Corse et martyr.

V.

S Bassianus, sicilien, premier évêque à Lodi ; depuis, cette ville a toujours été épargnée de la lèpre.

S Giovanni, évêque à Ravenne, impuissant à pacifier les ennemis Théodoric et Odoacre.

VI.

Stes Liberata et Faustina, vierges près de Côme ; elles décidèrent de se consacrer en voyant la tristesse désespérée d’une veuve pour son mari défunt.

S Lhômer, abbé à Corbion, mort plus que centenaire. 

S Contest, évêque à Bayeux, qu’il quitta un moment pour attendre que ses diocésains se corrigeassent.

VIII.

S Remigius, fils naturel de Charles-Martel, évêque à Rouen ; il fit venir de Rome des moines pour la bonne exécution du chant.

S Blaithmac, abbé irlandais, martyrisé par les danois sur l’île de Iona.

X.

S Arsenios, évêque à Corfou.

XIII.

Bse Béatrice de Lens, cistercienne à Spinlieu.

XX.

B Marcelo Spínola y Maestre (1835-1906), évêque à Coria, puis Málaga, enfin Séville, fondateur des Servantes du Divin-Cœur, pour l’éducation de la jeunesse, béatifié en 1987.

B Jeroni Fábregas Camí (1910-1939), prêtre espagnol martyr près de Barcelone, béatifié en 2013.

Germanikos de Smyrne

† 155

 

Germanikos était un jeune et fidèle disciple de s.Polycarpe (v. 23 février), l’illustre évêque de Smyrne (Asie Mineure, auj. Izmir, Turquie W).

Des témoins oculaires écrivirent ceci : 

Livré aux bêtes, il remarqua que le proconsul manifestait quelque compassion pour lui et voulait l’inviter à songer au moins à son jeune âge, pendant qu’il dédaignait les autres avantages ; il n’eut que du mépris pour cette compassion d’un ennemi qui simulait le désir de l’épargner. Il provoqua lui-même la bête qui devait le dévorer, l’invitant à se jeter sur lui pour le faire sortir plus promptement de ce monde impie.

Germanikos mourut ainsi environ un mois avant Polycarpe, vers 155.

Saint Germanikos de Smyrne est commémoré le 19 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Pontianus de Spolète

† 160

 

Sous l’empereur Antonin († 161), Pontianus faisait preuve d’un grand zèle pour propager la doctrine évangélique à Spolète.

Le juge Fabien le fit arrêter et traduire devant son tribunal. A la simple déclaration qu’il avait devant lui un chrétien, ce juge entra en fureur, ordonna d’enlever à Pontianus ses vêtements et de le frapper de verges jusqu’au sang.

Comme Pontianus demeurait ferme dans sa foi, on lui ordonna de marcher sur des charbons ardents, ce qu’il fit sans exprimer la moindre douleur ; il traversa aussi d’autres tourments qu’on lui imposa, montrant à chaque fois une foi encore plus grande d’appartenir au Christ.

Fabien le fit jeter dans une prison obscure, où des anges seraient venus le réconforter. On se rend compte que Pontianus vécut réellement la douloureuse agonie du Seigneur, qui fut réconforté par un ange à Gethsémani.

Après quelques jours encore, et encore d’autres tortures, Pontianus fut décapité.

Ce martyre aurait eu lieu le 14 janvier 160, mais certains documents avancent la date du 19 janvier.

Saint Pontianus de Spolète est commémoré le 19 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Maris, Marthe, Audifax et Abachum

† 270 env.

 

Maris (latinisé en Marius), était un notable persan qui, avec son épouse Marthe et leurs deux enfants Audifax et Abachum, avaient embrassé le christianisme, vendant leurs biens, secourant les pauvres.

Ils s’en vinrent en pélerinage à Rome, pour vénérer le tombeau des saints Apôtres. A cette époque, l’empereur Claude le Gothique persécutait les chrétiens. 

Toute la famille se mit alors au service des persécutés, visitant les prisonniers, ensevelissant dignement les martyrs (v. 25 mars, s.Quirin).

A leur tour, ils furent dénoncés, arrêtés, invités à sacrifier aux idoles, et finalement exécutés : Maris et ses enfants décapités, Marthe noyée dans un étang à treize milles de Rome.

Une pieuse dame romaine fit racheter les corps pour les ensevelir dans son propre tombeau. Plus tard, ces reliques furent transportées en différentes églises de Rome. La ville de Crémone en reçut aussi, qui sont dans une magnifique châsse.

La date de leur martyre s’est finalement stabilisée au 19 janvier, jour où le Martyrologe les commémore.

 

 

Makarios l’Ancien

300-390

 

Makarios signifie heureux ; il y a un bon nombre de Makarios dans le Martyrologe, et deux en ce 19 janvier, contemporains, mais bien différents (voir plus bas).

Le nôtre naquit vers 300 en Haute-Egypte.

Un seul fait peut donner une idée de sa nature délicate. Un jour que des camarades avaient volé des figues, il leur en échappa une à terre, et Makarios la mangea : toute sa vie il pleura sa faute.

Il eut l’inspiration de se retirer dans une petite cabane de son village, pour y prier et vivre du travail de ses mains.

Une fille répandit le bruit qu’elle avait conçu de lui et ameuta tout le village ; les parents de la fille vinrent s’emparer de Makarios et le traînèrent dans toutes les rues, l’insultant et le frappant ; on lui demanda de subvenir aux nécessités de la jeune maman et de l’enfant, ce qu’il accepta sans discuter. Mais on découvrit le mensonge, et toute la population admira la sainteté de Makarios.

Aussitôt, Makarios s’enfuit dans le désert de Scété, près de la Libye. On était en 330, et Makarios allait rester soixante années dans cette solitude.

Il eut des disciples, qu’il établit chacun dans de petits ermitages séparés, ne conservant qu’un seul disciple auprès de lui, Evagrius, chargé de recevoir des visiteurs et épargner à Makarios des conversations trop longues.

Il se peut que Makarios fût quelque temps auprès de s.Antoine (v. 17 janvier).

Vers 340, Makarios dut accepter de recevoir le sacerdoce, car les nombreux moines avaient besoin de recevoir l’Eucharistie.

Ces moines en effet se multiplièrent : on dut construire jusqu’à quatre églises et ordonner suffisamment de prêtres pour y officier.

Pour encourager son disciple à la mortification, Makarios lui rappela que, pendant vingt ans, il ne mangea et ne but que ce qui suffisait au strict besoin de son corps, et lui conseillait… de se mettre un peu à l’ombre. Si, rarement, il cédait à la gourmandise d’accepter des visiteurs un petit verre de vin, il en faisait pénitence en s’abstenant de boire pendant deux ou trois jours.

Beaucoup recouraient à ses instructions, mais Makarios parlait surtout par son silence, son humilité et, à l’occasion, par quelques mots très brefs.

Pour la prière, il n’est pas besoin de recourir à beaucoup de paroles. Répétez avec un cœur sincère : Mon Dieu, viens à mon secours.

Le diable lui dit un jour : Je peux te surpasser en fait de veilles, de jeûnes et d’autres privations, il n’y a que ton humilité qui me dépasse et me désarme.

A un jeune qui voulait entrer dans cette vie d’ascétisme, Makarios lui demanda… d’aller déterrer des morts et de leur adresser soit des louanges soit des insultes ; le jeune obéit et revint dire que ces morts ne lui avaient adressé aucune réponse. Makarios lui expliqua alors qu’il devait arriver à être aussi insensible au monde que l’avaient été ces morts.

L’hérésiarque Hiérax réussit à répandre ses erreurs parmi les moines. Il prétendait qu’il n’y avait pas de résurrection des morts. Makarios invita Hiérax à venir prier avec lui au cimetière : celui des deux qui obtiendrait une résurrection de mort, celui-là aurait la doctrine juste. Makarios ressuscita un mort, pas Hiérax.

Comme son homonyme Makarios d’Alexandrie, Makarios fut exilé par les ariens, mais peu de temps, sur une île. Il put en revenir assez rapidement.

Makarios mourut à l’âge de quatre-vingt dix ans, en 390.

Saint Makarios l’Ancien est commémoré le 19 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Makarios d’Alexandrie

293-393

 

Makarios signifie heureux ; il y a un bon nombre de Makarios dans le Martyrologe, et deux en ce 19 janvier, contemporains, mais bien différents (voir plus haut).

Le nôtre naquit en Alexandrie à la fin du troisième siècle.

Il commença par être confiseur.

Vers 335, il se retira au désert, où il fut disciple de s.Antoine (v. 17 janvier).

Il séjourna en plusieurs endroits. D’une part dans le désert de Nitrie, à une soixantaine de kilomètres au sud-ouest d’Alexandrie, d’autre part et surtout dans le désert de Basse-Egypte, plus proche de la même ville.

Il fut ordonné prêtre.

On sait que chaque anachorète y vivait dans sa propre cellule, occupé à prier et à confectionner des nattes. Le samedi et le dimanche voyaient les solitaires se réunir dans une église pour la louange dominicale.

Makarios reçut un jour un grand panier de raisins, qu’il fit tout de suite passer à son voisin malade ; mais ce dernier eut le même geste à l’égard d’un autre, et ainsi de suite ; finalement, Makarios reçut à nouveau son panier, intact, heureux de constater comment chacun s’était privé pour son Prochain.

Pendant trois années, sa nourriture quotidienne consista en l’équivalent d’une demi-baguette de pain, guère plus d’eau.

Pour lutter contre le sommeil, il s’imposa de demeurer hors de sa cellule jours et nuits, vingt jours de suite ; le soleil le brûlait le jour, la nuit était glaciale ; la prudence seulement le força à cesser ce régime excessif qui menaçait de lui détruire la raison.

Un jour qu’un gros moustique le piqua au pied, il eut le réflexe, comme chacun de nous, de l’attrapper et de l’écraser ; mais ce geste nerveux l’attrista et, pour expier sa faute, il alla s’exposer tout nu au bord du marais proche, où les bestioles vinrent littéralement le dévorer.

Vers 349, Makarios apprit que les moines de Tabenne (ou Tabennèse), sous la direction de s.Pacôme (v. 9 mai) suivaient une Règle extrêmement sévère. Il s’y rendit incognito. Pacôme le reçut plutôt durement, pour l’éprouver, le trouvant «trop vieux». Makarios dut rester une semaine à la porte, sans manger ; ayant enfin été reçu, il étonna tellement les moines par ses austérités, que ceux-ci vinrent «se plaindre» à Pacôme : ce moine n’était pas un homme, il était trop saint pour eux, ils allaient désespérer de persévérer, etc. Pacôme eut alors une révélation céleste et comprit de qui il s’agissait. Il avait déjà entendu parler de ce fameux Makarios : il le pria de rentrer chez lui, se recommandant à ses prières.

Makarios eut beaucoup de pouvoir sur les démons ; mais le Démon lui-même vint le tenter, par exemple lui suggérant d’aller à Rome pour s’occuper des malades. C’était bien une «pieuse intention», mais on sait que l’enfer est pavé de bonnes intentions. Makarios s’étendit de tout son long dans sa cellule et proposa au Diable de le tirer dans cette position, car il n’avait nulle intention de quitter son désert ; et comme le Diable insistait, il se chargea d’un énorme sac de sable et s’efforçait de marcher avec ce fardeau, pour tourmenter celui qui le tourmentait.

Makarios eut aussi une influence bienfaisante sur les bêtes. Un jour qu’une hyène vint déposer à ses pieds son petit aveugle, Makarios le prit délicatement et lui rendit la vue. Le lendemain, la maman vint manifester sa reconnaissance en apportant à Makarios une toison de brebis, dont il usa jusqu’à la mort. Bien sûr, la hyène avait dû se nourrir, avant de disposer de cette toison…

Le témoin privilégié de tous ces faits, un certain Palladios, entendit un jour Makarios se traiter de goinfre aux cheveux blancs : il s’accusait en effet d’avoir cédé à la gourmandise, ayant touché à un peu d’huile et à un verre de vin.

Palladios sentit un jour la tentation du découragement ; Makarios au contraire le consola : Ne t’arrête jamais à cette tentation et dis simplement : Mon amour pour Jésus ne me permet pas de quitter ma cellule, je suis déterminé à y rester pour lui plaire et accomplir agréablement sa volonté.

Makarios se trouva un jour sur le bateau qui traversait le Nil. Des officiers à bord remarquaient la joie de Makarios, qui leur répondit très gentiment, alludant au sens de son nom : Si nous sommes si «heureux» en méprisant le monde, n’êtes-vous pas misérables de vivre comme ses esclaves ? Le chef du groupe fut touché de cette gentille remarque, vendit ses biens et se fit ermite.

Un autre diable affligea la retraite de Makarios Ce fut la lutte de l’arianisme. Le parti hérétique d’Alexandrie réussit à le faire bannir. On hésite à dire à quel moment eut lieu cet exil, et combien de temps il dura. Ce ne fut probablement pas sous le patriarche arien Lucius, qui ne fut présent en Alexandrie que quelques jours ; l’exil dura en réalité très peu de temps, car il y eut une véritable levée de boucliers contre l’intrus Lucius, qui dut rappeler Makarios.

Makarios mourut centenaire ou presque, vers 393.

Pour le distinguer des autres Makarios, on lui a donné le surnom de Citadin (originaire de la ville d’Alexandrie) ou aussi de Jeune, par rapport à l’Ancien, dont il a été question plus haut. Il paraît aussi que les pâtissiers l’ont choisi comme patron.

Saint Makarios d’Alexandrie est commémoré le 19 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Bassianus de Lodi

319-409

 

Bassianus était le fils du gouverneur païen de Syracuse (Italie, Sicile SE), qui l’envoya à Rome pour des études adéquates en vue de devenir son successeur.

Le jeune garçon cependant rencontra des Chrétiens à Rome, s’intéressa à l’Evangile, et reçut le baptême des mains d’un prêtre nommé Gordianus.

Bassianus eut sans doute la joie d’annoncer l’événement à son père, mais ce dernier entra dans toutes les fureurs et fit rechercher son fils.

Divinement averti, Bassianus partit pour Ravenne, où il reçut le sacerdoce.

En 374, Bassianus avait cinquante-cinq ans : il fut choisi pour être le premier évêque de Lodi et fut, peut-être, consacré le 19 janvier de cette année-là.

Désormais, soit que son père cessât de le poursuivre, soit qu’il mourût, Bassianus n’eut plus rien à craindre de la part de sa famille.

Quand le nouvel évêque entra à Lodi, des lépreux furent guéris. De plus, une voix céleste fit savoir que, désormais, personne ne serait atteint de cette maladie dans Lodi.

Bassianus fit construire à Lodi la première basilique des Douze Apôtres, consacrée par s.Ambroise en 387.

Bassianus connut très bien s.Ambroise (v. 7 décembre) : avec lui il combattit l’arianisme qui se répandait aussi en Occident et assista aux conciles d’Aquilée en 381 et de Milan en 390.

Ce fut encore Bassianus qui assista Ambroise à sa mort.

D’après l’inscription de sa pierre tombale, ce saint évêque mourut le 8 février 409.

Dans le Martyrologe Romain, saint Bassianus de Lodi est commémoré le 19 janvier, jour anniversaire de son épiscopat.

Giovanni de Ravenne

† 494

 

Giovanni (Jean), fut évêque de Ravenne (Emilie-Romagne, Italie NE) entre 477 et 494, après Esuperanzio. D’autres évêques de Ravenne portèrent aussi par la suite le nom de Giovanni, mais le nôtre fut le premier à le porter, et non le deuxième, ceci étant dit seulement pour corriger une histoire ancienne, mise à jour depuis.

Giovanni eut beaucoup à souffrir, de ses propres infirmités d’abord, et de la difficulté des temps.

Il semble qu’il faille rejeter l’épisode où Giovanni serait allé en ornements pontificaux au-devant d’Attila pour le supplier d’épargner la ville de Ravenne, car Attila est mort en 453, un quart de siècle avant l’épiscopat de Giovanni. En revanche, l’événement se serait plutôt produit à Mantoue, avec le pape s. Léon I (v. 10 novembre).

En 482, il y eut un petit incident entre Giovanni et le pape Simplicius : Giovanni avait sacré évêque de Modène un prêtre, nommé Gregorio, contre le désir de celui-ci ; on ne connaît pas exactement les détails de cet épisode : était-ce humilité excessive de la part du prêtre (beaucoup de Saints ont refusé la consécration épiscopale), était-ce nécessité dans l’esprit de l’évêque, on ne sait. Il reste que le pape sembla assez sévère envers Giovanni.

Lors des terribles luttes qui opposèrent Odoacre à Théodoric (490-493), Odoacre vint se réfugier à Ravenne, que Théodoric assiégera pendant trois années. L’évêque Giovanni intervint de tout son prestige et de son cœur de père pour tenter de pacifier les ennemis, en vain : traîtreusement, Théodoric assassinera lui-même Odoacre, tous les membres de son armée et leur famille, lors d’un banquet à la «clôture» de ce siège. 

Sous le pontificat du pape Gélase enfin, Giovanni prit la peine de faire appliquer strictement les décrets de ce pape.

Giovanni semble être mort âgé en 494, un 19 janvier, son dies natalis dans le Martyrologe Romain.

 

 

Liberata et Faustina de Côme

† 580

 

Ces deux demoiselles pieuses étaient les filles de Giovannato, un riche seigneur de Plaisance ; elles naquirent à Rocca d’Olgisio (Plaisance, Italie N).

Leur mère mourut assez tôt  et elles furent confiées à un précepteur nommé Marcello.

Lors d’une cérémonie de funérailles, elles furent frappées par la tristesse désespérée d’une veuve à la mort de son mari, au point qu’elles en conçurent une grande aversion pour la vie du monde et se consacrèrent à l’unique Epoux immortel, Jésus-Christ.

Giovannato n’était pas favorable à leurs vues, et désirait au contraire pour elles un mariage digne de leur rang. Aussi s’enfuirent-elles de la maison. 

Elles se construisirent des cabanes aux environs de Côme, puis un véritable monastère, dédié à Sainte Marguerite (v. 20 juillet), pour recevoir les vocations qui affluaient. Elles adoptèrent la règle bénédictine.

Une tradition rapporte que Liberata délivra un jour une pauvre femme du supplice de la croix que lui avait infligé son cruel époux ; il y a peut-être là une confusion avec une sainte Liberata, vierge martyrisée sur la croix (vénérée localement le 11 janvier).

Après avoir donné l’exemple d’une si pieuse vie et de rudes pénitences, les deux sœurs s’éteignirent toutes deux en 580, Faustine d’abord le 15 janvier, Liberata ensuite le 18 janvier.

Le Martyrologe commémore ensemble ces deux Saintes, le 19 janvier.

 

 

Lhômer de Corbion

490-593

 

Lhômer ou Laumer - en latin Laudamarus, Launomarus) était d’une famille de gens simple. Il naquit à Neuville-la-Mare (Eure-et-Loir).

Dans son enfance, il gardait les troupeaux de son père, mais trouva moyen d’apprendre de solides rudiments avec un bon prêtre de l’endroit, dont on sait aussi qu’il s’appelait Chérimir.

En même temps, le jeune homme s’exerçait à la pénitence, à la mortification ; il partageait ou donnait son pain ; il priait. Il fut admis au monastère de Saint-Mesmin.

Il devait avoir déjà une sorte d’auréole de sainteté, car on l’investit bientôt du sacerdoce. On le nomma économe du chapitre de la cathédrale de Chartres.

Mais Lhômer préférait la solitude et se retira dans la forête du Perche, où il se fit une petite cabane.

Il eut bientôt de la visite : des voleurs de passage, convaincus qu’il avait de l’argent avec lui, s’approchèrent pour le dépouiller ; mais il leur parla avec tant de douceur et de conviction, qu’ils répandirent partout le bruit de sa «sainteté». Des vocations se présentèrent et donnèrent naissance à un monastère appelé Bellomer.

En 575 cependant, Laumer préféra aller fonder un autre monastère à Corbion, qui s’appela plus tard Moutier-au-Perche. La règle pouvait être celle de saint Benoît (v. 11 juillet).

L’esprit de prière du Fondateur, et ses miracles, le rendirent célèbre malgré lui. L’évêque l’invita à venir à Chartres, avec la perspective d’échanges fructueux sur la vie divine. Mais Laumer fut alors pris de fièvre ; c’est l’évêque qui vint à lui, désolé de cette mort trop rapide ; Laumer consola l’évêque, lui prophétisa les malheurs qui allaient tomber sur Chartres, mais que lui, l’évêque, ne connaîtrait pas. Puis il s’éteignit en paix, plus que centenaire, le 19 janvier 593, son dies natalis dans le Martyrologe Romain.

Les reliques de saint Laumer, transférées finalement à Blois, furent brûlées presque entièrement en 1567.

 

 

Remigius de Rouen

727-771

 

Frère du roi Pépin le Bref, Remigius (Remi) est réputé fils naturel de Charles-Martel, né vers 727.

Il reçut de son frère l’usufruit de plusieurs propriétés de l’évêché de Langres, alors vacant. Entre autres, il perçut les rentes de l’abbaye de Bèze, dont il profita pour mener une vie assez déréglée, avec sa maîtresse Angla, déjà mariée. Ceci provoqua la fuite des moines de Bèze pour Luxeuil. 

Remigius avait presque trente ans, quand il songea à racheter cette jeunesse. Il se retira dans la pénitence et recevra bientôt les saints ordres. 

En 750, il fut chargé de rapporter du Mont-Cassin les reliques de saint Benoît. 

Il fut bientôt appelé à occuper le siège épiscopal de Rouen, en 755, dont le titulaire avait été déposé par Pépin le Bref. Désormais il fut une sainte brebis parmi les brebis du Maître, et un saint évêque parmi les prélats de Gaule.

En 760, il fut chargé d’une mission en Italie, concernant le roi des Lombards : il fallait négocier la restitution des biens enlevés au pape.

Avant de revenir à Rouen, il s’employa à faire venir de Rome des moines formés à la bonne exécution du chant. Dans un second temps, il enverra ses propres chantres à Rome, pour parfaire leur formation.

Dans son diocèse, il mit en œuvre la réforme déjà prônée à Metz par s.Chrodegang (v. 6 mars). L’installation de chanoines à Rouen peut remonter à cette période.

En 765, on le vit parmi les prélats présents au synode d’Attigny.

Il mourut probablement en 771, ou 772.

Son corps fut enterré dans la cathédrale de Rouen, un moment transféré à Soissons, puis rapporté à l’église Saint-Ouen de Rouen, jusqu’à la profanation de 1562.

Saint Remigius est commémoré le 19 janvier.

 

 

Arsenios de Corfou

† 10e siècle

 

Arsenios naquit en Bithynie (act. Turquie NO) ou peut-être même à Constantinople, d’un père juif et d’une mère chrétienne. 

Il adhéra pleinement à la foi chrétienne, devint moine, puis fut nommé évêque de Corfou (Kerkyra), au 9e siècle. Ce n’était certainement pas le premier évêque de l’île, puisqu’on signale des persécutions au 4e siècle et la présence de l’évêque de Corfou à différents conciles.

L’administration d’Arsenios fut empreinte de sagesse. Arsenios aimait aussi se retirer dans la solitude d’une grotte pour prier, parfois durant toute la nuit ; cette grotte porta le nom de Crypte de saint Arsenios.

Plusieurs fois, le pieux évêque dut aller défendre son troupeau à Constantinople.

Il serait mort au retour d’un de ces voyages, à une date imprécise, au début du 10e siècle.

Son dies natalis est mentionné au 19 janvier.

Marcelo Spínola y Maestre

1835-1906

 

Marcelo naquit le 14 janvier 1835 sur la petite île de San Fernando (Cádiz, Espagne). Ses parents étaient les marquis de Spínola. On ne connaît presque rien sur son enfance, sinon qu’il déménageait avec son père, au gré des nominations de ce dernier, commandant de la Marine : Motril, Valencia, Huelva, Sanlúcar de Barrameda, Séville.

Licencié en droit à l’université de Séville en 1856 (à vingt-et-un ans), déjà préoccupé par la situation des pauvres, il ouvrit à Huelva un cabinet d’avocat, gratuit pour les pauvres.

Il entra au séminaire et fut ordonné prêtre en 1864 à Séville. Il célébrera sa première Messe  le 3 juin, fête du Sacré-Cœur. On verra par la suite qu’il mettra toute son activité au service du Sacré-Cœur. Il fut d’abord chapelain à la paroisse de la Merci à Sanlúcar puis à Saint-Laurent de 1871 à 1879, année où il fut fait chanoine de la cathédrale de Séville. 

En 1881, il fut nommé évêque auxiliaire de Séville ; en 1884, évêque de Coria (Cáceres), puis à Málaga en 1886, enfin archevêque de Séville en 1896. Un mois avant sa mort, il recevra la dignité de cardinal. Il était très âgé et malade, et c’est le roi qui lui remit la barrette cardinalice.

Il choisit comme devise épiscopale : Je peux tout en Lui (Ph 4:13).

On l’appela le «saint évêque», et, à Séville, «l’archevêque mendiant», tant il s’occupait des pauvres. Il se dépensa sans compter en faveur des pauvres, des humbles, des délaissés. Il restait longtemps au confessionnal pour redonner la paix aux pécheurs. Entre autres, il sera le premier évêque espagnol à visiter la zone de Las Hurdes (diocèse de Coria), la zone la plus délaissée et pauvre d’Espagne.

Durant son épiscopat à Coria, il fonda les Esclavas del Divino Corazón (Esclaves du Cœur Divin), avec Celia Méndez y Delgado, marquise de la Puebla de Obando, dans le but d’éduquer et d’enseigner les jeunes ouvrières et les jeunes ouvriers, auxquels il ouvrit sa propre maison. Il fonda aussi le périodique El Correo de Andalucía (Le Courrier d’Andalousie).

Marcelo Spínola y Maestre a été béatifié en 1987. Le Martyrologe le mentionne le 19 janvier.

 

 

Jeroni Fábregas Camí

1910-1939

 

On est (tristement) habitué à entendre parler des martyrs espagnols de 1936, mais il ne faut pas oublier que les assassinats sauvages des prêtres et des religieux, de la part des ennemis de l’Eglise, perdurèrent jusqu’en 1939. Ce fut le cas pour ce jeune prêtre.

Jeroni (Jérôme) naquit le 5 décembre 1910 à L’Espluga Calba (Garrigues, Lleida, Espagne), de Joan et Carme. On sait qu’il fut confirmé en 1918.

Petit, il allait chaque jour servir la messe, jusqu’à son entrée au séminaire de Tarragona. Peut-être y eut-il un «trop-plein» dans le cœur et les activités du garçon, toujours est-il qu’il traversa une crise et, une année, refusa de rentrer au séminaire après les vacances d’été.

Sa brave mère ne lui fit aucun reproche ; elle alla seulement prier dans un sanctuaire proche pour la vocation de son fils. Au retour, elle lui demanda : Jeroni, est-ce que tu vas au séminaire ? et le garçon répondit sans hésiter Oui, maman. Dès lors, il ne fut plus question de doute.

Il avait une grande dévotion au saint Curé d’Ars, Jean-Marie Vianney (v. 4 août) et se prépara intensément à son ordination sacerdotale ; durant l’été 1933, il passa tout un mois à fréquenter le Musée Biblique du séminaire, puis suivit à Santander tout un congrès national d’Action Catholique.

En février 1934, il fut ordonné prêtre, peu de jours après le décès de sa mère, de sorte que sa première Messe fut de Requiem, pour l’âme de celle qui avait prié pour sa vocation.

Il fut nommé vicaire à Vilabella, où il montra à la fois un grand zèle pour l’apostolat et une exigence de sainte vie personnelle.

En 1936, devant les événements douloureux qui déchiraient l’Espagne, il multiplia ses mortifications, ses efforts, ses prières.

En juillet, il continua son ministère jusqu’au 22, jour où il célébra les funérailles d’une Religieuse dominicaine. Il eut juste le temps ensuite de retirer le Saint Sacrement de l’église, avant l’arrivée d’un groupe de révolutionnaires. Puis il se réfugia chez un ami. Quand quelque danger s’annonçait, il disparaissait derrière la maison ; il put encore célébrer la Messe, parfois avec l’assistance de quelques personnes sûres.

C’est dans ces circonstances qu’il sculpta une croix qui, depuis, est tenue en grande vénération par les paroissiens.

Il rejoignit Barcelone, chez ses frères, et développa un grand apostolat.

Au moment de son service militaire, il déclara sans ambage son état sacerdotal, et il fut envoyé au front, à l’Ebre, dans la 14e brigade de la 45e division internationale. Le matin très tôt, il célébrait, puis il allait se présenter à l’appel. Il profita de ces occasions pour aider les soldats à se rapprocher des Sacrements, surtout avant de partir au combat. 

A Noël 1938, il célébra la messe de minuit, puis aussi le 31 décembre au soir, avec une certaine solennité. Etait présent un soldat qui relata l’événement à sa famille, confiant la lettre à un chauffeur de camion qui revenait sur Barcelone. Mais la lettre tomba aux mains du commandant, le 5 janvier, de sorte que tous les intéressés furent arrêtés et enfermés au château de Vilafortuny, déjà rempli de détenus.

Le 13 janvier, don Jeroni fut conduit à Santa Coloma de Queralt. Il était surveillé très étroitement. Le 19, des témoins le virent marcher, presque pieds nus, entre deux gardiens. Il avait le visage très calme et serein. A onze heures du matin, il fut fusillé, pour le seul motif qu’il était prêtre, au lieu-dit Pla de Manlieu (Aiguamúrcia, Alt Camp). 

On lui tira dans le dos. Il avait vingt-huit ans.

Don Jeroni a été béatifié en 2013.

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18 janvier 2024 4 18 /01 /janvier /2024 00:00

18 JANVIER

 

III.

Ste Prisca, vierge martyre à Rome ; elle aurait même été baptisée à douze ans par s. Pierre (I.?).

Ss Successus, Paulus et Lucius, évêques à et près de Carthage.

Ss Mosée et Ammone, soldats martyrs dans le Pont.

Stes Archélaa, Thècle et Susanne, martyres à Salerne.

IV.

Ss Koskonios, Zenon et Melanippos, martyrs à Nicée en Bithynie.

V.

S Vénérand, évêque à Clermont.

S Volusien, évêque à Tours, exilé par les Goths, martyrisé près de Foix.

S Sulpice, évêque à Tongres et Maastricht.

VII.

S Déicole, irlandais, disciple de s.Colomban à Luxeuil, abbé à Lure.                                                       

XI.

S Ulfrid (Wolfred), anglais missionnaire en Suède, martyr.

XIII.

Bse Beatrice d’Este, nièce de l’autre Beatrice d’Este (cf. 10 mai), fondatrice d’une abbaye bénédictine à Ferrare.

Ste Margit, fille du roi Béla IV, dominicaine près de Buda, thaumaturge, morte à vingt-huit ans, béatifiée six ans après sa mort, canonisée en 1943.

B Facio, orfèvre à Vérone, si habile que ses confrères en étaient jaloux ;  plus tard il fonda un ordre du Saint-Esprit pour les œuvres de miséricorde ; thaumaturge, il fut nommé visiteur diocésain des monastères du diocèse de Crémone.

