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22 janvier 2024 1 22 /01 /janvier /2024 00:00

22 JANVIER

 

II.

S Oulph, martyr dans le territoire de Arcis (III. ?).

IV.

S Vincentius, diacre à Saragosse, martyr à Valencia, patron des vignerons.

S Valerius, évêque à Saragosse ; il serait mort exilé à Anet.

Ss Vincent, Oronce et Victor, martyrs à Embrun, ou à Girone.

Ste Blésille, veuve romaine, fille de ste Paule, sœur de ste Eustochium.

V.

S Gaudentius, premier évêque à Novare, d’où il extirpa ce qui restait de paganisme.

VII.

S Anastase, moine à Bethsaloé et martyr ; il dut sa conversion à l’intérêt que les chrétiens avaient pour un “instrument de supplice”, la Croix, que son roi avait volée à Jérusalem.                                                     

IX.

S Barnard, abbé à Ambronay, évêque à Vienne, où il porta des lois sévères pour le clergé.

Ss Manuel, Georges, Pierre, Léon, évêques en Bulgarie, martyrs avec tout le clergé.

Ste Lufthilde (Leuchtilde), vierge à Luftenberg, invoquée contre les morsures de chiens enragés. 

XI.

S Domenico, abbé à Sora après avoir fondé sept monastères, invoqué contre les serpents.

S Brihtwold, évêque à Ramsbury ; il eut le don de prophétie.

XIII.

B Gautier de Bierbeek, militaire noble, cistercien à Hemmerod, où il avait le don d'apaiser les discordes.

XV.

Bse Caterina (Maria) Mancini, mère de famille à Pise, mariée à douze et seize ans, veuve, prieure dominicaine, mystique.

B Antonio Della Chiesa, noble piémontais, dominicain ; il combattit l'antipape schismatique Félix V ; de la même famille naquit le futur pape Benoît XV.

XVI.

B William Patenson, prêtre anglais martyr à Tyburn ; dans sa prison, il ramena à l’Eglise six autres captifs.

XVIII.

Ss Francesc Gil de Federich i Sans et Mateo Alonso de Leciñana y Alonso, prêtres dominicains espagnols martyrs au Tonkin, canonisés en 1988 et fêtés le 24 novembre.

XIX.

B Vincenzo Pallotti, prêtre romain, troisième de dix enfants, fondateur de la Société de l’Apostolat Catholique (pallotins), extrêmement actif et ingénieux.

B Guillaume-Joseph Chaminade, quatorzième enfant d’un marchand drapier, prêtre réfractaire durant la Révolution, fondateur des Filles de Marie Immaculée et des Pères marianistes, béatifié en 2000.

XX.

Bse Laura Vicuña (1891-1904), enfant chilienne ; sa ferveur et sa pureté obtinrent la conversion de sa mère ; béatifiée en 1988.

B Giuseppe Nascimbeni (1851-1922), curé extrêmement actif près de Vérone ; il fit construire dans sa petite paroisse : une nouvelle église, une poste, un aqueduc, une huilerie, une  caisse rurale, et une congrégation de Petites Sœurs de la Sainte-Famille, pour l’aider ; béatifié en 1988.

B Làszlò Batthyàny-Strattmann (1870-1931), prince et médecin hongrois, grand ophtalmologue, père de treize enfants ; il soignait gratuitement les pauvres ; béatifié en 2003.

B Esteve Santacana Armengol (Remigi, 1885-1937), prêtre capucin espagnol, martyrisé près de Barcelone, béatifié en 2015.

Bses Martha Klomfass (Maria Christofora, *1903) et Maria Domnik (Maria Liberia, *1904), polonaises des Soeurs de Ste-Catherine, martyres en 1945, béatifiées en 2024.

Timothée, disciple de Paul

† 97

 

Saint Timothée fut un des plus fidèles compagnons et disciples de saint Paul.

Né en Asie mineure, d’un père encore païen et d’Eunice, qui était juive, il reçut très probablement le baptême des mains de saint Paul, qui le fit également circoncire, contrairement à saint Tite, sans doute parce que ce rite devait ouvrir à Timothée les portes des synagogues juives.

Saint Timothée prêcha avec assiduité, malgré la douceur de son tempérament qui le rendait parfois plus timide. Il apporta à saint Paul maintes consolations dans les épreuves, l’ayant accompagné longuement dans ses courses apostoliques, à Ephèse, à Jérusalem, à Rome, toute l’Asie mineure, la Grèce.

Saint Paul l’établit évêque à Ephèse, où il rencontra peut-être et remplaça l’Apôtre saint Jean, exilé à Patmos.

Le même saint Paul écrivit deux Epîtres à saint Timothée.

Timothée mourut à la suite d’une émeute populaire, où il tenta en vain de dissuader la population de participer à une fête païenne. Il fut assommé à coups de massue et de pierres, et rendit son âme peu après, le 22 janvier 97, d’après la tradition la plus autorisée.

Il fut enseveli près d’Ephèse, ou près du tombeau de saint Jean. Plus tard, ses reliques arrivèrent à Constantinople.

Tandis que les Grecs vénèrent saint Timothée le 22 janvier, l’Eglise catholique le vénérait le 24 janvier, mais le fête actuellement en compagnie de saint Tite, l’autre disciple de saint Paul, le 26 janvier, au lendemain de la fête de la conversion du grand Apôtre.

 

 

Vincentius de Sarragosse

† 304

 

Le diacre saint Vincent eut une popularité immense dès les premiers temps après son martyre.

Né à Huesca (Espagne), il reçut une formation soignée à Saragosse, sous la direction de l’évêque Valerius, qui lui conféra le diaconat : Vincent devait ainsi suppléer à l’infirmité du saint évêque que son grand âge et une difficulté d’élocution empêchaient de parler clairement.

Dès le début de la persécution de Domitien, le préfet Dacianus fit arrêter l’évêque et son diacre et les amener de Saragosse à Valencia, espérant déjà que le voyage les auraient passablement ébranlés.

Ils sont d’abord interrogés et, à un moment, Valerius ne répond plus ; Vincentius alors propose à l’évêque de parler pour lui, ce que l’évêque accepte bien volontiers, laissant la parole au diacre. A partir de ce moment, le nom de Valerius disparaît de la Passio.

Vincentius est torturé de toutes les façons : chevalet, feu, ongles de fer, même les bourreaux se fatiguent. On jette Vincentius dans un local sombre rempli de poteries cassées : il ne sent pas les blessures ; c’est le geôlier qui se convertit. Dacianus, embarrassé, fait coucher Vincentius sur des coussins, pour qu’au moins il n’ait pas la gloire d’une mort cruelle. Mais Vincentius expire juste à ce moment-là.

Dacianus veut le laisser exposé aux bêtes, qui ne le touchent pas ; il veut le jeter dans la mer, qui le ramène au rivage. Finalement, le célèbre diacre recevra sa digne sépulture.

Saint Vincent eut très vite des églises dédiées à son nom. Celle de Saint-Germain-des-Prés s’appelait Saint-Vincent, où se trouverait la plus importante partie du corps du Martyr ; il y en eut trois à Rome, dont celle aux Trois Fontaines, là où saint Paul avait subi le martyre. Le chef de saint Vincent aurait été offert à l’évêque du Mans.

Saint Vincent est honoré comme patron des vignerons : soit parce que l’on recommence à travailler la vigne vers le 22 janvier, soit par jeu de mots avec le début de son nom, soit parce qu’on l’a confondu avec quelque autre Vincent dont la vie est liée à la vigne.

Saint Vincent est traditionnellement fêté le 22 janvier, en même temps que son saint évêque Valerius, dont le Martyrologe dit qu’il finit ses jours en exil.

 

 

Valerius de Saragosse

† 315

 

On suppose que Valerius naquit à Saragosse même, de la famille romaine des Valerii, qui aurait quitté la Ville éternelle pour s’établir à Saragosse durant le troisième siècle.

En 290, Valerius devint sixième évêque de cette ville, précédé et suivi par deux évêques qui portaient le nom de Valerus, ce qui ne facilite pas leur identification et leurs dates.

Ayant ordonné diacre Vincentius, il le chargeait de parler à sa place, empêché de le faire lui-même à cause de son grand âge et aussi à cause d’une certaine difficulté d’élocution qui l’empêchait de s’exprimer clairement.

L’expression à cause de son grand âge, sans doute reprise à la Passio de s.Vincentius, du poète Prudentius, va poser un certain nombre de questions qui restent sans réponse. 

