Fortunato Arias Sánchez
1891-1936
Fortunato naquit le 11 juin 1891 à Almaciles (Puebla de Don Fadrique, Grenade, Espagne), de Félix et Petra, qui le firent baptiser deux jours après, avec les noms de Fortunato Miguel.
Pendant plusieurs années, Fortunato et son frère Félix allèrent à l’école voisine, distante six kilomètres de la maison.
A douze ans, il fut «placé» pour travailler dans un atelier à Caravaca (Murcia), où il connut et fréquenta avec joie le couvent des Carmes Déchaux.
Il en conçut un début de vocation, qui aboutit cependant au séminaire de Cartagena, grâce à la protection d’un oncle prêtre. Fortunato fut toujours reconnaissant à sa tante Teófila de l’avoir orienté vers le clergé diocésain, et lui écrirait encore peu avant de mourir qu’il lui devait sa vocation sacerdotale.
En 1905, il passa au séminaire San Fulgencio (Murcie), où il fut un ange de piété.
Après ses études ecclésiastiques en Murcie, il fut ordonné prêtre en 1918. Son père lui offrit alors une montre en argent.
Il fut d’abord professeur de latin au séminaire, jusqu’en 1926, puis en devint le supérieur, tout en participant à l’activité pastorale des paroisses voisines.
En 1926, il fut curé à Palmar, où il eut l’idée d’organiser avec ses fidèles une «caisse» pour l’assistance au clergé et à l’église paroissiale, ainsi qu’un conseil d’administration pour les comptes de la paroisse. Il organisa aussi des réunions avec les jeunes, pour leur enseigner des éléments de doctrine chrétienne et sociale. On disait qu’il avait les meilleures leçons de catéchisme du diocèse : d’ailleurs, les enfants étaient présents par centaines aux offices de l’église.
On pouvait dire qu’il était un véritable précurseur de l’Action Catholique.
Toutefois, sa santé était fragile ; cardiaque, il eut des crises qui parfois l’immobilisèrent au lit plusieurs jours, et qu’il supportait très patiemment.
Il fut curé à El Palmar ; quand il dut quitter cette paroisse, il renonça à saluer ses fidèles de vive voix, pour éviter la trop forte émotion, et leur écrivit un simple et très chaleureux mot d’adieu. Il fut ensuite, en 1935, archiprêtre à Hellín, dans la zone «républicaine».
La persécution de juillet 1936 fut si violente, qu’il écrivit à son vicaire de vite partir et de se mettre en sûreté, tandis que lui, le curé, restait près des fidèles.
Le 26 août, il écrivait aux siens qu’il se sentait aux dernières heures de sa vie, et leur demandait de pardonner à ses bourreaux. Ce fut sa dernière lettre.
Il fut incarcéré et reçut la couronne du martyre aux environs de Hellín (Albacete) au lieu-dit Cañada de los Pozos. Juste avant d’être exécuté, il remit sa fameuse montre en argent à celui qui allait tirer. A genoux, il pria : Que Dieu vous pardonne, comme je vous pardonne. Vive le Christ roi !
C’était le 12 septembre 1936 et il fut béatifié en 2007.