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26 novembre 2015 4 26 /11 /novembre /2015 00:07

Ponce de Faucigny

1100-1178

 

Né vers 1100, Ponce était de la noble et puissante famille de Faucigny (Savoie). Son père s’appelait Rodolphe ; un des frères de Ponce s’appelait Ardutius, qui devint évêque à Genève ; un autre Aimon.

Aîné des enfants, Ponce devait faire la carrière des armes, ou prétendre à un bénéfice ecclésiastique important. En réalité, vers vingt ans, il entra chez les Chanoines réguliers d’Abondance (Chablais), dont il révisa les constitutions. Il eut l’astuce d’y ajouter une sorte d’abrégé de ces constitutions, que les Chanoines devaient apprendre par cœur.

En 1140, sur un terrain cédé par Aimon de Faucigny, il fonda une maison à Sixt. L’endroit, que les connaisseurs appellent un affreux désert, se trouve près d’une petite rivière appelée Nant-Sec, qui déborda, emportant toutes les fragiles cellules. Les Chanoines reconstruiront mieux : les locaux existent toujours, là où l’on voit l’actuelle église et l’Hôtel de l’Abbaye. Ce prieuré devint abbaye en 1144, et le premier abbé en fut Ponce. (Plus tard, vers 1167, une nièce de Ponce, Adélaïde de Faucigny, installa une communauté d’Augustines à Sixt, qu’elles quittèrent pour Châtillon sur Cluses, dont le climat était moins rude).

En 1154, Ponce fit ériger en abbaye le prieuré d’Entremont.

En 1171, il fut nommé abbé à Abondance et, en 1172, érigea en abbaye la maison de Granval (diocèse de Besançon) : en réalité, Abondance avait autorité sur Sixt, Entremont et Granval.

Après tous ces soucis juridiques, auxquels s’ajoutaient des soucis de santé, Ponce se démit et reprit sa place de simple religieux au milieu de ses confrères, à Sixt.

C’est là qu’il mourut, le 26 novembre 1178. La fontaine de la place de Sixt s’appelle Fontaine de l’Abbé Ponce. «Elle donne santé à ceux qui en boivent», est-il écrit et la tradition rapporte que Ponce, en s’y désaltérant, changea l’eau en vin. Cette fontaine fut le lieu de nombreux miracles concernant les yeux ou l’estomac, la fièvre ou le rhumatisme.

Mieux : une femme possédée avait été délivrée de plusieurs démons, sauf un ; celui-ci ne put être chassé que lorsque cette pauvre femme vint s’agenouiller au tombeau de Ponce.

Saint François de Sales (v. 28 décembre), qui l’avait en grande vénération, fit ouvrir son tombeau pour prélever des reliques.

Le culte du bienheureux Ponce fut reconnu en 1896.

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25 novembre 2015 3 25 /11 /novembre /2015 08:36

Pelagi Ayats Vergés

1915-1936

 

Pelagi était né le 23 août 1915 à San Salvador de Bianya (Girona, Catalogne, Espagne), neveu de Joan Ayats Plantalech, qui fait partie de la même cause de béatification.

Il entra au séminaire franciscain (ou séraphique) en 1924.

Il entra chez les Capucins et prit l’habit en 1930.

Il fit le noviciat à Manresa et prit à la profession le nom de Miguel.

Il fit les études de philosophie à Olot et commença à Sarrià celles de théologie, qu’il ne put achever à cause des pénibles mouvements politico-sociaux qui commencèrent le 19 juillet 1936.

Avec deux autres Frères, dont son oncle Joan, il tenta de prendre le train à la gare du Nord. On les suspecta : ils n’avaient pas leurs papiers d’identité, et l’un d’eux portait avec lui le bréviaire, des chapelets et quelques livres de piété ; ils reconnurent être des Religieux. 

Aussitôt ligotés et conduits dans un coin de la gare, ils furent longuement interrogés. Eloy fut, comme on dit pudiquement, cruellement torturé ; moins de trois heures après, ils avaient tous été fusillés.

