Bernard de Clairvaux
1090-1153
Si l’on parle habituellement de Bernard de Clairvaux, celui-ci était né au château de Fontaine-lez-Dijon (Côte d’Or), troisième des sept enfants de Tescelin le Saure et d’Aleth de Montbard.
Tous les garçons, avec leur père, rejoindront un jour Bernard au monastère ; l’unique fille, Hombeline (ou Ombeline), fut bénédictine à Jully.
Pour sainte (ou bienheureuse) Aleth (Alèthe, Alliette), v. 4 avril.
Comme cela s’était vérifié à propos de saint Domingo de Guzmán (v. 6 août), la mère de Bernard avait rêvé de son fils aboyant comme un chien zélé, allusion donc encore une fois à la prophétie de Isaïe 56:10, traitant les mauvais pasteurs de chiens muets.
Cette pieuse mère devait mourir en 1107. Après avoir fréquenté les chanoines de Saint-Vorles à Châtillon-sur-Seine, Bernard entra à la trappe de Cîteaux.
Comme son entourage cherchait à lui présenter des arguments négatifs, en particulier à cause de sa nature délicate, il se plongea dans un bain d’eau froide pour affirmer sa volonté de se vaincre. Puis il «prit sa revanche» en convainquant des amis et jusqu’à ses frères, de le suivre à l’abbaye.
L’aîné de Bernard, Guy, s’en vint l’annoncer au plus jeune : Nous partons. Tout ce domaine est à toi. Es-tu content ? Et le petit Nivard de répondre : Ce n’est pas juste ! Vous prenez le ciel et vous me laissez la terre ! Nivard les rejoignit.
Cîteaux était une jeune abbaye, fondée en 1098. Son abbé était Etienne Harding (v. 17 avril).
Bernard y fut de 1112 à 1115, et fut nommé abbé à Clairvaux, une filiale de Cîteaux, où il allait rester trente-huit ans, jusqu’à sa mort.
Mais Bernard ne resta pas enfermé. Contemplatif de nature, il sut être actif pour l’Eglise, quand on le lui demanda. Dominant ses perpétuelles indispositions d’estomac, il fut constamment debout.
Il fonda quelque soixante-huit abbayes dépendantes de Cîteaux ; il écrivit ; il promut l’ordre militaire des Chevaliers du Temple ; il prêcha souvent ; il vint en Italie et en Allemagne pour remédier au schisme d’Anaclet II contre le pape Innocent II ; il parla dans le midi contre l’hérésie d’Henri ; en 1140, il rencontra Abélard à Sens dans une joûte théologique ; on le vit à Paris avec les étudiants, à Chartres avec les Bénédictins ; il prêcha pour la croisade, sur la prière de son ancien disciple, devenu le pape Eugène III.
Surtout, il accomplissait miracle sur miracle, mais s’effaçait humblement : Il n’y a aucun rapport entre ces miracles et moi.
Bernard écrivit le Traité de l’Amour de Dieu, le Traité de la Grâce et du Libre-arbitre, une suite de Conférences sur le Cantique des Cantiques, des Louanges à Marie. C’est à lui qu’on attribue ce mot : De Maria, numquam satis (sur Marie, on n’en dira jamais assez).
Mort le 20 août 1153, Bernard fut canonisé en 1174, et proclamé Docteur de l’Eglise en 1830, avec le titre de Doctor Mellifluus, «qui coule comme le miel».