XV.

B Andrea Grego de Peschiera, dominicain, prédicateur en Valteline.

XVI.

Bse Mattia (Cristina) Ciccarelli, augustine à L’Aquila, mystique.

XVII.

Bse Regina Protmann, polonaise, fondatrice des Sœurs de Sainte-Catherine-d’Alexandrie, pour les bisogneux, béatifiée en 1999.

XVIII.

Bses Félicité Pricet, Monique Pichery, Charlotte Lucas et Victoire Gusteau, martyres à Avrillé, béatifiées en 1984.

XX.

B Jirays Ḫanā S̱āleẖ (Thomas, 1879-1917), prêtre libanais capucin, martyr, béatifié en 2022.

S Manuel Barbal Cosán (Jaume Hilari, 1898-1937), des Frères des Ecoles Chrétiennes, martyr près de Tarragona, béatifié en 1990, canonisé en 1999 (le Martyrologe Romain le place au 28 juillet) ; il avait été frappé de surdité progressive.

Bse Maria Giovanna Fasce (M.Teresa, 1881-1947), abbesse augustine à Cascia (où elle cacha des résistants), béatifiée en 1997.

B Juan Barrera Méndez (1967-1980), jeune garçon du Guatemala, martyr, béatifié en 2021.

 

Prisca

1er ou 3e siècle (?)

 

Il est question d’une sainte Prisca (ou Priscilla) et de son mari Aquila au 8 juillet. Ces pieux et fidèles amis de saint Paul durant ses voyages apostoliques sont nommés plusieurs fois : Ac 18:2 ; Rm 16:3 ; 1Co 16:19 ; 2Tm 4:19.

Mais c’est d’une autre sainte Prisca dont il s’agit ici. Toutefois les historiens ne sont pas arrivés à la localiser précisément dans le temps.

Pour certains, cette jeune Prisca fut baptisée par saint Pierre lui-même, à l’âge de treize ans, et fut martyrisée sous Claude Tibère (donc entre 45 et 54).

Pour d’autres, elle aurait été martyrisée sous un autre Claude, le Gothique, au 3e siècle, après quelques péripéties assez semblables à celles du martyre de sainte Martine ou sainte Tatiana : une statue d’idole qui se brise, des lions qui l’épargnent, puis la décapitation.

On serait heureux qu’elle voulût bien elle-même nous révéler la vérité !

Le culte de sainte Prisca est attesté depuis fort longtemps. Elle fut ensevelie sur la Via Salaria, et une basilique lui est dédiée sur l’Aventin dès le 4e siècle.

Le Martyrologe fait mention de cette basilique dans la commémoraison de sainte Prisca, le 18 janvier.

 

 

Evêques martyrs à Carthage

Successus, Paulus et Lucius

† 259

 

Ces trois évêques participèrent à l’un des conciles de Carthage, où furent prises des mesures à l’encontre des lapsi.

Ils étaient évêques dans la région de Carthage, en province d’Afrique : 

On sait qu’un évêque Successus était évêque d’Abbir Germanicia et qu’en 258 s.Cyprianus (v. 14 septembre) lui envoya une lettre, exhortant toute cette communauté à se préparer à affronter le martyre.

On connaît aussi un évêque Paulus de Cirta, du début du quatrième siècle, qui n’est certainement pas le nôtre. Celui d’aujourd’hui était très certainement évêque à Obba.

Lucius était le nom porté par plusieurs évêques qui furent arrêtés à cette époque.

Les trois évêques (et beaucoup d’autres membres du clergé) souffrirent ensuite le martyre durant la persécution de Dèce (259). 

Saints Successus, Paulus et Lucius d’Afrique sont commémorés le 18 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Martyrs à Nicée

Koskonios, Zenon et Melanippos

† 3e-4e siècles

 

Ces trois martyrs appartiennent à un grand nombre - une centaine - de victimes de la persécution des premiers siècles.

On ne connaît presque aucun détail sur eux, sinon leurs noms, parmi une longue liste de Compagnons.

Koskonios est seulement nommé.

Melanippos fut brûlé vif, Zenon jeté dans une chaudière brûlante.

Leur martyre eut lieu à Nicée de Bithynie (Asie Mineure).

Saints Koskonios, Zenon et Melanippos de Nicée sont commémorés le 18 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Deicola de Lure

530-625

 

Si l’on a intitulé cet article avec Deicola, c’est que ce nom latin peut concentrer les différentes acceptions qu’on trouve en irlandais et en français : Dichul, Deicuil, Dicuil, Diey, Deel, Delle, Deille, Desle.

Né vers 530 à Leinster (Irlande), il aurait été le frère aîné de s.Gall (v. 16 octobre) ; il étudia à l’abbaye de Bangor et se mit de bonne heure sous la conduite de s.Colomban (v. 23 novembre).

On rapporte de ces premières années de vie érémitique, que Colomban demanda un jour à Deicola la raison pour laquelle il avait toujours un visage rayonnant de joie ; Deicola lui expliqua : C’est parce que personne ne peut me ravir mon Dieu !

En 585 (ou plus tôt, vers 567), Colomban et douze compagnons, parmi lesquels Gall et Deicola, quittèrent l’Angleterre et vinrent en France, fonder l’abbaye de Luxeuil (Haute-Saône). Ils y restèrent vingt-cinq ans, jusqu’à ce que les «intempéries politiques» les obligèrent, en 610, à quitter les lieux. Tandis que Colomban partait à Bobbio, Deicola restait en Franche-Comté.

Certaines chroniques avancent ici qu’au moment de partir, Deicola, âgé et fatigué, prétendit rester sur place et implora la bénédiction de Colomban ; ce dernier se serait même «fâché» de la défection de Déicole et l’aurait suspendu (la suspense est l’interdiction de célébrer la Messe) jusqu’à sa mort. Deicole n’aurait donc plus célébré la Messe jusqu’en 615, année de la mort de s.Colomban. Il serait peut-être opportun, comme font certains historiens, de laisser de côté cette anecdote.

Quoi qu’il en soit, Deicola, qui avait promis à Colomban, de ne jamais retourner à Luxeuil, trouva une chapelle et un terrain que lui céda une pieuse veuve, là où se trouve la ville actuelle de Lure. L’humble ermitage devint bientôt un grand monastère. Le roi Clotaire II, apprenant qu’on y vivait selon la règle de s.Colomban, lui fit de grands dons. Deicola cependant obtint l’exemption totale du monastère, en le mettant directement sous le protection du pape.

On raconte qu’un jour, un sanglier chassé par Clotaire, vint se réfugier dans la cabane de Deicola ; il le protégea et obtint du roi qu’il aurait la vie sauve.

Proche de ses derniers jours, Deicola fit élire abbé son disciple Colombin. Il en reçut les derniers Sacrements et s’endormit dans le Seigneur, un 18 janvier, vers 625.

Si les dates sont vérifiées, Deicola aurait donc eu quatre-vingt quinze ans à sa mort. Colomban était mort, lui, en 615, âgé de soixante-douze ans.

 

Beatrice d’Este la Jeune

1226-1262

 

Il y a eu plusieurs Beatrice d’Este, dont deux Bienheureuses. La plus ancienne est commémorée le 10 mai.

Celle d’aujourd’hui était la fille d’Azzo VII d’Este et de Giovanna de Pouilles, et naquit vers 1226 au château de Calaone.

On l’appelle ici la Jeune, pour la distinguer de sa tante du même nom, qu’on considère comme l’Ancienne.

Fiancée à Galeas Manfredi, qui mourut au combat peu avant la célébration du mariage, Beatrice se retira dans un monastère de Bénédictines (ou le fonda, on manque de précisions) et y mourut en odeur de sainteté, le 18 janvier 1262.

Elle fut béatifiée en 1774.

Il ne faut donc pas confondre cette Beatrice avec celle du même nom, sa tante (v. 10 mai) ni avec une autre homonyme du 15e siècle.

Notre Martyrologe la mentionne au 18 janvier.

 

 

Margit de Hongrie

1242-1270

 

Note. Il y a trois «Marguerite de Hongrie» :

1. La sainte reine du 11e siècle (cf. 16 novembre), plutôt appelée «Marguerite d’Ecosse».

2. Une princesse (1175-1223), successivement épouse de l’empereur Isaac II, du roi de Thessalonique Boniface, enfin d’un baron croisé Nicolas.

3. La sainte religieuse dominicaine, dont on va parler.

 

Née le 27 janvier 1242 à Buda (Hongrie) de Bela IV, roi de Hongrie, et de Maria Lascaris, une princesse byzantine, Margit fut consacrée à Dieu dès sa naissance, et placée à trois ans dans le monastère dominicain de Veszprem, d’où elle rejoignit à douze ans celui de l’île de Lièvres, fait construire par son père sur le Danube. L’île s’appelle d’ailleurs aujourd’hui Ile Marguerite (Margitsziget).

En consacrant à Dieu leur unique fille, ces pieux parents voulaient accomplir le vœu qu’ils avaient fait pour obtenir la paix dans leur pays, menacé par les terribles invasions mongoles.

Elle eut un saint conseiller qui lui proposa trois règles, qu’il assurait avoir lues lui-même dans un songe : 

  • aimer Dieu par-dessus toutes choses et son prochain pour Dieu ;
  • se mépriser soi-même ;
  • ne mépriser et ne juger personne.

Margit grandissait dans la piété, dans la pénitence et les mortifications, participant aux plus humbles tâches du monastère, malgré son rang princier. Flagellations, cilice, discipline : elle cherchait par tous les moyens à s’associer à la Passion du Christ.

Entendant parler des invasions des barbares, elle soupira : Que je serais heureuse d’être mise en pièces et brûlée pour l’amour de mon Sauveur !

Elles reçut des grâces extraordinaires : miracles, prophéties. 

Dans un louable désir de paix, ses parents pensèrent cependant à la marier, mais elle refusa.

Quand son frère Etienne accéda au pouvoir, il lui fit porter de riches présents, qu’elle distribua largement aux pauvres.

En 1270, elle annonça qu’elle mourrait l’année suivante, et précisa, le 9 janvier 1271, qu’elle mourrait dix jours plus tard, le jour de la sainte Prisque.

Le 15 janvier 1271, elle fut prise de fièvres et reçut les derniers sacrements. Le 18 janvier, elle récita par-cœur le psaume 30, In te Domine speravi, qu’elle interrompit au verset In manus tuas commendo spiritum meum, pour remettre son âme à Dieu.

Margit mourut ainsi le 18 janvier 1271.

On l’honora d’un culte ininterrompu, jusqu’à sa canonisation officielle, équipollente, en 1943.

 

 

Facio de Vérone (Crémone)

1200-1272

 

Facio (ou Fazio, peut-être diminutif de Bonifazio) naquit en 1200 à Vérone, de parents pieux, qui le placèrent très jeune chez un maître orfèvre pour en apprendre le métier.

Ce qu’on commence tôt porte des fruits appréciables, et Facio devint effectivement le plus habile orfèvre de la ville, à vingt-six ans.

Son habileté cependant suscita de telles jalousies que, pendant quelque trente années, on lui fit subir mille difficultés ; finalement, avide de paix, Facio se retira à Crémone, où il exerça son métier et fut même considéré comme crémonais.

Dans l’espoir d’une réconciliation, Facio revint tout de même à Vérone, où cependant non seulement le climat n’avait pas changé envers lui, mais de plus, on réussit à l’accuser et le faire mettre en prison. Facio se tut.

Dieu intervint à sa façon : Vérone, attaquée par Mantoue, fit appel à Crémone. Cette dernière n’accepta que si Facio était délivré. On remarqua enfin qu’il n’y avait aucun grief contre l’orfèvre, qui fut libéré.

C’est alors que Facio fonda un ordre religieux dit du Saint-Esprit, pour subvenir à toutes sortes de bonnes œuvres. Sa maison devint un hôpital.

Plus extraordinaire encore : l’évêque, qui l’appréciait beaucoup, le chargea, tout laïc qu’il était, de visiter tous les monastères du diocèse, mission que Facio exerça scrupuleusement jusqu’à sa mort.

En 1240, il fonda encore un hôpital à Soncino avec une église qui plus tard porta son nom quelque temps.

Après sa mort, intervenue le 18 janvier 1272, beaucoup de miracles furent obtenus par son intercession.

Le bienheureux Facio, dont le culte fut reconnu en 1873, est mentionné dans le Martyrologe Romain au 18 janvier.

 

 

Andrea Grego de Peschiera

1400-1485

 

Il naquit en 1400 à Peschiera del Garda (Vérone, Veneto, Italie N), dans une famille pauvre, d’origine grecque, ce qui expliquerait son nom de famille.

Entré très jeune chez les Dominicains de Brescia, il compléta sa formation à Florence, où il fut disciple de saint Antonino (v. 2 mai). Il avait un attrait tout particulier pour l’obéissance qui, pour lui, était synonyme de sainteté.

Ordonné prêtre, il fut envoyé en Valtelina, où il prêcha pendant presque un demi-siècle, fondant de nouvelles paroisses, de nouveaux monastères, réfutant l’hérésie.

Un jour que les hérétiques lui présentèrent un de leurs livres pour l’entendre le réfuter, il leur répondit : Ouvrez-le devant moi, et il en sortit une énorme vipère. Voilà le poison que contient votre livre !

Au cours de ses nombreux déplacements, il devait souvent coucher chez l’habitant, de préférence chez les gens pauvres, où il s’étendait sur des branches, ne buvait que de l’eau et se contentait d’un pain de millet.

Une de ses dernières fondations fut à Morbegno, couvent dédié au martyr saint Pietro de Vérone (v. 6 avril), qui devint par la suite un centre d’apostolat important ; il en sortit d’autres disciples ardents de saint Dominique, qui continuèrent à combattre l’hérésie.

Andrea aurait pu en être le supérieur, mais il n’accepta jamais ce genre de distinction. Ce qu’il aimait faire, c’était demander l’aumône pour le couvent.

C’est là qu’Andrea s’éteignit, le 18 janvier 1485, octogénaire.

Son culte fut confirmé en 1820.

 

 

Mattia (Cristina) Ciccarelli

1481-1543

 

Dernière des six enfants de Domenico de Pericolo, Mattia naquit à Colle di Lucoli (L’Aquila, Italie C) en 1480 ou 1481, peut-être le 24 février, jour où l’on fêtait saint Matthias. Le nom de l’apôtre Matthias - Mattia en italien - peut se donner plus facilement aux petites filles italiennes, ce qui n’est pas le cas en français. 

Mattia, donc, n’était pas intéressée par les jeux des autres enfants de son âge. Mais quand elle voyait quelque image pieuse, elle lui souriait, elle l’embrassait.

A la maison, elle priait dans une chambre retirée, où son papa avait accroché une belle image de la Sainte Vierge avec le Christ. 

Mattia ne voulait plaire qu’à Dieu, et pour cela essaya de cacher sa beauté physique de différentes manières, en évitant de se laver et en travaillant comme les servantes, mais comme cela ne réussissait pas, elle obtint de la Sainte Vierge de perdre toute la fraîcheur de son visage, comme si elle sortait d’un sépulcre, pâle comme un cadavre. 

Ses parents voulurent se mettre à son école pour mieux gagner le ciel. Leur fille devint en quelque sorte leur mère spirituelle. Désormais ils ne laissèrent jamais partir de chez eux des pauvres ou des religieux les mains vides.

Elle entendit un jour un garçon qui blasphémait le nom du saint ermite Antoine (v. 17 janvier). Elle le menaça : Fais attention, si tu n’arrêtes pas de blasphémer le saint Abbé, je vois un diable noir qui va te sauter aux épaules jusqu’à t’étouffer avec ton blasphème. Le garçon ne suivit pas son conseil et voilà que, fâché contre son âne qui n’avançait pas assez vite, il lança un nouveau blasphème contre saint Antoine. Précipité à terre, le pauvre garçon mourut sur place d’une fracture du crâne.

Un sort identique arriva aussi à un parent qui chassait le dimanche. Elle prédit même l’homicide de six personnes (cinq hommes et une femme) qui furent assassinés quinze ans après sa mort.

Plus consolante, cette vision qu’elle eut, sur une invitation céleste, à regarder par la fenêtre, où elle vit une échelle lumineuse partir du couvent de Saint-Julien jusqu’au ciel, sur laquelle descendaient deux à deux les anges, précédant le Christ venu chercher l’âme d’un saint Religieux mort quelques instants auparavant, le frère Vincenzo.

Un certain Girolamo de Tussio reçut d’elle le conseil de laisser le monde et d’embrasser la vie religieuse.

Elle-même à vingt-cinq ans, en 1496, prit le nom de Cristina, pour être plus semblable au Christ. En 1505 elle reçut l’habit des Augustines au couvent Sainte-Lucie de L’Aquila.

Le vendredi elle ne prenait que du pain et de l’eau ; les vendredis de carême, elle jeûnait totalement. Elle combattait le sommeil et restait des heures en prière durant la nuit.

Très humble, très accueillante envers les pauvres, elle fut favorisée de dons mystiques extraordinaires : don de prophétie, extases, lévitation, guérisons…

Un jour qu’elle était en état de lévitation, une hostie dans une pyxide sembla sortir comme un rayon de sa poitrine.

Un vendredi saint elle reçut les stigmates de la passion du Christ.

Plusieurs fois élue abbesse contre sa volonté, elle se révéla excellente conseillère spirituelle pour tous ceux qui venaient lui demander conseil.

Elle mourut le 18 janvier 1543 à L’Aquila et beaucoup de miracles eurent lieu après sa mort.

Son culte fut confirmé en 1841. Elle est mentionnée le 18 janvier au Martyrologe.

 

 

Regina Protmann

1552-1613

 

Née en 1552 à Braunsberg (act. Braniewo en Pologne) dans la noble famille des Protmann (ou Brotmann), Regina eut une formation intellectuelle très pointue, lui permettant de lire et écrire aussi bien que les ecclésiastiques et de correspondre avec eux.

A dix-neuf ans, elle annonça à ses parents qu’elle n’entendait pas se marier, mais faire d’autres études dans le domaine religieux et s’occuper des malades et des pauvres.

Sans s’arrêter à l’avis opposé des parents, Regina se retira avec deux autres amies dans une maison abandonnée, commençant à s’occuper de malades. C’était une nouveauté étrange pour l’époque, au lendemain du Concile de Trente, qui ne permettait aux Religieuses de ne vivre que cloîtrées.

Regina persévéra dans son intention. Sa nouvelle famille s’appela les Sœurs cloîtrées de Sainte-Catherine, par référence à sainte Catherine d’Alexandrie (v. 25 novembre).

Si l’Eglise était «réticente», la population agréa tout-à-fait l’engagement des nouvelles Religieuses, qui attirèrent d’autres vocations, et furent quand même approuvées par l’évêque en 1602.

Regina forma ainsi des aide-soignantes, qu’elle fit aussi soigner quand elles furent plus âgées. Elle ouvrit des écoles pour les filles, car il n’y en avait que pour les garçons.

De son vivant furent ouvertes quatre maisons dans la seule région de Braniewo.

Regina Protmann mourut le 18 janvier 1613. Elle fut béatifiée en 1999.

 

La maison-mère disparut lors de la destruction totale de Braniewo en 1945, mais fut heureusement reconstruite depuis, avec une basilique mineure.

Les 84 Martyrs d’Avrillé

† 1794

 

Il y eut un Martyr le 12 janvier, quatre le 18 janvier (ci-après), quarante-sept le 1er février, six le 10 février, vingt-six le 16 avril. Le décret de béatification embrasse quinze autres Martyrs de la même époque, mais pas de la même localité.

 

On lira avec quelque utilité la notice générale Avrillé (Martyrs d’)

 

 

Félicité Pricet

1745-1794

 

Elle naquit vers 1745 à Châtillon-sur-Sèvre (Deux-Sèvres).

 

Voir la notice Avrillé (Martyrs d’)

 

 

Victoire Gusteau

1745-1794

 

Elle naquit vers 1745 à Châtillon-sur-Sèvre (Deux-Sèvres).

 

Voir la notice Avrillé (Martyrs d’)

 

 

Charlotte Lucas

1752-1794

 

Elle naquit le 1er avril 1752 à Chalonnes-sur-Loire (Maine-et-Loir).

 

Voir la notice Avrillé (Martyrs d’)

 

 

Monique Pichery

1762-1794

 

Elle naquit le 4 avril 1762 à Chalonnes-sur-Loire (Maine-et-Loir).

 

Voir la notice Avrillé (Martyrs d’)

 

 

 

Jirays anā āle

1879-1917

 

Jirays anā āle naquit le 3 mai 1879 à Baabdāt (Liban), cinquième des six enfants d’un couple très croyant.

En 1885, il entra au séminaire Saint-Stéphane des pères Capucins et recevra l’habit en 1899. Lors de sa profession, il prit le nom de Thomas (en arabe : Thūmā).

En 1904, il fut ordonné prêtre.

Son activité sacerdotale et missionnaire se déroula à Mardin, Kharput et Diyarbakir.

Le 22 décembre 1914, il fut contraint de quitter ce couvent et de se réfugier dans celui d’Urfa. Jusqu’en 1916 cependant, il devra se cacher pour échapper aux recherches de la police et aux arrestations en masse.

Le 4 janvier 1917, il fut arrêté pour avoir hébergé un prêtre arménien, et condamné à mort.

Il fut traîné d’un endroit à l’autre, torturé de mille façons, il attrappa le typhus. Arrivé épuisé à Kahramanmaraş, il expira le 18 janvier 1917 (et non le 28 février, sans doute une erreur). Ses dernières paroles furent : J’ai pleine confiance en Dieu, je n’ai pas peur de la mort.

Jirays anā āle-Thūmā sera béatifié en 2022 et inscrit au Martyrologe le 18 janvier.

 

 

Manuel Barbal Cosán

1898-1937

 

Manuel naquit le 2 janvier 1898 dans le petit village catalan d’Enviny (Lleida, Espagne), de parents très chrétiens qui vivaient du travail des champs dans cette région de montagne.

Avec la bénédiction de ses pieux parents, il entra au séminaire d’Urgel à douze ans, mais ses problèmes d’audition - qui sait pourquoi - firent qu’on lui conseilla de rentrer dans sa famille. Son ouïe défectueuse fut sa croix toute sa vie.

Quelques années passèrent, et Manuel apprit avec une immense joie que les Frères des Ecoles Chrétiennes l’acceptaient au noviciat d’Irún, où il prendra le nom de Jaime Hilario (1917).

Il avait un don remarquable pour la rédaction d’articles dans différentes revues chrétiennes.

Après seize années de différentes affectations (Mollerusa, Manresa, Pibrac en France), où il montra de remarquables qualités d’enseignant, sa surdité l’obligea à abandonner l’enseignement et il travailla désormais au jardin de la maison de Cambrils (Tarragone).

En juillet 1936, se rendant dans sa famille à Enviny, il fut surpris par la guerre civile à Mollerusa, où on l’arrêta à cause de sa qualité de Religieux et on le mit en prison. En décembre, on le transféra à Lerida, puis à Tarragona puis on l’envoya dans un bateau-prison, le Mahon, avec d’autres Frères. 

En janvier 1937, un jugement sommaire lui proposa la liberté s’il renonçait à se dire Religieux et à n’être qu’un jardinier. Sur son refus, il fut condamné à mort ; il écrivit alors aux siens une lettre pleine de sa joie de mourir martyr. L’avocat présenta une demande de grâce, qui fut accordée aux vingt-quatre autres personnes, mais pas au Frère.

On l’emmena vers le cimetière de Monte de la Oliva (Tarragona). Ses bourreaux, surpris de sa sérénité, lui demandèrent : Tu te rends compte qu’on va te tuer ? et lui, de leur répondre : Mourir pour le Christ, les gars, c’est vivre. 

Deux salves le manquèrent, les soldats lâchèrent leurs fusils et s’enfuirent. Le chef, hurlant des insultes grossières, tira cinq coups de pistolet à bout portant et la victime tomba à ses pieds.

C’était le 18 janvier 1937, son dies natalis. Mais le Martyrologe le mentionne (par erreur ?) le 28 juillet.

Le Frère Jaime Hilario a été béatifié en 1990 et canonisé en 1999, avec un groupe de Frères des Ecoles Chrétiennes, les Martyrs de Turón, qui sont fêtés le 9 octobre.

 

 

Maria Giovanna Fasce

1881-1947

 

Maria Giovanna (Marie-Jeanne) naquit à Torriglia (Gênes, Italie) dans une famille bourgeoise et chrétienne, le 27 décembre 1881, jour de la fête de l'apôtre s.Jean, dont elle porta le nom.

Jeune, elle fut catéchiste dans sa paroisse.

Comme cela arrive dans certaines familles «chrétiennes» (et plus fréquemment qu’on ne le croit), cette famille s’opposa à la vocation de Maria et de ses deux sœurs ; Maria sut s’imposer, et imposa aussi son lieu de destination : Cascia, le monastère augustinien où vécut sainte Rita (v. 22 mai).

Les Religieuses de Cascia ne lui ouvrirent pas facilement leur porte, estimant «impossible» qu’une jeune fille de la haute société pût se faire à l’austère règle augustinienne. Là encore, Maria s’imposa.

Elle entra donc au monastère de Cascia en 1906 et prit le nom de Maria Teresa Eletta.

Il y avait alors dans ce monastère une «fronde» de quelques Religieuses qui refusaient de vivre la règle dans son intégralité, à tel point que Maria Teresa revint dans sa famille pour s’y ressourcer (1910).

De retour l’année suivante, Maria Teresa sut, encore une fois, «imposer» sa volonté et le monastère reprit son allure spirituelle et recueillie.

Elle fit la profession solennelle en 1912.

Maria Teresa fut ensuite élue maîtresse des novices, puis abbesse en 1920. Elle fut confirmée neuf fois dans cette charge.

Elle avait une immense dévotion à sainte Rita, qu’elle communiqua partout où elle le put. D’abord par un périodique qu’elle fonda en 1923, Dalle api alle rose (Des épines aux roses), puis en organisant des pèlerinages à Cascia, construisant l’Alveare di santa Rita (Alvéole de sainte Rita, un orphelinat pour petites filles, qu’elle appelait Apette, petites abeilles). Elle entreprendra, mais au milieu de difficultés énormes, la construction d’un grand sanctuaire, qui ne pourra être consacré que quelques mois après sa mort.

Tout ce travail avancera malgré la santé vraiment précaire de la Mère Maria Teresa, qui souffrait de diabète, d’asthme, de problèmes cardiaques et circulatoires qui l’immobilisèrent. Et pour «couronner» ce douloureux palmarès, elle souffrit dès 1920 d’une tumeur au sein, raison pour laquelle elle est maintenant invoquée par celles qui sont affligées de cette maladie.

Durant l’occupation nazie, elle cacha des résistants dans son monastère.

Mère Maria Teresa Fasce s’éteignit en odeur de sainteté, le 18 janvier 1947, et fut béatifiée en 1997.

 

 

Juan Barrera Méndez

1967-1980

 

Juan Barrera Méndez naquit le 4 août 1967 à Potrero Viejo (Zacualpa, Quiché, Guatemala), dans une famille tout entière liée à l’Action Catholique.

Déjà fervent apôtre à son jeune âge, il était membre de l’Action Catholique et catéchiste auprès des plus jeunes. En particulier, il priait le chapelet avec ceux-ci, avant la Messe.

En 1980, il y eut une descente des troupes gouvernementales dans le village, lesquelles procédèrent à une perquisition en règle de toutes les maisons, arrêtant et ligotant des hommes, des femmes, des anciens, des jeunes.

Ainsi furent emmenés les trois frères aînés de Juan, et lui aussi. Les trois aînés réussirent à s’échapper, de sorte que les militaires s’acharnèrent encore plus sur Juan, qui n’avait donc que douze ans.

Ils l’emmenèrent près d’un ruisseau et lui firent des entailles au couteau sous la plante des pieds, puis on l’obligea à marcher sur des pierres pour faire redoubler les douleurs ; on lui coupa les oreilles ; on lui brisa les jambes et on le cribla de balles. C’était le 18 janvier 1980, dans son village natal, Zacualpa.

Juan Barrera Méndez devait être béatifié en 2021, avec neuf autres Martyrs du Guatemala, et inscrit au Martyrologe le 18 janvier.

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17 janvier 2024 3 17 /01 /janvier /2024 00:00

17 JANVIER

 

II.

Ss Speusippos, Elasippos, Melasippos, frères triplés, et leur grand-mère Leonilla, martyrs de Cappadoce.

III.

S Genulphe (Genou), romain, solitaire près de Cahors, devenu (?) premier évêque.

IV.

S Antoine, père du monachisme en Thébaïde, thaumaturge, mort à cent cinq ans, très vénéré de s. Athanase ; on l’invoqua contre les maladies de la peau, mais aussi pour les pourceaux, puis pour les gantiers, les tondeurs, les tisserands, les charcutiers et les bouchers. 

S Ioulianos Sabas, ermite dans une caverne de l’Osrhoène, thaumaturge.

S Achillas, ascète grec.

VI.

S Marcel, évêque à Die, successeur de son frère, s. Petronius (cf. 10 janvier) ; lors du sacre, une colombe voltigea au-dessus de lui jusqu’à ce qu’il fût assis. 

S Nennius, abbé dans une île de l’Ulster, un des “douze apôtres” de l’Irlande.

Ss Antoine, Mérule et Jean, moines bénédictins à Rome.

VII.

S Sulpice le Pieux, évêque à Bourges, où il travailla à la conversion des juifs.

Ste Mildgythe, vierge anglaise, sœur des stes Mildrède et Milburge.

VIII.

S Richmir, abbé sur les bords de la Loire près du Mans.

S Gamelbert, prêtre bavarois.

XIV.

Ste Roseline de Villeneuve, chartreuse à Bertaud et Celle-Roubaud, mystique.

XIX.

Apparition de Notre Dame à Pontmain, au moment où s’arrêta l’avancée prussienne.

XX.

S Jenaro Sánchez Delgadillo (1886-1927), prêtre mexicain martyrisé pendu à un arbre ; béatifié en 1992, canonisé en 2000, fêté avec ses compagnons le 21 mai.
B Teresio Olivelli (1916-1945), jeune universitaire italien ; il prôna infatigablement les valeurs chrétiennes dans les rangs du fascisme, dans l’armée et sur le front russe, jusque dans les camps de concentration et mourut à Hersbruck ; considéré comme martyr de la Charité, il a été béatifié en 2018.

Speusippos, Elasippos, Melasippos et Leonilla de Cappadoce

† 2e siècle

 

Les trois frères Speusippus, Elasippus, Melasippus furent présentés comme triplés, nés en Cappadoce (Asie Mineure, act. Turquie E).

Leur mère, chrétienne, mourut quand ils étaient encore en bas âge ; leur père voulut les élever dans le paganisme, mais mourut à son tour. Leonilla, la grand-mère, s’occupa de leur donner une éducation chrétienne et de les préparer au baptême.

Ils n’étaient que catéchumènes, lorsqu’ils furent traduits devant les tribunaux, au temps de Marc-Aurèle († 180)) ou d’Aurélien († 275).