Miguel reçut la palme du martyre avec ses Confrères à Barcelone, le 28 juillet 1936. Il n’avait pas vingt-et-un ans.

Il a été béatifié en 2015.

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16 novembre 2015 1 16 /11 /novembre /2015 22:08

Pietro Cambiani

1320-1365

 

Pietro naquit vers 1320 à Ruffia (Cuneo, Piémont, Italie NO), de famille noble.

A seize ans, il entra chez les Dominicains de Savigliano et fit de brillantes études d’Ecriture Sainte, de Théologie et de Droit canonique.

Excellent prédicateur, rempli de doctrine sûre, conseiller avisé, il faisait parler de lui sans le vouloir, et le pape le nomma Premier inquisiteur pour le nord de l’Italie. Pietro s’établit à Turin.

Son principal ennemi fut l’hérésie vaudoise : d’abord partisans d’une stricte pauvreté évangélique, les vaudois en étaient arrivés à se heurter frontalement à l’autorité ecclésiastique, à mépriser les prêtres et les sacrements, à refuser le culte des Saints et l’existence du Purgatoire…

Pendant quatorze années, Pietro se déplaça par monts et par vaux, prêchant patiemment, ignorant la fatigue de ses voyages, n’épargnant pas sa peine et ramenant à l’Eglise beaucoup de gens tombés dans l’erreur. Il n’avait d’autres armes que la prière, le jeûne et les pénitences qu’il s’imposait.

Le succès des conversions ainsi opérées excita la jalousie et la colère de ses ennemis.

Au début de 1365, il s’était arrêté dans le couvent franciscain de Susa. Le 2 février au matin, il célébra la sainte Messe, au terme de laquelle deux individus lui demandèrent la faveur d’un colloque privé. On passa dans le cloître voisin et c’est alors que les deux hommes poignardèrent à mort le Religieux.

L’assassinat suscita grande émotion ; l’évêque dut «purifier» le saint endroit qui avait été ainsi profané. On parla de l’événement au loin et longtemps : le pape y fit allusion en 1375, s.Vicente Ferrer (v. 5 avril) en 1403.

Le culte du bienheureux Pietro fut confirmé en 1865 ; le Martyrologe le mentionne au 2 février.

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14 novembre 2015 6 14 /11 /novembre /2015 00:00

Pierre de Narbonne

? -1391

 

Né à Narbonne (Aude), Pierre entra dans l’Ordre des Frères Mineurs et fut ordonné prêtre.

Il fut envoyé en Terre Sainte, où il subit le martyre le 14 (ou le 13) novembre 1391.

Voir ici la notice de Nikola Tavelić.

 

La béatification de Nikola advint en 1889 par la reconnaissance du culte qu’on lui rendait ; la même reconnaissance se fit pour ses trois Compagnons, Déodat, Stefano et Pierre, en 1966. 

Ils furent tous les quatre canonisés en 1970.

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10 novembre 2015 2 10 /11 /novembre /2015 12:10

Paola Gambara Costa

1473-1515

 

Paola naquit le 3 mars 1473, à Verola Alghisi (auj. Verolanuova, Brescia, Italie N), dans une famille noble.

Elle était l’aînée des sept enfants de Pietro et Taddea Caterina Martinengo ; après elle naquirent : Marietta (qui sera moniale), Ippolita (qui sera la mère de quatorze enfants), Laura, Federico, Lodovico et Maddalena.

Ce qui était remarquable, dès son enfance, était son attrait pour la solitude. Mais sans se soucier de cette tendance, les parents la promirent à Ludovico Antonio Costa, comte de Binasco. Paola avait… douze ans.

Paola reçut les conseils paternels d’un saint prêtre, Angelo de Chivasso (v. 11 avril), qui l’aida à être aussi bien une bonne épouse qu’à éviter les dangers des salons.

Le mariage eut lieu en grande pompe en 1485 et les époux s’installèrent à Bene.