Elle apporte d’abord une incertitude quant au prédécesseur de Valerius : ce Valerus, mentionné en 277, n’était-il pas déjà notre Valerius ?

Ce qui concerne la persécution de Dioclétien, appliquée à Saragosse par le gouverneur Dacianus, a été relevé dans la notice de s.Vincentius, du même jour.

Dacianus commença par faire charger de chaînes l’évêque Valerius et son diacre Vincentius, et se les fit amener à Valencia ; il pensait que le trajet aurait déjà bien fatigué les deux personnages ; mais ils lui arrivèrent si frais et dispos, qu’il demanda au geôlier pourquoi il les avait si bien traités.

Il s’adressa alors à l’évêque et au diacre, recourant d’abord aux belles promesses, puis aux menaces, et les invitant à sacrifier aux dieux païens. C’est alors que Vincentius, remarquant la faiblesse, puis le silence de son évêque, prit audacieusement la parole devant le gouverneur Dacianus.

Ce dernier, se considérant injurié par tant d’audace, se déchaînera contre le Diacre, comme on l’a vu. Il se contenta alors d’exiler l’Evêque à Anet (Aragon) ou bien à Enet (Barbastro), ce qui ne semble pas un exil très éloigné de Saragosse. On pourrait peut-être parler de résidence surveillée.

Or voilà qu’en 305, se tint à Elvira un concile où prirent part dix-huit évêques, dont notre Valerius. Cette ville étant Grenade, dans le sud de l’Espagne, la présence de Valerius avec son grand âge et exilé non loin de Saragosse, semble inexplicable. Eut-il l’autorisation de se déplacer ?

Valerius aurait ensuite vécu dix années à Anet, ce qui ajouta encore au grand âge dont il a été question plus haut.

Ayant appris la mort de son diacre Vincentius, il aurait été le premier à faire construire une église en son honneur.

Il s’éteignit paisiblement en 315. Son grand âge explique sans doute qu’il ne soit pas revenu dans son diocèse dès 313, puisque l’édit de Milan mettait fin aux persécutions.

Les questions posées dans cette notice ne doivent pas nous induire à douter du fond historique de ce saint Evêque. Que les spécialistes nous aident à y voir plus clair. 

Valerius est le patron de la ville de Saragosse.

Saint Valerius de Saragosse est commémoré le 22 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Gaudentius de Novare

† 417

 

Gaudentius naquit vers 350, de parents encore païens, mais il eut toute la joie d’entendre parler du Christ dès sa jeunesse.

Convaincu dans la Foi chrétienne, il tenta même d’amener toute sa famille à l’Evangile. Le résultat ne fut pas immédiat, et Gaudentius dut même quitter sa patrie.

Sa première étape fut Vercelli, où l’évêque Eusebius (v. 2 août) l’ordonna lecteur.

Il rejoignit ensuite à Novare le prêtre Laurentius (v. 30 avril), qu’il soutint dans son travail d’évangélisation, car la population était encore très loin du christianisme.

Ce fut ensuite Milan, où il fit connaissance d’un certain Martinus, celui-là même qui devint l’évêque de Tours que nous connaissons bien, s.Martin (v. 11 novembre).

Il restait très attaché et reconnaissant à Eusebius et, quand celui-ci fut exilé en Palestine (355), il n’hésita pas à aller le retrouver. Eusebius cependant le renvoya bien vite à Vercelli pour s’occuper des fidèles de ce diocèse privé de son chef.

Comme on sait, l’exil d’Eusebius s’acheva au bout de six années et l’évêque put revenir dans son diocèse (361). 

C’est sans doute à ce moment qu’il ordonna prêtre Gaudentius et qu’il l’envoya à Novare pour remplacer Laurentius, tout récemment massacré par des païens. S.Ambroise de Milan (v. 7 décembre) vint à passer par Novare ; remarquant le zèle et les vertus de Gaudentius, il voulut le consacrer évêque, mais Gaudentius lui annonça : Un autre que toi me donnera cette consécration. Ambroise mourut en effet peu de temps après et c’est son successeur, Simplicianus (v. 15 août), qui consacra Gaudentius.

Novare jusque là n’avait jamais eu d’évêque ; Gaudentius en fut le premier (397). La grâce de Dieu fut avec lui et ses efforts pour la conversion des païens furent couronnés de succès ; il n’y en eut bientôt plus un seul dans toute la ville.

Sentant approcher sa dernière heure, Gaudentius désigna son successeur (s.Agabius, v. 10 septembre) et mourut le 22 janvier 417.

Saint Gaudentius de Novare est commémoré le 22 janvier dans le Martyrologe Romain.

 

 

Anastase de Perse

594-628

 

La merveilleuse histoire d’Anastase nous a été transmise par un témoin oculaire, qui a toutes les garanties d’un témoin honnête et objectif.

Notre héros s’appelait Magundat et naquit vers 594 à Razech (Perse, peut-être act. Resafa, Syrie), fils de Hau, un père qui s’occupait de magie et d’astrologie et qui l’enseigna scrupuleusement à son fils.

Magundat entra dans l’armée. Rappelons ici qu’en 614, les Perses de Chosroès II prirent Jérusalem et emportèrent la précieuse relique de la Croix du Christ. Magundat venait d’être enrôlé, et pouvait donc avoir une vingtaine d’années. Il entendit parler de cette guerre, de la défaite des Chrétiens, de l’exil forcé de ces derniers avec leur patriarche de Jérusalem. Il fut vivement impressionné par l’intérêt que montraient les Chrétiens pour ce qu’il considérait jusqu’alors comme un vulgaire instrument de supplice. Il voulut en savoir plus et interrogea des Chrétiens.

Le témoignage de ces derniers, leur foi, le mystère de la Rédemption par le Sacrifice de Jésus-Christ - et la grâce de Dieu aidant, Magundat se sentit convaincu et voulut embrasser le christianisme. Il quitta l’armée, sa famille et son pays et, nouvel Abraham, vint à Hiérapolis de Syrie, où un orfèvre persan et chrétien l’embaucha. Il lui fit visiter l’église des Saints-Martyrs, où des fresques représentaient des scènes de divers Martyrs. Magundat fut rempli d’admiration pour ces glorieux Soldats du Christ.

Il alla alors à Jérusalem, là où avait été volée cette fameuse Croix, là où était mort et ressuscité Jésus. Un artisan chrétien l’hébergea et l’aida à s’inscrire parmi les catéchumènes. Après avoir été suffisamment instruit, il reçut le baptême, non pas des mains du Patriarche, qui était encore en exil, mais de son vicaire, Modestus, qui lui donna alors un nouveau nom : Anastasis, qui signifie «résurrection».

Anastase cependant désirait davantage encore. Le prêtre qui s’occupait de lui l’adressa au monastère… de Saint-Anastase et à son abbé, Ioustinos. Anastase étudia le grec et le psautier, reçut la tonsure et fut admis dans la communauté. Il y vécut sept années, étudiant l’Ecriture, exécutant les charges les plus humbles, lisant les récits des Pères et des Martyrs. Il finit par en concevoir lui-même un vif désir du martyre.

Il eut une nuit un songe, dans lequel le Christ lui prédisait qu’il serait bientôt martyr à son tour. Il en parla à l’abbé, participa à l’Office et aux Divins Mystères (la Messe), et se mit en marche pour Césarée de Palestine, où Dieu lui avait indiqué le but de son voyage.

Là, il rencontra des soldats persans qui s’adonnaient à la magie. Il leur raconta gentiment comment lui-même avait connu ces incantations, et comment il était devenu chrétien. Les soldats se moquèrent bien de lui, le dénoncèrent au gouverneur, Mazarban. Celui-ci l’interrogea, se moqua aussi de lui et du Christ, lui promit avancement et richesses s’il abjurait, finalement le mit en prison en attendant les ordres du roi local.

L’abbé Ioustinos fut averti des événements ; il envoya à Anastase deux moines pour le soutenir dans l’épreuve : Anastase leur raconta déjà ce qui lui était arrivé ; il eut aussi la visite des anges qui le réconfortaient. L’ordre du roi était : ou l’abjuration, ou la mort. Devant la persévérance d’Anastase, il fut décidé de le déférer au roi des Perses. 

Arriva le 14 septembre, jour de l’Exaltation de la Sainte Croix. Un chrétien obtint la permission de conduire Anastase à l’église, où les chrétiens furent très édifiés par ses exhortations et son courage. Le soir, il retourna en prison.

