Gertrude Prosperi
1779-1847
Le 19 août 1779 naquit à Fogliano (Pérouse, Ombrie, Italie) Gertrude Prosperi, fille de Domenico et Maria Diomedi, qui la firent baptiser le jour-même.
De sa jeunesse, on n’a pour le moment rien retenu de particulier.
En 1820, peu après que fut ré-ouvert le monastère bénédictin de Santa Lucia à Trevi (car Napoléon avait fait fermer les maisons religieuses), elle y prit le nom de Maria Luisa.
De 1822 à 1834, elle fut successivement à l’infirmerie, à la sacristie, économe et maîtresse des novices. Tout ce qu’on percevait de cette pieuse Religieuse, était sa fidélité exemplaire dans tous les services qu’elle rendait. On ignorait que c’était une âme privilégiée, comblée de grâces extraordinaires célestes, par lesquelles elle était intimement unie à la passion du Christ.
Son directeur spirituel ayant compris la vocation particulière de cette âme, lui demanda de sortir de son silence et de s’expliquer. Les prêtres précédents n’avaient pas été à la hauteur de cette mission et avaient plutôt écarté Maria Luisa, exclue et accusée d’être possédée.
Maria Luisa pria, se mortifia, s’offrit, s’imposa des pénitences sévères (cilice, flagellation, jeûne)… et la Providence permit qu’elle fut élue abbesse du monastère en 1837. Elle devait le rester dix années.
Elle s’efforça de faire appliquer la Règle de saint Benoît dans sa pureté, donnant tout d’abord l’exemple par son propre comportement, atteignant un degré d’humilité qui surprit les Sœurs. Sa douceur, son amabilité, conquirent les cœurs.
Le monastère refleurit. On se privait auparavant, il y eut bientôt abondance, et l’on put combler d’aumônes les pauvres qui frappaient. L’Abbesse en vint jusqu’à prendre d’elle-même dans la réserve pour ne pas laisser partir un pauvre sans rien, mais sans le dire à l’économe…
L’évêque comprit enfin la personnalité de Maria Luisa et lui demanda de mettre par écrit ses expériences : ce seront plus de trois-cents pages de confidences mystiques, où elle parla de ses visions, de ses rencontres avec le Christ, des extases qui, parfois, ne pouvaient échapper aux autres moniales.
L’évêque, ayant été nommé archevêque de Ferrare, l’invita à venir fonder un institut dédié à l’adoration perpétuelle en l’honneur du Sacré-Cœur, mais la Mère Maria Luisa ne put y donner suite.
La Semaine Sainte de 1847, elle vécut intensivement la Passion du Christ : on remarqua des plaies en forme de couronne sur la tête, elle eut une blessure sanglante au cœur ainsi qu’au creux des mains.
A partir du mois d’août, elle ne quitta pratiquement pas sa chambre, mais elle «voyait» ce qui se passait dans le couvent : certaines se relâchaient, rompaient le silence, elle les reprenait maternellement.
Proche de la mort, elle prit la position du Crucifié, et mourut le 12 septembre 1847.
Mère Maria Luisa a été béatifiée en 2012.
Le miracle retenu pour cette béatification fut la guérison totale et inexplicable d’une femme italienne, gravement malade de l’appareil cérébral.