Ludovico n’appréciait cependant pas de bon cœur les bonnes œuvres de son épouse, préférait la chasse et les banquets, tandis que Paola se portait spontanément auprès des pauvres, surtout les victimes des temps difficiles qu’on traversait : famines, guerres, épidémies. 

Elle fut la marraine d’une infante de la maison de Savoie.

En 1488, un enfant naquit, Gianfrancesco ; Paola obtint de son mari de faire distribuer alors à la population de grandes quantités de nourriture.

En 1491, Paola prit l’habit du Tiers-Ordre franciscain, qu’elle portait sous ses vêtements quotidiens.

Ludovico continuait à mépriser les habitudes saintes de son épouse. Il lui reprochait de gaspiller les réserves du château, mais Dieu au contraire les multiplia et elles ne manquèrent jamais. 

Bien pire, Ludovico en vint à introduire dans la maison une autre femme, mettant ainsi en grand danger l’harmonie du couple. Paola en fut réduite à vivre retirée, dans l’impossibilité même de sortir du château.

En 1495, le petit Gianfrancesco partit étudier à Chieri. Nouvelle épreuve pour la maman qui, de plus, à partir de ces années-là, souffrit de fréquents et très douloureux maux de tête.

En 1500 cependant, le couple fit une agréable visite à la famille de Paola. Mais au retour, Paola poussa la patience jusqu’à l’héroïsme envers sa «rivale» qui tomba malade brusquement ; elle la soigna amoureusement et l’aida à mourir chrétiennement. Là encore, il y eut des langues de vipères qui accusèrent Paola d’avoir été responsable de cette mort.

Quand Gianfrancesco revint au château, son père voulut organiser un banquet pour l’événement ; le vin manqua, car Paola en avait largement distribué à la population ; Ludovico se fâcha, mais sur la prière de Paola, les tonneaux se remplirent immédiatement. Un autre miracle convainquit enfin Ludovico : un jour qu’il surprit sa femme sortir avec le tablier rempli de victuailles pour les pauvres, il lui demanda d’ouvrir son tablier, et il en sortit de magnifiques roses (en plein hiver). 

Ludovico tomba malade en 1506 ; soigné amoureusement par son épouse, il guérit et voulut exprimer sa gratitude à Dieu en offrant au couvent de Cuneo un beau calice et deux burettes d’argent. C’est alors que Ludovico se convertit vraiment et désormais laissa faire Paola. Il mourut en bon chrétien.

Devenue veuve, Paola s’offrit totalement à Dieu dans une vie de mortification, de soulagement de la misère, au service des pauvres.

Elle mourut le 24 janvier 1515 et de nombreux miracles attestèrent encore sa sainteté. 

Le Martyrologe mentionne au 24 janvier la bienheureuse Paola, dont le culte fut reconnu en 1845.

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8 novembre 2015 7 08 /11 /novembre /2015 10:35

Pietro de San Gemini

† 1220

 

C’est l’un des premiers Compagnons de Francesco d’Assise et en même temps un des premiers Martyrs de l’Ordre (16 janvier 1220).

Voir la notice Marrakech (Martyrs franciscains de)

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1 novembre 2015 7 01 /11 /novembre /2015 00:01

 

Pietro Paulo Navarro

1560-1622

 

On lira avec profit la notice Japonais Martyrs 1603-1639

Pietro Paulo vit le jour le 25 décembre 1560 à Laino Borgo (Cosenza, Calabre, Italie).

Il entra dans la Compagnie de Jésus en 1578 et fut envoyé en 1584 aux Indes, où il fut ordonné prêtre en 1586.

En 1588, il passa au Japon, où pu dominer très vite la langue et se donna à un ministère très actif : il fut le premier à pénétrer dans la province d’Iyo, où il resta six mois, puis il passa à Nagasaki, Ōmura, Arima, quatre années à Amangoutchi, douze ans dans le Bungo.

Lors de la persécution de 1614, il s’éloigna prudemment, mais revint peu après, accomplit une nouvelle mission au Fiunga, rentra dans la Bungo et fut finalement désigné pour être recteur du Takaku.