Cinq jours après, on partait pour la Perse ; un des deux moines venus voir Anastase l’accompagnait, et c’est de lui que nous tenons tant de détails sur cette passion. On s’arrêta à Bethsaloé, où un juge commença par interroger Anastase, qui persévéra sans cesse dans son adhésion à la foi chrétienne.

Il subit une bastonnade pendant trois jours ; puis l’horrible supplice de la grosse pièce de bois pesant sur les jambes du supplicié étendu sur le dos ; le juge n’en revenait pas, et de dépit renvoya Anastase en prison, où d’autres Chrétiens vinrent lui rendre visite.

Quinze jours plus tard arriva l’ordre du roi Chosroès : il fallait tuer Anastase sans attendre. Le juge commença par faire étrangler soixante-douze autres Chrétiens sous les yeux d’Anastase ; puis on étrangla Anastase, avant de lui trancher la tête.

C’était le 22 janvier 628.

Le fidèle moine racheta la tête et le corps du Martyr, qui fut enseveli dans la proche église Saint-Serge. Après bien des péripéties, ces reliques arrivèrent à Rome, dans l’église qui s’appelle Saints-Vincent-et-Anastase.

Les Grecs et les Latins fêtent saint Anastase le 22 janvier, comme le mentionne le Martyrologe Romain.

Barnard de Vienne

778-841

 

Barnard naquit à Izemore (Nantua, Ain) en 778, benjamin des enfants d’Héliarde, un noble puissant.

Il reçut une éducation soignée dans un collège de prêtres, puis revint auprès de ses parents après la mort de tous ses frères. Mais Barnard semblait toujours rêveur, il priait, il se retirait, on ne le voyait guère. Son père s’en irrita et lui reprocha son «excès» de piété. Aussi ses parents poussèrent-ils leur fils au mariage, en 796.

De cette union naquirent des enfants.

En même temps, Barnard alla servir, dès 797, dans les armées de Charlemagne. Cette vie disciplinée lui plaisait. Il devint officier et participa à l’annexion de la Frise. En 798, il accompagna Charlemagne à Aix-la-Chapelle puis reprendra la campagne contre les Saxons ; sa conduite, ses conseils, lui attirèrent l’estime des autres officiers.

En 799, les parents de Barnard moururent. Il revint chez lui et prit de graves décisions. D’un commun accord, les époux se séparèrent et Barnard pourvut aux nécessités de son épouse et de ses enfants.

Il consacra une partie de ses biens à la création d’un hospice (803) et à la fondation bénédictine d’Ambronay (Ain), où il prit l’habit monastique et devint abbé.

Il n’avait pas oublié ses chers enfants : aussi fit-il construire une hôtellerie pour les recevoir, ainsi que les visiteurs de passage. Cet endroit prit le nom de chapelle de saint Barnard.

Durant les trois années de son abbatiat (807-810), le monastère prit un grand essor, en vocations et en ressources.

En 810, Barnard fut appelé à être évêque de Vienne, et ne s’inclina devant ce choix que pour obéir à l’injonction formelle du pape. Il fut sacré par l’archevêque de Lyon, Leidrade.

Comme évêque, l’ancien abbé n’abandonna aucune de ses habitudes du monastère, offrant à Dieu ses austérités pour expier les fautes de tout son troupeau. Il entreprit la réforme de son diocèse, porta des lois sévères pour le clergé et fit la visite de toutes les paroisses, été comme hiver.

Il prit nettement position en faveur de l’introduction du fameux filioque dans le Credo romain.

Il advint que l’archevêque Leidrade se retira à l’abbaye Saint-Médard (Soissons), mais sans donner «officiellement» sa démission. Barnard, de son côté, ordonna son ami Agobard et l’installa sur le siège de Lyon : on lui fit grief de cette «très grave» violation des canons et il dut défendre sa cause et sa bonne foi au concile d’Arles : il eut gain de cause.

De son activité en face des troubles civils qui agitèrent la France à cette époque, on prétend que son intervention manqua parfois de sagesse, mais il faut reconnaître qu’elle se fit toujours pour défendre la pureté de la foi et le maintien de la discipline ecclésiastique.

On dit cependant que c’est à cause de sa prise de position au milieu des luttes entre les descendants de Charlemagne, qu’il dut quitter son siège. Au bout d’une trentaine d’années d’épiscopat, il fonda donc une abbaye bénédictine dédiée aux SS-Pierre-et-Paul, où il se retira en 838, et qui sera à l’origine de la ville de Romans-sur-Isère.

C’est là qu’il mourut, le 22 janvier 841.

Il aurait été canonisé en 944. Mais son culte immémorial a été confirmé en 1903.

 

Note. Il se pourrait que l’on ait confondu deux Saints du nom de Barnard. Le mariage et la séparation dont il est question ci-dessus, auraient été le fait de l’autre Barnard, un cistercien du 13e siècle. Il faudrait quelques précisions sur cette hypothèse.

 

 

Domenico de Sora

951-1031

 

Domenico naquit en 951 à Foligno (Ombrie, Italie C), de Giovanni et Apa, qui le confièrent tout petit aux moines bénédictins de l’endroit : il y apprit la rhétorique, la musique, l’arithmétique, et bien sûr la Règle de l’Ordre.

Quand il fut en âge de choisir son mode de vie, il se rapprocha de l’abbé Donnoso qui était en train d’édifier à Petra Demone un nouveau monastère bénédictin dédié à Notre-Dame. Domenico y entra, fit la profession en 974 et fut ordonné prêtre. Puis il fut envoyé à Montecassino.

Il passa ensuite plusieurs années de retraite, de profonde solitude, près de Farfa, où cependant son genre de vie attira les gens, curieux ou avides d’écouter ses saintes recommandations.

Vers 981, Domenico fut appelé à participer à la restauration d’un monastère à San Pietro Avellana.

Vers 990, de retour à Petra Demone, il eut l’autorisation papale de construire un premier monastère dans les environs de Scandriglia et dédié au Saint-Sauveur.

Domenico ne s’arrêta pas là. Avec le moine Giovanni, son fidèle ami et futur biographe, il reprit la vie solitaire, fonda plusieurs ermitages et un nouveau monastère sur le mont Pizzi, dédié à la Très Sainte Trinité, et un autre dans la vallée, dédié à Marie, Mère de Dieu.

De là, il descendit plus au sud, et fonda un nouveau monastère à Villalago (Prato Cardoso, Abruzzes) ; avec son condisciple Giovanni, Domenico cherchait à diffuser la Règle bénédictine, qui était tombée sinon dans l’oubli, du moins en grande décadence. Ce monastère, fondé vers 1000, fut dédié à saint Pierre, et complété par un ermitage à Plataneta (auj. Lago San Domenico).

Ensuite, Domenico passa en Campanie, aux monts Ernici, près de Veroli. Pendant trois ans, il vécut dans une grotte du mont Porca, où encore une fois son style de vie attira des foules qui voulaient l’entendre parler de Dieu. Finalement il construisit un nouveau monastère, dédié à saint Barthélemy. L’endroit est maintenant la localité Trisulti, où se trouve aussi une magnifique Chartreuse.

Ce fut alors le moment d’une activité missionnaire de Domenico, qui le rapprocha de Rome. Encore une fois, on lui demanda de construire un monastère bénédictin sur les monts Lepini, dédié à saint Michel Archange.

Les seigneurs de Sora l’appelèrent alors pour fonder d’autres monastères ; il se peut que Domenico ait eu le temps de construire encore un ermitage dédié à la Sainte Vierge, où il habita deux années avant de réaliser le monastère de Sora, qui fut dédié à l’Assomption de Marie.

Les fonds nécessaires à la construction de ce monastère furent avancés par le comte Pietro Rainerio ; Domenico le lui aurait imposé comme pénitence après que le comte ait confessé toute sa vie passée. Les bâtiments se trouvaient sur les restes de la maison natale de Cicéron.

A quatre-vingts ans, après avoir fondé sept monastères, Domenico s’éteignit à Sora le 22 janvier 1031.

Saint Domenico de Sora est invoqué pour les morsures de serpents. Il est surtout resté en honneur dans l’Ordre bénédictin, qu’il contribua beaucoup à faire revivre dans sa rigueur première.

 

 

Gautier de Bierbeek

† 1222

 

Gautier était né dans le Braband flamand (Louvain, Belgique), dans une famille seigneuriale de Bierbeek.

Il montra dès l’enfance une grande dévotion envers la très sainte Vierge et conserva ses pieuses pratiques après être entré dans la carrière des armes.

Il prit part à la troisième croisade et s’y fit remarquer par sa vaillance.