Après les premiers interrogatoires, on les jeta en prison et l’on invita la grand-mère Leonilla à venir les convaincre de renoncer à leur foi et d’adorer les dieux romains. Mais la grand-mère s’employa à encourager les jeunes garçons dans la persévérance.

A l’interrogatoire suivant, les trois garçons étaient encore plus convaincus et plus résolus à offrir leur vie pour la Vérité. Ils furent condamnés aux flammes, qui ne leur firent aucun mal ; ils moururent cependant dans l’attitude de la prière et furent, ainsi que leur pieuse grand-mère, considérés comme Martyrs.

Leurs reliques parvinrent sans doute assez vite à Langres (Haute-Marne), où ils furent honorés avec tellement de sollennité, que certains en firent des martyrs de cette ville de Bourgogne.

Saints Speusippus, Elasippus, Melasippus et Leonilla sont commémorés le 17 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Antoine ermite

250-356

 

Il ne faut surtout pas confondre le saint ermite Antoine avec saint Antoine de Padoue, qui vécut dix siècles plus tard (v. 13 juin). Il est vrai qu’ils sont tous deux très célèbres.

Notre Antoine naquit à Koma (Egypte), de parents aisés et catholiques, qui se chargèrent de l’instruire à la maison.

Antoine avait environ vingt ans lorsque moururent ses saints parents, qui lui laissaient un grand héritage, une cinquantaine d’hectares de terres - et une petite sœur à éduquer.

Ayant entendu à l’église l’avertissement du Seigneur : Si tu veux être parfait, vends ce que tu as… (Mt 19:21), et ensuite aussi : Ne vous mettez pas en peine du lendemain (Mt 6:34), il accomplit à la lettre ces conseils, vendit tout ce qu’il possédait, confia sa jeune sœur à de pieuses personnes, et se retira au désert.

Il priait, travaillait à confectionner des paniers d’osier qu’il vendait pour sa subsistance, donnant le surplus aux pauvres, et se nourrissait de l’Ecriture. Sa piété le fit surnommer Déicole, «qui honore Dieu». 

Sa solitude et sa prière lui attirèrent des attaques véhémentes des démons ; ses miracles lui attirèrent en revanche des disciples, des admirateurs, des foules de malades qui demandaient son intervention. Il chercha à échapper à ces sollicitations. Ni les démons, ni les disciples ne l’oublièrent.

Il poussa sa retraite un peu plus loin pour s’isoler davantage ; un ami lui apportait un peu de nourriture. Antoine avait trente-cinq ans, quand il gagna carrément le désert, à l’est du Nil, s’entourant d’une clôture que personne ne devait franchir. C’est alors qu’à cause des très nombreux disciples qui voulaient suivre ses conseils, il fit construire deux monastères, à Pispir et près d’Arsinoé. C’est là que vécut le célèbre saint Hilarion (v. 21 octobre).

C’est ainsi qu’Antoine devint le patriarche des cénobites. Il n’écrivit pas de règle proprement dite, mais on a recueilli ses enseignements. Par exemple : 

S’il te vient quelque apparition, demande à celui qui se présente qui il est et d’où il vient ; si cette vision est du ciel, ton cœur sera tout de suite rempli de consolation et de joie ; si, au contraire, elle est l’œuvre de Satan, tes questions suffiront à mettre en fuite ton dangereux ennemi.

L’illustre évêque Athanase d’Alexandrie vint souvent rendre visite à ces monastères. Une grande amitié lia Athanase et Antoine. Ce dernier intervint plusieurs fois auprès de l’empereur pour mettre fin à l’exil d’Athanase, lequel, à son tour, écrivit la vie d’Antoine.

Lors de la persécution en 311, Antoine se déplaça personnellement en Alexandrie pour soutenir le courage des Chrétiens.

Puis il remonta vers le mont Colzim, proche du Nil du côté de la Mer Rouge (ce mont s’appelle depuis le Mont Saint-Antoine). Les moines de Pispir réussirent à le dénicher et lui firent porter de la nourriture, ce qui se réduisait d’ailleurs à peu de choses… Et Antoine cultiva un petit arpent pour se suffire à lui-même.

Antoine quitta une seule fois cette lointaine solitude pour rendre une visite à Pispir, ainsi qu’à sa sœur, qui était devenue supérieure d’une communauté religieuse. Il fut très ému de constater la fidélité de tous.

Son ultime conseil fut : Vivez comme si vous deviez mourir le jour même !

Parvenu à ses derniers moments, il fit remettre à Anastase le manteau qu’il lui avait donné ainsi qu’une de ses deux peaux de brebis ; il remit l’autre à l’évêque Sérapion et ne conserva que sa tunique de poil.

Antoine mourut le 17 janvier 356, âgé de cent-cinq ans, dont quatre-vingt-cinq passés dans la plus rigoureuse austérité. Conformément à son désir, sa tombe demeura inconnue. Toutefois, une révélation la fit retrouver deux siècles plus tard et des reliques parvinrent à Alexandrie, puis à Constantinople, puis en Gaule.

La première extension du culte envers saint Antoine fut la guérison par son intercession, du feu sacré ou feu de Saint-Antoine, et successivement de toutes sortes de maladies de la peau, d’où sa protection invoquée par une confrérie hospitalière, les Antonins. Par la suite, on l’invoqua pour tous ceux qui travaillaient le cuir, de là aussi pour les cochons qu’élevaient les Antonins et qui portaient une petite clochette (à moins que ce soit le souvenir de l’animal infernal sur lequel Antoine remporta la victoire). Ainsi s’est développée la dévotion à saint Antoine pour tous les animaux et contre toutes les maladies animales. On prit Antoine comme patron des fabriquants de paniers, car il en fabriquait ; comme patron des fossoyeurs, car il ensevelit pieusement un autre ermite notoire, Paul (encore que, pour la vérité historique, ce furent deux gentils lions qui creusèrent la tombe). 

Voici deux épisodes où Antoine dut repousser visiblement les attaques des démons, qui se présentaient à lui sous forme des bêtes les plus hideuses : 

Si vous aviez quelque pouvoir, un seul d’entre vous suffirait pour m’abattre ; mais comme le Seigneur vous a enlevé votre force, vous essayez de m’épouvanter par votre nombre. Si vous ne pouvez rien, il est inutile de mener si grand bruit. A quoi bon vous tourmenter en pure perte ? Le signe de la croix et la foi en Notre-Seigneur sont des remparts inexpugnables.

Si Dieu vous a donné pouvoir sur moi, me voici, dévorez-moi ; mais si vous êtes ici par l’ordre du démon, retirez-vous au plus vite, car je suis un serviteur de Jésus-Christ.

Saint Antoine ermite est commémoré et fêté le 17 janvier.

 

 

Ioulianos Sabas

† 377

 

Ioulianos se retira dans une caverne de l’Osrhoène, au-delà de l’Euphrate (auj. à l’Est de la Syrie) et y pratiqua des austérités extraordinaires ; par exemple, il ne prenait qu’un repas par semaine, sans doute le dimanche.

Il y a plusieurs Ioulianos connus ; le nôtre reçut le surnom de Sabas, l’Ancien.

On a raconté sur Ioulianos de nombreux et étonnants miracles. On doit ces récits principalement à la plume de Théodoret de Cyr et aussi à celle du poète saint Ephrem.

En 372, dans Antioche, les ariens répandirent le bruit que notre Ioulianos partageait leurs idées. Aussi deux autres prélats, Acace et Asterius, vinrent trouver Ioulianos pour l’inviter à réfuter la calomnie. L’ermite y consentit et sa présence à Antioche eut d’excellents résultats.

Cette mission accomplie, Ioulianos retourna dans sa caverne et y mourut peu de temps après, vers 377.

Saint Ioulianos Sabas est commémoré le 17 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Marcel de Die

430-510

 

Marcellus naquit vers 430 en Avignon ; il avait un frère aîné, Petronius.

Le fait qu’il ait reçu son éducation principalement de son frère, laisse entendre qu’il fut orphelin assez tôt. Petronius, qui était évêque de Die (Drôme), jugea son jeune frère digne de lui succéder, ce qui arriva en 463 : Marcel fut élu onzième évêque de ce siège. 

Marcel, qui n’était que diacre à ce moment-là et se sentait indigne d’un tel fardeau, alla se cacher dans la forêt d’une montagne. On le chercha pendant douze jours et on le ramena à la cathédrale pour le sacrer évêque ; au moment où on allait l’introniser sur son siège, une colombe se mit à voltiger autour de sa tête, jusqu’au trône ; on y vit un signe divin.

La circonstance voulut que l’évêque consacrateur ne fut pas l’archevêque d’Arles, mais l’évêque de Vienne ; irrité, le roi arien Gondioc fit arrêter, puis envoyer en exil le nouvel évêque. Marcel se «vengea» à sa façon, rendant le bien pour le mal : il guérit le fils de Gondioc, qui reconduisit alors Marcel à son siège.

Gondioc était roi des Burgondes ; le roi wisigoth, Euric, de son côté, persécuta l’Eglise. Marcel fut mis en résidence surveillée en Arles, puis exilé au pays de Couserans (act. Ariège). Marcel continua ses prodiges ; il guérit le fils d'Euric, ce qui lui valut le retour d’exil. 

On notera cet autre miracle : par sa prière, Marcel arrêta la chute d’une colonne de pierre qui devait servir à la construction d’un baptistère.

Marcel eut le temps d’aller trouver le pape Symmaque à Rome et, au retour, il mourut à Montmeyan dans le monastère de La Roquette, le 17 janvier 510, âgé de quatre-vingts ans.

Des précieuses reliques de saint Marcel, longtemps vénérées à Barjols, il ne resta plus, après les profanations révolutionnaires, qu’une phalange.

 

 

Sulpice le Pieux

576-647

 

Il ne faut pas confondre les trois Sulpice qu’on fête en janvier, celui d’aujourd’hui, dit le Pieux, et les deux autres au 29 janvier, tous deux surnommés Sévère.

Sulpice le Pieux, appelé aussi le Bon ou le Débonnaire, naquit vers 576 à Vatan (Indre), d’une famille de la noblesse gallo-romaine.

Il reçut sa formation à l’école du Palais, sous le regard de l’aumônier du roi Gontran, jusqu’à sa seizième année. En dehors des leçons, ses passe-temps favoris étaient de construire des églises, des monastères, et de faire l’aumône à des pauvres.

Il entra dans le monde ecclésiastique, reçut les ordres et, en 612, fut archidiacre de Bourges. En 618, il fut ordonné prêtre et devint aumônier du roi Clotaire.

En 624, il fut nommé évêque de Bourges, charge qu’il remplit avec grand soin, dans l’humilité et la pauvreté, cherchant particulièrement à gagner au Christ les Juifs par ses instructions assidues et ses veilles nocturnes.

En 627, il participait au concile de Clichy, qui décida qu’on devrait choisir les évêques parmi les clercs de leur diocèse ; en 630, il sacra Didier, évêque de Cahors, avec lequel il échangea une intense correspondance.

Il intervint aussi auprès du roi pour décharger les fidèles de Bourges d’un lourd impôt et obtint gain de cause.

Après dix-sept années d’épiscopat, riches en mérites et en miracles, il s’éteignit vers le 17 janvier 647.

La Compagnie de Saint-Sulpice, pour la formation des prêtres, prit de lui son nom.

Saint Sulpice le Pieux est inscrit au 17 janvier au Martyrologe Romain.

 

 

Gamelbert de Bavière

† 787

 

Les manuscrits anciens désignent aussi Gamelbert sous les formes Gamelbertus, Gamulbertus, Amelbertus ou Amalbertus. 

C’était le fils d’une noble et riche famille de la basse Bavière (Allemagne S).

Destiné d’abord au métier des armes, qu’il aurait exercé au service de Pépin le Bref, il préféra se tourner vers des œuvres de piété, ce qui courrouça son père au point qu’il l’envoya garder les troupeaux. Gamelbert se soumit avec joie.

Un jour qu’il s’était assoupi, il trouva au réveil un livre posé sur sa poitrine : mais il ne savait toujours pas lire, et il alla demander au prêtre de lui apprendre à lire. Il fit de très rapides progrès.

Par la lecture, il put approfondir l’Ecriture sainte ; il aimait la contemplation, la prière, et partageait volontiers (ou donnait) son pain. Il devint expert auprès de ses bêtes, au besoin les soignait paternellement ; quand des petits camarades avaient pris quelque oiseau, il le leur rachetait et le libérait.

Une créature inspirée par le Démon osa s’approcher de lui pour lui proposer d’accomplir le mal. Il s’en débarrassa énergiquement avec le signe de la croix et une intense supplique à Dieu pour garder son innocente vertu angélique. L’autre n’eut plus qu’à s’éloigner bêtement.

Le père de Gamelbert étant venu à mourir, celui-ci put recevoir le sacerdoce et s’installer en paix dans ces propriétés. Soucieux d’abord des âmes, il s’occupa spirituellement de tous les paysans, fermiers et domestiques du domaine ; tout ce qu’il avait appartenait désormais à Dieu et aux pauvres. L’entier domaine devint une grande paroisse, où Gamelbert protégeait les humbles, conseillait, faisait justice et rétablissait la paix. 

Ce domaine de Puch devint ensuite la paroisse de Mychelspouch (du nom du Patron de l’église) et fut à l’origine de l’actuelle paroisse de Michaelsbuch. C’est là que Gamelbert exerça son apostolat pendant un demi-siècle.

A partir de son ordination sacerdotale, il ne prit jamais de viande, ne prit le soir que du pain noir et de l’eau ; en carême il s’isolait et, célébrant chaque jour la Messe, faisait distribuer l’Eucharistie par un diacre.

Il put enfin réaliser un de ses rêves de jeunesse : faire le pèlerinage au tombeau des Apôtres à Rome. Au retour, il s’arrêta dans une maison où venait de naître un petit garçon de très faible constitution ; il le baptisa avec le nom de Utto et prophétisa que l’enfant lui succéderait plus tard (sur s. Utto, v. 3 octobre).

De retour à Michaelsbuch, il connut et annonça sa prochaine mort à ses paroissiens, leur promettant que son «successeur» viendrait en temps voulu. Utto arriva en effet l’année suivante : Gamelbert lui remit devant témoins toute sa «paroisse», reçut les Sacrements de l’Eglise et mourut pieusement, le 17 janvier 787. Certaines sources retardent cette date au 29 janvier 800.

Sur sa tombe advinrent beaucoup de miracles.

Son culte immémorial fut confirmé en 1909 et le Martyrologe Romain le mentionne au 17 janvier.

Roseline de Villeneuve

1263-1329

 

Roseline fut la fille aînée d’Arnaud II de Villeneuve et de Sybille de Burgolle de Sabran, et naquit au Château des Arcs le 27 janvier 1263.

Par sa mère elle était cousine de saint Elzéar de Sabran (v. 27 septembre).

Roseline fut élevée chez les Clarisses. Son père lui destina bientôt un beau mariage, mais dut céder aux vœux de sa fille, qui voulait entrer à la Chartreuse.

Ce papa ne voyait pas toujours d’un bon œil les largesses que sa fille distribuait aux pauvres. Il l’épia un jour et lui demanda de lui montrer ce qu’elle avait dans son tablier : en l’ouvrant, elle laissa tomber une brassée de roses. Le «miracle des roses» s’est produit d’autres fois dans la vie des Saints (Elisabeth de Hongrie, v. 17 novembre ; Juan Diego Cuauhtlatoatzin, v. 9 décembre).

Elle fut novice d’abord à Saint-André-de-Ramières (Prébayon, Vaucluse), à quinze ans (1278) puis à Sainte-Marie d’Aurouse (Hautes-Alpes) et fit sa profession le jour de Noël 1280.

En 1285, elle revint à la chartreuse de La Celle Roubaud, fondée par son frère Hélion non loin du château de la famille.

En 1300 elle succéda à trente-sept ans à sa tante comme prieure.

De sa vie religieuse cloîtrée on a retenu ses austérités extraordinaires, car elle passait parfois une semaine sans rien manger, s’infligeait la discipline et ne dormait que quelques heures. Si on lui demandait quel était le moyen d’aller au ciel, elle répondait : Se bien connaître soi-même.

Roseline fut une mystique favorisée d’extases, de visions, et en particulier d’un don singulier de lire au fond des cœurs.

Elle mourut le 17 janvier 1329, à soixante-six ans. C’est le jour où la commémore le Martyrologe, lui donnant le titre de «sainte».

Sa vie ne s’arrête pas là ! Quand on voulut reconnaître son corps, cinq ans après sa mort, ce corps était intact, et les yeux étaient restés ouverts avec tout leur éclat. Depuis on a enchâssé ce corps et serti les yeux dans un reliquaire à part, exposés à la vue et à la dévotion des fidèles.

En 1660, le roi Louis XIV voulut vérifier le prodige. Son médecin, croyant à une supercherie, creva l’œil gauche : la prunelle se troubla instantanément, donc les yeux étaient bien naturels.

 

 

Jenaro Sánchez Delgadillo

1886-1927

 

Jenaro naquit le 19 septembre 1886 dans un quartier de Zapopan (Jalisco, Mexique) et reçut le nom du Saint du jour, Janvier.

Ses parents, de bons chrétiens, s’appelaient Cristóbal Sánchez et Julia Delgadillo.

Jenaro reçut sa formation au collège du Saint-Esprit à Guadalajara. Pour se faire un peu d’argent et payer ses études, il travaillait à la forge de l’Atelier des Arts. Puis il entra au séminaire de Guadalajara et fut ordonné prêtre en 1911.

Il eut divers postes à Nichistlán, Zac, Zacoalco de Torres, San Marcos, Cocula, Tecolotlán, et Tamazulita.

C’est à Zacoalco qu’il fut une première fois mis en prison, après avoir lu en chaire la lettre pastorale de l’évêque, qui protestait contre la persécution engagée par la Constitution de 1917 contre l’Eglise.

On le voyait toujours propre et plutôt élégant, quoique pauvrement vêtu. Il mangeait et buvait sobrement. Il ne craignait rien ni personne. On le voyait souvent en prière devant le Saint Sacrement ; il avait une grande dévotion mariale. Il se préparait soigneusement à la célébration de la messe, faisait toujours une action de grâce. Il priait les Ames du Purgatoire.

Les parents de Jenaro l’accompagnèrent à Tamazulita (1923), où il était nommé vicaire, dans la paroisse de Tecolotlán. Le curé appréciait beaucoup son obéissance.

Les fidèles admiraient sa rectitude, sa ferveur, sa prédication éloquente, et son exigence dans la préparation aux sacrements. Il allait sans tarder auprès des malades qu’on lui signalait. Jamais il ne conseilla aux fidèles de prendre les armes contre les autorités civiles.

Quand se déchaîna la persécution, Jenaro ressentit profondément dans son cœur l’impossibilité d’exercer convenablement son ministère, et versa des larmes quand on donna l’ordre de fermer les églises.

Jenaro continua à exercer son ministère en cachette. Il eut plusieurs fois l’occasion de dire : Dans cette persécution, beaucoup de prêtres vont mourir, et je serai peut-être bien l’un des premiers.

En janvier 1927, des soldats vinrent l’arrêter avec des amis qui partaient travailler aux champs. Après les avoir tous liés deux par deux, dos à dos, ils ne gardèrent que Jenaro, ils lui mirent une corde autour du cou et le conduisirent sur une colline près de Tecolotlán, et se servirent d’un arbre pour potence.

L’abbé Jenaro leur dit avec grande sérénité : Bon, mes amis, vous allez me pendre. Je vous pardonne, comme Dieu, mon Père, vous pardonne. Et toujours : Vive le Christ Roi. 

Les bourreaux tirèrent si fort sur la corde, que la tête du Martyr alla cogner brutalement contre une branche de l’arbre. Jenaro mourut peu après, dans la nuit du 17 janvier 1927. (Une dame qui habitait non loin de là, entendit tout ce qui se passait ; quand les soldats furent partis, elle entendit des râles de l’abbé Jenaro, qui agonisait encore, mais à cause des menaces des soldats, elle n’osa pas sortir).

La rage des soldats ne s’arrêta pas là. Au petit matin, ils revinrent, mirent par terre le cadavre, lui tirèrent un coup dans l’épaule gauche et un coup de baïonnette qui lui traversa presque tout le corps.

A onze heures du matin, on l’annonça à la maman du prêtre, qui vint embrasser le corps de son fils et, le mettant sur ses genoux, pleura amèrement, nouvelle Marie recevant Jésus après le sacrifice de la Croix.

L’émotion de tout le peuple fut telle, que les autorités, craignant un mouvement de masse, ordonnèrent l’immédiate sépulture.

Jenaro Sánchez Delgadillo fut béatifié en 1992 et canonisé en 2000 parmi vingt-cinq Compagnons mexicains martyrs, qui sont fêtés ensemble le 21 mai.

Saint Jenaro est commémoré au Martyrologe le 17 janvier.

 

 

Teresio Olivelli
1916-1945

Il naquit le 7 janvier 1916 à Bellagio (Côme, Lombardie, Italie N), où la famille habitait avant de retourner à Zeme. Teresio avait un oncle prêtre, don Rocco Invernizzi.

Teresio fréquenta assidument sa paroisse à Mortara et fit partie de l’Action Catholique, des conférences S.Vincent-de-Paul, de la FUCI (Fédération Universitaire des Catholiques Italiens). Après le collège de Mortara et le lycée de Vigevano, il fit son droit à l’université de Pavie et passa le doctorat en 1938. Contraint de s’inscrire à la GUF (Jeunesse Universitaire Fasciste), il fut nommé assistant à la chaire de droit administratif à l’Université de Turin. En 1939, il fut appelé à Rome, où pendant plusieurs mois, il fréquenta l’Institut National de Recherche, rencontrant là beaucoup de personnalités du monde culturel et politique.

Dans les rangs du fascisme, il s’ingénia imperturbablement à prôner les valeurs chrétiennes ; c’était un fasciste «anormal», hors normes. Quand l’Italie s’apprêtait à entrer en guerre, il voulait que cette guerre servît à l’Italie à défendre les valeurs chrétiennes contre le nazisme, mais quand l’Italie s’allia avec l’Allemagne contre la France, il se rebella contre le fascisme.

En 1941, cependant, il se déclara volontaire pour rester au milieu des jeunes militaires de son âge, qu’on envoyait au front. Il demanda à partir sur le front russe, pour soutenir les soldats italiens, les aider à prier, à supporter l’épreuve : il y fut envoyé comme sous-lieutenant. Quand les Italiens durent battre en retraite et faire de longues marches à pied, Teresio s’arrêta souvent pour secourir des blessés, des affamés qui, sinon, seraient morts sur place : beaucoup lui durent la vie.

Rentré miraculeusement sain et sauf en Italie, abandonnant sa situation à Rome, il se prodigua à répandre un idéal chrétien dans la population de Brescia, Milan, Crémone, dans des réunions, des conférences, partout où il pouvait prendre la parole.

En 1943, à la chute du fascisme, il fut nommé recteur du collège Ghislieri de Pavie ; avec la Résistance, il «résistait», mais sans esprit de vengeance, avec amour et sacrifice pour une vraie paix : il était rebelle à la guerre, à la haine, au compromis, et pour cela il fut activement recherché par les Allemands. Arrêté une première fois, il put s’évader et s’engagea dans la Résistance à Brescia. Il fonda et diffusa un journal clandestin, Il Ribelle.

On finit par l’arrêter à Milan en avril 1944 ; de la prison milanaise, on le transféra au camp de concentration de Fossoli, puis à celui de Flossenbürg (Bavière) en septembre 1944 ; là encore, il s’efforçait d’épauler les plus faibles, de les aider à prier. Il n’y eut que lui pour assister les malades de dysenterie.

Le 30 septembre, il demanda lui-même à accompagner ceux des prisonniers qui étaient envoyés au camp de Hersbruck, pour pouvoir rester aux côtés des plus exposés, des plus faibles. De nouveau, il faisait tout pour prier et faire prier, pour organiser des lectures d’Evangile. Les chefs le haïssaient, parce qu’ils défendait les faibles, parce qu’il se chargeait de porter les malades à l’infirmerie, parce qu’il les assistait autant qu’il le pouvait. Chaque fois qu’ils le surprenaient, ils le battaient. La «goutte qui fit déborder le vase» fut le 31 décembre 1944, lorsque Teresio s’interposa entre un kapo et un prisonnier ukrainien qu’il battait : il reçut alors un violent coup de pied dans le ventre, dont il ne put se remettre. Il agonisa pendant plus de deux semaines.

Teresio mourut aux premières heures du 17 janvier 1945. Son corps disparut dans le four crématoire.

Reconnu martyr de la Charité, Teresio Olivelli fut béatifié en 2018, et sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 17 janvier.

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16 janvier 2024 2 16 /01 /janvier /2024 00:00

16 JANVIER

 

I.

Ste Priscilla, romaine, mère de Pudens, grand-mère des stes Praxède et Pudentienne, à l’origine de la catacombe célèbre.

IV.

S Danax, lecteur et martyr à Aulone, où il refusa de sacrifier à Bacchus.

S Marcel Ier, pape (308-309) : sa réorganisation de l’Eglise après la persécution suscita des troubles, et son exil comme palefrenier de la poste impériale. 

S Melas, évêque à Rhinocolure ; il nettoyait les lampes du sanctuaire quand on vint l’arrêter, provoquant l’admiration des envoyés de l’empereur.

V.

S Honoratus, premier abbé à Lérins, évêque en Arles.

Ss Jacques et Marcel, premiers évêques à Tarentaise ; Jacques, militaire syrien, avait rencontré s.Honorat de Lérins en Grèce.
S Valère, évêque à Sorrente (VII.?).

Ste Libérate, sœur de Epiphane et Honorate, à Pavie.

VI.

S Leobatius, abbé à Sennevières.

S Trivier, solitaire près de Thérouanne puis dans les Dombes ; son corps fut retrouvé sans corruption soixante dix ans après sa mort.

S Honorat, abbé à Fondi ; il ressuscita un enfant ; il vécut dans une perpétuelle abstinence.

VII.

S Titianus, évêque à Oderzo.

S Fursy, abbé à Rathmat, fondateur et abbé à Lagny-en-Brie ; le charriot qui transportait son corps s’arrêta à Péronne, où il fut déposé dans l’église Saint-Pierre en construction ; il est patron de Péronne.

VIII.

S Frisius (Fritz), neveu de Charles-Martel, mort au combat contre les Sarrasins.

XII.

Bse Giovanna de Fonte Chiusi, camaldule à Bagno di Romagna ; à sa mort toutes les cloches se mirent à sonner.

XIII.

Ss Berardo (sous-diacre), Ottone et Pietro, prêtres, Accursio et Adiuto, frères lais, premiers martyrs franciscains, au Maroc.

XVIII.

S Joseph Vaz, prêtre oratorien indien, apôtre du Sri Lanka, béatifié en 1995, canonisé en 2015.

XIX.

B Louis-Antoine Ormières, prêtre français, fondateur des Sœurs de l'Ange-Gardien, béatifié en 2017.

B Giuseppe Antonio Tovini, avocat et journaliste à Brescia, père de dix enfants, béatifié en 1998.

XX.

Bse Juana Maria Condesa Lluch (1862-1916), fondatrice espagnole des Servantes de l’Immaculée Conception, pour l’accueil et la formation des ouvrières, béatifiée en 2003.

Priscilla

† 98

 

Jusqu’à il y a peu, cette sainte femme romaine était l’épouse de Manius Acilius Glabrio, qui fut mis à mort sous Domitien, probablement pour s’être converti courageusement.

Ces parents chrétiens avaient pour fils Pudens, qui fut sénateur, et père des saintes Praxède et Pudentienne.

Priscilla devait posséder sur la via Salaria une villa où elle reçut les apôtres Pierre et Paul. Plus tard cette villa devint le point de départ de la plus ancienne catacombe romaine.

C’est dans cette catacombe que fut enseveli le pape saint Marcel 1er, avant d’être transféré à l’église Saint-Marcel. 

Récemment, toutefois, toutes ces belles histoires se sont envolées de l’espace des historiens et même du Martyrologe. C’est tout juste si l’on ose supposer que la basilique Sainte-Praxède fut édifiée avant la fin du 5e siècle.

On a avancé que Priscilla n’était qu’un diminutif de Prisca… 

Celle dont on voulait parler ici était autrefois mentionnée le 16 janvier au Martyrologe.

 

 

Danax d’Aulone

† 305

 

Danax était originaire d’Aulone (Illyrie, côte adriatique, anc. Yougoslavie). Certains écrivent Danacte.

On présume qu’il vivait à la fin du troisième et au début du quatrième siècles.

A Aulone, il s’occupait des vases sacrés et pouvait de ce fait avoir été ordonné lecteur ou, pourquoi pas, acolyte. Il devait être jeune.

Des païens, peut-être des jeunes gens de son âge, s’emparèrent de lui et cherchèrent à le contraindre à sacrifier à Bacchus. Ce qui pourrait nous apparaître comme une farce banale de la part de camarades peu instruits, était pour Danax un véritable défi : un Chrétien n’adore qu’un Dieu et ne participe pas à des orgies païennes.

Sur son refus, on le mit à mort.

Ce ne pouvait être que durant la persécution qui reprit en 304 et s’acheva définitivement quelques années plus tard avec l’édit de Constantin (313).

Saint Danax d’Aulone est commémoré le 16 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Marcel 1er

308-309

 

Marcellus, fils du romain Benedictus, était prêtre au moment de la mort du pape précédent, Marcellinus, en 304.

Devenu donc le trentième pape en 308 seulement, Marcellus eut à réorganiser les centres de réunion des Chrétiens, qui en avaient été privés lors de la persécution de Dioclétien. 

Marcel voulut donner des consignes pour réadmettre les lapsi à certaines conditions, ce qui engendra quelques troubles, et poussa le nouvel empereur Maxence à exiler le pape, jugé responsable de ces troubles.

Un autre récit dit que Marcel fut exilé une première fois, qu’il put s’évader grâce au concours de Chrétiens, qu’il fut repris et qu’il mourut durant cette période, où il fut condamné à s’occuper de chevaux dans une église transformée en écurie.

Cette humiliation du Pontife aurait duré plusieurs années, ce qui ne coïncide pas bien avec l’unique année de son pontificat. Sans doute plusieurs mois. On considère en effet aujourd’hui que l’élection de Marcel n’advint qu’en 308 et non en 304.

Marcellus mourut (ou fut inhumé) le 16 janvier 309, date retenue pour son dies natalis. Il fut considéré comme martyr, victime des mauvais traitements reçus.

Son corps fut dans la catacombe de Priscilla, jusqu’à son transfert dans l’église Saint-Marcel à Rome. Il se pourrait que son chef fût à l’abbaye de Cluny, et ensuite à la cathédrale d’Autun.

Après Marcel 1er, fut élu Eusèbe.

 

 

Melas de Rhinocolure

† 390

 

Melas était né à Rhinocolure (Egypte), sur les confins de la Palestine.

Sa famille était pauvre, mais chrétienne. 

Melas grandit dans la simplicité, s’habituant à vivre de peu, à prier, à se retirer comme un ascète dans la solitude.

Il fut appelé à devenir évêque de sa ville et fut peut-être consacré par s.Athanase d’Alexandrie (v. 2 mai).