Il avait composé une Apologie du Christianisme, et traduit l’ouvrage marial du père Spinelli, Thronus Dei, Maria Deipara.

En 1621, le père Navarro se trouvait depuis peu à Fatchiovaro et voulut courageusement rejoindre la communauté chrétienne d’Arima pour Noël. Cette région était gouvernée par un seigneur favorable aux chrétiens, et qui se vantait qu’il n’y avait chez lui aucun Religieux. Or voilà qu’on lui amena le père Navarro : contrarié, le seigneur le dissimula à Shimabara, en rendant responsables de sa personne quatre chrétiens de cette ville et cinq d’Arima. Il aurait bien préféré s’en débarrasser en l’envoyant aux Philippines, mais il n’osait sans ordre supérieur. Il s’inquiétait de sa santé, lui faisant porter des fruits et le laissant absolument libre de recevoir des fidèles et d’administrer les sacrements. Un jour, il le convoqua pour s’entretenir de la religion chrétienne et fut si satisfait de son exposé qu’il en demanda une copie.

Des mois durant, le père Navarro mena cette vie calme, sans en deviner le terme. Le 17 octobre 1622, il en était venu à se demander s’il partagerait le sort de ses confrères brûlés le 10 septembre, lors du Grand Martyre, et soudain arriva la sentence de mort : il l’annonça lui-même à un autre missionnaire, le 28 octobre, avec une profonde action de grâce à Dieu pour un tel bienfait.

Le père Pietro Paulo Navarro devait être supplicié par le feu, avec les trois Japonais accusés de l’avoir aidé. Le seigneur devait obéir aux ordres, mais par amitié pour le missionnaire, il tint à être présent à l’exécution, pour éviter tout supplice inutile.

Au matin du 1er novembre 1622, fête de Tous les Saints, le père célébra la Messe devant une vingtaine de fidèles, auxquels il fit une homélie très touchante. Il écrivit ensuite au Provincial, attendant incessamment l’heure de mourir brûlé vivant pour Jésus-Christ. Un peu avant midi, les condamnés furent emmenés ; l’un d’eux se confessa, puis le Père entonna les litanies (sans doute celles des Saints), auxquelles répondirent ses compagnons.

Ils furent attachés à des colonnes et le bûcher fut allumé, à faible distance, pour provoquer une mort lente, par asphyxie progressive. Puis les corps restèrent là exposés pendant trois jours. Réduits en cendres, ils furent jetés à la mer.

Né le jour de Noël, Pietro Paulo Navarro entra au Paradis en la fête de Tous les Saints, le 1er novembre 1622, et fut béatifié en 1867.

 

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1 novembre 2015 7 01 /11 /novembre /2015 00:00

 

Petrus Onizuka Sadayū

1604-1622

 

On lira avec profit la notice Japonais Martyrs 1603-1639 ainsi que celle de Pietro Paulo Navarro

Petrus était né vers 1604 à Hachirao (Japon).

Baptisé, il fut très vite au service du père Navarro. 

A dix-huit ans, il était profès dans la Compagnie de Jésus.

Avec le père Navarro, il reçut la grâce du martyre en la fête de Tous les Saints, le 1er novembre 1622, et fut béatifié en 1867.

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31 octobre 2015 6 31 /10 /octobre /2015 20:20

Pierre Thomas de Sales

1305-1366

 

Né en 1305 dans le petit village languedocien de Sales, Pierre fut contraint, à cause de la pauvreté de ses parents, d’aller demander l’aumône à Montpellier pour pouvoir ainsi étudier. 

Très doué pour l’étude, d’écolier il devint vite maître, et rejoignit Agen pour avancer dans la connaissance des arts libéraux. Il y rencontra les pères Carmes, qui l’invitèrent à enseigner les humanités dans leur collège de Lectoure. Il n’avait que vingt ans.

Puis ils l’admirent au noviciat de Condom ; Pierre fit la profession à vingt-deux ans et, après de bonnes études, fut ordonné prêtre. Déjà il brillait autant par sa science que par sa modestie.