Après un tournoi où il s’était distingué, il renonça au monde et se consacra au service de Dieu sous la protection de Marie. Il promit de faire chaque année une offrande à la Mère de Dieu ; la veille des fêtes de celle-ci et chaque vendredi de la semaine, il jeûnait au pain et à l’eau ; il donnait en tout temps l’exemple des vertus chrétiennes.

Il entra à l’abbaye cistercienne de Hemmerod, où on le chargea du soin des étrangers.

Doux et pacifique, il s’employait à réconcilier ceux entre lesquels régnait la discorde ; il s’exprimait avec une onction particulière quand il s’agissait d’affermir les faibles contre la tentation. 

Le don de la prière et des larmes semblait être son partage.

Dans une visite à l’abbaye de Villers où il avait suivi l’abbé de Hemmerod, Gautier mourut, favorisé d’une vision de la sainte Vierge, le 22 janvier 1222.

Les nombreux miracles qui se vérifièrent après sa mort l’ont fait vénérer comme bienheureux dans l’Ordre cistercien.

Le Martyrologe Romain ne le mentionne pas.

 

 

Caterina (Maria) Mancini

1350-1431

 

Caterina naquit à Pise (Italie C) vers 1350, d’une famille assez aisée ; elle eut un frère, Tommaso, qui devint prêtre.

Petite, elle perdit son père ; mais aussi, elle fut favorisée de grâces extraordinaires, notamment de la présence visible de son Ange gardien.

Elle n’avait qu’à peine cinq ans, lorsque cet Ange la conduisit en esprit au lieu où l’on allait pendre Pietro Gambacorta : là, c’est la Sainte Vierge qui lui apparut et lui enjoignit de prier sept fois l’Ave Maria, à l’intention du condamné qui, en retour, l’assisterait efficacement. La petite pria : la corde se rompit et Pietro fut grâcié.

Son Ange gardien lui annonça qu’elle allait se marier et qu’elle souffrirait de deuils successifs. En effet, Caterina fut donnée en mariage une première fois à douze ans, à Baccio Mancini : les deux petites filles qui naquirent, moururent peu après la naissance et le mari mourut bientôt aussi.

A seize ans, elle se remaria, avec Guglielmo Spezzalaste, un négociant d’étoffes ; durant les huit années de ce mariage, cinq filles et un fils naquirent ; Guglielmo mourut peu avant la naissance de la dernière fille ; moururent bientôt aussi toute cette progéniture, ainsi que la maman de Caterina.

Son frère Tommaso songeait à la conduire à un troisième mariage, mais Caterina s’y refusa obstinément ; au contraire, elle s’abandonna entièrement à la volonté de Dieu et entra dans le Tiers-Ordre dominicain : c’est sainte Caterina de Sienne (v. 29 avril) qui le lui avait suggéré.

Pendant plusieurs années, Caterina eut une vie très retirée, priant, se mortifiant, et s’adonnant aux bonnes œuvres. Elle jeûnait quatre jours par semaine, se donnait la discipline, assistait aux offices des Dominicains ; à la maison, elle faisait tourner la quenouille, en compagnie d’une autre sainte femme qui partageait volontiers sa vie ascétique.

Au milieu de ses activités charitables, elle eut un jour à soigner un malade particulier, couvert de plaies : c’était Notre Seigneur ! C’est durant cette période qu’elle commença à avoir des extases.

Elle entra finalement au couvent des Dominicaines de Pise, et prit le nom de Maria. Là elle connut la bienheureuse Chiara Gambacorta (v. 17 avril), fille de Pietro dont il était question plus haut. Quand fut construit le monastère, par la bénéficience de Pietro, Maria y suivit Chiara, et lui succéda comme prieure en 1419.

Pendant douze années, elle fut prieure de ce couvent de stricte observance. Elle reçut de son Ange gardien de nombreuses faveurs, dont on ne connaît que cette «vision» de sa vie entière : 

Il lui sembla être à l’entrée d’un chemin ; à sa droite était un bois, repaire des bêtes féroces ; à sa gauche, un étang rempli d’eau saumâtre répandait une odeur de fièvre et de mort ; son guide lui ordonna d’avancer en se tenant au milieu du chemin parce que la discrétion est la condition indispensable de la persévérance dans la vertu. Plus loin, un large fleuve lui barrait la route, c’était la mort. L’ange, pur esprit, passa outre sans effort ; Maria, entravée par les liens du monde, ne le franchit qu’en s’appuyant sur la croix. Au-delà, une campagne fertile, de ravissants jardins, l’invitaient à avancer jusqu’à un temple aux murailles d’or et de gemmes, auquel on ne pouvait accéder que par trois portes placées l’une derrière l’autre. Maria dépassa la première, puis la seconde. En vain voulut-elle s’approcher de la troisième ; son ange gardien lui dit que nulle créature sur terre ne pouvait aller plus loin, mais qu’elle atteindrait sûrement le sanctuaire intime du merveilleux temple si elle continuait à pratiquer fidèlement les mêmes vertus qui l’avaient aidée à parvenir jusque là.

Maria Mancini mourut le 22 janvier 1431 - la même année que sainte Jehanne d’Arc, dont le procès commençait en janvier (v. 30 mai).

Le culte de la bienheureuse Maria Mancini fut confirmé en 1855.

 

 

Antonio Della Chiesa

1394-1459

 

Antonio naquit vers 1394 à San Germano Vercellese (Piémont, Italie NO), dans la noble famille des marquis Della Chiesa di Roddi.

Quand il voulut entrer chez les Dominicains, son père commença par s’y opposer, mais à vingt ans Antonio put commencer le noviciat à Verceil. Après la profession et les études habituelles de philosophie et de théologie, il passa au couvent de Venise pour obtenir le titre de lecteur (professeur). Il y fut ordonné prêtre.

Il commença à prêcher, tout en conservant un style de vie très contemplatif (il passait parfois la nuit en prière) et non moins actif, au service des pauvres.

Le parfait équilibre de sa vie déjà hautement vertueuse le fit nommer à vingt-huit ans prieur à Côme, où il devait réformer le couvent et le reconduire à la règle authentique. Il en profita pour apostoliser la population, soutenu en 1432 par saint Bernardino de Sienne (v. 20 mai), un franciscain de l’Observance. Rappelons que s. Domingo et s. Francesco, les deux grands Fondateurs, étaient très amis et que leurs couvents avaient toujours de bons rapports, s’invitant et se rencontrant régulièrement.

A Côme, Antonio prit la défense de la bienheureuse Maddalena Albrici (v. 13 mai) contre ses frères au sujet d’une disposition testamentaire de leur père. Il fut, exceptionnellement, reconduit dans sa charge de prieur à Côme.

En 1437, il fut vicaire général pour la Lombardie : il le resta jusqu’en 1446, et y fut à nouveau nommé en 1455 ; en outre, en 1440, il fut prieur à Bologne ; en 1441, prieur à Savone ; en 1443 prieur à Gênes. Dans cette dernière ville, les Dominicains s’installèrent contre la volonté de l’évêque et des chanoines, mais sur l’ordre du pape, qui voulait y imposer plus de rigueur apostolique.

De cette période date l’événement remarquable de sa prise en hôtage par des pirates sur le bateau qui l’emmenait de Savone à Gênes. Les ravisseurs menaçaient Antonio et son confrère ou de les tuer ou de les réduire à l’esclavage, mais furent tellement surpris de leur douceur et de leur sérénité devant le danger, qu’ils les libérèrent le lendemain matin.

En 1444, Antonio fut prieur à Plaisance, puis à Vérone en 1447.

Ces années-là durait le schisme de Felix V (Amédée VIII de Savoie) : Antonio fut chargé par le pape de réconcilier avec l’Eglise les partisans de l’antipape.

En 1454, il fut prieur à Florence, où il favorisa l’enrichissement de la bibliothèque et reprit les travaux intellectuels qu’il avait suspendus pour faire face à tant de missions. C’est à Florence qu’il rendit la parole à un petit enfant muet de naissance.

 En 1458, il fut envoyé réformer le couvent de Crémone et, en 1459, rejoignait Côme.

Signalons ici qu’Antonio fut un ennemi implacable de l’usure, qu’il condamna sans trêve. Mais il visita beaucoup les malades et eut des grâces célestes particulières. A Côme, un fidèle qui venait se confesser à lui, l’aperçut en conversation avec la Sainte Vierge. Antonio lui intima l’ordre de n’en parler à personne, mais le fidèle put témoigner après la mort d’Antonio.