Rien ne changea dans la simplicité de vie de Melas. Per exemple, il venait incognito dans le sanctuaire et nettoyait les lampes.

C’est dans cet emploi que le découvrirent un jour les envoyés de l’empereur Valens : ce dernier, trompé par l’erreur, s’en prenait aux évêques orthodoxes et voulait faire arrêter Melas pour l’envoyer en exil.

Les envoyés ne comprirent pas tout de suite que cet homme qui les recevait si gentiment était l’évêque. Melas les introduisit dans la maison épiscopale, leur servit un bon repas, puis s’ouvrit à eux. Fort étonnés et pleins d’admiration, les envoyés lui proposèrent de l’aider à se cacher, mais Melas leur déclara qu’il voulait être traité comme les autres évêques fidèles à la foi catholique.

Melas partit donc en exil, mais on ne sait pas en quelle ville, ni pendant combien de temps. On suppose qu’à la mort de Valens (378), il put reprendre son siège. 

Melas serait mort en 390.

Saint Melas de Rhinocolure est commémoré le 16 janvier dans le Martyrologe Romain.

Honoratus de Lérins

375-429

 

La belle vie de ce grand Saint nous est connue par la biograhie que nous en a laissée un témoin direct de saint Honorat, Hilaire de Lérins, qui pouvait en être un proche parent.

Honoratus naquit vers 375 ; il avait un frère aîné, Venantius. De famille aristocrate, ils reçurent le baptême, contre l’avis de leur père, qui resta païen.

Finalement, ils décidèrent de quitter cette maison pour rejoindre la Grèce, avec pour guide un vénérable vieillard, Caprasius.

Une fois en Grèce, Venantius tomba malade et mourut. Les deux autres revinrent sur leurs pas, gagnant la Provence où ils firent connaissance de l’évêque, Leontius, et choisirent une petite île de Lérins pour s’y établir.

Honoratus commença par chasser les serpents de l’île et y fit jaillir une source : ce furent les deux seuls miracles attribués au Saint.

En peu de temps, la sainteté de vie d’Honoratus attira une foule de novices qui voulurent vivre avec lui. L’île de Lérins devint une école de théologie, un centre de formation littéraire et scientifique, où l’on n’avait pas de difficulté à trouver les candidats idoines pour les évêchés de Gaule.

L’évêque de Fréjus y vint pour conférer le sacerdoce à Honoratus, malgré ses protestations. Sa «dignité» sacerdotale ne le conduisit pas à tenter de s’imposer à ses frères, il resta humble parmi eux, préoccupé seulement de les aider à progresser dans la sainteté. Il visita les malades, s’employa à les soulager, fit tout le possible pour maintenir l’harmonie entre tous.

C’est à cette école que furent formés de saints évêques comme Maxime de Riez, Loup de Troyes, Hilaire d’Arles, Eucher de Lyon, Jacques de Tarentaise… Partout on publiait les vertus d’Honoratus, qui avait cherché l’isolement et le recueillement.

En 426, Honoratus fut appelé au siège épiscopal d’Arles. Il n’accepta qu’après avoir compris que c’était là la volonté de Dieu. Il s’y rendit avec son fidèle Hilarius.

Arles devint à son tour un centre de grande spiritualité, grâce à la sainteté de l’humble moine. Le nouvel évêque rétablit la concorde, troublée par le précédent évêque qui avait réputation de simonie ; il distribua toutes les richesses du trésor pour ne conserver que le strict nécessaire.

Pendant les deux années de son épiscopat, Honoratus assura le maintien de la discipline en Narbonnaise et dénonça au pape quelques abus. Malgré un lent déclin de ses forces, il maintint son rythme de travail et prêcha chaque jour, jusqu’à la fête de l’Epiphanie de 429. Il passa les derniers jours de sa sainte vie à exhorter et consoler, à régler des détails de son diocèse, annonça que son successeur serait le même Hilaire qui l’avait fidèlement accompagné, et mourut doucement le 16 janvier 429.

Toujours d’après Hilaire, on vit l’âme d’Honoratus portée au chœur des anges. Et si Honoratus n’opéra pas de miracles après sa mort, c’est qu’il en avait humblement demandé la grâce à Dieu.

Saint Honorat fut un modèle de charité. Son cher et fidèle successeur, Hilaire, dit de lui : Si l'on voulait représenter la charité sous une figure humaine, il faudrait faire le portrait d'Honorat.

Le monastère de Lérins subit bien des vicissitudes. L’île fut souvent attaquée et dévastée, le monastère sera fortifié et gardé ; il fut supprimé en 1788, quand il ne restait que quatre moines. Au 19e siècle un renouveau s’opéra, quelques moines cisterciens s’y rétablirent, à l’origine de l’actuelle communauté (une vingtaine de moines).

Saint Honoratus d’Arles (ou de Lérins) est fêté le 16 janvier.

 

 

Jacques de Tarentaise

† 429

 

Jacques (peut-être Iakub) naquit en Assyrie (Mésopotamie N).

On ne va pas raconter ici ce qu’on ignore. La jeunesse et la conversion de Jacques restent assez mystérieuses, de même d’ailleurs aussi que son passage en Occident.

Auparavant, on sait qu’il entra dans l’armée perse et eut l’occasion de combattre l’armée romaine.

Ce qui le frappa et le conduisit à la conversion, fut de voir la violence de la persécution qui frappait les Chrétiens, et la sublimité de leur religion : Pardonnez ! Priez pour vos ennemis !

Peu de temps après avoir reçu le baptême, il eut l’occasion de rencontrer Honoratus de Lérins (v. ce même jour), lors de son voyage en Grèce. Jacques le suivit en Gaule, à Lérins.

Vers 420, Jacques accompagna Honoratus et Maximus de Riez en Tarentaise. 

Les populations de cette région furent conquises par les Romains au premier siècle, et doivent leur nom au lieutenant romain qui les soumit, Terentius Varro. C’est d’eux que parle Julius Caesar, quand il raconte que les Ceutrons tentèrent de lui barrer le passage. 

Au cinquième siècle, donc, Honoratus de Lérins, Maximus de Riez et notre Jacques vinrent évangéliser la vallée des Ceutrons.

Cette même année 420, Jacques fut nommé premier évêque de Tarentaise. Il résidait alors à Moûtiers. On le considère dès lors comme l’apôtre de la Savoie.

Deux miracles fameux illustrent l’activité de Jacques durant ces années. L’un, alors qu’un ours vint dévorer un des bœufs qui transportaient les matériaux de construction d’un édifice ; Jacques ordonna à l’ours de remplacer le bœuf, ce que fit humblement la bête féroce.

L’autre miracle fut que Jacques «allongea» d’une bénédiction une poutre trop courte lors de la construction d’une église.

L’épiscopat de Jacques dura neuf années. Il mourut le 16 janvier 429, apparemment le même jour et la même année que s.Honoratus.

Son successeur, Marcellius, fut longtemps associé à lui dans le Martyrologe.

Le diocèse de Tarentaise est actuellement intégré dans celui de Chambéry.

A la suite de s.Honoratus, saint Jacques de Tarentaise est commémoré à son tour le 16 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Leobatius de Sennevières

† 6e siècle

 

Leobatius (Leubace, Leubais) était de la région de Tours.

L’abbé Ursus (v. 27 juillet) avait fondé vers 490 le monastère de Senaparia (Sennevières, Indre-et-Loire), où il laissa comme prieur Leobatius.

Leobatius en devint ensuite abbé.

S.Grégoire de Tours (v. 17 novembre), qui raconte plusieurs faits merveilleux sur l’abbé Ursus, ajoute seulement, concernant Leobatius : Leubatius vécut (à Sennevières) avec une grande sainteté, parvint à une grande vieillesse, y mourut et y fut enseveli.

Leubatius serait mort peu après Ursus, vers 510.

Saint Leobatius de Sennevières est commémoré le 16 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Trivier dans les Dombes

† 550

 

Trivier naquit en Neustrie, d’une famille romaine qui avait habité le pays de Cahors.

Ayant pris goût très tôt pour la vie contemplative, il alla chercher un asile dans un monastère près de Thérouanne (Picardie) et, à quarante ans, fut ordonné prêtre.

Le roi d’Austrasie ayant cédé à l’abbé deux prisonniers, ceux-ci furent confiés à Trivier. Finalement, ce dernier les reconduisit dans leur pays natif, les Dombes, où ils le prièrent de se fixer, lui promettant d’amples terrains.

Trivier se contenta d’un cabanon avec un petit jardin pour y cultiver des légumes. Il y partagea son temps entre la prière, le chant des hymnes et des psaumes, le jeûne, les veilles et les macérations.

Le Martyrologe Romain situe son dies natalis au 16 janvier, vers 550.

Saint Trivier fut retrouvé sans corruption soixante-dix ans plus tard, à la suite des miracles qui s’opérèrent.

 

 

Titianus d’Oderzo

† 632

 

Titianus serait né à Eraclea (anc. Heraclia, Venise, Italie NE), de parents nobles.

Il fut confié à l’évêque lui-même, Florianus, qui l’ordonna diacre, puis prêtre et le nomma économe diocésain.

Florianus est connu comme second évêque d’Oderzo, après Marciano.

Titianus fut célèbre pour sa charité et ses activités en faveur des pauvres ; il fut très estimé.

Vint un jour où l’évêque Florianus dut faire un voyage, peut-être à Ravenne. Il ne laissa pas son diocèse sans direction, mais surtout, ayant certainement quelque idée en tête, il demanda aux diocésains de pourvoir à l’élection d’un successeur, au cas où son voyage dépasserait une année.

On sera sans doute étonné d’une telle situation, car un évêque ne doit jamais s’absenter plus que quelques mois de son diocèse. Florianus reçut-il une mission spéciale de la part de Dieu ? Le fait est qu’au bout d’une année le peuple élut unanimement Titianus pour succéder à Florianus (vers 610).

Mais Florianus revint : il avait parcouru diverses régions - on ne nous dit pas lesquelles - en prêchant l’Evangile. Quand Titianus retrouva son cher évêque, il le supplia humblement de reprendre sa place, mais Florianus annonça qu’il repartait à ses missions. 

On sut que Florianus désirait ardemment la grâce du martyre. La reçut-il ? On ne sait. Il y a quelque chose de mystérieux dans cette «disparition» d’un évêque, dont on ignore finalement tout, et qu’on vénère comme Saint, sans précision de son dies natalis.

Titianus, lui, fut un évêque averti, soucieux de son peuple.

Il mourut le 16 janvier 632, après une vingtaine d’années d’épiscopat.

Oderzo ayant été plusieurs fois dévastée, puis totalement rasée, le diocèse d’Oderzo est passé ensuite à celui de Vittorio Veneto.

Saint Titianus d’Oderzo est commémoré le 16 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Fursy de Péronne

567-648

 

Né vers 567 sur l’île d’Inishquin (Lough Corrib, Irlande), Fursy était fils de Fintan et Gelges, qui étaient de famille princière ; il eut deux frères, Foillan et Ultan (v. 31 octobre et 1er mai) et aurait été baptisé par s.Brendan (v. 16 mai). Le nom de Fursy peut se trouver sous les formes Fursey, Fursa, Forseus, Furseus.

Ayant bénéficié d’une excellente formation auprès des moines, il devint très savant, principalement dans les Saintes Ecritures.

Il choisit bientôt la vie monastique, à Inishquin, sous la direction de s.Meldan (v. 7 février) ; déjà à cette époque, sa prière aurait obtenu la résurrection de deux enfants jumeaux.

Il fonda un monastère à Claran (Headford), d’où il allait fréquemment évangéliser les environs.

Tombé gravement malade, il reçut plusieurs visions où il entrevit les difficultés et les tribulations auxquelles il serait en butte. Il vit comment le diable voulait le perdre, et comment les anges combattirent le diable.

Une fois rétabli, Fursy laissa ses deux frères à Rathmat et alla prêcher ; il chassait les démons. Après une dernière vision, il se retira sur une petite île puis, après quelques années, retourna à Rathmat où il fonda un autre monastère, qui pourrait être celui de Killursa.

Ensuite, avec ses deux frères, il vint à Cnobheresburg (act. Burgh Castle, Norfolk) où, grâce aux libéralités du roi Sigebert, il put fonder un monastère. Il y établit supérieur son frère Foillan (644) et se retira avec Ultan pour vivre dans la solitude et la contemplation.

Ils furent cependant dérangés dans leur quiétude et décidèrent de passer en France, pour gagner Rome (648). 

En débarquant à Macerias (qu’on croit identifier avec Mézerolles), ils apprirent la mort du fils du gouverneur de Picardie, Haymon : Fursy le ressuscita. Haymon voulait les retenir, mais en le quittant, Fursy lui promit que, plus tard, il le préviendrait du moment de son décès. 

Ils reprirent leur chemin. Fursy ne pouvait s’empêcher de faire des miracles sur son passage, de sorte que le maire du palais Erchinoald l’apprit et le retint à Péronne, d’abord pour baptiser son fils, ensuite pour fonder un monastère, à Lagny-sur-Marne (644) ; cette abbaye, amplement dotée par les libéralités de Clovis II, de la reine Bathilde et d’Erchinoald, devint très prospère ; beaucoup d’Irlandais y vinrent se mettre sous la direction de Fursy.

Fursy voulut retourner an Angleterre pour visiter sa première fondation. Mais parvenu à Macerias, il tomba malade ; divinement prévenu, Haymon accourut et recueillit le dernier soupir de Fursy, un 16 janvier vers 648, son dies natalis dans le Martyrologe Romain. 

Il y eut un litige pour la sépulture de Fursy : Haymon voulait l’ensevelir à Mézerolles, Erchinoald à Péronne. On s’accorda pour le «jugement de Dieu» : on déposerait la dépouille sur un char à bœufs, laissant les bêtes se diriger et s’arrêter où bon leur semblerait. Le char s’arrêta à Péronne, et Fursy fut enseveli dans l’église Saint-Pierre.

Saint Fursy est le patron de Péronne. Ses reliques furent profanées par les révolutionnaires, mais une partie put en être sauvée.

Giovanna de Fonte Chiusi

? - 1105

 

Giovanna (Jeanne) vit le jour à Fonte Chiusi (Bagno di Romagna, Forlí, Emilie-Romagne, Italie CNE) et se consacra à Dieu dès l’enfance.

Elle fut sœur converse, puis religieuse de chœur chez les camaldules à Bagno di Romagna.

Au moment de sa mort, toutes les cloches sonnèrent d’elles-mêmes.

Des miracles nombreux furent opérés à son tombeau.

En 1506, une procession de ses reliques mit fin à une épidémie de peste.

Son culte immémorial a été confirmé en 1823.

La bienheureuse Giovanna est mentionnée au 16 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Marrakech (Martyrs franciscains de)

1220

 

Il est connu que Francesco d’Assise désirait beaucoup la grâce du martyre. Dès que sa famille religieuse commença à prendre de l’ampleur, il voulut la faire contribuer à répandre la gloire de Dieu partout où le Christ était méconnu.

C’est ainsi qu’en 1219, tandis qu’il cherchait à se joindre aux croisés pour gagner les Lieux saints, il envoya au Maroc six de ses compagnons : Vitale, frère lai, qu’il destinait à être le supérieur de la mission ; Berardo (sous-diacre, qui connaissait l’arabe), Pietro et Ottone, deux prêtres ; Accursio et Adiuto, deux frères laïcs.

Ils étaient tous les six des environs de Terni (Ombrie, Italie C) et parmi les premiers compagnons de Francesco.

Les six missionnaires partirent d’Italie à pied et rejoignirent l’Espagne. Là, Vitale tomba malade et demeura en Aragon. Berardo le remplaça et la petite troupe arriva à Coimbra, où la population les prit pour des hérétiques, mais ils furent reçus par l’épouse du roi Afonso II. Elle leur offrit l’hospitalité à Alemquer et l’infante leur procura des habits laïcs pour leur faciliter les déplacements.

Prochaine étape : Séville, qui se trouvait aux mains des Turcs. N’écoutant que leur soif d’évangélisation (et peut-être pas assez la voix de la prudence), ils allèrent immédiatement prêcher l’Evangile dans la mosquée, sans se gêner de critiquer l’islamisme. On les prit pour des fous, mais ils s’enhardirent plutôt à se présenter directement au palais du roi maure, que les Italiens appellent Miramolino. Ce dernier n’apprécia pas la démarche, encore moins leurs discours contre les faux prophètes, et ordonna de les faire décapiter. Sur l’intervention de son fils, il «compléta» sa sentence en faisant jeter en prison les cinq Religieux, puis les convoqua en leur proposant le fameux dilemme que propose toujours l’Islam : ou ils retournent chez eux, ou ils passent à l’Islam (et sont expédiés au Maroc).

Evidemment, les Franciscains furent heureux d’être pris en charge pour arriver plus vite au Maroc, le but de leur mission. Ils partirent avec le fils du roi d’Aragon, Pedro Fernando, qui voulait découvrir le Maroc.

Dès leur arrivée, Berardo se mit à prêcher la Bonne Nouvelle.

Le sultan, le traita de fou et fit expulser de la ville les cinq Frères, qui furent ensuite mis en prison, et privés de nourriture pendant vingt jours, au terme desquels le sultan lui-même fut étonné de les voir en meilleure forme qu’auparavant (on y retrouve ici l’épisode des compagnons de Daniel dans Dn 1:15).

Le sultan les fit partir de là à destination de l’Espagne, mais les Franciscains réussirent à rester sur place et reprirent leur prédication. L’Infant Pedro Fernando les obligea à rester enfermés chez lui, pour ne pas compromettre les autres Chrétiens qui étaient avec lui. 

Peu après, le sultan demanda à Pedro Fernando de l’aider à mater une rébellion ; il prit avec ses hommes les cinq Franciscains. Un jour où l’on manqua d’eau, Berardo creusa un trou d’où sortit soudain de l’eau fraîche, miracle qui provoqua un grand étonnement parmi les Maures.

Ils reprirent leur prédication. Le sultan les fit à nouveau arrêter et flageller ; puis il les abandonna à la fureur de la population : on les dévêtit entièrement, on les fouetta aux croisements des rues, on les traîna sur des tessons de bouteilles, on versa sur leurs plaies du sel et du vinaigre, supplices qu’ils supportèrent patiemment, au grand étonnement du sultan lui même : il les tenta ensuite par des propositions de richesses et d’honneurs, amena devant eux cinq belles jeunes filles pour les épouser, et, devant leur sainte obstination à rejeter le faux prophète Mahomet, se saisit de son cimeterre et leur fendit la tête (ou les décapita).

L’infante du Portugal vit à ce moment leurs âmes s’envoler vers le Ciel.

La nouvelle de ce martyre avenu le 16 janvier 1220 à Marrakech arriva bientôt aux oreilles de Francesco d’Assise, qui s’écria : Maintenant je puis dire que j’ai vraiment cinq frères mineurs.

On précisera que dans la première rédaction franciscaine, l’événement est daté du 16 mai.

Des prodiges empêchèrent la destruction de leurs corps : une tempête mit en fuite les animaux auxquels on les avait offerts et le feu où on les jeta ne leur laissa aucune trace de brûlure. Les Maures finirent par laisser aux Chrétiens la faculté de recueillir ces précieuses reliques. Pedro Fernando les rapporta à Coimbra, là où se trouvait alors Antonio de Padoue (v. 13 juin), qui en conçut alors un vif désir d’appartenir à cet Ordre.

On trouvera au 10 octobre la notice de sept autres Martyrs franciscains à Ceuta (1227).

Les cinq Martyrs de Marrakech furent canonisés en 1481 et le Martyrologe les commémore à leur dies natalis, le 16 janvier.

 

 

Berardo de Calvi

† 1220

 

C’est l’un des premiers Compagnons de Francesco d’Assise et en même temps un des premiers Martyrs de l’Ordre (16 janvier 1220).

Voir la notice Marrakech (Martyrs franciscains de)

 

 

Pietro de San Gemini

† 1220

 

C’est l’un des premiers Compagnons de Francesco d’Assise et en même temps un des premiers Martyrs de l’Ordre (16 janvier 1220).

Voir la notice Marrakech (Martyrs franciscains de)

 

 

Ottone de Stroncone

† 1220

 

C’est l’un des premiers Compagnons de Francesco d’Assise et en même temps un des premiers Martyrs de l’Ordre (16 janvier 1220).

Voir la notice Marrakech (Martyrs franciscains de)

 

 

Accursio de Narni

† 1220

 

C’est l’un des premiers Compagnons de Francesco d’Assise et en même temps un des premiers Martyrs de l’Ordre (16 janvier 1220).

Voir la notice Marrakech (Martyrs franciscains de)

 

 

Adiuto de Narni

† 1220

 

C’est l’un des premiers Compagnons de Francesco d’Assise et en même temps un des premiers Martyrs de l’Ordre (16 janvier 1220).

Voir la notice Marrakech (Martyrs franciscains de)

Joseph Vaz

1651-1711

 

Joseph naquit le 21 avril 1651 à Benaulim (Goa, Inde), troisième des six enfants d’une famille brahmane de langue Konkanie.

Il étudia le portugais à Sancoale, le village de son père, et le latin à Baulim, le village de sa mère. Puis il fréquenta le collège des Jésuites à Goa, et étudia philosophie et théologie en vue du sacerdoce et fut ordonné prêtre en 1676.

En 1658, l’île de Ceylan fut prise par les Hollandais, qui en expulsèrent les Portugais et imposèrent le protestantisme. Joseph se porta immédiatement volontaire pour aller vivre sur l’île et assister les Catholiques.

Mais on l’envoya d’abord dans le sud de l’Inde, comme supérieur de la mission de Kannara. Il obéit.

Quand il revint à Goa, en 1684, il s’associa à l’Oratoire Saint-Filippo-Neri (v. 26 mai), récemment fondé, et dont il devint même supérieur.

Ayant (enfin) obtenu la permission de partir pour Ceylan, il s’y introduisit clandestinement, déguisé en mendiant, et aborda au port de Jaffna, en 1687.

Dans des conditions qu’on peut imaginer très difficiles et dangereuses, il visita les communautés catholiques. En 1689, il s’établit même quelque temps à Sillalai (Jaffna), où se trouvait une communauté catholique assez importante : il y exerça le ministère sacerdotal, confessa, célébra, releva le courage des fidèles, mais dut tout de même se retirer.

On sait qu’il fut pendant un an à Puttalam (1690).

En 1692, il s’installera à Kandy, capitale d’un petit royaume indépendant du centre de l’île. Il y résida sans trop de difficultés, tout en se déplaçant pour continuer ses visites pastorales. On le soupçonna bien d’être un espion au service des Portugais et fut pour cela mis en prison, mais comme il s’efforçait d’apprendre et de parler la langue locale, le sinhala, il fut plutôt bien considéré ; mieux : lors d’une période de sécheresse, il demanda à Dieu d’accorder de la pluie et sa prière fut exaucée, alors que les moines bouddhistes n’avaient rien obtenu ! De ce fait, le roi lui accorda toute sa faveur, le libéra et l’autorisa à prêcher la religion du Christ. Nous sommes en 1696.

Grâce à la protection royale, l’abbé Joseph put alors circuler beaucoup plus tranquillement, même en territoire «hollandais» : la nouvelle de son activité parvint à l’évêque du Kerala, et même à Rome. Le légat papal voulut ériger Ceylan en diocèse et consacrer le père Vaz évêque, mais ce dernier refusa.

Il alla recevoir à Colombo trois confrères qu’on lui envoyait pour l’épauler, lesquels lui apportèrent en même temps une nouvelle à laquelle il ne s’attendait vraiment pas : l’évêque de Cochin (Kerala) le nommait Vicaire Général pour Ceylan, lui donnant ainsi de larges pouvoirs pour organiser la vie ecclésiastique dans l’île. 

Le roi fut encore plus touché par le père Joseph et ses Confrères, lors d’une épidémie de petite vérole qui dévasta son royaume : les prêtres en effet allèrent au chevet des malades sans compter leur fatigue, ni craindre la contagion.

Le nouveau Vicaire Général eut désormais les coudées franches pour organiser l’Eglise dans ce petit royaume de Kandy, mais aussi pour organiser la vie clandestine de l’Eglise dans les régions sous domination hollandaise. Mgr Vaz traduisit des livres du portugais en sinhala. Il y eut des conversions parmi les notables. La notoriété de Mgr Vaz lui valut un prestige dont il se servit pour aller parler franchement aux autorités hollandaises.

A la mort du roi, son successeur maintint la même attitude vis-à-vis de Mgr Vaz. D’autres missionnaires arrivèrent en 1708.

Mais Mgr Vaz s’était épuisé. Il entreprit encore une tournée en 1710, dont il revint malade à Kandy : il s’éteignit le 16 janvier 1711, en odeur de sainteté.

Dès 1737 commença le procès de béatification. En attendant, à Ceylan comme en Inde, on parla toujours du Vénérable Joseph Vaz, l’apôtre de Ceylan, qui s’appelle maintenant Sri Lanka.

Joseph Vaz a été béatifié en 1995. Il devait être canonisé en 2015.

 

 

Louis-Antoine Ormières

1809-1890

 

Louis-Antoine-Rose Ormières Lacase naquit un 14 juillet - date fatidique en France - de l’an 1809, à Quillan (Aude).

Au lendemain de la Révolution française, les parents avaient conservé la foi et l’enseignèrent à leurs nombreux enfants ; ils leur donnèrent l’exemple de l’accueil des pauvres chez eux à leur table et de la visite des malades.

Louis-Antoine étudia au séminaire de Carcassone et fut ordonné prêtre en 1833.

Constatant les dons qu’il avait, on le nomma d’emblée professeur au séminaire. Mais les livres n’étaient pas sa préférence : il voulait écrire dans le cœur des populations ; il ouvrit des patronages, organisa des missions populaires, et d’abord à Quillan-même, dans cette campagne où la majeure partie des enfants n’allait pas à l’école.

Avec l’accord de l’évêque, il invita des congrégations religieuses à s’installer dans le diocèse, mais finalement il fonda lui-même les Sœurs de l’Ange Gardien, pour venir en aide à la jeunesse et aux malades. Il sera puissamment épaulé dans cette œuvre par Julienne Lavrilioux (Mère Saint-Pascal). Napoléon III reconnaîtra l’Œuvre en 1852. Des maisons s’ouvriront dans le sud de la France, en Espagne, en Equateur.

L’installation en Espagne a son caractère anecdotique. Quatre Religieuses partaient pour l’Afrique, mais le bateau chavira et elles restèrent à Cadix. L’Œuvre se développa beaucoup en Espagne, et c’est à Oviedo que Louis-Antoine s’installera.

Louis-Antoine ne fit pas que fonder : il participa aux travaux de son Œuvre ; durant des épidémies (1838, 1845), il n’hésita pas à s’exposer presque dangereusement pour assister des malades.

Il confia :  Mon principe a toujours été de faire le bien et de laisser dire.

Louis-Antoine mourut à Gijón (Asturies, Espagne), le 16 janvier 1890.

Depuis un demi-siècle, l’Œuvre s’est installée en Amérique latine, en Amérique du Nord, puis en Afrique et en Asie.

Le miracle constaté pour la béatification de Louis-Antoine Ormières, fut la guérison d’un cancer maxillo-facial d’une des Religieuses de l’Ange-Gardien.

La béatification de ce prêtre français a été proclamée à Oviedo en 2017.

Le bienheureux Louis-Antoine Ormières sera commémoré le 16 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Giuseppe Tovini

1841-1897

 

Giuseppe (Joseph) Antonio Tovini naquit à Cividate Camuno (Brescia, Italie) le 14 mars 1841, aîné de sept frères.

Pauvre, la famille l’envoya faire des études à Vérone au Collège pour jeunes enfants pauvres. Il y entra en 1858, devenant déjà orphelin de père en 1859 et de mère en 1865 : le voilà en quelque sorte père de famille à vingt-quatre ans, devant s’occuper de ses six jeunes frères.

Mais il n’attendit pas non plus pour compléter ses études, et passa le doctorat en droit à l’université de Pavie en 1867, pour s’installer ensuite à Brescia.

Il épousa en 1875 Emilia Corbolani, avec laquelle il aura dix enfants.

De 1871 à 1874, il fut élu maire de Cividale où il organisa des œuvres sociales, fonda la Banque de Valle Camonica, et projeta une ligne de chemins de fer pour sortir la vallée de l’isolement.

Cofondateur du journal Il Cittadino, il fut promoteur puis président du Comité diocésain de l’Œuvre des Congrès.

En 1888, il fonda la Banque Saint-Paul à Brescia, et en 1896 le Banco Ambrosiano à Milan, convaincu que les institutions catholiques, surtout celles à mission éducative, devaient trouver leur pleine autonomie financière.

Sans doute surmené et épuisé par tant de labeurs, il mourut prématurément le 16 janvier 1897, à cinquante-six ans.

Il a été proclamé bienheureux en 1998.

 

Nota. On se rappellera que, grâce à lui, son neveu, Mosè Tovini, put intégrer le séminaire en cours d’année et logera chez lui pendant quelques mois. Ce même Mosè se chargera des funérailles de son oncle avant d’assumer, une fois prêtre, les nombreuses charges diocésaines que lui confia l’évêque.

Ce saint prêtre fut à son tour béatifié en 2006 (v. 28 janvier).

 

 

Juana María Condesa Lluch

1862-1916

 

Juana naquit le 30 mars 1862 à Valencia (Espagne), dans une famille chrétienne et bourgeoise. Ses parents étaient Luis et Juana. Elle avait une sœur, Trinidad.

Elle reçut le baptême dès le 31 mars, dans cette église de Saint-Etienne où furent baptisés saint Vicente Ferrer et saint Luis Bertrán (v. 5 avril et 9 octobre). Selon la coutume de l’époque, elle reçut la Confirmation en 1864, et la Première communion en 1872.

Monsieur Condesa, qui était un médecin profondément chrétien, contracta le choléra en 1865 et en mourut. La maman confia ses deux filles à une préceptrice.

Juana n’avait pas un caractère facile ; elle était rebelle, têtue et espiègle. Mais elle avait un grand cœur, très sensible.

Contrairement aux idées rationalistes à la mode, elle reçut une solide formation chrétienne. Elle grandit dans la piété, nourrissant sa vie intérieure par la dévotion à l’Eucharistie, à l’Immaculée Conception, à saint Joseph et à sainte Thérèse d’Avila. Le dogme de l’Immaculée Conception était proclamé en 1854, et saint Joseph venait d’être proclamé Patron céleste de l’Eglise (1870).

C’est dans cette ambiance que grandit sa sensibilité envers les gens nécessiteux. Elle mûrit dans la joie, l’humilité, la constance, la maîtrise de soi, la paix, la bonté, le travail, l’entraide.

En 1875, elle se fit Esclave de Marie, selon la formule de saint Louis-Marie Grignion de Montfort (v. 28 avril), et entra dans l’archiconfrérie des Filles de Marie et celle de Sainte Thérèse, dont elle devint la secrétaire. A l’exemple de ses parents, elle fut aussi tertiaire du Carmel. Elle fit dans son cœur le vœu de virginité.