Il faut noter ici sa profonde dévotion mariale. Il écrivit un ouvrage marial De purissima B.V.Mariæ conceptione libellus, dans lequel il affirme clairement l’immaculée conception de la Mère de Dieu. En échange, la Très Sainte Vierge lui apparut et lui promit qu’elle ne le délaisserait jamais. Un jour qu’il avait la voix si prise qu’il ne pouvait articuler un mot, il se tourna vers l’image de la Vierge et recouvra immédiatement la voix.

On l’envoya enseigner la philosophie et la théologie à Bordeaux, Albi, Agen, Cahors et Paris. Là, par obéissance il fut bachelier puis docteur en théologie en seulement trois ans, et enseigna aux jeunes de son ordre pendant plusieurs années.

En 1342, nommé procureur général de son Ordre, il alla résider en Avignon, où se trouvait alors le pape. On y apprécia son éloquence. Un jour qu’il avait prêché contre le luxe des dames, on vit celles-ci déposer à ses pieds tout leur or, les perles, colliers et autres bijoux précieux, tellement il avait été persuasif par ses exhortations à vivre l’évangile. Une autre fois, il obtint par sa parole et sa prière une pluie abondante pour remédier à une longue sécheresse. En dehors de ses obligations et des prédications, il n’omettait jamais l’office avec les confrères et célébrait chaque matin la sainte Messe dans laquelle, disait-il, il trouvait beaucoup plus de lumières que dans ses études précédentes.

Bientôt, il fut légat pontifical à Gênes (1353), pour négocier un rapprochement avec Venise ; puis nonce à Naples, ainsi qu’auprès de l’empereur Karl IV, couronné roi d’Italie à Milan, puis en Serbie pour réconcilier des schismatiques avec le Saint-Siège.

En 1354, il fut nommé évêque, et comme tel continua sa vie diplomatique : légat pontifical et conciliateur entre Venise et la Hongrie, puis à Constantinople (1358), où il reçut la profession de foi de l’empereur Jean Paléologue.

Après l’heureuse conclusion de cette ambassade, Pierre Thomas fut nommé légat général et spécial du Saint-Siège pour toute la «Thrace», ce qui équivalait au patriarchat de Constantinople, Chypre, Crète, Smyrne, Athènes.

Pierre alla ensuite assister l’empereur dans une expédition contre les Turcs, qui fut brillante. En Chypre, il ramena à la foi romaine tout le clergé, évêques et prêtres ; en outre, il persuada le roi de Chypre de partir délivrer Jérusalem.

Le Vatican approuvait l’idée, qui ne fut mise à exécution qu’en 1365, sous la conduite de Pierre Thomas, nommé à présent archevêque. Mais avant de partir, Pierre fut chargé d’une mission de paix entre Milan et Bologne, qui réussit et après laquelle on chargea Pierre d’organiser la nouvelle université de Bologne. Puis, à défaut d’autre meilleure autorité, il fut nommé légat pontifical pour diriger l’expédition contre les Turcs. En plus de cela, le pape nomma Pierre Patriarche de Constantinople.

Pierre retrouva les troupes à Venise ; il y eut douze milles Croisés qui partirent pour Rhodes et, de là, à Alexandrie. Le légat commença par préparer les hommes de la troupe en les exhortant à changer de vie, à recevoir les sacrements. Le moment du combat venu, il ne portait pas les armes, mais la croix, au milieu des combattants et reçut plusieurs blessures qui occasionnèrent sa mort quelques mois plus tard. Alexandrie fut prise en une heure (4 octobre 1265), tant les habitants eurent peur de cette armada, mais les Croisés n’eurent pas le courage de mener leur attaque jusqu’au bout, de sorte que l’expédition se solda bientôt par un échec total.