Antonio restait très humble malgré les hautes missions qu’on lui confiait ; il dit un jour : On m’a mis à la barre, mais je ne sais pas même ramer.

Il avait eu le pressentiment de sa mort prochaine. Il s’éteignit à Côme le 22 janvier 1459 et son culte fut confirmé en 1819.

La famille Della Chiesa donna plus tard un autre personnage à l’Eglise : un certain Giacomo (1854-1922), qui devint en 1914 le deux-cent cinquante-huitième pape : Benoît XV.

 

William Patenson

? -1592

 

William était né à Durham (ou au Yorkshire).

Admis au Collège anglais de Reims en 1584, il fut ordonné prêtre en septembre 1587.

Il partit en Angleterre en janvier 1589.

Le troisième dimanche d’Avent de 1591, il célébra la messe chez Monsieur Lawrence Mompesson à Clerkenwell, et c’est pendant qu’ils dînaient, avec un autre prêtre nommé James Young, qu’ils furent surpris.

Le prêtre Young put se dissimuler à temps dans une cachette près de lui, mais William fut arrêté et condamné à Old Bailey, après les fêtes de Noël, en janvier 1592.

Toujours selon Young, William convertit en prison trois ou quatre voleurs, qui se confessèrent avant de mourir.

Selon Richard Verstegan, il convertit encore au catholicisme, la nuit précédant son martyre, six ou sept compagnons de cellule.

D’après ce dernier aussi, pour avoir commis le délit d’avoir converti d’autres prisonniers, William fut descendu du gibet encore vivant, de sorte qu’il avait encore toute sa conscience quand on commença de l’éviscérer avant de l’écarteler.

William Patenson fut béatifié en 1929. Son dies natalis est le 22 janvier.

 

 

Mateo Alonso de Leciñana y Alonso

1702-1745

 

Il était né le 26 novembre 1702 à Navas del Rey (Valladolid, Espagne).

Il entra au couvent dominicain de Ségovie et fit la profession en 1723.

Après d’intenses études, il fut ordonné prêtre et envoyé aux missions orientales.

En 1730, il fut le compagnon de voyage de Francesc Gil de Federich i Sans, et le retrouverait plus tard en prison.

Quand le père Francesc fut arrêté (1737), Mateo put continuer sa vie clandestine pendant encore huit ans, avant d’être à son tour arrêté.

Il parcourait les villages, voyageant même seul, quand les vietnamiens n’osaient pas l’accompagner à cause du danger ; il leur répondait : Pourquoi serais-je venu ici, si c’est pour refuser d’aller administrer les sacrements ? Il confessait parfois toute la nuit. Les pauvres l’assiégeaient, heureux de repartir ne serait-ce qu’avec un petit bol de riz.

Il fut trahi par un païen ; la police fit irruption dans la chapelle où il était en train de célébrer. Il eut le temps de consommer la sainte Hostie, mais pas le Précieux Sang, qu’un soldat renversa à terre.

On le dépouilla et on le frappa jusqu’au sang. Conduit à Vi-Hoang, il fut reconnu comme maître de la foi portugaise, et laissé libre : les Chrétiens purent l’approcher, une femme le reçut chez elle pour le soigner. Puis on l’appela devant le tribunal, où il fut interrogé, torturé de mille façons. 

Ayant appris cela, le père Francesc Gil de Federic lui écrivit, lui recommandant de ne pas révéler le lieu de sa première capture, pour ne pas compromettre les Chrétiens de l’endroit. 

Puis le père Mateo rejoignit le père Francesc. Ils purent d’abord se retrouver dans une maison à part, s’encourageant mutuellement, se confessant, célébrant. Mateo fut condamné à mort, mais non exécuté tout de suite.

En prison, ils se soutinrent tout en continuant d’annoncer la bonne nouvelle à leurs compagnons prisonniers.

En 1744, on ré-examina leurs causes : la sentence de mort fut confirmée pour le père Francesc, mais seulement la détention à vie pour le père Mateo. Ce dernier tenta un recours pour son Confrère, qui l’en dissuada.

Le jour de l’exécution, des soldats tentèrent encore de convaincre Mateo d’intercéder pour Francesc. Mais lui répondit : Nous sommes frères ! Si vous en épargnez un, épargnez l’autre ; si vous en tuez un, tuez l’autre. Il fut alors condamné aussi à la décapitation.

Juste avant l’exécution, on leur proposa encore une fois la liberté, s’ils acceptaient de marcher sur la croix. Peine perdue !

Le père Mateo fut donc exécuté le même jour que le père Francesc, à Thăng Long (Hanoi). Ils furent les deux premiers missionnaires victimes de persécutions au Vietnam.

C’était le 22 janvier 1745.

Ils furent tous deux béatifiés en 1906, et canonisés en 1988.

Ils sont fêtés le 24 novembre.

 

 

Francesc Gil de Federic i Sans

1702-1745

 

Né le 14 décembre 1702 à Tortosa (Catalogne, Espagne), Francesc entra dès l’âge de quinze ans à l’école dominicaine de Tortosa.

Au couvent de Barcelone, il poursuivit sa formation et émit les vœux en 1718.

Après avoir étudié philosophie et théologie à Barcelone puis Orihuela, il fut ordonné prêtre en 1727, au couvent de Tremp.

On le nomma maître des novices et professeur de philosophie, et il fut admis en 1729 comme membre de l’Académie Royale des Belles Lettres, en reconnaissance pour ses écrits sur la morale et l’histoire.

En 1730, il put réaliser son profond désir d’aller aux missions d’Orient et partit avec vingt-quatre compagnons, parmi lesquels Mateo Alonso de Leciniana.

A Manille, en même temps qu’il était secrétaire du Père Provincial, il apprit tout de suite le dialecte tagal, très répandu ; on l’envoya prêcher à Luzón, Bataán et Pangasinán.

En 1735, il rejoignit enfin le pays de ses rêves, le Vietnam, alors Tonquin, où sévissait une persécution. Il avait trente-trois ans.

D’abord il apprit la langue, d’ordinaire si ardue, et put la parler couramment au bout de cinq mois. Les habitants l’appelèrent Ku-tê (sacrifice). Courageusement, il entreprit des tournées épuisantes d’apostolat pendant deux années, confessant parfois jusqu’à minuit, pratiquant une sévère abstinence de viande toute l’année, et prenant un seul repas durant le Carême.

Charitable et bon comme un père, il savait être sévère devant certaines fautes graves, obligeant parfois tel domestique à manger par terre, surveillant l’habillement, interdisant l’entrée de femmes chez lui, et luttant contre le temps perdu, par la méditation et la prière dès qu’il était un peu libre.

En 1737, il fut arrêté à Luc-Thuy-Ha. Quand on le mit sur la barque pour l’emmener, il y trouva d’autres Chrétiens et protesta : Maintenant que vous m’avez pris, libérez ces gens ! Curieusement, on les libéra en effet. Mais lui restera en prison pendant huit ans à Hanoi, subissant tous les maltraitements et les maladies possibles.

Avec l’aide d’une bonne Chrétienne, la veuve Ba-Gao, qui soudoya les gardiens, le père Francesc put sortir de prison et continuer un intense apostolat ; en prison, il baptisa cent vingt-deux personnes ! La même veuve obtint de le garder continuellement chez elle, pour le soigner.

Il était impatient de verser son sang pour le Nom de Jésus. Il apprit sa condamnation à mort en novembre 1738, mais la sentence n’était pas exécutée, à la suite de remous politiques. Les interrogatoires se répétaient, mais le prêtre se taisait. On lui enjoignit de marcher sur les objets religieux qu’on lui avait pris ; comme il refusait, le brigadier le fit sous ses yeux, lui provoquant une telle douleur qu’il en vomit et cracha du sang.

Le retard de son exécution lui permit de se déplacer jusqu’à l’extérieur de la capitale, pour confesser les fidèles.

De nouveau interrogé en 1743, il avertit les policiers que le pays était secoué par la disette et la maladie à cause des méchancetés injustement perpétrées contre les Chrétiens, qui ne faisaient aucun mal.

En décembre 1743, le père Mateo Alonso, à son tour capturé, le rejoignit, ce qui leur permit de s’encourager, de se confesser mutuellement, de célébrer. 

Les Chrétiens de la région tentèrent de le «racheter», mais il s’y opposa fermement : Jamais je ne permettrai qu’on gaspille une seule pièce de monnaie pour m’empêcher de mourir pour Dieu !