Quand elle eut dix-huit ans, elle comprit qu’elle devait se mettre au service de la femme ouvrière,  travailler pour alléger les difficiles conditions de travail de ces jeunes femmes, qui affluaient dans les villes en quête de travail.

En 1884, à vingt-deux ans, elle proposa à l’archevêque de Valencia un projet de Congrégation religieuse, que celui-ci n’accepta pas tout de suite, vu le jeune âge de Juana. Celle-ci voyait clair : il fallait aider les jeunes ouvrières, les recevoir dans une maison où elles recevraient un enseignement, une formation humaine, et les aider à ne plus être simplement considérées comme des instruments de travail. Finalement elle obtint la permission de l’archevêque qui lui dit : Grande est ta foi et ta constance. Va, ouvre un havre pour ces ouvrières pour lesquelles tu as tant de sollicitude et tant d’amour dans ton cœur.

Quelques mois après s’ouvrait cette maison, avec une école pour les filles des ouvrières. Convaincue de sa vocation, Juana désirait faire de cette première expérience le début d’une véritable Congrégation. Ce fut un long chemin de croix, mais elle persévéra.

Au bout de huit ans de patience, en 1892, elle obtint l’approbation diocésaine de l’Institut, qui commença à s’étendre dans d’autres zones et prit le nom de Congrégation des Servantes de Marie Immaculée, Protectrice des Ouvrières.

En 1895, elle fit la première profession religieuse et, en 1911, la profession perpétuelle.

Entre ces deux dates, s’ouvrirent des maisons pour la formation des ouvrières à Manises (1897) et à Ayora (1906), un noviciat à Burjasot (1900). En 1912 s’ouvrit une école pour enfants et ouvrières à Almansa.

Considérant que Marie, en acceptant totalement la volonté de Dieu, s’était faite son Esclave, elle se proclama elle-même esclave de l’Esclave du Seigneur, dans un esprit de totale obéissance à l’Eglise.

Juana parvint à cacher beaucoup de ses souffrances, dues à une maladie qui la rongeait. Elle s’éteignit à ce monde le 16 janvier 1916, à seulement cinquante-quatre ans.

L’Institut obtiendra plus tard l’approbation pontificale (1937), et définitive (1947).

Suite à un miracle reconnu en 2002, Juana a été béatifiée en 2003.

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15 janvier 2024 1 15 /01 /janvier /2024 00:00

15 JANVIER

 

III.

Ste Secundina, martyre à Anagni.

S Pansophe, martyr à Alexandrie.

IV.

Stes Maure et Britta, vierges à Tours.

S Isidore, moine dans le désert de Scété. 

?

S Ephyse, martyr à Cagliari, légendaire ?

V.

S Isidore, solitaire dans le désert de Nitrie, prêtre à Alexandrie, très aimé de s.Athanase.

S Alexandre l’Acémète, moine retiré dans un désert au-delà de l’Euphrate, il organisa la “laus perennis”, où quatre cents moines se relayaient en huit chœurs pour ne pas interrompre la psalmodie ; des maladresses lui valurent des épreuves (expulsion, condamnation).

S Ioannis Kalybitis, jeune moine acémète à Constantinople, revenu chez ses parents incognito jusqu’à sa mort, dans une petite cabane (kalubi) ; son chef fut emporté à Besançon et disparut en 1794. 

VI.

S Eugyppius, africain, compagnon de s.Séverin en Norique, abbé à Lucullano.

Ste Ita (Ida, Mida), vierge à Hy-Conaill, mystique.

S Probus, évêque à Rieti ; les ss.Iovenale et Eleuterio lui apparurent à sa mort.

S Maur, disciple contesté de s.Benoît, fondateur et abbé à Glanfeuil.

Ste Tarsitia, vierge solitaire à Rodelle, présumée fille de Clotaire II et sœur de s.Ferréol d'Uzès.

VII.

S Emebertus, évêque à Cambrai, frère de ste Gudila.

S Malardus, évêque à Chartres.

S Maur, ermite près de Huy ; son nom rappellerait qu’il fut “mort-né”, et revenu à la vie dans l’église proche.

VIII.

B Romedius, ermite à Tavoni.

S Bonitus, haut fonctionnaire, successeur de son frère comme évêque à Clermont, il démissionna par scrupule de cette nomination irrégulière.

S Céolwulf, roi anglais qui finit par abdiquer et fut moine à Lindisfarne.

X.

S Arsenio, ermite basilien en Calabre.

XIII.

S Pierre de Castelnau, cistercien à Fontfroide, légat apostolique contre les albigeois, martyr.

XIV.

B Giacomo l’Aumônier, juriste italien du tiers-ordre franciscain ou servite, avocat des pauvres ; il fut assassiné par des brigands et parfois considéré comme martyr ; deux siècles après, son corps restait sans corruption.

B Angelo, ermite en Ombrie.

XVII.

S Francisco Fernández de Capillas, dominicain espagnol, missionnaire et protomartyr en Chine, décapité, canonisé en 2000 et fêté le 9 juillet.

XX.

S Arnold Janssen (1837-1909), prêtre allemand, fondateur de la Société du Verbe divin (pour former des missionnaires, les Verbites), ainsi que des Missionnaires Servantes de l’Esprit Saint, et des Servantes de l’Esprit Saint et de l’Adoration Perpétuelle, canonisé en 2003.

Bx Martyrs de la Guerre civile espagnole, fusillés en Cantabria  (†1937) et béatifiés en 2016 :

Valentín Palencia Marquina (*1871), prêtre diocésain ;

Donato Rodríguez García, Germán García y García, Zacarías Cuesta Campo, Emilio Huidobro Corrales (*1911, 1912, 1916, 1917), jeunes laïcs.

B Tit Liviu Chinezu (1904-1955), évêque gréco-catholique roumain, consacré en prison, mort de froid en prison, martyr béatifié en 2019.

Secundina d’Anagni

† 250

 

S.Magnus d’Agnani (v. 19 août) avait baptisé la jeune Secundina.

Lors du martyre de l’évêque, celle-ci manifesta sa foi au Christ et, pour ce motif, fut immédiatement jetée en prison.

On devait la torturer, mais Secundina convainquit ses geôliers de croire eux aussi à l’Evangile du Ressuscité.

Elle fut décapitée, le 15 janvier vers 250, lors de la persécution de Dèce.

Sainte Secundina d’Anagni est commémorée le 15 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Ioannis Kalybitis

† 450

 

Ioannis naquit à Constantinople, de parents nobles.

Très tôt inspiré par une vie de piété et par l’étude des sciences sérieuses, il montra dès douze ans son aversion pour la vie du monde.

Un moine acémète fut reçu par ses parents. Les moines acémètes font partie d’un monastère où les moines se rechangent par groupes de façon à ne jamais interrompre la louange divine ; on dit qu’ils «ne dorment pas». Ioannis fut très intéressé par ce genre de vie et demanda au moine, à son retour, de l’emmener avec lui.

Entre temps, Ioannis demanda à ses parents de lui donner seulement le livre des Evangiles. Au retour du moine, Ioannis quitta secrètement la maison et le suivit au monastère, emportant son précieux cadeau.

Il est certain que le moine prit le temps, durant son pèlerinage à Jérusalem, de réfléchir à ce qu’il allait faire : Ioannis était encore fort jeune, il fallait peut-être éprouver sa vocation, et surtout prévenir ses parents… Dieu arrangea sans doute les choses. Ioannis se présenta donc au monastère où, à son tour, le supérieur prit le temps d’examiner son candidat.

Mais les parents s’enquirent de leur fils ! Ils le cherchèrent partout, sauf là où il était, car ils étaient persuadés que leur fils n’était pas chez les acémètes.

La séparation dura six années. Puis Ioannis, poussé par on ne sait quelle inspiration, jugea opportun de s’en revenir à la maison et d’être auprès de ses parents. La pensée de l’angoisse de ses parents le rendit presque malade, mais remis bien vite de façon inattendue, il considéra par ce «signe» que Dieu agréait sa décision.

Sortant du monastère, il échangea son habit avec les haillons d’un pauvre ; à la maison, on ne le reconnut pas : en six années, on change ! les domestiques le laissèrent d’abord à la porte et lui consentirent tout juste de s’installer sous l’escalier, de sorte qu’il voyait passer ses parents. Puis Ioannis obtint de vivre dans une petite cabane (kalybi) non loin de la maison, où il vécut trois années.

Ioannis sut que sa mort approchait. Il fit prier «la patronne» - sa mère - de venir le voir et lui remit le fameux évangéliaire. La mère, surprise de voir un si beau livre entre les mains de ce pauvre hère, alla le montrer à son époux : ils reconnurent alors le précieux livre qu’ils avaient donné à leur fils, neuf ans plus tôt. Ce n’est que lorsqu’ils vinrent demander à cet homme ce qu’il savait de ce livre, que Ioannis se fit reconnaître. Grande émotion ; Ioannis s’endormit dans leurs bras.

La cabane de Ioannis servit de tombeau ; on y construisit une église. La kalybi donna à Ioannis son surnom de Kalybite (Kalybitis).

Le chef de Ioannis fut apporté de Constantinople à Besançon en 1204 ; il disparut en 1794.

Saint Ioannis Kalybitis est commémoré le 15 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Ita de Hy-Conaill

† 570

 

Il s’agit de la sainte irlandaise Ita, ou Ida ou Mida ; elle naquit près de Drum (Waterford, Irlande), de parents chrétiens, qui lui donnèrent d’abord le nom de Derthrea (Dorothée, «donnée par Dieu»).

L’enfance de Derthrea fut déjà signalée par des miracles. Par exemple, sa chambre parut tout en feu, pour montrer quel amour de Dieu la dévorait ; une autre fois, un ange lui présenta trois pierres précieuses, représentant les Trois Personnes de la Trinité, qui seraient constamment à ses côtés.

On songea à la marier, mais comme elle préférait sa virginité, elle reçut le voile des vierges, avec le consentement de ses pieux parents.

Elle chercha un endroit pour se retirer, et trouva son bonheur à Hy-Conaill (Limerick) : juste de quoi faire un petit jardin, où par la suite d’autres jeunes filles se joignirent à elle et organisèrent un monastère. Elle leur enseigna que le grand moyen d’arriver à la perfection était de se représenter continuellement la présence de Dieu.

Un jour qu’un riche personnage vint déposer devant elle une importante somme d’argent, elle n’osait pas l’accepter ; sa main ayant involontairement touché ce présent, elle se lava énergiquement ces mains qui avaient été comme souillées par l’argent de corruption.

Elle vécut dans l’abstinence de viande, dans le jeûne si fréquent, que son ange vint l’avertir de ne pas tomber dans l’excès pour conserver la santé.

Des miracles eurent lieu de son vivant : elle guérit un certain Feargus qui souffrait de douleurs intolérables aux yeux et par tout le corps.

Elle eut aussi le don de la prophétie et connut des personnages très éloignés d’elle ; elle déclara innocente une religieuse qu’elle ne connaissait pas, dans une affaire où on accusait cette personne sans preuves ; elle sut qu’une de ses consœurs, qui avait quitté le monastère, était tombée dans une extrême indigence et regrettait sa faute : elle la fit appeler et revenir avec joie au monastère ; elle apprit de loin la mort de son oncle et le fit annoncer aux enfants du Défunt, qui souffrait beaucoup en Purgatoire ; elle fut appelée la seconde Brigide d’Irlande (v. 1er février). 

Elle fut en relations avec les grands Saints irlandais de son temps, Comgan de Glean-ussen (v. 13 octobre), Luchtigherna de Inistymon (v. 28 avril), Lasrean de Druimliag (v. 18 avril), Brendan (v. 16 mai) …

Sainte Ita mourut vers 570, son dies natalis au Martyrologe étant le 15 janvier.

 

 

Probus de Rieti

† 571

 

Probus fut un homme probe, de nom et de fait. Son père s’appelait Maximus.

Si l’on ne sait rien de sa vie familiale, on sait qu’il fut le deuxième évêque de Rieti, après Ursus.

Ce que fut son épiscopat, on le déduira de ce que raconte le pape Grégoire le Grand (v. 12 mars) : 

Gravement malade, il s’occupait bien moins de lui-même que de son diocèse et de son personnel. Il était entouré de son père, des médecins et des domestiques ; remarquant que c’était l’heure du repas, il les invita à passer à table, ne gardant près de lui qu’un enfant, qui irait les prévenir en cas de nécessité.

Ceux-ci partis, l’enfant vit arriver dans la cellule deux personnages lumineux. Probus le rassura : c’étaient les deux martyrs Iuvenale et Eleutherius qui venaient l’escorter pour son entrée au Ciel. Quand l’enfant revint avec Maximus et les médecins, il n’y avait plus que la dépouille du Défunt, dont l’âme s’était envolée vers l’Eternité.

Concernant Iuvenale et Eleutherius, il est difficile de dire de quels Martyrs il s’agissait.

Probus fut aussitôt vénéré comme un Saint, et le Martyrologe Romain place son dies natalis au 15 janvier, vers 571.

 

 

Maurus du Mont-Cassin

512-584

 

Maurus était né vers 512, d’Æquitius et Iulia, romains de famille patricienne.

A douze ans, il fut confié à Benoît de Nursie (v. 21 mars), auquel il se soumit avec une parfaite obéissance, d’abord à Subiaco, puis au Mont-Cassin.

Un exemple illustre de cette obéissance advint un jour qu’un autre jeune garçon, Placidius, était en train de se noyer. Informé divinement, Benoît enjoignit à Maurus de courir pour aider ce jeune. Dans sa hâte, Maurus ne se rendit pas même compte que, pour rejoindre Placidius, il marchait sur l’eau. Ayant ramené la victime sur le rivage, il s’aperçut alors du prodige, vint humblement en remercier Benoît qui, lui, attribua le miracle à la prompte obéissance de son disciple.

Maurus en reçut davantage encore de respect de la part des autres moines. Mais loin de se vanter, il continuait de pratiquer les mortifications, les jeûnes avec encore plus de rigueur.

Benoît l’établit prieur au Mont-Cassin.

C’est là que Maurus accomplit un autre prodige, celui de guérir instantanément un enfant muet et boîteux, au nom de la très sainte et indivisible Trinité et par les mérites de (son) maître Benoît.

Par la suite, apprend-on par une source qui, depuis, a été beaucoup combattue, Maurus serait venu en Gaule pour y fonder une abbaye à Glanfeuil (552). Maurus y aurait été abbé pendant plus de trente ans, accomplissant beaucoup de miracles. De là la grande diffusion du culte de saint Maur et les divers noms de communes bien connus ; mais il s’agirait en fait d’un autre Maurus.

Si l’on représente souvent Maurus avec une pelle, c’est par allusion à la ville de Saint-Maur-des-Fossés, d’où aussi le patronage qu’on attribue au Saint pour les charbonniers et les fossoyeurs ; en raison du miracle du jeune estropié guéri, Maurus a été invoqué pour les malades de rhumatisme, d’épilepsie, de goutte.

Nous ne voulons pas entrer ici dans quelque polémique. Une seule question se poserait ici : si Maurus n’est pas allé en Gaule, que fit-il donc pendant ces trente années au Mont-Cassin ? Bien sûr, prière et travail, selon la devise bénédictine : Ora et labora. Etonnante, cette absence totale de témoignages ultérieurs pour une si longue période.

S’il faut opter pour la thèse précédente, c’est pour respecter la vérité ; s’il faut réunir les deux traditions sur un même personnage, ce sera pour notre joie.

Saint Maur est mentionné par le Martyrologe Romain au 15 janvier.

Tarsitia de Rodelle

? 600

 

Tarsitia était la fille d’Ambert et Blitildis, de nobles parents ancêtres de la lignée royale française. Blithildis en particulier était, semble-t-il, la fille de Clotaire I (elle mourut en 603) ; le frère de Tarsitia fut Ferréol d’Uzès (v. 4 janvier). Toutefois les historiens ne sont pas unanimes sur ces parentés.

Notre Tarsitia, donc, vécut plusieurs années dans la solitude, à Rodelle, près de Rodez.

Elle se nourrissait du lait d’une biche (ou d’une chèvre).

Différentes sources mentionnent sa mort par le martyre, mais sans autre détail.

Après sa mort, serait apparue dans le ciel une grande lumière, invitant la population à vénérer cette Sainte.

Lors des funérailles, le convoi en rencontra un autre, qui portait en terre un autre défunt. L’évêque, Dalmatius (v. 13 novembre), posa sa main sur le défunt, qui resssuscita.

Les reliques de sainte Tarsitia furent préservées au moment de la Révolution et se trouvent au Carmel de Rodez.

Non loin de la grotte de Tarsitia se trouve une source, dont l’eau guérit les maladies des yeux.

Le dies natalis de Tarsitia est mentionné le 15 janvier au Martyrologe Romain, qui la dit vierge et martyre.

 

 

Emebertus de Cambrai

† 645

 

Emebertus (qu’on identifie parfois avec Ablebertus) naquit à Ham (Brabant) de Witgerius et Amelberga, des parents aussi nobles que pieux, qui eurent aussi quatre filles, toutes saintes : Reinelde, Pharaïldis, Ermentrudis et Gudila. (v. 6 février, 4 janvier, 30 juin ?, 8 janvier).

Ayant grandi véritablement en sagesse, en âge et en grâce devant Dieu et devant les hommes (cf. Lc 2:52), Emebertus fut appelé à prendre la succession de Vindicianus sur le siège épiscopal de Cambrai.

Ce bon évêque voulut cependant se retirer à Ham pour se livrer à davantage de contemplation ; là, il fut prit d’une fièvre qui le conduisit rapidement à la mort.

Le Martyrologe Romain situe son dies natalis au 15 janvier (vers 645).

Le corps de saint Emebertus fut transféré à Maubeuge, mais n’a pas été retrouvé.

 

 

Malardus de Chartres

† 655

 

Voici les nombreuses informations qu’on trouve sur saint Malard :

Il est le vingt-cinquième ou vingt-sixième évêque de Chartres, après Bertegisilus et avant Gaubertus.

Son nom introduit le privilège de Rebais (638), un document qui accordait l’exemption de cette abbaye.

Le concile de Chalon-sur-Saône (vers 650) porte sa signature.

Il serait question de l’évêque Malard, dans une chronique concernant saint Laumer (v. 19 janvier).

Saint Malard est donc mort après 650, mais avant 658, où apparaît le nom de son successeur (Gaubertus).

Au 15 janvier, le Martyrologe précise, s’il était nécessaire, que saint Malard était évêque.

 

 

Romedius de Tavoni

8e siècle

 

Avec le Martyrologe Romain, on situerait maintenant Romedius au 8e siècle, mais des doutes le feraient vivre au 4e ou au 11e siècles.

Au 4e, à cause des rapports qu’il aurait eus avec l’évêque Vigile de Trente (v. 26 juin) ; au 8e, descendant des comtes de Tavoni ; au 11e, pour expliquer ses liens avec le château de Thaur (Innsbruck) ; on a pu aller jusqu’à l’identifier purement et simplement avec un autre personnage nommé Remigius.

Quelle que soit la période choisie, il reste qu’il partagea son important héritage entre les pauvres et les Eglises d’Aoste et de Trento.

Avec des compagnons, il fit le pèlerinage à Rome, où il reçut la bénédiction du pape.

Au retour, il s’installa avec ses compagnons au château de Tavoni, bâtit un oratoire au sommet de la montagne et y passa son temps dans l’humilité et la pauvreté.

Dieu le favorisa du don des miracles, comme d’avoir délivré un possédé. Un jour qu’il voulait aller trouver l’évêque, on lui dit qu’un ours avait dévoré son cheval ; il appela l’ours et l’obligea à remplacer le cheval.

Romedius annonça à l’évêque qu’il serait informé de sa mort par le son de la petite clochette de sa chapelle épiscopale ; ce qui arriva.

Le Martyrologe Romain mentionne son dies natalis au 15 janvier. Le culte immémorial de saint Romedius a été confirmé en 1907 et on l’invoque dans des cas de maladies des dents ou de jambes, contre le feu ou la grêle, dans les inondations ou les dangers de la mer, pour les prisonniers…

 

 

Bonitus de Clermont

623-710

 

Bonitus (qu’on a traduit Bonnet ou Bonet) était d’une famille auvergnate sénatoriale, les Syagrii. 

Un prêtre aurait prophétisé, avant sa naissance, vers 623, quelle aurait été la célébrité de l’enfant.

Bonitus eut un frère, Avit, qui devint évêque de Clermont.

Bonitus eut une éducation très soignée et, après la mort de son père, fut référendaire (disons : garde des sceaux) à la cour du roi Sigebert III († 656) puis de Thierry III, qui lui confia ensuite le gouvernement de la Provence.

Dans cette charge, Bonitus se montra soucieux du vrai bien des administrés ; il chercha à abolir l’esclavage, à réconcilier les adversaires et à dissiper les tensions. Jamais il ne renonçait à sa piété.

Vers 691, son frère Avit se sentant trop fatigué et âgé, demanda Bonitus comme successeur, ce qui plut au roi.

Bonitus fut un bon évêque, zélé ; il visita son diocèse, sa liturgie était édifiante, sa charité secourait les pèlerins et les nécessiteux. Il eut le don des miracles. Partout, il cherchait à faire respecter les lois ecclésiastiques, et c’est ce qui l’amena à démissionner.

En effet, son «élection» au siège épiscopal comportait une irrégularité, car il n’avait été pressenti que par son frère ; il consulta l’abbé de Solignac, qui lui suggéra de démissionner. Immédiatement, Bonitus se soumit, ce qui d’ailleurs le confortait dans son désir de se retirer dans la vie contemplative. C’était en 701 : dès que son successeur fut nommé, il se retira à Manlieu, une abbaye bénédictine où il put s’adonner à une pénitence rigoureuse.

Il fit un pèlerinage à Rome et, au retour, fut pris d’une crise de goutte qui fut fatale, le 15 janvier 710, son dies natalis au Martyrologe Romain.

Les potiers l’ont pris comme Patron.

 

 

Arsenio d’Armo

810-904

 

On retient qu’il était originaire de Reggio Calabria et qu’il naquit vers 810.

L’adolescent de quinze ans commença une vie toute d’ascétisme, sur les traces des grands ermites calabrais.

Il fut ordonné prêtre. Il priait et vivait du travail de ses mains.

Il reçut bientôt un disciple, nommé Elia, que lui envoyait un autre moine, et cet Elia partagea la vie d’Arsenio.

Ils s’établirent près de Condera, où ils cultivaient un petit arpent de terre. Un prêtre prétendit être propriétaire du terrain ; le juge, corrompu par ce prêtre, fit flageller Elia jusqu’au sang. Arsenio en appela à la justice divine, et le juge mourut trois jours après.

Les deux ermites s’éloignèrent et s’établirent près du village d’Armo. Leurs pénitences étaient rudes, exigeantes ; ils jeûnaient parfois toute une semaine.

Arsenio eut le don de la lecture dans les âmes. Il pardonnait facilement les pécheurs repentis, mais était beaucoup plus sévère pour les adultères ou les assassins.

Quand les Sarrazins menacèrent les côtes, Arsenio et Elia se réfugièrent à Patras (Grèce). On leur attribua une tour d’où Arsenio commença par chasser les démons qui l’infestaient.

Plus tard, un jour où l’évêque invita Arsenio à prendre un bain aux thermes, Arsenio bénit l’eau et en fit jaillir un parfum si suave, que tous les autres clients, se sentant pécheurs, s’enfuirent.

Après huit années, les deux ermites revinrent à Armo. Ils y reçurent un autre Elia, d’Enna, qui avait, lui, le don de la prophétie. Arsenio, qui ne l’avait pas, pensait être rejeté de Dieu, mais Elia d’Enna lui demanda alors : Que vois-tu, toi, quand tu célèbres la Messe ? Et Arsenio : Je me vois au milieu d’un feu spirituel, d’où je reçois le Corps et le Sang de Notre Seigneur Jésus Christ ; pendant toute la célébration, je vois l’Esprit Saint sous forme d’une boule de feu qui descend sur l’autel et l’entoure, ce qui me fait venir les larmes. Cette vision toute mystique et ce don des larmes compensait largement le don de prophétie de l’autre moine !

Arsenio mourut peu de temps après (904), à quatre-vint seize ans. Son disciple Elia affirma le voir souvent en vision, qui lui apportait ses encouragements au milieu des difficultés (sur s.Elia Speleota, v. 11 septembre).

Quand les Sarrazins revinrent, ils crurent que la tombe d’Arsenio cachait un trésor : l’ayant ouverte, ils y virent le saint Homme sans corruption, avec ses vêtements sacerdotaux. Ils voulurent le brûler mais, n’y réussissant pas, s’enfuirent.

Saint Arsenio est en grande vénération chez les Orthodoxes, le 18 mai, tandis que le Martyrologe Romain le commémore au 15 janvier.

 

 

 

Pierre de Castelnau

1170-1208

 

Pierre naquit vers 1170 près de Montpellier. Une localité proche, Castelnau-le-Lez, est peut-être le berceau de sa famille.

Entré dans l’état ecclésiastique, il devint archidiacre du diocèse de Maguelone, transféré ensuite à Montpellier.

Vers 1200, il entra à l’abbaye cistercienne de Fontfroide et, vers 1203, le pape le nomma son légat extraordinaire pour tenter d’éradiquer l’hérésie albigeoise dans le sud de la France.

Avec un autre moine cistercien, Pierre se mit à parcourir le midi, prêchant l’Evangile. Peu diplomate, il parlait par devoir, voulant seulement convaincre et se montrait inflexible.

La parole de Pierre et de ses compagnons fut assez bien reçue à Toulouse et à Carcassone, mais l’évêque de Narbonne opposait des difficultés ; Pierre voulut renoncer à sa mission, mais fut au contraire encouragé par le pape.

En 1205, Pierre déposa à Toulouse l’évêque de Rabastens, réforma l’église de Viviers, puis se rendit à Montpellier. Il y rencontra l’évêque espagnol d’Osma avec son chanoine, Domingo de Guzmán (v. 6 août), qui allait fonder l’Ordre des Prêcheurs. L’évêque conseilla à Pierre d’adopter une attitude plus pauvre, comme les Apôtres. Pierre et ses compagnons partirent de Montpellier pieds nus, sans argent. Des conférences furent organisées à Verfeil et à Caraman, mais Pierre n’osa pas même entrer à Béziers, où il se savait haï et menacé, et retourna seul à Montpellier.

Il y eut ensuite une longue discussion à Montréal (Carcassonne). Les hérétiques étaient soutenus par le comte de Toulouse, Raymond VI, qui jouait double jeu ; d’un côté, il promettait de se soumettre, de l’autre il se parjurait. Il dut être excommunié. Finalement, un de ses domestiques alla par derrière assassiner Pierre à Trinquetaille, près de l’abbaye de Saint-Gilles-du-Gard, à six heures du matin, quand Pierre venait de célébrer la Messe.

En mourant, Pierre murmura : Que Dieu lui pardonne comme je lui pardonne !

C’était le 15 janvier 1209. Ce malheureux acte de violence déchaîna la croisade contre les Albigeois.

Le corps de Pierre de Castelnau fut détruit par les Huguenots en 1562.

Le culte immémorial de Pierre fut confirmé au 19e siècle, mais le Martyr n’est pas mentionné dans le Martyrologe.

 

 

Giacomo l’Aumônier

1270-1304

 

Giacomo (Jacques) naquit vers 1270 à Città della Pieve (Ombrie, Italie C), de Antonio da Villa et Mostiola.

Sa fréquentation de l’église des Servites a fait suggérer qu’il entra chez les Servites ; mais tant les Servites que les Franciscains en revendiquent l’affiliation dans les rangs de leur Tiers-Ordre.

Après une solide éducation chrétienne, et de brillantes études de droit et de lettres à Sienne, il se fit l’avocat des pauvres, les défendant gratuitement contre les puissants. 

Il fut un jour interpellé par l’évangile où le Christ proclame : Qui ne renonce pas à tout ce qu’il possède, ne peut être mon disciple (Lc 14:33), comme ce fut le cas de saint Antoine abbé (v. 17 janvier).

Il utilisa sa fortune personnelle pour restaurer un hôpital et une chapelle en ruine, et y reçut des malades qu’il commença à soigner avec le plus grand empressement.

Or, il s’aperçut que certains revenus de l’hôpital avaient été détournés, et par l’entremise de l’évêque de Chiusi lui-même ; l’avocat se remit au travail, présenta sa plainte à Rome et obtint gain de cause.

On prétend que c’est cet évêque, pour se venger d’avoir été berné, qui envoya deux sicaires pour assassiner le pieux avocat.

C’était en 1304. Certains considérèrent que Giacomo était mort martyr. On aurait retrouvé son corps intact au 16e siècle. Son culte fut reconnu en 1806.

Le Martyrologe place son dies natalis au 15 janvier, sans mentionner le «martyre».

 

 

Angelo de Gualdo Tadino

1270-1324

 

Il naquit à Casale (Gualdo Tadino, Pérouse, Ombrie, Italie C) en 1270, de Ventura (Bonaventure) et Chiara (Claire), d’humbles paysans. Il reçut au baptême le prénom de Angelo (Ange), en référence à l’Archange saint Michel, protecteur de Gualdo.

Il fut sans doute illettré, mais riche de l’amour de Dieu.

Bientôt orphelin de père, il savait déjà partager son petit pain avec d’autres plus pauvres que lui, et c’est justement cette générosité qui aurait été à la source de sa grande aventure.

En effet, sa mère lui reprocha un jour de donner aux pauvres tout le pain de la maison ; tous deux avaient leurs «bonnes raisons», mais le petit ange s’oublia et, nous dit-on, maudit sa pauvre maman. Le soir, il la retrouva morte.

Plein de remords, il partit en pèlerinage à Compostelle et, à son retour, se présenta à l’abbaye camaldule de Saint-Benoît de Gualdo Tadino. Il avait seize ans.

Après quelque temps, il obtint la permission d’aller mener une vie érémitique pour intensifier sa vie de pénitence et s’installa à Capodacqua, puis s’isola encore plus dans une petite cabane à Val Romore, dans la plus totale solitude. Ceci ne l’empêcha pas d’attirer malgré lui des gens qui venaient le consulter, lui demander des prières et qu’il encourageait dans leur chemin vers l’amour de Dieu.

Vers 1305, il y eut une enquête de la Sainte Inquisition, qui reconnut qu’Angelo était un authentique ermite et que sa vie était toute sainte.

Il fut tenté par le Démon, qui lui apparut un jour sous les traits d’un très beau serpent, mais il le mit en fuite par un signe de croix.

Une nuit de très forte tempête, il pria Dieu de protéger la nature en danger, et la tempête se calma. Pris par un scrupule de présomption pour avoir osé demander un telle faveur à Dieu, il ne fut en paix que lorsque l’abbé le rassura.

Quand il mourut, le 15 janvier 1324, à genoux dans sa cellule et les yeux levés au ciel, les cloches de l’abbaye se mirent à sonner d’elles-mêmes.

Lors de ses funérailles, en plein hiver, des champs de lin et des haies d’aubépines fleurirent, et ce prodige se répète encore aujourd’hui dans la nuit du 14 au 15 janvier. D’autres miracles se produisirent : délivrance d’un possédé en 1324 ; libération des bandes d’envahisseurs slaves à Gualdo en 1556 ; miracle des cerises en plein hiver, qui sauva de la mort un condamné innocent.