Pierre Thomas, bien triste, se retira à Famagosta. Il s’arrêta au couvent des Carmes, célébra avec eux les fêtes de Noël, mais prit froid. Après quelques jours de forte fièvre, après s’être confessé et avoir reçu le sacrement des malades, il s’éteignit pendant le récit de la Passion, le 6 janvier 1366.

On peut rester étonné de voir un humble religieux recevoir tant de marques de dignité et surtout de se retrouver à la tête d’une armée entière et de la mener au combat. Il ne faut pas oublier que nous sommes au 14e siècle, dans des circonstances difficiles et bien différentes de notre époque ; on notera aussi que Pierre Thomas avançait d’abord et surtout avec la prière et, avant d’emmener ses hommes à l’assaut, commençait par utiliser les armes spirituelles pour déposer toute cette armée et l’expédition d’abord entre les mains de la Providence.

Le fait qu’il soit mort des suites de ses blessures l’a fait parfois considérer comme martyr, quoiqu’il ne l’ait pas été à proprement parler. Le Martyrologe, effectivement, ne lui donne pas ce titre en le mentionnant, au 6 janvier. 

Note. Il y a un autre Pierre Thomas, prêtre et martyr en 1794, v. 21 janvier.

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31 octobre 2015 6 31 /10 /octobre /2015 08:21

Pierre Thomas

1305-1366

 

Né en 1305 dans le petit village languedocien de Sales, Pierre fut contraint, à cause de la pauvreté de ses parents, d’aller demander l’aumône à Montpellier pour pouvoir ainsi étudier. 

Très doué pour l’étude, d’écolier il devint vite maître, et rejoignit Agen pour avancer dans la connaissance des arts libéraux. Il y rencontra les pères Carmes, qui l’invitèrent à enseigner les humanités dans leur collège de Lectoure. Il n’avait que vingt ans.

Puis ils l’admirent au noviciat de Condom ; Pierre fit la profession à vingt-deux ans et, après de bonnes études, fut ordonné prêtre. Déjà il brillait autant par sa science que par sa modestie.

Il faut noter ici sa profonde dévotion mariale. Il écrivit un ouvrage marial De purissima B.V.Mariæ conceptione libellus, dans lequel il affirme clairement l’immaculée conception de la Mère de Dieu. En échange, la Très Sainte Vierge lui apparut et lui promit qu’elle ne le délaisserait jamais. Un jour qu’il avait la voix si prise qu’il ne pouvait articuler un mot, il se tourna vers l’image de la Vierge et recouvra immédiatement la voix.

On l’envoya enseigner la philosophie et la théologie à Bordeaux, Albi, Agen, Cahors et Paris. Là, par obéissance il fut bachelier puis docteur en théologie en seulement trois ans, et enseigna aux jeunes de son ordre pendant plusieurs années.

En 1342, nommé procureur général de son Ordre, il alla résider en Avignon, où se trouvait alors le pape. On y apprécia son éloquence. Un jour qu’il avait prêché contre le luxe des dames, on vit celles-ci déposer à ses pieds tout leur or, les perles, colliers et autres bijoux précieux, tellement il avait été persuasif par ses exhortations à vivre l’évangile. Une autre fois, il obtint par sa parole et sa prière une pluie abondante pour remédier à une longue sécheresse. En dehors de ses obligations et des prédications, il n’omettait jamais l’office avec les confrères et célébrait chaque matin la sainte Messe dans laquelle, disait-il, il trouvait beaucoup plus de lumières que dans ses études précédentes.

Bientôt, il fut légat pontifical à Gênes (1353), pour négocier un rapprochement avec Venise ; puis nonce à Naples, ainsi qu’auprès de l’empereur Karl IV, couronné roi d’Italie à Milan, puis en Serbie pour réconcilier des schismatiques avec le Saint-Siège.

En 1354, il fut nommé évêque, et comme tel continua sa vie diplomatique : légat pontifical et conciliateur entre Venise et la Hongrie, puis à Constantinople (1358), où il reçut la profession de foi de l’empereur Jean Paléologue.