Le matin de son exécution, on lui proposa encore une fois d’abjurer la foi ; il refusa et se laissa attacher aux piquets avant de présenter son cou au bourreau.

Il fut décapité le 22 janvier 1745, à Hanoi, avec l’autre père dominicain, Mateo Alonso de Leciñana.

Le père Francesc Gil de Federic i Sans fut béatifié en 1906 et canonisé en 1988.

La fête liturgique des Martyrs du Vietnam est au 24 novembre.

 

 

Guillaume Joseph Chaminade

1761-1850

 

Guillaume naquit le 8 avril 1761 à Périgueux, avant-dernier des quinze enfants de Blaise, un vitrier et drapier qui habitait tout près de la cathédrale.

Neuf enfants moururent en bas--âge. Des six autres, dont quatre seront prêtres, l’aîné, Jean-Baptiste, sera jésuite après avoir fait partie de la Congrégation des prêtres de Saint-Charles ; Louis, son aîné immédiat, sera son compagnon de séminaire.

Guillaume eut une grave blessure au pied, dont il guérit de façon assez inattendue après avoir fait le vœu d’aller en pèlerinage au sanctuaire de Notre-Dame de Verdelais. De là lui vint cette grande dévotion mariale.

A la confirmation, il ajouta à son prénom celui de saint Joseph.

Quand Guillaume entra au séminaire de Mussidan, Jean-Baptiste en était l’économe. La référence à saint Charles (v. 4 novembre) montre bien l’esprit qui animait cette maison : mettre en pratique les principes du Concile de Trente ; rechercher d’abord la sainteté personnelle, en vue de l’évangélisation et en particulier de la formation de la jeunesse.

En 1776, Guillaume-Joseph demanda à être admis dans la communauté Saint-Charles, y fit le noviciat et les vœux. On le nomma aide-économe, économe, professeur de mathématiques, bientôt aumônier après son ordination (1785). 

La Révolution mit fin à ces activités, en dissolvant les Ordres et les collèges dont les professeurs refusaient le serment de fidélité à la Constitution.

Guillaume se réfugia à Bordeaux et entra délibérément dans la clandestinité pour assister les chrétiens fidèles. Il se déguisa en marchand ambulant, en rétameur ; il s’appuya sur la collaboration des laïcs courageux qui le protégèrent pour aller retrouver des malades, des mourants, des familles où il célébrait en cachette.

Lors de l’accalmie de 1794, on lui confia la réconciliation des prêtres jureurs avec l’Eglise : il en convainquit une cinquantaine.

Il dut rejoindre la clandestinité en 1795, et l’Espagne en 1797, où il retrouva son frère Louis à Saragosse. Il vécut de la fabrication de fleurs artificielles et de petites statues pour la dévotion. Il priait beaucoup, notamment au sanctuaire de Notre-Dame du Pilier, patronne de Saragosse.

C’est dans ce contexte qu’il aura une «vision», dont il parlera plus tard, en en démontrant l’inspiration divine : Je vous ai vus tels que vous êtes ici, et cela s’est fait dans un clin d’œil, il y a longtemps.

Revenu enfin à Bordeaux en 1800, il y fonda une Congrégation de l’Immaculée, pour réunir les jeunes chrétiens. A Agen en 1808, Adèle de Trenquelléon (v. 10 janvier) fonda dans le même esprit un groupe féminin dont sortira en 1816 l’Institut des Filles de Marie Immaculée.

En 1817, quelques jeunes hommes donnèrent naissance, autour du père Chaminade, à la Société de Marie, ou Marianistes, pour l’éducation de la jeunesse. Ils reprirent ou fondèrent de nombreux établissements : Paris, Cannes, Alsace, Belgique, Italie, Espagne, Autriche, Etats-Unis, Canada, Océanie, Japon.

Le père Guillaume-Joseph Chaminade mourut le 22 janvier 1850 à Bordeaux et fut béatifié en 2000.

 

 

Vincenzo Pallotti

1795-1850

 

Né le 21 avril 1795 à Rome, de famille noble, Vincenzo fut baptisé le lendemain. Son père, Pietro Paolo, était des Pallotti de Cascia, sa mère, Maria Maddalena, des De Rossi de Rome. Vincenzo était le troisième des six enfants de ce couple chrétien.

Après l’école primaire, il étudia au Collège Romain. Déjà particulièrement recueilli à cet âge, il aurait même fait quelque «prophétie».

Confirmé en 1801, il reçut la Première communion en 1805 et l’autorisation, exceptionnelle à l’époque, de communier chaque jour.

A seize ans, il entra au séminaire diocésain, et fut ordonné prêtre en 1818.

Il s’inscrivit à trois Tiers-Ordres, dominicain, minime et franciscain.

En juillet 1818, il était reçu docteur en théologie. 

Sa première action fut de fonder une Ligue Antidémoniaque, dont les membres devaient partout détruire ce qui se trouvait de scandaleux et malhonnête : quel travail déjà à l’époque ! et si seulement ce zèle pouvait aujourd’hui nettoyer nos kiosques à journaux…

Vincenzo comprit que sa véritable vocation était la prédication : il se mit à parcourir les rues de Rome, parlant de Dieu aux gens, rencontrant les pauvres, les abandonnés, leur redonnant confiance.

Cet apostolat dura trente-deux années, durant lesquelles Vincenzo ne s’épargna aucune fatigue pour venir en aide à tous ceux qu’il put approcher. On se demande comment un seul homme ait pu accomplir tant de travail. Qu’on en juge : 

Il développa la dévotion au Précieux Sang, à la Sainte Vierge ; il organisa des conférences sur le dogme, pour les jeunes ; des écoles du soir, qui se poursuivaient par des heures de prière et de confessions ; des exercices spirituels pour personnes de l’aristocratie, d’autres pour gens pauvres ; 

Il fut présent dans un hospice, dans un institut agraire ;

Outre la prédication, il confessait sans relâche, dans diverses églises romaines ;

De 1827 à 1840, il fut directeur spirituel au séminaire de Rome et au Séminaire Pontifical de la Propagande.

En 1834, don Vincenzo aurait opéré un miracle retentissant, obtenant par sa prière la guérison d’une jeune fille agonisante, suscitant le zèle du père de celle-ci pour aider les œuvres de don Vincenzo.

Voulant impliquer tous les chrétiens, religieux et laïcs, il fonda ainsi en 1835 la Pieuse Société des Missions, future Société de l’Apostolat Catholique, annonciatrice de l’Action Catholique du vingtième siècle. Les prêtres de cette Société, qu’on appela les pères Pallotins, assumèrent l’église romaine de Saint-Sauveur in Onda.

A cette branche masculine succéda la branche féminine.

A partir de 1836, Vincenzo commença une œuvre de rapprochement avec les Eglises orientales, qu’il organisa dans la semaine qui suivait la fête de l’Epiphanie. Là encore, son travail précédait l’effort œcuménique de notre époque.

Mais comme les «nouveautés» ne plaisent jamais, même (ou surtout) dans les rangs des ecclésiastiques, don Vincenzo fut critiqué, calomnié, traîné en dérision, jusqu’à obtenir du pape la dissolution de la Société (1838), mais cette mesure ne dura pas. La Société fut finalement approuvée.

Don Vincenzo savait et répétait que le Chemin le plus sûr est celui de la souffrance. 

De 1843 à 1849, il fut en outre aumônier militaire.

Il prit aussi le temps d’écrire des ouvrages, des articles divers pour tous les milieux, persuadé que tous, de quelque condition qu’ils fussent, étaient appelés à coopérer à témoigner de la foi.

Du vivant de don Vincenzo, l’œuvre atteignit l’Angleterre ; plus tard, tous les continents, de l’Uruguay à la Pologne, du Brésil à l’Inde.

Sa dernière œuvre de miséricorde fut de couvrir de son manteau les épaules d’un pauvre et de lui donner l’absolution : il en contracta une pleurésie, dont il mourut le 22 janvier 1850, le jour de la fête de saint Vincent.

Sa mort fut saluée comme celle d’un Saint, de l’apôtre de Rome, du père des pauvres.

Sa dépouille, dont on a retiré les cilices et les chaînes qu’il portait encore à sa mort, est conservée à Rome, incorrompue.

Don Vincenzo Pallotti fut béatifié en 1950, et canonisé en 1963.

Laura Vicuña

1891-1913

 

Née le 5 avril 1891 à Santiago du Chili, de José Domingo Vicuña et de Mercedes Pino, Laura fut baptisée le 24 mai suivant.