Le culte d’Angelo fut reconnu en 1633 et de nouveau en 1825.

Francisco Fernández de Capillas

1607-1648

 

Francisco naquit la veille de l’Assomption, le 14 août 1607, à Baquerin de Campos (Palencia, Espagne).

Il entra à dix-sept ans chez les Dominicains et prit l’habit à Valladolid. Encore diacre, il fut envoyé aux Philippines et arriva à Manille en 1631, où il reçut l’ordination sacerdotale.

Son terrain de travail fut le district de Tuao (Cagayan Valley, nord Philippines), où il fit beaucoup de conversions, grâce à son âme apostolique et son intense vie ascétique. Il couchait sur une croix de bois et ne se défendait pas contre les piqûres d’insectes.

Lors du chapitre provincial de 1641, il reçut la permission de partir pour la Chine. Il fut un des derniers missionnaires espagnols à aborder à Taiwan, avant l’arrivée, cette même année, des Hollandais.

Francisco et son compagnon, Francisco Díez, retrouvèrent en Chine un autre père dominicain qui avait survécu à la persécution précédente. Ils se lancèrent dans une grande et très fructueuse activité de prédication, parvenant à instituer là une communauté du Tiers-ordre dominicain.

Fin novembre 1641, le père Díez mourut, puis des peuplades de Mantchourie envahirent la région ; hostiles au Christianisme, elles persécutèrent les Chrétiens.

Francisco fut capturé le 13 novembre 1647, au moment où il rentrait d’avoir administré les derniers sacrements à un malade. On l’insulta copieusement et on l’enferma dans la prison la plus infecte de l’endroit. 

Il eut les chevilles écrasées pendant qu’on le traînait. On le flagella, plusieurs fois jusqu’au sang, mais il endura tout cela sans un murmure, à l’étonnement des juges et des bourreaux. Puis on l’emmena, presque mourant, dans une prison pour condamnés à mort. Sa réaction était vraiment étonnante, et suscita l’admiration des autres condamnés. Même les gardiens en furent touchés, et lui donnèrent à manger, pour qu’il ne mourût pas de faim avant son exécution.

Il put faire parvenir une petite lettre à ses Supérieurs : Je suis avec d’autres prisonniers avec lesquels j’ai de bons rapports d’amitié. Ils me questionnent sur l’Evangile. Je ne me préoccupe pas de partir d’ici, car je sais que je fais la volonté de Dieu. On ne me permet pas de me relever la nuit pour prier, de sorte que je prie dans mon lit. Je vis ici dans une grande joie, sans aucun souci, sachant que je suis ici pour Jésus-Christ. Les perles que j’ai trouvées ici ne sont pas toujours faciles à trouver.

Le 15 janvier 1648, Francisco fut jugé, et accusé de répandre de fausses doctrines et de pousser le peuple contre le nouvel Empereur. Condamné à mort, il fut décapité le jour même à Fogan.

Ce fut le premier martyr en Chine.

Francisco Fernández de Capillas fut béatifié en 1909 avec quatorze laïcs chinois, et canonisé en 2000 parmi les cent-vingt Martyrs de Chine.

Ces Martyrs sont fêtés ensemble le 9 juillet, tandis que la mémoire de Francisco est au 15 janvier.

 

 

Arnold Janssen

1837-1909

 

De ses bons parents chrétiens, Arnold hérita l’amour de Dieu et du travail bien fait.

Deuxième de dix enfants, il naquit à Goch (Rhénanie, Allemagne).

Les Pères augustiniens de Gaesdonck, proches de Goch, lui donnèrent sa formation classique.

Ordonné prêtre en 1861, le jour de l’Assomption, il fut d’abord professeur de religion et de sciences naturelles dans l’école secondaire de Bocholt, pendant douze ans. En outre, vu sa grande dévotion au Sacré-Cœur, il fut directeur de l’Apostolat de la prière à partir de 1867.

Il fonda une école scientifique à Mödling (Vienne, Autriche).

Il prit peu à peu conscience de la mission universelle de l’Eglise et publia un petit bulletin où l’on pouvait trouver des nouvelles des missions et qui encourageait les catholiques allemands à les soutenir : c’est le Messager du Sacré Cœur de Jésus.

L’époque était difficile : c’était le Kulturkampf, une persécution parfois sournoise, parfois ouverte, qui cherchait à retirer à l’Eglise toute influence sur la société ; quelques évêques furent mis en prison, prêtres et religieux furent expulsés, comme en Espagne, comme en Italie, comme en France.

Arnold encouragea ces prêtres expulsés à partir pour les missions. Il envisageait de créer un séminaire pour former des missionnaires.

On ne peut pas dire qu’il y ait été encouragé, mais il persévéra. Il ouvrit à Steyl (Pays-Bas) le séminaire en question, le 8 septembre 1875, fête de la Nativité de Marie. Ainsi naquit la Société du Verbe Divin, qui regroupait des prêtres et des frères ; bientôt deux d’entre eux partiront pour la Chine, dont Josef Freinademetz, maintenant canonisé (v. 28 janvier).

Successivement, Arnold fonda les Sœurs Servantes du Saint-Esprit (8 décembre 1889, fête de l’Immaculée Conception) et les Sœurs Servantes du Saint-Esprit et de l’Adoration Perpétuelle (8 septembre 1896, comme le séminaire, vingt ans plus tôt).

Il s’éteignit, comblé de mérites et de bonnes œuvres, le 15 janvier 1909.

Ses Religieux et Religieuses sont répandus dans le monde entier : on parle de plusieurs milliers de Missionnaires et de Sœurs Servantes dans des dizaines de pays.

Arnold Janssen a été béatifié en 1975, et canonisé en 2003.

Le miracle retenu pour la canonisation d’Arnold Janssen, fut la guérison totale et inexplicable, par son intercession, d’une petite fille des Philippines de dix ans, très gravement blessée à la tête dans une chute de bicyclette.

 

 

 

Valentín Palencia Marquina

1871-1937

 

Valentín naquit le 26 juillet 1871 à Burgos, d’un père cordonnier, Cipriano, et de Victoria, la concierge de l’immeuble, qui le firent baptiser le lendemain ; l’enfant reçut la Confirmation la même année, selon la coutume de l’époque.

De 1884 à 1894, après avoir achevé l’école primaire, il fréquenta le séminaire Saint-Jérôme pour faire ses Humanités, la Philosophie et la Théologie, mais comme étudiant externe, ses parents ne pouvant lui payer la pension.

Il fut ordonné prêtre en 1895.

Da 1896 à 1898, il fut curé à Susinos del Páramo, où il assuma la charge de directeur et aumônier du Patronage Saint-Joseph, pour l’enseignement et l’éducation des enfants pauvres. Le prêtre enseignait aux enfants à prier, à étudier, à travailler de leurs mains ; il les faisait jouer des pièces de théâtre pour leur apprendre à s’exprimer correctement ; il leur apprit aussi la musique, ils chantaient et jouaient, jusqu’à organiser de petits concerts.

Ce n’était pas son unique occupation ; il gérait aussi d’autres œuvres, avec un zèle et une attention tels qu’il mérita en 1925 la Croix de Bienfaisance (créée par le gouvernement d’Espagne pour récompenser des services extraordinaires).

Pour l’été 1936, il se trouvait avec les enfants dans une colonie à Suances ; quelques-uns des musiciens du Patronage les accompagnaient. Lorsque la révolution éclata, l’église fut transformée en garage, on interdit à don Valentin de célébrer la Messe. Le prêtre dut célébrer en cachette et portait la communion aux malades et aux moniales Trinitaires.

Un des enfants dénonça le prêtre au Front Populaire - on ne sait si par faiblesse ou par méchanceté : don Valentín fut arrêté avec six jeunes gens, dont quatre préférèrent l’accompagner jusqu’au bout, plutôt que de «témoigner» à charge contre lui.

On les conduisit sur le Mont Tramalon de Ruiloba, où ils furent fusillés.

Don Valentín Palencia Marquina et ses quatre vaillants défenseurs furent béatifiés en 2016 pour être inscrits au Martyrologe le 15 janvier.

 

Il y a une notice pour chacun des quatre Jeunes gens, qui s’appelaient : Donato Rodríguez García, Germán García y García, Zacarías Cuesta Campo, Emilio Huidobro Corrales.

 

 

Donato Rodríguez García

1911-1937

 

Donato, né le 27 janvier 1911 à Santa Olalla de Valdivielso (Burgos, Espagne), était le fils de Diego Rodríguez Fernandez et de Basilia García Valderrama.

Très jeune, il souffrit de la polyomiélite, et dut marcher avec des cannes.

En 1934, il reçut le diplôme du Conservatoire National de Musique, qui lui permettait désormais d’enseigner le piano. Il ne voulait pas faire une carrière de soliste, mais il préféra assister le prêtre Valentín Palencia Marquina, qui s’occupait activement d’enfants pauvres et d’orphelins. C’est grâce à lui que les enfants purent constituer un petit orchestre.

En 1936, Donato se trouvait en effet avec ce prêtre dans la colonie de Suances au moment de la Guerre civile.

Dénoncés, le prêtre fut arrêté avec six autres jeunes gens, dont notre Donato et, avec lui, trois autres jeunes : Germán García y García, Zacarías Cuesta Campo, Emilio Huidobro Corrales (v. ce même 15 janvier).

Après quelques temps de détention, on les conduisit sur le Mont Tramalon de Ruiloba (Santander), où ils furent fusillés.

Donato allait avoir vingt-six ans.

Don Valentín Palencia Marquina et ses quatre vaillants défenseurs furent béatifiés en 2016 pour être inscrits au Martyrologe le 15 janvier.

 

 

Germán García y García

1912-1937

 

Germán, né le 30 octobre 1912 à Villanueva de Argaño (Burgos, Espagne), était le fils de Alejandro García et de Marcelina García, d’humbles ouvriers. Il avait une sœur, Benita.

En 1923, il entra au collège des Frères Maristes de Arceniega, passa à celui de Grugliasco, pour commencer en 1927 le noviciat dans cette congrégation.

En 1929, il fit le scolasticat et, dès 1930, fut envoyé enseigner à Rio de Janeiro (Brésil).

Dieu ne le voulait peut-être pas dans cette congrégation : il revint à Burgos.

Germán travailla dans un hôtel et, en 1934, s’offrit volontaire pour travailler aux côtés du prêtre don Valentín Palencia. Jouant de la clarinette, il faisait partie du petit orchestre des enfants du patronage Saint-Joseph.

En 1936, Germán se trouvait donc avec ce prêtre dans la colonie de Suances au moment de la Guerre civile.

Dénoncés, le prêtre fut arrêté avec six autres jeunes gens, dont notre Germán et, avec lui, trois autres jeunes : Donato Rodriguez García, Zacarías Cuesta Campo, Emilio Huidobro Corrales (v. ce même 15 janvier).

Après quelques temps de détention, on les conduisit sur le Mont Tramalon de Ruiloba (Santander), où ils furent fusillés.

Germán avait vingt-quatre ans.

Don Valentín Palencia Marquina et ses quatre vaillants défenseurs furent béatifiés en 2016 pour être inscrits au Martyrologe le 15 janvier.

 

 

Zacarías Cuesta Campo

1916-1937

 

Zacarías, né le 10 juin 1916 à Villasidro (Burgos, Espagne), était le fils de Basiliano Cuesta et de Aquilina Campo, d’humbles ouvriers. Il avait plusieurs frères et sœurs.

En 1921, à cause d’une piqûre maladroite, il eut une jambe paralysée et fut désormais boîteux. Pour cette raison, les parents le confièrent au Patronage saint-Joseph, fondé et dirigé par le saint prêtre don Valentín Palencia Marquina : il y aurait appris le métier de tailleur ; ce fut plutôt celui de cordonnier qu’il pratiqua.

Quand il fut adulte, Don Valentín lui demanda de l’aider pour la colonie de Suances.

L’été 1936, Zacarías se trouvait donc avec ce prêtre à Suances au moment de la Guerre civile.

Dénoncé parce qu’un enfant avait dit que Don Valentín célèbre la Messe, le prêtre fut arrêté avec six autres jeunes gens, dont notre Zacarías et trois autres jeunes : Donato Rodriguez García, Germán García y García, Emilio Huidobro Corrales (v. ce même 15 janvier), qui refusèrent de trahir le prêtre et préférèrent l’accompagner.

Des parents de la famille de Zacarías - dont un prêtre, encore vivants aujourd’hui, racontent que Zacarías aurait pu se cacher, s’évader, échapper aux révolutionnaires : il resta sur place, pour entourer le prêtre jusqu’au bout.

Après quelques temps de détention, on les conduisit sur le Mont Tramalon de Ruiloba (Santander), où ils furent fusillés.

Zacarías avait vingt ans.

Don Valentín Palencia Marquina et ses quatre vaillants défenseurs furent béatifiés en 2016 - un siècle après la naissance de Zacarías - pour être inscrits au Martyrologe le 15 janvier.

 

 

Emilio Huidobro Corrales

1917-1937

 

Emilio, né le 9 août 1917 à Villaescusa del Butrón (Burgos, Espagne), était, avec son frère, orphelin. Leur mère, déjà veuve, s’était remariée, et leur beau-père les maltraitait. Ils furent donc confiés à l’œuvre caritative de Saint-Joseph, fondée et dirigée par le saint prêtre don Valentín Palencia Marquina.

Emilio reçut une excellente formation, au point qu’il devint le professeur de géométrie des enfants. Un de ses élèves donna plus tard ce témoignage :

C’était une personne de profonde humanité, au physique et au moral. Il était très joyeux. Pacifique aussi : il savait calmer n’importe quelle discussion. On le respectait beaucoup. Il dirigeait aussi la musique. Il était très religieux.

On le voit, il avait appris aussi suffisamment de musique pour l’enseigner aux côtés de Donato Rodríguez.

L’été 1936, Emilio se trouvait donc avec ce prêtre à la colonie de Suances au moment de la Guerre civile.

Dénoncé parce qu’un enfant avait dit que Don Valentín célèbre la Messe, le prêtre fut arrêté avec six autres jeunes gens, dont notre Emilio et trois autres jeunes : Donato Rodriguez García, Germán García y García, Zacarías Cuesta Campo (v. ce même 15 janvier).

Emilio, une fois interrogé, aurait pu repartir libre mais, avec ses confrères, il refusa de trahir le prêtre et préféra l’accompagner.

Après quelques temps de détention, on les conduisit tous les cinq sur le Mont Tramalon de Ruiloba (Santander), où ils furent fusillés.

Emilio avait dix-neuf ans.

Don Valentín Palencia Marquina et ses quatre vaillants défenseurs furent béatifiés en 2016 pour être inscrits au Martyrologe le 15 janvier.

 

Tit Liviu Chinezu

1904-1955

 

Tit Liviu Chinezu naquit le 22 juin 1904 à Huduc (Mureş, Roumanie), d’un père qui était lui-même prêtre, comme cela arrive dans le rite gréco-catholique.

En 1925, Tit Liviu vint à l’institut Saint-Athanase de Rome, puis à l’Université pontificale Saint-Thomas-d’Aquin (l’Angelicum) où il obtint le doctorat de Théologie en 1930.

Il fut ordonné prêtre en janvier 1930 et, en 1931, de retour en Roumanie, il fut professeur à l’Ecole Normale de Blaj, puis, en 1937, à l’Académie de Théologie.

En  1947, il fut nommé archiprêtre (ou doyen) de Bucarest.

On trouve ce détail qu’il fut lui-même arrêté en 1948, mais les précisions manquent terriblement. Avec vingt-cinq autres prêtres, il aurait été mis en prison au monastère de Căldăruşani (transformé en prison).

C’est dans la prison qu’il reçut l’ordination épiscopale des mains d’autres évêques emprisonnés, dont Mgr Valeriu Traian Frențiu (v. 11 juillet), en décembre 1949. Il fut ainsi évêque titulaire de Regiana, et succéda à Mgr Aftenie sur le siège de Făgăraş et Alba Iulia.

On peut supposer que, étant plus jeune que d’autres, et n’ayant été ni accusé ni condamné, on espérait qu’il serait sorti de prison plus facilement et aurait pu ainsi gouverner le diocèse. Il n’en fut rien.

Relégué dans la prison de Sighet, il y souffrit intensément de faim et de froid. Gravement malade, il devait être conduit à l’infirmerie mais, sous ce prétexte, on l’isola encore plus dans une chambre glacée, où il s’éteignit deux jours après, le 15 janvier 1955.

On le mit en terre sans cercueil, dans le cimetière des pauvres, où l’on n’a jamais retrouvé son corps.

Tit Liviu Chinezu est un des sept évêques roumains reconnus martyrs et béatifiés en juin 2019, par le pape François lui-même, lors de son voyage apostolique en Roumanie.

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14 janvier 2024 7 14 /01 /janvier /2024 00:00

14 JANVIER

 

II.

S Potitus, roumain, adolescent martyr à Rome.

S Glycerius, diacre martyr à Antioche de Syrie, noyé en mer.

III.

S Felix, prêtre torturé à Nole.

IV.

Ste Nino, captive dans le sud Caucase : ses miracles lui valurent la confiance du roi qui se convertit ; elle est l’apôtre de la Géorgie.

Ste Macrine, aïeule de s.Basile le Grand, à Néocésarée.

S Barbascémin (Barbasymas), évêque à Séleucie et Ctésiphon, martyr à Lédan.

V.

S Firminus, évêque à Mende.

Ste Néosnadie, vierge en Poitou.

VI.

S Euphrasius, évêque à Clermont.

S Datius, évêque à Milan, mort exilé à Constantinople.

S Cler, diacre en Afrique.

VII.

S Fulgencio, évêque à Écija, frère des ss.Leandro, Isidoro et Florentina ; patron de Cartagena.

S Caldéold (Eoald), évêque à Vienne.

VIII.

S Etienne, fondateur et abbé à Constantinople.

XI.

B Engelmer, ermite en Bavière, assassiné par un inconnu.

XII.

B Amédée de Clermont, seigneur de Hauterives, retiré à Bonnevaux dont il fonda les filiales à Léoncel, Mazan, Montperoux et Tamié.

B Oddone de Novare, prieur chartreux à Gayrach, puis chapelain à Tagliacozzo.

XIII.

S Sabas, serbe, moine au Mont Athos, évêque à Petj.

XIV.

B Odorico de Pordenone, franciscain thaumaturge, missionnaire en Asie mineure et jusqu’en Chine.

XVII.

S Devashayam Nilakandan Pillai, laïc tamoul, converti de l'hindouisme, martyr, béatifié en 2012, canonisé en 2022.

XIX.

B Peerke (Petrus Norbertus) Donders, prêtre rédemptoriste hollandais, au service des lépreux au Surinam, béatifié en 1982.

XX.

Bse Alfonsa Clerici (1860-1930), italienne des Sœurs du Très Précieux Sang de Monza, béatifiée en 2010.

B Pablo Merillas Fernández (Carlos, 1902-1937), prêtre capucin martyr à Madrid, béatifié en 2013.

B Francisco Martínez Garrido (1866-1938), prêtre diocésain espagnol, martyrisé près d’Almería, béatifié en 2017. 
 

Potitus de Sardica

† 2e siècle

 

Il n’y a pas de consensus à propos de Potitus.

Il serait originaire de Sardica en Basse Dacia (act. Roumanie), une province qui fut annexée à l’empire romain en 107.

Il y aurait eu parfois une confusion entre Sardica et Sardinia, et l’on a fait naître Potitus en Sardaigne.

Potitus était le fils d’une famille très riche.

Encore adolescent, il se serait converti au christianisme, à l’insu de son père. Quand celui-ci s’en rendit compte, il jeta son garçon en prison (ou le tint enfermé à la maison), mais les prières et les supplications de Potitus touchèrent son papa, qui se convertit à son tour.

Potitus se trouva donc libéré, mais chercha à s’isoler quelque part ailleurs qu’au milieu de païens ; les localités qu’on croit être Valeria ou Gargara sont incertaines ; Valeria ne se trouve pas, Gargara serait en Asie Mineure (ancienne Troade) : notre adolescent se serait donc embarqué pour traverser la mer et gagner le mont Gargara. Pourtant, la suite de la Vita  ne semble pas tenir compte de ce voyage.

Potitus guérit la femme d’un certain Agatho, sénateur, qui était lépreuse ; toute la famille se convertit au christianisme et le bruit du miracle se répandit, jusqu’à Rome.

Potitus y fut convoqué pour guérir la fille de l’empereur Antoninus Pius († 161), qui était possédée ; Potitus obtint de Dieu cette guérison, mais on l’attribua à quelque pouvoir magique, et l’on somma Potitus d’offrir l’encens aux dieux païens.

Sur le refus catégorique de Potitus, on le tourmenta de mille manières et il mourut décapité, soit à Rome, soit ailleurs dans le sud de l’Italie. Il devait avoir une quinzaine d’années.

Le lieu du martyre a en effet été placé en Italie méridionale, où s’est diffusé le culte de s.Potitus. Mais ce culte a pu se développer simplement autour des reliques de s.Potitus, apportées dans ces régions.

L’empereur étant mort en 161, on a situé la mort de Potitus vers 160, un 14 janvier.

Saint Potitus de Sardica est commémoré le 14 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Glycerius d’Antioche de Syrie

† 3e siècle

 

Glycerius fut un diacre à Antioche de Syrie.

On a établi qu’il fut martyrisé avant la persécution de Dioclétien, donc au plus tard au troisième siècle et, pourquoi pas, dès le deuxième.

Après beaucoup de tourments, Glycerius fut noyé en mer.

Saint Glycerius d’Antioche est commémoré le 14 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Felix de Nole

† 260

 

Le père de Felix était de Syrie. Après la carrière des armes, il s’acquit un bon patrimoine en Campanie (Italie), qu’il légua à ses deux fils, Hermias et Felix.

Hermias s’engagea à son tour dans l’armée. Felix, de son côté, se consacra au Seigneur ; l’évêque Maximus l’ordonna lecteur, puis exorciste, prêtre enfin.

Vers 250, l’évêque Maxime, par prudence pour son troupeau diocésain, se cacha au moment de la persécution, confiant à Felix le soin des fidèles.

Les persécuteurs vinrent donc arrêter Felix et on l’enferma dans un cachot infect jonché de têts de pots cassés. Ici se renouvela l’intervention racontée dans Ac 12:1-11 : un ange vint libérer Felix et le conduisit immédiatement auprès de Maxime, épuisé de soucis et de privations, mourant.

Felix approcha des lèvres de Maxime une grappe de raisin, qui le réconforta beaucoup ; Felix le prit sur ses épaules et le reconduisit à sa maison, où une sainte femme l’entoura de ses soins.

La persécution s’étant momentanément calmée, Felix prêcha à nouveau ; mais quand les persécuteurs reprirent leurs recherches, une première fois ils ne reconnurent pas le prêtre, une deuxième fois ils trouvèrent la porte garnie d’une telle toile d’araignée, qu’ils supposèrent impossible que Felix fût passé par là récemment, et s’en allèrent déçus.

Felix se cacha alors dans une grotte, recevant d’une pieuse femme de quoi se nourrir. Six mois plus tard, il sortit de sa cachette et put réapparaître publiquement sans être inquiété.

A la mort de l’évêque Maxime, on voulut élire Felix pour lui succéder, mais ce dernier, humblement, désigna Quintus. 

Le patrimoine de Felix avait été confisqué ; il ne le réclama pas, une fois la paix revenue, mais vécut pauvrement, cultivant quelques arpents de terre, et partageant sa récolte avec les pauvres.

Il mourut vers 260, parfois considéré comme martyr en considération de ses souffrances.

Saint Felix de Nole est commémoré le 14 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Nino de Géorgie

† 340

 

La Géorgie chrétienne a une longue histoire ancienne. On attribue déjà à s.André (v. 30 novembre) l’évangélisation de la Colchide au Nord ; au concile de Nicée (325), deux évêques géorgiens étaient présents et, au cinquième siècle, la Géorgie était pratiquement entièrement constituée en diocèses.

Notre Nino était une esclave chrétienne, dont la vie pieuse, chaste, tranchait avec celle des païens qui adoraient les astres, le feu, les arbres.

Nino obtint la guérison d’un bébé malade en le plaçant sur sa couche ; du coup, la reine, très malade, voulut à son tour demander sa guérison. Grande joie du roi. Ce roi s’appelait Mirvan III, la reine Nana.

Nino ne voulait ni or ni argent : elle demandait à ce roi de se convertir à son tour, mais le roi remit à plus tard ; un jour qu’il s’était perdu durant la chasse, il repensa au Christ, l’invoqua et retrouva son chemin (337). Nino lui conseilla de construire une grande église.

L’église s’éleva à Mtskheta (act. proche de Tbilissi), à l’emplacement présumé de la tombe d’une sainte Sidonie, dont la conversion et la mort remontaient au premier siècle.

Au même endroit se trouvait un cèdre qui permit de construire les colonnes de l’église ; une de ces colonnes aurait produit une huile miraculeuse, ce qui fit donner à l’église le nom de Svétitskhovéli, pilier qui donne la vie.

Nino alla prêcher auprès des montagnards, mais sans succès ; elle fut mieux reçue vers l’Est.

Elle mourut à Bodbe (act. Sighnaghi, Kakheti), vers 340.

Plus tard, le roi de la Géorgie orientale fut le général Bacurius († 420) ; il avait été en garnison à Jérusalem et raconta les faits à l’historien Rufinus.

Traditionnellement fêtée en Géorgie le 14 janvier, Nino a été diversement nommée : Nouné, Nina (Christina ?), et aussi Théognoste, connue de Dieu.

Sainte Nino de Géorgie est commémorée le 14 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

Firminus de Mende

† 402

 

La liste épiscopale de Mende présente des difficultés, des incertitudes.

Firminus pourrait avoir été le quatrième évêque de Mende, ou même le troisième.

Certains prétendent que Firmin de Mende est le même personnage que Firmin d’Amiens (v. 25 septembre).

Il serait mort en 402.

Saint Firminus de Mende est commémoré le 14 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Néosnadie

5e siècle

 

Le martyrologe du diocèse de Poitiers disait d'elle : Sa gloire est plus connue de Dieu que des hommes. Ce qui prouve suffisamment sa sainteté c'est qu'une église paroissiale dédiée à son nom attire depuis des siècles un concours considérable de peuple. Cette paroisse est Sainte-Néomaye.

En Poitou on vénère donc sainte Néosnadie comme bergère, née à Mouterre-Silly (Loudun).

Discrète, humble, pieuse, c’était la violette qui embaume son entourage sans se faire voir.

Bergère à Sambin (diocèse de Blois, Loir-et-Cher), elle aurait, selon la légende, demandé à Dieu de l'enlaidir pour se rendre indésirable aux yeux de ses soupirants ; son vœu aurait été exaucé et aussitôt l'une de ses jambes se serait transformée en patte d'oie.

On ne sait que penser d’une telle métamorphose. D’autres Saintes eurent le même souci et obtinrent de Dieu plutôt quelque maladie de peau au visage, qui découragea les prétendants en question. On pourrait aussi supposer que la pieuse bergère souffrit d’une douloureuse arthrose déformante, et que la légende ait complété cette infirmité par une description un peu exagérée.

Sainte Néosnadie n’est pas au Martyrologe.

Elle est vénérée le 14 janvier (autrefois le 17, premier jour «libre» après le 14).

 

 

Euphrasius de Clermont

† 515

 

Euphrasius pourrait avoir été le treizième évêque d’Auvergne, dont le siège fut plus tard à Clermont (1160).

S.Grégoire de Tours parle de lui, louant son hospitalité.

Son épiscopat aurait commencé en 490 et il serait mort en 515.

Saint Euphrasius de Clermont est commémoré le 14 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Datius de Milan

† 552

 

Ce qu’on sait de cet archevêque est qu’il fut sur le siège épiscopal de Milan depuis environ 530.

On le faisait descendant de la famille aristocratique des Agliati.

Sa générosité alla jusqu’à dépouiller son Eglise de toutes ses richesses pour venir en aide à la population éprouvée par les guerres qui désolaient l’Italie. Il sollicita la générosité du prince goth Theodato, en vain celle de Belisario.

Il se peut même qu’il ait été fait prisonnier et que, libéré ou plutôt chassé, il alla chercher refuge à Constantinople dès 545.

Durant son voyage, il s’arrêta à Corinthe où, d’après le témoignage de s.Grégoire le Grand (v. 12 mars), il délivra un possédé (ou une maison hantée) et y passa tranquillement la nuit.

A Constantinople il retrouva le pape Vigile, convoqué par l’empereur. Datius se rangea énergiquement du côté du pape et soutint ouvertement la doctrine de l’Eglise.

Un concile œcuménique devait se tenir à Constantinople en 553, mais Datius mourut sans l’avoir connu, à la date, parfois contestée, du 14 janvier 552, son dies natalis dans le Martyrologe Romain. 

Le texte du Martyrologe semble proposer que Datius ait accompagné Vigile à Constantinople, ce qui poserait quelques problèmes de datation. Vigile fut en effet enlevé de force à Rome en 546 et, parvenu dans la ville impériale après Datius, y fut traité très mal ; c’est sur la protestation des évêques italiens, dont celle de Datius, que le pape fut au moins laissé libre. Il mourut sur le chemin du retour.

 

 

Fulgencio d’Écija

550-632

 

Il ne s’agit pas ici de Fulgentius de Ruspe (v. 1er janvier).

Les dates de Fulgencio restent approximatives, étant déduites de données elles-mêmes incertaines.

Il naquit donc vers 550 à Cartagena (Espagne), deuxième fils de Severiano et Tortora (à moins que ce dernier nom soit celui de la grand-mère), dont les quatre enfants sont inscrits au Martyrologe : Leandro et Isidoro, tous deux évêques de Séville (v. 13 mars et 4 avril), Florentina, abbesse (v. 28 août).

Vers 554, Severiano s’enfuit de Cartagena, envahie par les troupes bizantines, et vint se réfugier à Séville, où naquit son plus jeune fils Isidoro.

A la mort des parents, Leandro devint un peu le chef de famille de ses deux frères, tandis que Florentina s’occupait aussi maternellement du plus jeune, Isidoro.

La formation de Fulgencio fut certainement très soignée ; certains l’envoient chez les Bénédictins comme son frère Leandro et en font même un abbé. Il devint évêque d’Astigi (act. Écija), au moins en 610, mais on ne sait quand commença son épiscopat, peut-être dès 600.

En 619 il participa au concile de Séville, présidé par son frère Isidoro.

C’est Isidoro qui lui dédicaça son ouvrage sur les Offices ecclésiastiques.

Fulgencio mourut vers 632, et son dies natalis est au 14 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Oddone de Novare

1100-1198

 

Né à Novare (Piémont, Italie NO) en (ou vers) 1100, il fut chartreux à Casotto ou à la Grande Chartreuse.

Vers 1169, il fut envoyé en Slovénie à la nouvelle Chartreuse de Seitz (act. Zice), puis en 1189 à celle de Geirach (act. Gyrio), où il fut prieur.