Après l’heureuse conclusion de cette ambassade, Pierre Thomas fut nommé légat général et spécial du Saint-Siège pour toute la «Thrace», ce qui équivalait au patriarchat de Constantinople, Chypre, Crète, Smyrne, Athènes.

Pierre alla ensuite assister l’empereur dans une expédition contre les Turcs, qui fut brillante. En Chypre, il ramena à la foi romaine tout le clergé, évêques et prêtres ; en outre, il persuada le roi de Chypre de partir délivrer Jérusalem.

Le Vatican approuvait l’idée, qui ne fut mise à exécution qu’en 1365, sous la conduite de Pierre Thomas, nommé à présent archevêque. Mais avant de partir, Pierre fut chargé d’une mission de paix entre Milan et Bologne, qui réussit et après laquelle on chargea Pierre d’organiser la nouvelle université de Bologne. Puis, à défaut d’autre meilleure autorité, il fut nommé légat pontifical pour diriger l’expédition contre les Turcs. En plus de cela, le pape nomma Pierre Patriarche de Constantinople.

Pierre retrouva les troupes à Venise ; il y eut douze milles Croisés qui partirent pour Rhodes et, de là, à Alexandrie. Le légat commença par préparer les hommes de la troupe en les exhortant à changer de vie, à recevoir les sacrements. Le moment du combat venu, il ne portait pas les armes, mais la croix, au milieu des combattants et reçut plusieurs blessures qui occasionnèrent sa mort quelques mois plus tard. Alexandrie fut prise en une heure (4 octobre 1265), tant les habitants eurent peur de cette armada, mais les Croisés n’eurent pas le courage de mener leur attaque jusqu’au bout, de sorte que l’expédition se solda bientôt par un échec total.

Pierre Thomas, bien triste, se retira à Famagosta. Il s’arrêta au couvent des Carmes, célébra avec eux les fêtes de Noël, mais prit froid. Après quelques jours de forte fièvre, après s’être confessé et avoir reçu le sacrement des malades, il s’éteignit pendant le récit de la Passion, le 6 janvier 1366.

On peut rester étonné de voir un humble religieux recevoir tant de marques de dignité et surtout de se retrouver à la tête d’une armée entière et de la mener au combat. Il ne faut pas oublier que nous sommes au 14e siècle, dans des circonstances difficiles et bien différentes de notre époque ; on notera aussi que Pierre Thomas  avançait d’abord et surtout avec la prière et, avant d’emmener ses hommes à l’assaut, commençait par utiliser les armes spirituelles pour déposer toute cette armée et l’expédition d’abord entre les mains de la Providence.

Les miracles qui se multiplièrent après sa mort attestèrent sa sainteté, qui fut reconnue en 1628.

Le fait qu’il soit mort des suites de ses blessures l’a fait parfois considérer comme martyr, quoiqu’il ne l’ait pas été à proprement parler. Le Martyrologe, effectivement, ne lui donne pas ce titre en le mentionnant, au 6 janvier.

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  • : Le blog de samuelephrem
  • : Près de 9600 notices de Bienheureux et Saints. Ont été successivement illustrés : - Les personnages bibliques de l'ancien et du nouveau Testaments. - Tous les Saints et Bienheureux reconnus, depuis les débuts de l'Eglise jusqu'aux derniers récemment proclamés. En outre, des commentaires pour tous les dimanches et grandes fêtes (certains devant être très améliorés). Sur demande, nous pourrons vous faire parvenir en plusieurs fichiers pdf l'intégralité du Bréviaire romain latin, "LITURGIA HORARUM", qui vous permettront d'éviter beaucoup de renvois fastidieux, notamment pour les périodes de Noël et Pâques. Les textes sont maintenant mis à jour selon le nouveau texte de la Nova Vulgata (ed. 2005). Nous avons aussi le Lectionnaire latin pour toutes les fêtes du Sanctoral, sans renvois, également mis à jour selon le texte de la Nova Vulgata. Bienvenue à nos Lecteurs, à nos abonnés, avec lesquels nous entamerons volontiers des échanges. Bonne visite !
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