Le père était un militaire, il avait un frère prêtre et un autre qui recouvra une importante charge dans la politique (mais on ignore laquelle) ; la maman était couturière, sans doute de très humble extraction, et l’on n’a pas retrouvé son ascendance, ni même son nom de famille.

Laura eut une sœur, Julia Amanda.

En 1891, l’année où fut renversé le gouvernement, le papa fut nommé à Temuco, où il mourut de pneumonie en 1894. Madame Vicuña ouvrit une petite mercerie, qui fut cambriolée en 1898.

Cette année-là, s’arrêta à Temuco une petite communauté de Salésiennes, en attente de pouvoir rejoindre l’Argentine. Une des Religieuses vint à la mercerie de Madame Vicuña. Laura la reconnut plus tard, à Junin des Andes.

En 1899, la maman et ses deux filles finit par s’installer non loin de Junin des Andes, sur la propriété d’un Chilien, un homme brutal mais tout de même accueillant envers cette Chilienne, qu’il finit par prendre comme compagne.

Laura et sa sœur furent inscrites à l’école de Junin en 1900.

Les Religieuses disaient que leurs élèves empoignaient plus facilement les rênes des chevaux que la plume ou l’aiguille, mais elles s’aperçurent que Laura était une fille au cœur limpide et assoiffé de Dieu. Elle avait compris que prier ou travailler, c’est la même chose ; prier ou jouer ; prier ou dormir… En faisant ce qu’on me demande de faire, je fais ce que Dieu veut que je fasse, et c’est cela que je veux faire ; c’est ma meilleure prière… Ce n’est pas que je sois continuellement en train de penser à (Dieu), mais que, sans y penser, je me réjouis de ce souvenir.

Elle comprit bientôt que sa mère n’était pas en état de grâce, ayant accepté de vivre hors mariage avec ce monsieur. Elle en conçut une grande tristesse, et se mit à multiplier les prières et les pénitences pour la conversion de sa mère.

En 1901, elle reçut la Première communion dans un recueillement extraordinaire, et prit alors des résolutions très importantes : la mort plutôt que le péché ; la réparation pour les offenses de ses proches. La même année, elle adhéra aux Filles de Marie.

Durant les vacances d’été, Laura faillit être violée par le compagnon de sa mère, ivre et brutal, lequel, humilié d’avoir été tenu en échec par cette gamine, refusa désormais de payer la pension du collège. La directrice accepta alors de recevoir les deux sœurs gratuitement, mais seule Laura retourna au collège.

Laura demanda à être admise parmi les Salésiennes, mais celles-ci avaient des doutes sur la légitimité de Laura, à cause de la vie déréglée de sa mère et de son compagnon, de sorte que Laura fit seulement des vœux privés, en 1902 (et ce n’est que bien plus tard qu’on retrouva son acte de baptême, comme fille légitime).

Pour l’heure, Laura se rendait utile dans le collège, aidant les plus jeunes à s’habiller, à rester propres et joyeuses.

Toujours préoccupée par la conversion de sa mère, elle offrit sa vie à Dieu. Durant l’été 1903, sa santé s’altéra brusquement. En septembre, elle ne pouvait participer à la retraite spirituelle : elle avait contracté la tuberculose.

Sa mère vint la chercher, et Laura offrit encore le sacrifice de quitter son cher collège, pour la conversion de cette maman. Mais cette dernière dut placer sa fille à Junin, non loin du collège, pour lui faire donner sur place les soins nécessaires à sa maladie, et demeura avec sa fille.

En janvier 1904, le compagnon voulut rejoindre la maman, qui faillit céder. Laura alors se leva et sortit de la maison : l’homme la suivit et la gifla violemment, mais comme des passants étaient là, il laissa sa fille comme morte et s’enfuit. Pas une plainte ne sortit de la bouche de Laura.

Désormais elle resta alitée. Comble de sacrifice, l’aumônier et la supérieure du collège durent s’absenter. Elle accepta encore cette privation avec soumission à la volonté de Dieu.

Le 22 janvier, elle reçut les derniers Sacrements. Il y eut alors une conversation intense entre elle et sa maman :

Ma fille, tu vas me laisser ?

- Oui, Maman, … cela fait presque deux ans que j’ai offert (à Jésus) ma vie pour toi… N’aurai-je pas la joie de te voir te repentir ?

- Oh ma chère Laura, je te jure en cet instant que je ferai ce que tu me demandes. Je me repens, Dieu est témoin de ma promesse ! Oui, demain matin, j’irai à l’église et je me confesserai.

Et Laura, heureuse, dit au prêtre présent : 

Père, soyez témoin de sa promesse !

Merci, Jésus, merci Marie ! Maintenant, je meurs contente !

Laura mourut dans l’après-midi, le 22 janvier 1904 : elle avait douze ans et neuf mois.

Elle a été béatifiée en 1988.

Le miracle retenu pour cette cérémonie, fut la guérison instantanée, complète, durable, non explicable scientifiquement, d’une religieuse chilienne ; atteinte de broncho-stase bilatérale, de péri-bronchite chronique fibreuse avec des épisodes de pneumonie focale rebelle, elle subit plusieurs opérations de «soulagement», jusqu’à un stade d’étouffement total. Ayant commencé une neuvaine à Laura, elle fut soulagée la nuit même ; les Consœurs la crurent folle ; mais la guérison était bien là.

 

Il faut ajouter ici que la maman de Laura alla d’abord se cacher pour échapper à la fureur de son compagnon. Celui-ci mourut assassiné dans une bagarre vers 1906.

La maman fut fidèle : elle put communier aux funérailles de sa fille, repassa au Chili où elle se remaria chrétiennement, et mourut en 1929.

 

 

Giuseppe Nascimbeni

1851-1922

 

Giuseppe (Joseph) naquit le 22 mars 1851 à Torri del Benaco (Verona, Italie N), fils unique d’un humble artisan menuisier, Antonio, et de Amedea Sartori. La naissance fut difficile, et l’enfant fut ondoyé par le médecin.

Après avoir surmonté quelques difficultés à l’école de Vérone, Giuseppe entra au séminaire et fut ordonné prêtre en 1874.

Il passa avec succès le diplôme de maître d’école.

Il fut d’abord nommé vicaire à San Pietro di Lavagno (Vérone), où il sera aussi instituteur. Il demanda cependant lui-même son déplacement, car la population finissait par le considérer lui comme curé.

En 1877, il fut nommé vicaire à Castelletto di Brenzone, où il prendra en 1885 la succession du curé défunt : c’est que, déjà, les chefs de familles du pays ne veulent pas d’autre prêtre chez eux. Don Giuseppe restera là presque un demi-siècle, jusqu’à sa mort.

Don Giuseppe trouva un village de mille habitants complètement isolés du monde - et de toute instruction. Aussi multiplia-t-il les initiatives pour relever le niveau social, culturel, moral et spirituel de ses paroissiens.

Au bout de sept années, il se sentit d’abord découragé et présenta sa démission à l’évêque. Il n’avait pas même pu trouver deux Religieuses pour l’aider ! Et l’Evêque eut cette réponse fulgurante : Se nissuni ve le dà, fevele vu come voli ! (en dialecte de Vérone : Si personne ne vous les donne (les Religieuses), faites-les comme vous l’entendez !). Là, don Giuseppe reprit courage.

Il commença par envoyer quatre braves filles dans un noviciat de Vérone : ce furent les premiers éléments des Petites Sœurs de la Sainte Famille. De là naquirent une foule d’idées et de bonnes volontés, pour aboutir à : 

une nouvelle église, une nouvelle route, la lumière électrique, l’eau potable, une Caisse Rurale, une maison pour les jeunes, une assistance aux vieillards à domicile, une école maternelle, un orphelinat, un hospice, une fabrique de vêtements, une fabrique d’huile, une imprimerie, un bureau de poste… Qui sait ce que don Giuseppe n’aura pas fait pour sortir son village de l’ignorance, de l’isolement, de la misère, du chômage…

A qui se demandait comment il pouvait combiner la prière et tant d’activités, il répondait : Le Crucifix et l’horloge, la prière et la précision.

Le 31 décembre de 1916, il fut frappé d’hémiplégie et resta cinq années immobilisé.

Il mourut, d’après le Martyrologe, le 22 janvier 1922 ; on parle plus souvent du 21 janvier.

Don Giuseppe fut béatifié en 1988.

Les Petites Sœurs sont présentes en Italie, en Suisse, en Albanie, en Amérique du Sud, en Angola.