Des problèmes surgirent entre les moines et l’évêque du lieu, qui poussèrent Oddone à solliciter une audience auprès du pape. Il obtint sa démission et se retira à Tagliacozzo (Abruzzes, Italie C).

Là, une abbesse bénédictine, parente du pape, remarqua la sainteté d’Oddone et obtint de le garder comme directeur spirituel.

Oddone vécut donc là, dans une petite cellule proche du monastère, dans la pauvreté, l’abstinence et de rudes austérités : cilice jours et nuits, lit de branches et de sarments, jeûnes, veilles prolongées. En même temps, il donnait ses humbles conseils aux Religieuses ainsi qu’à ceux qui venaient le consulter.

Un pauvre homme malade vint le supplier de lui retirer ses continuels maux de tête. Le saint homme protesta de son indignité, et renvoya le malade en lui disant simplement : Que le Christ, fils du Dieu vivant, te guérisse ! - et l’homme guérit.

Il y eut d’autres miracles, avant et après la mort d’Oddone.

Il mourut à Tagliacozzo le 14 janvier 1198. Juste avant sa mort, on l’entendit dire : Seigneur, je viens à toi ! Il expliqua à son entourage : Je vois mon Seigneur et mon roi, je suis en sa sainte présence.

Quarante ans après sa mort, Oddone apparut à un prêtre, demandant à être enseveli dans un endroit plus honorable. Le corps, exhumé, fut trouvé intact.

Le 14 janvier 1784, dies natalis d’Oddone, le village de Tagliacozzo fut le seul épargné par un violent tremblement de terre qui affligea toute la région.

Le culte d’Oddone fut approuvé en 1859 et le bienheureux Oddone de Novara est mentionné au Martyrologe le 14 janvier.

 

 

Odorico de Pordenone

1285-1331

 

Il naquit vers 1285 à Villa Nuova (Pordenone, Udine, Frioul, Italie NE), peut-être d’origine bohême, mais non de la famille Mattiuzzi, d’après récentes recherches. 

Très jeune, il entra chez les Franciscains d’Udine où il se distingua par ses rigueurs dans la pénitence, doublées d’une profonde humilité. Il portait constamment une sorte de cuirasse de fer, marchait toujours pieds nus, ne prenait que du pain et de l’eau.

En 1325, il fut ordonné prêtre.

Il obtint la permission de se retirer dans un ermitage, où Dieu récompensa ses grandes vertus par le don des miracles.

Revenu dans son couvent, il eut quelques activités apostoliques dans le Frioul, suscitant des conversions et des vocations.

Vers 1315, toujours avec la permission et la bénédiction de ses Supérieurs, il entreprit un immense voyage qui devait durer une quinzaine d’années et sur certaines étapes duquel on va revenir.

On ne doutera pas des détails de cette aventure, quand on saura qu’Odorico lui-même dicta à un Confrère tous ses souvenirs.

Qu’on imagine la longueur de ce voyage, ses péripéties, les fatigues d’Odorico, par les nombreuses contrées où il passa. Les voici dans leur ordre successif :

Venise, Constantinople, Turquie, Iran, Ormuz, Inde, Malabar, Ceylan, Sumatra, Java, Bornéo, Indochine et Chine ; retour par : Tibet, Perse, Azerbaïdjan… Venise. Le voyage de retour est beaucoup moins circonstancié que l’aller.

Odorico ne se contentait pas de voyager, car son désir était de porter la Parole de  Dieu aux populations qu’il rencontrait. Comment se faisait-il comprendre ? Sans doute par la même grâce qui toucha les Apôtres au jour de la Pentecôte (cf. Ac 2:6).

Il est intéressant et édifiant de constater que, sur son chemin, Odorico s’arrêta dans des monastères de Franciscains, déjà établis dans ces régions lointaines : Erzurum, Tabriz, Sultaniya en Turquie, Zaïton (auj. Quanzhou) en Chine.

Près de Bombay en Inde, Odorico retrouva les restes de quatre Franciscains martyrisés par les musulmans en 1321 (v. 9 avril : Tommaso de Tolentino, Giacomo de Padoue, Pietro de Sienne, Demetrius de Géorgie). Il en emporta les reliques et les confia au couvent franciscain de Zaïton (Chine).

A Madras (Chennai, Inde), il s’arrêta au sanctuaire de saint Thomas (v. 3 juillet) à Maylapur.

En Chine, comme Marco Polo, il visita la plus grande ville du monde, Hangzhou ; il demeura à Khanbaliq (auj. Pékin) pendant trois années, de 1325 à 1328, desservant une des églises fondées par Giovanni de Montecorvino.

De retour en Italie, Odorico fit le récit de ses péripéties dans le monastère franciscain de Padoue, puis se prépara à aller les raconter aussi au pape, qui résidait en Avignon, mais il tomba malade à Pise et, arrivé à Udine, il mourut, le 14 janvier 1331.

Très vite, les récits d’Odorico furent traduits et reproduits en Italie et en France. On en connaît actuellement plus de soixante-dix manuscrits.

Odorico de Pordenone fut béatifié en 1755, par la confirmation de son culte. Odorico a été appelé apôtre de la Chine et le procès de canonisation a été ouvert récemment.

Nilakandan-Pillai

1712-1752

 

Nilakandan (on transcrit aussi : Neelakandan) naquit le 23 avril 1712 à Nattalam (Kanyakumari, Tamil Nadu, Inde), dans une famille de la caste hindoue Nair, proche des Brahmanes. La particule Pillai exprime sa haute situation sociale.

Il pratiqua le culte de sa caste avec une fidélité totale. Il adorait Patra Kali, Siva, Anandavalli ; il contribuait à l’entretien du temple. Il devint expert dans les arts martiaux, mais aussi dans les langues : il apprit le Tamil, le Malayalam et le Sanscrit.

Il épousa une femme de sa caste, Bhargaviammal.

Il jouissait d’une place importante dans le royaume, travaillant comme officier au palais, très estimé par le roi de Travancore, le Maharaja Marthanda Varma. C’était un homme bon et fidèle à son devoir.

Cependant, après de mauvaises récoltes, et une mauvaise intendance, il perdit ses biens ; il se demanda avec angoisse : Qui me respectera à présent que je suis pauvre ?

Or il rencontra un officier néerlandais catholique, certain Eustachius Benedictus De Lannoy, prisonnier du roi, qui lui expliqua, à la lumière du livre de Job, combien les souffrances que nous éprouvons, peuvent nous conduire peu à peu vers la Lumière et la Vérité.

Pour Nilakandan, l’exemple de Job, sa confiance absolue en Dieu, jouèrent un rôle de catalyseur : il voulut suivre le chemin que lui montrait Job. 

Ayant alors rencontré, sur recommandation de l’officier, un père missionnaire jésuite italien, Giovanni Battista Buttari, il fut peu à peu introduit dans le mystère de la foi chrétienne, et reçut le baptême après neuf mois de préparation, le 14 mai 1745. A cette occasion, il prit le nom de Devasahayam, traduction tamoule de Lazare, c’est-à-dire : Dieu a secouru.

En même temps que son baptême, Devasahayam se consacra totalement au Christ : Personne ne m’a forcé à venir, je suis venu par ma propre volonté. J’ai décidé de suivre le Dieu de mon cœur et je le ferai toute ma vie.

Toute sa vie, désormais, seront les quatre années qui vont suivre son baptême. Devasahayam va consacrer son temps à l’Evangile. Son épouse se convertit et prit le nom de Gnanapu (transcription tamile de Thérèse), puis d’autres personnes, sans aucune distinction de castes, conformément à ce qu’il avait appris dans l’Evangile. 

Cette attitude le fit considérer comme «pollué», donc comme traître aux habitudes religieuses. Il fut dénoncé pour avoir méprisé les dieux et le trône royal, comme Jésus l’avait prédit à ses apôtres : On vous livrera aux souffrances et à la mort ; vous serez haïs de tous les peuples à cause de mon Nom (Mt 24:9)

Les chefs hindouistes le dénoncèrent au roi, qui le fit arrêter le 23 février 1749.

On lui demanda (inutilement) d’abjurer sa foi chrétienne. Il sera menacé, frappé, maltraité, mis en prison, torturé de toutes les façons pendant trois années, même en public ; on le promena par les villes et les villages, assis à l’envers sur le dos d’un buffle, «décoré» de fleurs d’Erukku (traditionnellement utilisées pour purifier l’atmosphère et les esprits).

On le conduisit vers une place appelée Puliurkurichy où, épuisé de soif, il frappa une pierre avec son bras, faisant surgir de l’eau, comme Moïse fit jaillir de l’eau du rocher dans le désert (cf.  Ex 17:1-7). La source coule toujours actuellement.

On le mit en prison à Peruvilai, attaché pendant sept mois à un Margousier, où il conquit l’amitié des soldats et put recevoir des prêtres catholiques ; ils lui portèrent l’Eucharistie.

De là, on le transporta à Aralvaimozhi, pour y être exécuté. Cette exécution devait se faire «secrètement», pour éviter les protestations de la foule, de plus en plus nombreuse à visiter Devasahayam, qui continuait son apostolat efficace.

Le Martyr ne pouvait plus se déplacer ; on le porta sur la colline proche de Kattadimalai. Il s’agenouilla et pria. Les soldats l’abattirent.

Il était minuit, le 14 janvier 1752, quand ce fidèle témoin de la Vérité tomba sous les balles.

La dépouille de Devasahayam fut tirée dans une forêt, pour être la pâture des bêtes féroces, mais des chrétiens la retrouvèrent et l’inhumèrent devant l’autel de l’église Saint-François-Xavier, l’actuelle cathédrale du diocèse de Kottar.

Le Martyr fut très vite vénéré dans la région ; on demanda sa béatification. Celle-ci sera proclamée enfin en 2012.

Nilakandan-Devasahayam Pillai, qui aura sa place au Martyrologe du 14 janvier, est le premier laïc indien martyr proclamé bienheureux.

Un miracle récemment reconnu (2020) devrait ouvrir le chemin de sa prochaine canonisation, en 2022.

 

 

Petrus Donders

1809-1887

 

Petrus Norbertus (ou Peerke) Donders naquit le 27 octobre 1809 à Tilburg (Pays-Bas), de Arnold Denis et de Petronelle van den Brekel, d’humbles tisserands. Il avait un frère.

Tout jeune, Petrus désirait déjà devenir prêtre. Sa famille ne pouvant assurer les frais de telles études, c'est le curé du village qui l'instruisit et, à l'âge de vingt-deux ans, Petrus rejoignit humblement le petit séminaire, sur les bancs des garçons de douze ans. 

L’humilité et le travail paient : en 1839, Petrus entra au grand séminaire de Haaren où il fera la rencontre de Mgr Grooff, vicaire apostolique du Suriname (colonie néerlandaise à l’ouest de la Guyane, Amérique du Sud). Sa vocation missionnaire était déjà bien arrêtée dans son cœur.

Ordonné prêtre en 1841, nommé missionnaire apostolique, il partit bientôt après au Suriname. Fin septembre 1842, il était à Paramaribo, où il aura bientôt jusqu’à deux mille âmes sous sa responsabilité sacerdotale.

Il s'occupa d'abord des esclaves des plantations. Il dut se heurter aux planteurs pour avoir l’autorisation de prêcher l’Evangile à ces populations.

Peu après, Mgr Grooff l'emmena avec lui à la léproserie gouvernementale de Batavia, au milieu de la forêt. Petrus fut bouleversé par la vision de ces malades délaissés de tous :

Une émotion profonde m'étreignait le cœur à la vue de cette assemblée. Certains malades avaient perdu les doigts des pieds, d'autres ceux des mains ; d'autres encore avaient les jambes terriblement enflées. Quelques-uns, atteints à la langue, ne pouvaient plus parler ; tous pouvaient à peine marcher.

A partir de 1856, cette léproserie sera sa mission principale.

En 1866, les Rédemptoristes arrivèrent au Surinam afin de prendre en charge la mission, et Petrus demanda à être admis dans la congrégation : comme il avait eu l’humilité de s’asseoir à vingt-deux ans à côté des gamins de douze, il commença maintenant son noviciat à cinquante-sept ans, aux côtés des novices qui en avaient vingt…

Il prononça ses vœux six mois après.

Il continua à s'occuper avec un dévouement extrême des lépreux, aussi bien matériellement que religieusement, mais il partit aussi évangéliser les Indiens de la tribu des Caribes, population encore sauvage et cannibale. 

Il apprit les langues indigènes et instruisit les autochtones dans la foi chrétienne. Il fut l'apôtre intrépide et infatigable des Indiens et par-dessus tout des lépreux.

Les populations, qui reçurent le baptême en nombre considérable, furent aussi désormais soutenues, aidées, soignées.

Entre 1883 et 1885, le père Petrus fut seulement à Panamaribo puis Coronie, pour être un peu moins épuisé par ses travaux, mais ce fut plus fort que lui : il repartit au milieu de «ses» lépreux dès 1885.

Fin 1886, il dut s’aliter. 

Petrus Donders naquit au ciel le 14 janvier 1887.

Il a été béatifié en 1982.

 

 

Alfonsa Clerici

1860-1930

 

Angelo Clerici et Maria Romanò eurent dix enfants, la première desquels fut Alfonsa, née le 14 février 1860 à Lainate (Milan, Italie). Elle fut baptisée dès le lendemain.

Dans cette famille d’humbles paysans chrétiens, outre Alfonsa, il y aura deux prêtres de la Congrégation des Barnabites (Prospero et Ildefonso), et une Religieuse des Sœurs du Précieux Sang (Bonaventura). Il y eut aussi des tristesses, car quatre de ces enfants moururent en bas âge.

Alfonsa se montra douce, pieuse et obéissante. Elle reçut la Confirmation en 1868.

Dans ces années-là, une paysanne fut bien surprise de la voir toute seule un soir d’été sur la route du sanctuaire de Rho, à quatre kilomètres de Lainate ; et sa surprise grandit encore plus quand la petite fille répondit : Je vais au Sanctuaire, pour dire les prières.

Bonne élève à l’école, elle fut envoyée à Monza, au collège des Sœurs du Précieux Sang, où elle obtint la diplôme de Maîtresse d’Ecole (1878-1879). C’est là que mûrit sa vocation religieuse.

Après son diplôme, elle enseigna pendant quatre ans à l’école communale de Lainate, aux petits garçons du cours préparatoire.

En 1883, elle se décida à entrer chez les Religieuses du Précieux Sang, à Monza, où l’avait précédée de quelques semaines sa sœur Bonaventura.

Elle prit l’habit en 1884, et fit la première profession en 1886. Elle était, disait-on, simple, active, obéissante et l’évêque qualifia cette vocation de ferme et résolue

Après deux années d’enseignement dans ce collège, elle en devint sous-directrice, puis directrice.

En 1906, elle parvint à «refonder» l’Institut, qui était menacé par une mauvaise gestion économique.

A partir de 1911, elle fut à Vercelli dans la maison Retraite de la Providence (Ritiro della Provvidenza). Cette fondation remontait à 1840, destinée à l’éducation des jeunes filles, en priorité celles de familles pauvres ; on faisait appel aux Religieuses de Monza pour redonner souffle aux structures de cet établissement. 

Les enseignantes, laïques, avaient mis toute leur ardeur à faire vivre l’école, mais avaient besoin maintenant d’assistance, et aussi de formation spirituelle, ce à quoi travailla la bonne Alfonsa. 

Elle reçut des contradictions, des critiques, des accusations parfois, mais elle mettait au premier plan l’éducation des jeunes filles et n’épargnait aucun effort. Toujours douce et maternelle dans les réprimandes, dans les conseils. Ces élèves devaient, dans son esprit, recevoir tout ce qui pouvait contribuer à une formation intégrale, culturelle, humaine, chrétienne.

Dans la nuit du 12 au 13 janvier 1930, elle eut une hémorragie cérébrale ; on la trouva dans sa chambre, dans son habituelle position de prière, le front à terre. Elle mourut le 14 janvier 1930.

Un miracle survenu en 2003, fut reconnu en 2010 : après arrêt cardiaque prolongé doublé d’œdème pulmonaire massif et arrêt respiratoire, un malade retrouva la santé sans aucune séquelle. Son épouse avait prié Alfonsa Clerici.

La Sœur Alfonsa Clerici fut béatifiée en 2010.

 

 

Pablo Merill Fernández

1902-1937

 

Pablo vit le jour le 17 juillet 1902 à Alcubilla de Nogales (Saragosse, Espagne).

Entré chez les Capucins, il reçut l’habit en 1919 et prit le nom de Carlos.

Il fit la profession en 1920 et fut ordonné prêtre en 1928.

Professeur à El Pardo (Madrid), c’était un Religieux au goût artistique raffiné et doué pour la mécanique.

Lors des hostilités de 1936, les Religieux se croyaient suffisamment en sécurité, sur la parole du colonel. Mais le 20 juillet, ils entendirent le canon qui détruisait El Cuartel de la Montaña, puis virent les flammes qui envahissaient Madrid.

Le 21 juillet, des centaines de miliciens attaquèrent le couvent et tirèrent par toutes les fenêtres, au moment du déjeuner ; il y avait jusqu’à deux cents personnes présentes dans le couvent.

Ce fut ensuite un long calvaire pour les Religieux.

Le père Carlos put échapper aux assaillants et réussit à trouver quelque temps un travail à l’Escorial. Mais son intégrité le fit vite soupçonner ; il refusa de blasphémer et fut pour cela considéré comme fasciste (?) et mis en prison.

On abusa de lui, il fut violé. 

Il reçut la palme du martyre à l’Escorial le 14 janvier 1937 et fut béatifié en 2013.

 

 

Francisco Martínez Garrido

1866-1938

Né le  28 novembre 1866 à Siles (Jaén), Francisco reçut le Baptême deux jours après ; son père était le sacristain de la paroisse.
Il étudia la philosophie et la théologie au séminaire de Tolède et fut ordonné prêtre en 1892.
D’abord aumônier, il fut curé de Ciruelos en 1893, puis supérieur du Grand séminaire en 1896.
En 1902, il fut curé de Puebla de Alcocer ; en 1907, il fut nommé archiprêtre à Huéscar.
Au début de l’insurrection civile de 1936 et de la persécution qui suivit, don Francisco et son vicaire furent mis en prison. On fit passer don Francisco d’une prison à l’autre, de Baza à Guadix, puis Alhama de Almería, d’autres prisons encore. La dernière fut Vélez Rubio. Chaque étape était l’occasion, pour les miliciens, de se moquer du Curé, de le frapper, de l’insulter. 
Le Prêtre mourut d’épuisement dans la prison de Vélez-Rubio,  le 14 janvier 1938.
Il a été béatifié en 2017.
Le nom du bienheureux Francisco Martínez Garrido sera mentionné dans le Martyrologe Romain au 14 janvier.

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13 janvier 2024 6 13 /01 /janvier /2024 00:00

13 JANVIER

 

IV.

Ss Hermylius, diacre, et Stratonicus, son geôlier, martyrs à Singidunum.

Ste Glaphyre, vierge italienne, convoitée par l’empereur auquel elle échappa en se déguisant en homme pour fuir.

S Agrice (Agrœtius), évêque à Trèves.

S Léonce, évêque à Césarée de Cappadoce, surnommé “ange de la paix”.

S Hilaire, évêque à Poitiers, Docteur de l’Eglise ; il avait une fille lors de son baptême ; son épouse lui fut une sœur à partir de son sacre et ne le voyait qu’à l’autel ;  adversaire des ariens (et exilé), auteur d’ouvrages importants, et maître de s.Martin.

S Vivence,  ermite en Poitou ou sur l’île d’Olonne ; peut-être venu de Samarie.

VI.

S Remi, évêque à Reims ; il baptisa Clovis et son armée  ; il aurait été évêque pendant soixante-dix ans environ ; depuis le VIe s. il est fêté en France le 1er octobre, jour de la translation de son corps.

S Verus, évêque à Vienne.

VII.

S Kentigern, abbé puis évêque à Glasgow, ami de s.Columba. 

S Enogat, évêque à Aleth.

VIII.

S Pierre de Capitolias, syrien, père de trois enfants, et prêtre ; il provoqua tellement les arabes, qu’il mourut martyr, horriblement mutilé.

IX.

Ss Gumersindo, prêtre, et Servideo, moine, martyrs à Cordoue.

X.

B Bernon, fondateur d’abbayes : Baume-les-Messieurs, Gigny, Cluny…

XI.

B Hildemar, ermite dans la forêt d’Arrouaise, abattu par un faux clerc.

XII.

B Gottfried de Cappenberg, descendant de Charlemagne : il donna son château à s.Norbert, sa femme s’établit à Nider Clooster, son beau-frère fonda une abbaye à Ilbenstadt ; tous trois furent donc de l’ordre de Prémontré.

XIII.

Bse Yvette, flamande, veuve à dix-huit ans, mère de trois enfants dont un futur abbé à Orval ; elle s’occupa des lépreux et finit en recluse à Huy.

XV.

Bse Giovanna Negri (Veronica de Binasco), augustine à Milan, mystique.

XIX.

Ss Đaminh Phạm Trọng Khẚm, son fils Luc Phạm Trọng Thìn, et Giuse Phạm Trọng Tẚ, trois laïcs viet-namiens martyrs, canonisés en 1988 et fêtés le 24 novembre.

XX.

B Francesco Maria Greco (1857-1931), prêtre italien rempli de zèle, à Acri, fondateur des Petites Sœurs Ouvrières des Sacrés-Cœurs, béatifié en 2016.

Bses martyres près de Jaén :

Maria Francisca Espejo Martos (F. de l’Incarnation, 1873-1937), des Sœurs Trinitaires, béatifiée en 2007 ;

Francisca Inés de la Antigua Valverde González (Victoria, 1888-1937), des Filles de la Divine Bergère, béatifée en 2013.

B Emil Szramek (1887-1942), prêtre polonais, martyr à Dachau, béatifié en 1999.

Hermylius et Stratonicus de Singidunum

† 310

 

Ce qu’on peut retenir de sûr à propos de ces deux martyrs, est qu’Hermylius, diacre, et Stratonicus, son geôlier, furent martyrisés à Singidunum (Mésie, proche de l’actuelle Belgrade).

La légende la plus répandue de ces Saints place leur martyre sous Licinius, vers 310 (avec des variantes allant de 305 à 315).

Hermylius, diacre, fut arrêté pour sa foi ; il eut les joues déchirées et fut jeté en prison, où un ange vint le consoler.

Battu par six bourreaux, il pria Dieu et l’on entendit une voix du ciel qui lui annonçait la couronne du martyre dans trois jours.

Ce jour-là, il se mit à chanter le psaume Dominus illuminatio mea (Ps 26), qu’on chante souvent : Ma lumière et mon salut, c’est le Seigneur, repris par des voix célestes. Il ne cessait de chanter son bonheur.

Celui qui fut le plus frappé de la constance d’Hermylius, fut le geôlier lui-même, Stratonicus. Il confessa la foi chrétienne et subit le même sort qu’Hermylius. En prison, il entendit cette même voix qui leur annonçait leur prochaine victoire et leur couronne.

Après de nouveaux tourments, Hermylius et Stratonicus furent cousus dans un grand filet qu’on jeta dans le Danube.

Trois jours après, on retrouva les corps sur le bord du fleuve.

Saints Hermylius et Stratonicus sont commémorés le 13 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Hilaire de Poitiers

310-368

 

D’une famille noble et d’un père patricien, Hilarius naquit à Poitiers (ou à Cléré) vers 310. Il ne fut baptisé qu’adulte, déjà marié et père d’une fille nommée Abra.

Il était déjà apôtre par son exemple et ses enseignements, en famille ou parmi ses connaissances : il fut élu évêque de Poitiers vers 350.

Dès lors, lui et sa sainte épouse n’eurent de rapports que comme frère et sœur, ne se rencontrant qu’à l’autel.

C’est à cette époque que saint Martin vint s’installer près de Poitiers. Hilaire l’ordonna exorciste, car Martin refusait humblement d’être ordonné diacre (on sait qu’il fut plus tard consacré évêque de Tours).

Hilaire défendit âprement la doctrine trinitaire de l’Eglise ; il prit ouvertement la défense du grand saint Athanase d’Alexandrie (v. 2 mai) et, pour ce motif, fut relégué en exil, pendant quatre années.

En Phrygie (actuelle Turquie) où il était exilé, Hilaire n’était pas inactif. Il put conserver des relations avec les prêtres de son diocèse poitevin, avec sa fille qui se consacra à Dieu.

Enfin délivré, il revint à Poitiers, triomphalement accueilli, et bientôt rejoint par Martin qui s’établit alors à Ligugé. Sa fille Abra mourut bientôt après (360).

Il reprit la lutte pour extirper les restes de l’arianisme, dont il délivra la Gaule entière. Ses miracles achevèrent de convaincre le peuple de sa sainteté. Il débarrassa l’île Gallinaire des serpents, prodige qui est à l’origine de l’attribut iconographique de saint Hilaire.

Hilaire écrivit beaucoup, en particulier durant son exil. On a de lui douze livres sur la Sainte Trinité, un commentaire sur s.Mathieu et les Psaumes, un livre sur la Foi des Orientaux, des lettres. Son style et sa doctrine firent l’admiration de saint Jérôme et même de l’historien oriental Sozomène. 

Hilaire mourut le 13 janvier 368, jour où il est mentionné au Martyrologe et fêté liturgiquement.

Une partie de ses reliques furent profanées et incendiées par les Huguenots en 1562, une autre partie se trouverait sous le maître-autel de la cathédrale de Poitiers.

 

 

Remi de Reims

437-533

 

Pour une fois la vie d’un Saint ne commence pas à sa date de naissance. Un certain Montain, saint ermite aveugle (autrefois mentionné au 20 septembre dans le Martyrologe), avait annoncé aux pieux parents la naissance d’un garçon.

Remigius (Remi, sans accent sur le e, ainsi que le prononcent les Rémois), était fils d’Æmilius de Laon et de Cilinia (Céline). Cette Céline, de Reims, est différente de l’autre sainte du même nom, qui vivait à Meaux ; elles sont toutes deux fêtées le 21 octobre. 

Remi, donc, serait né à Cerny-en-Laonnois (Laon, Aisne) vers 437. Peu après sa naissance, Montain put frotter ses yeux malades avec du lait de Céline, et recouvra la vue. Remi eut aussi un frère, Principius.

Remi fit d’excellentes études, si l’on en croit le bon style de ses écrits et surtout les compliments que lui en fait saint Sidoine Apollinaire (v. 21 août).

Il fut élu, à vingt-deux ans, évêque pour le siège de Reims, avant-même d’avoir reçu les ordres. Son frère Principius fut évêque de Soissons.

L’histoire du «vase de Soissons» soustrait par un soldat au mobilier sacré, date de l’époque de Remi, qui le fit réclamer.

Ce n’était pas le premier contact de Remi avec Clovis, mais les deux princes sont traditionnellement connus des Français pour le baptême que reçut Clovis des mains de saint Remi en la fête de Noël 496 (date qui pourrait être déplacée jusqu’à 506). C’est ce jour-là que Remi, au moment de baptiser Clovis, lui dit : Courbe doucement la tête, Sicambre, adore ce que tu as brûlé, et brûle ce que tu as adoré. Le terme de Sicambre, se voulait archaïque et littéraire.

En même temps que Clovis, furent baptisés trois mille soldats, mais aussi une sœur de Clovis, qui mourut peu après.

Il y eut un incident au moment de la cérémonie : on n’avait pas l’ampoule du Saint-Chrême, pour oindre le front de Clovis. Or, à ce moment-là, raconte Hincmar (qui fut évêque à Reims au 9e siècle), une colombe apparut tenant dans son bec une ampoule contenant l’Huile sainte. Cette ampoule servit par la suite au sacre de tous les rois de France, jusqu’à Louis XVI. 

Saint Remi eut, d’après saint Grégoire de Tours, un épiscopat de soixante-dix ans (ou même plus) et serait donc mort à (au moins) quatre-vingt douze ans, peut-être quatre-vingt seize.

Il y a à Reims une basilique de Saint-Remi, anciennement église Saint-Christophe, où les reliques de Remi furent vénérées jusqu’à la Révolution. 

Remi mourut le 13 janvier 533 ; c’est son dies natalis, tel que mentionné dans le Martyrologe. A Reims, saint Remi est fêté le 1er octobre, jour anniversaire d’une translation.

Il est un des Patrons célestes de la France catholique, avec saint Denis, saint Martin, sainte Jeanne d’Arc et sainte Thérèse de Lisieux.

 

 

Kentigern de Glasgow

518-603

 

Kentigern s’appelait en gallois Cyndeyrn Garthwys. Sa naissance vers 518 fut des plus mouvementée.

Sa mère, Teneu, fille du roi Lleuddun (Leudonus), qui voulait garder sa virginité, avait refusé d’épouser un certain Owain mab Urien, breton qui l’avait demandée en mariage ; mécontent, Lleuddun l’enferma sous surveillance de son fermier, un chrétien. Mais le Breton retrouva la cachette et sut abuser de la pauvre femme. Apprenant qu’elle était enceinte, le roi Lleuddun voulut la faire mourir et l’abandonna sur un bateau sans voile, qui cependant fut poussé par les vents sur la rive opposée de la rivière Firth, à Culross, où naquit l’enfant.

L’évêque de l’endroit, s.Serf (v. 1er juillet) les prit sous sa protection. Il baptisa Kentigern et s’occupa de son éducation ; il fut pris pour lui d’une telle affection paternelle, qu’il l’appela Mungo, «bien-aimé», surnom par lequel on désigne souvent Kentigern.

A vingt-cinq ans, Kentigern commença son activité proprement apostolique. Il se fixa dans la région de l’actuelle Glasgow, où il vécut d’abord en ermite, puis avec ceux qui se joignirent à lui dans la vie cénobitique. Bientôt il fut appelé à être sacré évêque pour le nouveau diocèse de Glasgow.

Le territoire à évangéliser était très vaste. Kentigern le parcourut en tous sens, à pied, provoquant beaucoup de conversions parmi les païens, encore nombreux, qui y vivaient. Il s’efforçait de combattre l’erreur du pélagianisme menaçant. Lui-même vivait dans une profonde piété et austérité : il priait chaque jour le psautier, ne mangeait jamais de viande, et jeûnait très souvent. Il forma ainsi des disciples qui partirent évangéliser le nord de l’Ecosse, l’Islande et la Norvège.

Des luttes entre petits seigneurs obligèrent Kentigern à se réfugier au Pays de Galles. Il y fonda un monastère, Llan-Elwy, dont l’école devint célèbre et qui plus tard prit le nom de Saint-Asaph, du nom du disciple (v. 1er mai) que laissa Kentigern quand il put regagner son diocèse.

Il commença par regagner à la foi les Pictes qui étaient retombés dans le paganisme.

Désormais Glasgow devait devenir le grand centre du christianisme en Ecosse. De cette époque datent des consécrations d’églises, comme à Aberdeen.

Kentigern y reçut la visite de saint Columba (v. 9 juin), lors d’une rencontre historique où tous les moines qui accompagnaient Columba échangèrent de solennels alléluia avec ceux de Kentigern et où l’évêque et l’abbé se lièrent d’une profonde amitié.