 

 

László Batthyány-Strattman

1870-1931

 

 

László (Ladislaus) Batthyány naquit le 28 octobre 1870 à Dunakiliti (Hongrie), dans une famille de l’ancienne noblesse, sixième de dix enfants.

Le papa, József, voulut passer au protestantisme et quitta la famille.

En 1876, la famille se transporta en Autriche et la maman mourut en 1882. On peut supposer qu’alors le père se rapprocha de ses enfants.

László avait douze ans : à cet âge-là, l’adolescent avait déjà exprimé son désir d’être médecin, et de soigner gratuitement les pauvres.

Son père voulut qu’il fréquentât l’Ecole d’Agriculture de Vienne, où il étudia aussi la chimie, la physique, la philosophie, la littérature et la musique. 

C’est à cette époque qu’il eut une petite fille illégitime. Puis il s’attaqua à la médecine en 1896 et reçut son diplôme en 1900.

En 1898, il épousa la comtesse Maria Teresa Coreth (de Coredo et Starkenberg), une femme profondément pieuse. Dieu bénit ce mariage par l’heureuse naissance de treize enfants. 

Tout ce joli monde allait chaque jour à la messe. Après la messe, le papa donnait une leçon de catéchisme à ses enfants et leur proposait à chacun un geste charitable à faire durant la journée. Le soir, après la prière du chapelet, chacun disait comment il avait accompli sa «mission».

En 1902, László ouvrit un hôpital privé à Kittsee (Autriche), pouvant contenir vingt-cinq lits, puis à Köpcsény (Hongrie). Il exerça d’abord comme généraliste, puis comme chirurgien et ophtalmologue. Durant la Première guerre mondiale, son établissement fut agrandi pour recevoir jusqu’à cent-vingt blessés.

En 1915, László hérita de son oncle défunt le nom de Strattman, le titre de Prince et le château de Körmend (Hongrie), où la famille s’établit en 1920.

Une aile du château fut transformée en hôpital ophtalmologique. László devint un spécialiste de renommée internationale dans ce domaine, en même temps que se répandait sa réputation de «docteur des pauvres». Il leur demandait seulement de prier un Notre Père pour ses intentions et, souvent, leur payait lui-même les médicaments à prendre.

Avant chaque opération, il priait Dieu de guider ses mains. Quand ses patients quittaient l’hôpital, il leur remettait un petit livret intitulé «Ouvrez les yeux et voyez», où ils pouvaient trouver quelques conseils utiles pour leur vie spirituelle. Ce geste, joint à la délicatesse de László, fit qu’on le qualifiait déjà de «saint», même dans sa famille.

En 1921, son fils aîné Ödön mourut à vingt-et-un ans d’une grave infection intestinale.

A la fin de l’année 1929, László eut une tumeur à la vésicule et fut admis au sanatorium Löw de Vienne. Cette épreuve, la plus grande de sa vie, allait lui donner l’occasion de montrer toute la patience et la charité dont il était capable. 

Il écrivit à une parente : Je suis heureux. C’est atroce, ce que je souffre, mais j’aime mes souffrances, et ma consolation est de savoir que je les supporte pour le Christ.

László mourut à Vienne le 22 janvier 1931, après quatorze mois de grandes souffrances et fut enterré dans la tombe familiale de Güssing.

Sa devise était : Dans la fidélité et la charité.

Il a été béatifié en 2003.

 

 

Esteve Santacana Armengol

1885-1937

 

Esteve (Etienne) vint au monde le 20 septembre 1885 à El Papiol (Barcelone, Catalogne, Espagne).

Il fut de ceux qui ressentent l’appel de Dieu dès la petite enfance et il entra au petit séminaire diocésain de Barcelone.

Ayant rencontré des pères Capucins, il fut impressionné par leurs façons austères, leur zèle dans l’évangélisation, et demanda à être admis parmi eux.

En 1901, donc, il reçut l’habit, avec le nom de Remigi. L’année suivante, il faisait la profession temporaire et, le 4 octobre 1905, la profession solennelle, en la fête de saint Francesco d’Assise.

En 1909, il reçut l’ordination sacerdotale, à Arenys de Mar.

Bientôt après, il fut envoyé aux Philippines, et de là au Nicaragua, puis au Costa Rica.

En 1921, revenu en Espagne, il fut élu maître des novices.

Il repartit encore aux missions et revint, cette fois-ci définitivement, au pays natal ; en 1936, le chapitre lui assignait le couvent de Sarriá.

La foi et une grande ferveur avaient toujours caractérisé le père Remigi ; il en eut besoin en ces moments dramatiques de la révolution marxiste. Il était particulièrement dévôt de sainte Thérèse de Lisieux (v. 1er octobre), canonisée dix ans auparavant (1925) et proclamée Patronne des missions en 1927.

A partir du 19 juillet 1936, il dut quitter son couvent, à l’instar de tous les pères Capucins de la province de Barcelone, et se réfugier ici et là, selon la charité des amis. Mais il fut un jour découvert par des anarchistes et conduit à leur tchéka.

Le père Remigi subit le martyre le 22 janvier 1937 et fut béatifié en 2015.

 

 

 

Martha Klomfass

1903-1945

Note préliminaire. On sait que l’invasion de la Pologne par les forces nazies et soviétiques a engendré la Deuxième Guerre mondiale. Les noms des régions annexées et des personnes ont subi des altérations. On a généralement adopté ici l’orthographe polonaise, tout en mentionnant aussi les formes allemandes.

Martha naquit le 19 août 1903 à Rasząg (= Raschung, Biskupiec, Pologne).

En 1922, elle entra dans la Congrégation des Sœurs de Sainte-Catherine (CSC) à Braniewo.

En 1926, elle commença le noviciat proprement dit à Królewiec, où elle s’occupa des élèves de l’école.

En 1928, elle fit la profession et prit le nom religieux de Maria Christofora ; elle fut envoyée à Sząbruk, puis à Olsztyn, pour participer à la vie paroissiale et s’occuper des malades. Puis elle alla comme infirmière à la clinique orthopédique de Frombork.

Entre 1929 et 1937, elle est supérieure à Bartąg.

De 1937 à 1939, après son mandat, elle part à Barczewo, comme infirmière à l’hôpital S.Antoine.

De 1939 à 1945, elle est à Olsztyn (=Allenstein) comme directrice de l’école d’infirmières et assistante en salle d’opération à l’hôpital Ste-Marie.

C’est le 21 janvier que commença son calvaire. Ce jour-là, les troupes soviétiques envahirent Olsztyn et pousuivirent la Religieuse qui s’était réfugiée dans un bois avec des malades et des blessés. Sœur Maria Christofora fut violée par un soldat soviétique (ou même par plusieurs) ; on la frappa de seize coups de baïonnette, on lui creva les yeux, on lui coupa la langue.

La Martyre agonisa une journée et expira le 22 janvier 1945.

Son martyre a été reconnu en 2024, avec celui de quatorze Compagnes de la même congrégation. Elles seront prochainement béatifiées, et mentionnées au Martyrologe aux dates respectives de leur martyre.

 

 

Maria Domnik

1904-1945

Note préliminaire. On sait que l’invasion de la Pologne par les forces nazies et soviétiques a engendré la Deuxième Guerre mondiale. Les noms des régions annexées et des personnes ont subi des altérations. On a généralement adopté ici l’orthographe polonaise, tout en mentionnant aussi les formes allemandes.

Maria naquit le 12 octobre 1904 à Leginy (= Legienen, Kętrzyn, Pologne).

En 1930, elle entra dans la Congrégation des Sœurs de Sainte-Catherine (CSC) et, en 1932, fit les vœux et prit le nom de Maria Liberia.

Elle fut ensuite au service des paroisses de Trzciel et Sztum.

A partir de 1937, elle est à Olsztyn (=Allenstein) à l’hôpital Ste-Marie, comme assistante et préparatrice en bloc opératoire.

C’est le 21 janvier 1945 que commença son calvaire. Ce jour-là, les troupes soviétiques envahirent Olsztyn. Soeur Maria Liberia alla trouver refuge dans un abri anti-aérien, avec beaucoup d’enfants malades.Au moment où elle voulut sortir pour aller trouver de la nourriture, elle fut menacée et abattue par un soldat soviétique.Ensuite, les troupes russes firent sauter l’abri avec tous les civils à l’intérieur.

La Martyre expira le 22 (ou le 23) janvier 1945.

Son martyre a été reconnu en 2024, avec celui de quatorze Compagnes de la même congrégation. Elles seront prochainement béatifiées, et mentionnées au Martyrologe aux dates respectives de leur martyre.

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