Un récit prodigieux illustre la vie de Kentigern, que certains historiens essaient d’expurger de ses détails apparemment légendaires. Le voici.

L’épouse du roi Rydderch avait cédé à l’adultère et était allée jusqu’à donner son anneau à l’amant. Or le roi reconnut cet anneau au doigt de l’homme ; il jeta l’anneau dans la rivière et décida de mettre à mort l’épouse infidèle. Celle-ci alla implorer la protection de Kentigern, lequel, précisément, avait retrouvé la bague dans le ventre d’un saumon, et le remit à la reine. Celle-ci put le montrer à son mari, et échapper à la mort. Reconnaissante, elle avoua son péché à l’évêque, qui lui imposa une pénitence sévère. Les images de Kentigern le représentent avec cet anneau et le saumon.

Kentigern, surnommé Mungo (le bien-aimé) mourut le 13 janvier 603, à quatre-vint cinq ans.

Il est maintenant mentionné au Martyrologe Romain, le 13 janvier.

 

 

Pierre de Capitolias

† 713

 

La ville de Capitolias se trouvait au sud-est du lac de Tibériade ; elle fut le siège d’un évêché qui disparut lors de l’invasion arabe en 636.

Pierre s’y était marié et avait un fils et deux filles. Dans le droit oriental, il lui était permis d’être prêtre.

Vers l’âge de trente ans, en accord avec son épouse qui se retira elle aussi, il voulut vivre dans le détachement le plus complet possible. Il plaça ses deux filles (la plus jeune n’avait que deux ans) dans un couvent proche de Capitolias. Quant à son fils, dès qu’il eut douze ans, il l’enferma dans une jolie cellule près de la sienne et s’occupa de sa formation à la vie spirituelle. Il continuait cependant à sortir pour pratiquer de bonnes œuvres et s’enquérir des progrès spirituels de ses filles.

Après dix années de cette vie familiale un peu étrange, avouons-le, l’épouse mourut, ainsi que l’aînée des filles, victime de ses trop grandes austérités.

Parvenu à l’âge de soixante ans, Pierre désirait profondément la grâce du martyre et imagina un stratagème. Il était bien malade et alité ; il fit convoquer des magistrats musulmans près de son lit, comme témoins du testament qu’il aurait dicté en faveur de son domestique.

En réalité, devant les notables rassemblés, Pierre déclama haut et fort sa profession de foi catholique. On le dénonça sans attendre. Or la fausse nouvelle de sa mort fit suspendre cette dénonciation, qu’on jugeait désormais inutile.

Mais Pierre se remit de sa maladie et alla prêcher par les rues et les places. Il fut arrêté. Informé, le calife convoqua Pierre à sa résidence de Daïr Murran. Il y fut le 1er janvier 713.

Le calife lui demanda pourquoi il traitait le prophète pacifique Mahomet, maître d’erreur et père du mensonge. Pierre répondit par une sortie sans aucune équivoque.

Il fut condamné à être torturé et exécuté. La torture se prolongerait sur cinq jours : le premier jour, on lui couperait la langue jusqu’à la racine ; le deuxième, la main et le pied droits ; le troisième, il souffrirait en prison ; le quatrième, on lui couperait la main et le pied gauches, on lui brûlerait les yeux au fer rouge et on le promènerait sur un brancard pour aller le crucifier ; le cinquième jour, le corps, les vêtements, la croix, tout serait brûlé pour éviter toute relique, et jeté dans le Yarmouk ; le four serait lavé et l’eau versée dans une fosse desséchée.

Les choses se passèrent à peu près selon les dispositions du calife, à cette différence près que le bourreau trancha la main droite et le pied gauche au deuxième jour. La foule fut rassemblée et les enfants de Pierre sortirent de leur cellule pour assister à la mort de leur père. Le dimanche 13 janvier 713, Pierre eut les yeux brûlés, on le transporta - car il ne pouvait plus marcher - au lieu prévu pour la crucifixion où il fut transpercé de trois coups de lances.

Les soldats gardèrent le corps pendant cinq jours, par un froid si intense qu’ils durent allumer un grand feu et que les chrétiens furent obligés de se réfugier dans des maisons voisines. Le commandant arabe refusa l’aide des fidèles qui voulaient porter le cadavre et réquisitionna des Juifs pour brûler et disperser les restes du martyr comme on le lui avait prescrit.

Saint Pierre de Capitolias, martyr, est mentionné au 13 janvier dans le Martyrologe Romain.

Gumersindo de Cordoue

† 852

 

Originaire de Tolède, Gumersindo (ou Gómez) accompagna encore jeune ses parents à Tolède.

Entré dans la cléricature, il fut ordonné diacre, puis prêtre, et eut la charge d’une église dans le voisinage de Cordoue.

Dans cette ville régnait le calife Abderramán II, qui avait statué que tout Musulman pouvait tuer, sans autre forme, n’importe quel Chrétien qui aurait mal parlé de Mahomet.

Un jour que Gumersindo était venu à Cordoue, en compagnie du moine Serdeo (ou Servideo, Servus Dei), ils furent dénoncés et immédiatement décapités. Il ne semble pas qu’ils eussent seulement eu le temps de prononcer une parole blessante contre le Fondateur de l’Islam.

Ce Servideo n’est pas celui qu’on a nommé Servodeo au 16 septembre, martyr avec s. Rogelio.

Saint Gumersindo et saint Serdeo furent martyrisés le 13 janvier 852, ainsi que l’a rapporté saint Euloge de Cordoue (v. 11 mars). Ils sont commémorés ensemble en ce jour au Martyrologe Romain.

 

 

Servideo de Cordoue

† 852

 

Voir la notice Gumersindo de Cordoue, au même jour.

 

 

Gottfried de Cappenberg

1097-1127

 

Gottfried naquit en 1097 à Cappenberg (Westphalie, Allemagne W), descendant de Charlemagne par son père, Gottfried 1er, et des ducs de Souabe, par sa mère Beatrix. Il avait un jeune frère, Otto, qu’on va retrouver bientôt, et deux sœurs : Gerberga et Beatrix. La fortune des héritiers était immense.

Le château de Gottfried fut une école de modestie, de justice et de vertu. D’un caractère doux, d’une bonté sans bornes, le jeune prince montrait la prudence d’un vieillard. Un de ses désirs était de transformer son château en un véritable monastère.

En 1120, notre héros épousa Jutta de Werl, fille de Friedrich d’Arnsberg ; si l’union était heureuse, il y eut cependant un dissentiment par le fait que ni Jutta ni Otto, plus mondains que Gottfried, n’étaient favorables à cette transformation et s’efforçaient de détourner Gottfried de la vie religieuse. Mais on va voir que la patience de Gottfried fut gagnante.

Dans le cadre de la fameuse Querelle des investitures, Gottfried appuya d’emblée l’évêque de Münster, fidèle au pape, contre le duc Lothar. Quand Münster fut attaquée, la cathédrale brûla : l’incendie fut attribué à Gottfried, qui fut accusé de trahison par l’empereur. La situation pouvait s’envenimer gravement, mais c’est alors que Gottfried et son frère Otto rencontrèrent saint Norbert (v. 6 juin) et lui remirent leurs possessions : désormais, ces terres et leurs propriétaires étaient sous la protection de l’Eglise, Cappenberg allait devenir un grand monastère prémontré.

Ainsi, en 1022, Gottfried remit à saint Norbert les clefs de son domaine, qui fut béni par l’évêque de Münster. Gottfried voulait porter l’habit prémontré, mais saint Norbert lui conseilla prudemment de patienter un peu. En 1024, Gottfried reçut la tonsure monacale et l’habit de l’Ordre.

Il y eut bientôt une belle église, un hôpital, puis un couvent pour moniales à Nider Clooster (plus tard Wesel), où Jutta fut une des premières à prendre le voile, puis un autre encore à Varlar, où entra Otto, et un quatrième enfin à Ilbenstadt.

Le père de Jutta se dressa en travers des saints projets de Gottfried, et même avec les armes, mais Dieu permit qu’il mourût bientôt (1024). Quant à Jutta, elle comprit qu’elle n’était peut-être pas faite pour la vie monacale et quitta le cloître.

Gottfried, grand prince, se montra le plus humble des religieux, visitant les malades, balayant, lavant les assiettes. On dit que ses mortifications étaient effrayantes.

Saint Norbert voulait l’ordonner prêtre, en tout cas l’avoir près de lui. Mais Gottfried obtint de se retirer humblement dans le monastère d’Ilbenstadt, et c’est là qu’il mourut, très jeune encore, le 13 janvier 1127.

Gottfried n’a été «canonisé» que dans son Ordre Prémontré ; il est mentionné dans le Martyrologe Romain au 13 janvier.

Ajoutons un mot sur son frère Otto : entré dans l’Ordre, il fut prieur à Cappenberg pendant seize ans. Ardent propagateur du culte marial et très dévôt de l’apôtre saint Jean, il mourut saintement le 27 janvier 1172 et fut «béatifié» seulement dans son Ordre.

 

 

Yvette

1158-1228

 

On écrit Yvette, mais aussi Ivette, Juette, Jutte, selon qu’on a interverti les I et les J, les U et les V.

Yvette naquit à Huy (Liège, actuelle Belgique) en 1158, dans une famille bourgeoise ; son père administrait les domaines de l’évêque.

Selon une coutume d’alors, on la donna en mariage à treize ans à Henri de Stenay, d’une autre grande famille bourgeoise de l’endroit. Ce n’était pas du tout le désir profond d’Yvette, qui préférait se consacrer totalement à Dieu.

Elle entoura quand même son mari de toutes ses attentions et elle en eut trois enfants : le premier mourut en bas âge ; le deuxième entrera chez les Cisterciens d’Orval (un monastère toujours florissant) et deviendra abbé ; le troisième, après une vie passablement désordonnée, se convertira et entrera à son tour chez les Cisterciens des Trois-Fontaines (dans la Marne, un monastère actuellement en ruines et classé monument historique).

Yvette eut ces enfants durant les cinq années que dura son mariage. Elle devint en effet veuve à dix-huit ans et imposa à son père de renoncer à la remarier. Elle entra dans une pieuse union, l’Ordre des Veuves, et ouvrit sa maison aux pauvres et aux pèlerins, tout en s’occupant de ses garçons.

A vingt-quatre ans, elle commença une activité au service des lépreux, à Statte, non loin de Huy. Pendant dix ans elle ira entourer ces pauvres exclus, les soignant, les soulageant moralement, les chargeant d’affection maternelle. En plus, elle distribua ses biens, contrariant là encore son père qui, décidément, n’acceptait pas le choix de sa fille.

A trente-quatre ans enfin, Yvette passa de l’état de Marthe à l’état de Marie : elle se fit recluse dans une cellule attenante à la chapelle de la léproserie, d’où elle ne sortira plus. Elle priait, elle recevait et conseillait, elle devint l’ange gardien de Huy.

Elle eut la consolation d’obtenir par ses prières la conversion de son père et de son deuxième fils. Son père, désormais veuf à son tour, entra chez les Cisterciens à Villiers-en-Brabant (Belgique wallonne, autre monastère en ruines actuellement).

Yvette reçut des dons mystiques particuliers : elle lisait dans les consciences. Si elle put ainsi guider beaucoup d’âmes vers la Vérité, elle suscita aussi, comme au temps de Notre-Seigneur, des jalousies, en disant tout haut ce que certains voulaient garder secret.

Elle reçut beaucoup d’aumônes, avec lesquelles elle fit construire un hôpital pour ses lépreux, avec une église.

Finalement ce fut une petite communauté qui vécut autour d’elles, sa sainteté ayant attiré d’autres jeunes filles.

Yvette mourut le 13 janvier 1228 : elle avait soixante-dix ans, dont trente-sept passés en réclusion.

Les Cisterciens lui ont donné depuis longtemps le titre de Bienheureuse, mais actuellement il semble qu’on parle toujours de Sainte Yvette

C’est à un contemporain, le chanoine Hugues de Floreffe (Namur), que nous devons ces détails sur sainte Yvette.

 

 

Giovanna Negri de Binasco

1445-1497

 

Giovanna Negri naquit vers 1445 à Binasco (Milan, Italie N), de parents si pauvres qu’elle ne put fréquenter l’école, devant travailler avec ses parents pour gagner leur vie du travail de leurs mains. Le père s’appelait Zanino, la mère Giacomina. On surnommait leur petite fille Nina.

Mais elle apprit d’eux la piété et l’honnêteté. Son père avait ce scrupule, quand il vendait quelque bête, d’en révéler honnêtement les défauts.

On voyait souvent Veronica en larmes : le don des larmes peut être une grâce céleste, et Veronica la reçut déjà dans sa jeunesse.

En 1463, elle voulut entrer chez les Religieuses franciscaines, puis chez les augustines à Milan, mais son ignorance la fit refuser. Elle tenta de s’y mettre seule, la nuit. Mais Notre-Dame intervint.

La Sainte Vierge lui apparut et lui tint à peu près ce langage : Ma fille, sois sans inquiétude. Mon désir est que tu connaisses seulement trois lettres : la première, de couleur blanche, symbolise la pureté du cœur qui fait aimer Dieu par-dessus toutes choses, et les créatures en Dieu et pour Dieu ; la seconde, de couleur noire, empêche de se scandaliser des fautes de ses frères, aide à supporter de tels égarements avec paix intérieure et patience, puis à prier pour ceux qui les commettent ; la troisième, de couleur rouge, apprend à méditer chaque jour sur la passion de Jésus-Christ.

Réconfortée, Veronica oublia ses soucis et, trois ans plus tard en 1466, reçut l’habit des Augustines. C’est alors qu’elle prit le nom de Veronica. En réalité, sœur Veronica apprendra des Anges à lire le psautier, et pourra chanter les psaumes avec ses consœurs. Elle finira même par savoir par cœur le bréviaire et n’aura plus besoin de livre pour participer à la prière de l’Office.

On l’envoya quêter aux portes de Milan, car le monastère était très pauvre.

Au couvent, elle passait de longs moments dans la méditation de la Passion du Christ et ses compagnes la virent souvent le visage baigné de larmes, mais sans s’en inquiéter, car elle travaillait avec ardeur et efficacité, sans jamais se plaindre des douleurs de tête et d’estomac dont elle souffrait. 

Les apparitions ne cessèrent pas : Notre-Seigneur, la Sainte Vierge, les Saints, venaient la voir tour à tour, lui dévoilant des mystères et des circonstances de leurs vies ; ces révélations peuvent se comparer à celles que reçurent la servante de Dieu Maria d’Agreda († 1665) ou la bienheureuse Anna Katharina Emmerick († 1824, v. 9 février).

Il n’y avait pas que les «bonnes» apparitions ; le Démon se déchaîna contre la pieuse Religieuse, lui insinuant des frayeurs, allant jusqu’à la battre durement. Un jour qu’il la fit tomber alors qu’elle rapportait des œufs au monastère, elle put cependant se relever sans blessure et les œufs ne s’étaient pas cassés.

En 1487 Veronica vit Notre-Seigneur, devant toute la Cour céleste, l’absoudre de tous ses «péchés». Durant la Messe de la Fête-Dieu, elle vit l’Enfant-Jésus entouré d’Anges sur l’autel ; elle en parla simplement à la Supérieure, pensant que toutes les Sœurs avaient vu la même chose qu’elle. Par la suite, elle fut plus réservée. Elle eut aussi trois apparitions de saint Augustin.

Les extases de Veronica continuèrent. Elles duraient parfois plusieurs heures durant la nuit. Par discrétion, elle demanda à Dieu - mais inutilement - de les faire cesser. Bien au contraire, les Religieuses la virent très souvent en extase ; elle fut en état de lévitation au moment d’une extase le jour de Pâques. Durant une de ces extases, on observa que son visage était brûlant, tant Veronica était enflammée d’amour. Très souvent, une hostie du Tabernacle volera jusqu’à elle pour la faire communier, et elle ne prendra pas d’autre nourriture ces jours-là.

Veronica vit des âmes dans le Purgatoire, parfois, celles des Religieuses, qui souffraient pour avoir murmuré contre les Supérieures. Elle fut aussi invitée à prier pour les prêtres, dont elle connut les graves péchés. Elle vit les punitions que méritaient les grands du monde, et connut par quelle maternelle intercession la Très Sainte Vierge obtenait leur suspension chaque fois que les hommes se repentaient.

Elle vit comment nous serons punis pour les moindres distractions commises durant la Messe.

Notre-Seigneur lui confia des missions, notamment d’aller parler personnellement et dans la confidence la plus absolue, au pape Alexandre VI (1495).

Six mois avant de mourir, Veronica fut pendant six mois alitée, brisée par la fièvre et la tuberculose. Cinq jours avant sa mort, elle annonça à son confesseur qu’elle mourrait à l’heure de complies le jour de la passion du Seigneur. A ce moment-là, comme le prêtre s’apprêtait à se retirer, elle le retint ; la cloche de complies sonna : Veronica rendit son âme à Dieu, le vendredi 13 janvier 1497.

En 1517, un culte privé fut autorisé et confirmé en 1624 et 1672 ; en 1749, le nom de Veronica fut introduit dans le Martyrologe, ce qui était exceptionnel puisqu’à l’époque le Martyrologe ne mentionnait que les Saints. L’actuel Martyrologe mentionne aussi les Bienheureux, et donc la bienheureuse Veronica, au 13 janvier.

Les lingères invoquent Veronica comme leur céleste patronne.

Ɖaminh Phm Trng Khm

1780-1859

 

Ce laïc vietnamien était né vers 1780 à Qun Cng (Nam Ɖịnh).

Marié, membre du Tiers-Ordre dominicain, il fut martyrisé à Nam Ɖịnh, le 13 janvier 1859, en même temps que son fils Luca (v. notice).

Il a été béatifié en 1951 et canonisé en 1988.

On se rappellera que les Martyrs du Vietnam sont fêtés ensemble le 24 novembre.

 

 

Giuse Phm Trng T

1800-1859

 

Giuse (Joseph) était né vers 1800 à Qun Cng (Nam Ɖịnh, Vietnam).

Marié, membre du Tiers-Ordre dominicain, il fut martyrisé à Nam Ɖịnh, le 13 janvier 1859.

Il a été béatifié en 1951 et canonisé en 1988.

On se rappellera que les Martyrs du Vietnam sont fêtés ensemble le 24 novembre.

 

 

Luca Phm Trng Thìn

1819-1859

 

Luca était né vers 1819 à Qun Cng (Nam Ɖịnh, Vietnam).

Marié, membre du Tiers-Ordre dominicain, il fut martyrisé à Nam Ɖịnh, le 13 janvier 1859, en même temps que son père, Đaminh (v. notice).

Il a été béatifié en 1951 et canonisé en 1988.

On se rappellera que les Martyrs du Vietnam sont fêtés ensemble le 24 novembre.

 

 

Francesco Maria Greco

1857-1931

 

Francesco naquit le 25 juillet 1857 à Acri (Calabre, Italie S), deuxième des cinq enfants de Raffaele et Concetta Pancaro, qui le firent baptiser deux jours après sa naissance. Raffaele était pharmacien ; Concetta avait un frère, Luigi, qui était prêtre.

Le projet de Raffaele était de céder son négoce à Francesco, mais celui-ci entendit l’appel de Dieu.

En 1881, l’année où il reçut les Ordres sacrés du diaconat et du presbytérat, il écrivit : Je me suis donné en tout et pour tout aux Cœurs de Jésus et de Marie. Donc, à partir de maintenant je serai «Francesco Maria Greco, diacre de Jésus et Marie

En même temps qu’il aura la charge de la paroisse d’Acri, il obtiendra le doctorat en théologie à Naples, et il enseignera au Grand séminaire de Cosenza. En outre, sa nomination comme archiprêtre lui conféra le titre de Monseigneur.

Dans la ville d’Acri, où il fut curé pendant quarante-quatre ans de 1887 à 1931, il chercha à remédier à l’ignorance religieuse de beaucoup de ses paroissiens, hommes et femmes, adultes et enfants ; il organisa tout un programme de catéchèse, adapté aux âges des enfants, des adolescents, des adultes.

Pour se faire seconder dans cet immense labeur, il fonda les Petites Sœurs Ouvrières des Sacrés Cœurs. La première supérieure de cette congrégation sera la propre sœur de Don Francesco, Maria Teresa, à laquelle succéda Raffaella De Vincenti ; cette dernière, avec le nom religieux de Maria Teresa des Sacrés-Cœurs, mourut en odeur de sainteté (1936).

L’apostolat de Mgr Greco fut reconnu de tous. L’évêque de Bisignano l’invita à l’accompagner dans sa visite pastorale du diocèse.

Don Francesco passait de longs moments, de nuit aussi, en adoration devant le Saint-Sacrement. On trouva cette phrase écrite de sa main : Quelle paix on ressent dans le silence de la nuit aux pieds du Maître !

Mgr Greco mourut des suites d’une bronchite, le 13 janvier 1931.

Il fut béatifié en 2016.

Le miracle qui fut examiné pour cette béatification concernait une femme qui, à la suite d’une grave opération, était entrée dans le coma. Quelques jours après, elle se réveilla, guérie, affirmant avoir vu en songe un prêtre qui lui promettait une prochaine guérison ; elle le reconnut sur une image de Mgr Greco qu’on lui fit voir. On ne sait pas si cette dame, Nina Pancaro, descendait de la même famille que Concetta Pancaro, la mère de don Francesco.

Les Religieuses sont actuellement présentes dans la région de Cosenza, en Albanie, en Inde, en Argentine et au Brésil.

Francesco Maria Greco sera commémoré le 13 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

María Francisca Espejo Martos

1873-1937

 

María Francisca naquit le 2 février 1873, fête de la Purification de Marie, à Martos (Jaén, Espagne), dans une famille humble.

Elle avait un petit frère, Ramón ; leur mère mourut bientôt et le père se remaria (et eut trois autres enfants) ; María Francisca, qu’on appelait Paquita, fut recueillie au couvent des Sœurs Trinitaires de Martos, dont la prieure était sa tante et où elle grandit.

Elle demanda à y être admise, reçut l’habit en 1893, fit la profession l’année suivante, prenant le nom de Francisca de l’Incarnation. Elle aidait à la sacristie, à l’infirmerie, à l’accueil et assistait les nécessiteux.

Autant qu’elle le pouvait, entre ses occupations, elle passait beaucoup de temps en prière devant le Saint Sacrement ; elle priait beaucoup la Sainte Vierge et Saint Joseph ; quand les rhumatismes la firent souffrir, elle ne se plaignit jamais. Une consœur dit d’elle : Elle était très bonne, et ce que je dis là est bien peu.

Dans la nuit du 18 au 19 juillet 1936, les révolutionnaires mirent le feu à deux églises. La pauvre Sœur Francisca en était tellement agitée, que la bonne prieure la fit remplacer à l’accueil.

Le 21 juillet 1936, les Religieuses furent, comme presque partout en Espagne, expulsées de leur couvent.

La tante et la nièce trouvèrent refuge chez Ramón, où elles vécurent leur règle de prière et de travail pendant quelques mois. Ramón aussi avait été incarcéré un moment, ainsi que son épouse.

Le 12 janvier 1937, alors que la persécution s’essoufflait déjà, quelques miliciens se présentèrent à la maison et y découvrirent les deux Religieuses. La tante, Maria du Rosaire, avait plus de quatre-vingts ans ; Francisca, presque soixante-quatre.

En route vers la prison, une jeune fille de dix-sept ans héla les miliciens : C’est comme ça que vous pensez gagner la guerre ? En maltraitant une vieille de quatre-vingts ans ? Alors, ils laissèrent revenir à la maison la plus ancienne, ne gardant que Francisca. En réalité, ils cherchaient d’autres Religieuses : ils voulaient éliminer les supérieures des trois couvents de Martos, et se trompèrent en arrêtant Francisca.

Cette dernière, très sensible, tremblait de peur et se réconfortait, avec les autres Religieuses arrêtées, dans la prière du chapelet et en évoquant les Martyres des catacombes romaines.

Au matin du 13, on libéra la plus jeune des Religieuses, sur intervention du maire de Martos.

Dans un groupe de cinquante personnes, Francisca se trouva emmenée au lieu-dit Las Casillas, près de Martos. Là on fusilla d’abord les hommes (quarante-sept). Ensuite, on tenta de violer les trois religieuses dans une petite barraque près du cimetière, mais elles se défendirent si vaillamment, qu’ils les tuèrent sur place. Sœur Francisca fut d’abord frappée par deux fois à la tête avec une crosse de fusil, de sorte qu’elle eut deux fractures du crâne. Mais elle ne reçut pas de balles.

En 1939, on obligea les miliciens à venir eux-mêmes ouvrir la tombe de ces Religieuses : on constata que Francisca avait une jambe complètement déboîtée, tordue en arrière, dans une position horrible à voir. Une Religieuse présente reconnut ses mains et ses pieds déformés par le rhumatisme, et les initiales de son nom au col de son habit.

Francisca a été martyrisée pour le seul fait d’être religieuse.

Son corps a été retrouvé sans corruption en 1986, et elle a été béatifiée en 2007.

Son dies natalis est le 13 janvier.

 

 

Francisca Inés de la Antigua Valverde González

1888-1937

 

Elle naquit le 20 avril 1888 à Vicálvaro (Madrid), dans une famille toute simple d’ouvriers sans grandes ressources.

Francisca devra même être confiée à l’orphelinat d’Alcalá de Henares (Madrid), tenu par les Filles de la Charité.

Après ses années d’études, elle entendit à son tour la vocation religieuse.

En 1910 elle entra chez les Filles de la Divine Bergère de Sanlúcar de Barrameda et émit les vœux en 1911, avec le nom de Victoria.

Elle passera à la communauté de Monóvar (Alicante) et fera la profession perpétuelle en 1917 à Monforte de Lemos (Lugo).

En 1917, elle fit partie de la nouvelle communauté qui s’installa à Martos (Jaén), le lieu de sa rencontre finale avec l’Eternité. Elle y sera nommée supérieure en 1922.

Elle sera quelques années supérieure à Sanlúcar de Barrameda et reviendra à Martos en 1931.

Elle enseigna la broderie, l’artisanat, le dessin. Ses élèves s’en souvinrent toujours comme d’une mère simple, douce, attentive. Elle était d’une timidité naturelle, étant de faible constitution et petite de taille. Mais le moment venu, elle montra un courage viril extraordinaire.

Lors de la révolution de 1936, elle demeura à Martos avec les deux seules Religieuses qui restaient encore là, les autres ayant déjà prudemment rejoint leurs familles. Elle ne voulait pas quitter Martos tant qu’il y aurait encore des Religieuses avec elle.

Le 18 juillet, les miliciens firent irruption dans l’institut, cherchant à interrompre le Sacrifice de la Messe avec leurs hurlements. Mère Victoria s’interposa crânement.

Ayant consommé les saintes Hosties du Tabernacle, les jours suivants les trois Religieuses assistèrent impuissantes à la profanation des objets religieux de leur maison, déchirés, brisés, piétinés jusque sur la place publique.

Elles se cachèrent chez l’habitant.

Mère Victoria disait aux autres que, le cas échéant, elles ne devaient absolument rien dire, sinon que tout était de la responsabilité de la Supérieure. Elle-même fut plusieurs fois convoquée devant les autorités.

Le 12 janvier 1937 au soir, on vint l’arrêter pour la mettre en prison avec d’autres Religieuses (la Supérieure des Trinitaires et celle des Clarisses) ; elles passèrent la nuit dans la prière, bien conscientes de leur sort. Interrogée, Mère Victoria déclara : C’est moi la responsable de toutes les Religieuses ; elles, elles n’ont rien fait ; c’est moi qui dois souffrir ce que vous voulez leur faire.

Au matin du 13 janvier, les Religieuses furent conduites devant le cimetière de Las Casillas, aux environs de Martos, où l’on fusilla d’abord une cinquantaine d’autres victimes ; on leur donna alors l’ordre d’entrer dans le cimetière, où probablement on aurait essayé de les violer ; Mère Victoria s’accrocha à la grille, et les trois Religieuses furent fusillées sur place.

Un des bourreaux voulut s’emparer de l’anneau qu’elle portait au doigt en signe de son union avec le Christ ; comme les mains de la Religieuse avaient enflé, il lui coupa le doigt. L’anneau fut cependant retrouvé plus tard et conservé comme relique.

Mère Victoria Valverde González a été béatifiée en 2013.

 

 

Emil Szramek

1887-1942

 

Né le 29 septembre 1887, Emil porta aussi le nom de l’archange saint Michel, qui est fêté ce jour-là.

Ses parents étaient August, un ouvrier, et Josefa ; ils vivaient à Tworków (Śląskie, Pologne). En 1895, le papa émigra en Amérique à la recherche d’un travail meilleur.

Emil fit ses études à Tworków, puis Raciborzu, enfin la théologie à Wrocław de 1907 à 1910.

Il fut ordonné prêtre en 1911 et nommé successivement à Miechowice puis à Tychy (1912-1916), où il rédigea sa thèse de doctorat.

Puis il fut nommé aumônier à Zaborzu et Mikołowie (1916-1923). Il soutenait fortement l’utilisation de la langue polonaise dans la région de Haute Silésie.

Lors de la création du nouveau diocèse de cette région, il fut nommé chanoine du chapitre (1927), en même temps qu’on lui confiait plusieurs missions importantes dans le diocèse, entre autres la construction de la nouvelle cathédrale de Katowice.

En 1926, il fut chargé de la paroisse de l’Immaculée Conception à Katowice, où il promut activement les activités du laïcat.

Ouvert et tolérant, sans chauvinisme ni nationalisme, le Chanoine Szramek préconisait les échanges entre savants polonais et allemands.

En 1927, on le nomma président de la Société des Amis de la Science en Silésie, dont il publia les annales. Il publia également un ouvrage sur la culture et le folklore en Silésie. Il devint comme le chef de l’intelligentsia et écrivit de nombreux articles.

Son testament, qui date des années 30, demande de donner tout ce qu’il pouvait posséder, mais on lui confisqua presque tous ses documents lors de son arrestation.

Dès le début de la guerre, quand la Pologne fut envahie, il fut l’objet de la répression anti-polonaise de la Gestapo, mais il ne voulut pas quitter sa paroisse.

Le 8 avril 1940, il fut arrêté et conduit en différents camps de concentration : Dachau, Gusen, Mauthausen, de nouveau Dachau le 8 décembre 1940, avec le numéro 21987.

Il y eut des interventions pour le faire libérer : à la curie diocésaine, les autorités répondirent qu’ils pourraient envisager une amnistie pour n’importe qui, mais pas pour le prêtre Szramek ; à l’intervention du nonce apostolique, elles ne répondirent même pas.

Le Chanoine Szramek était devenu la tête de file de tous les prêtres du camp. Il releva le courage de ses Confrères, disant ouvertement qu’il espérait beaucoup la renaissance du pays et de la culture polonaises. Il prêchait un comportement digne et pacifique en face de l’envahisseur.

Emil Michał Szramek mourut à l’infirmerie du camp ; on le tortura, alors qu’il avait une très forte fièvre, en le maintenant debout sous un courant d’eau glacée.

C’était le 13 janvier 1942.

Le Chanoine Szramek fut béatifié en 1999.

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