Leovigildo et Cristóbal de Cordoue
9e siècle
Ces deux moines habitaient Cordoue, où une persécution islamique anti-chrétienne se déclencha au milieu du 9e siècle, pour des raisons qu’on ignore. Que l’Islam soit profondément anti-chrétien, ressort clairement d’une lecture de leur «livre sacré», mais pourquoi particulièrement dans la région de Cordoue et à cette époque-là, alors que l’occupation durait depuis deux siècles et que la population s’était désormais habituée à l’envahisseur, les historiens ne l’expliquent pas.
Le prêtre Euloge (v. 11 mars) nous a laissé trois livres d’Actes de Martyrs de Cordoue.
Cristóbal était un parent et disciple d’Euloge. Il était de sang arabe ; il entra au monastère Saint-Martin, près de Cordoue, dans la montagne au lieudit Rojana.
Ce saint religieux, animé au martyre par les morts précédentes, alla en ville trouver le juge et confessa hautement sa foi. On l’incarcéra.
Quant à Leovigildo, qui était moine à Saint-Just-et-Saint-Pasteur, près de Cordoue aussi, il vint à son tour proclamer son christianisme devant le juge. Roué de coups, il fut jeté au cachot.
Il vient spontanément une question à l’esprit : pour quel motif ces deux moines se seraient donc présentés d’eux-mêmes au juge ? N’est-ce pas une provocation imprudente ? Si c’était vraiment le cas, Euloge et l’Eglise après lui n’auraient pas retenu ces deux personnages dans les rangs des Martyrs du Christ. On peut supposer qu’ils se rendirent à la ville pour tout autre motif et que, à l’occasion de leur présence, ils rencontrèrent le juge, qui les questionna. Ils n’avaient rien à cacher.
Les deux prisonniers se réconfortèrent mutuellement. Cristóbal, qui était plus jeune, pria Leovigildo de recevoir le premier les honneurs du martyre.
Leurs corps devaient être brûlés, mais les chrétiens les dérobèrent avant qu’ils fussent consumés et les mirent dans la basilique Saint-Zoïle.
Le Martyrologe mentionne ces deux martyrs au 20 août, précisant qu’ils furent décapités alors qu’Euloge ne le dit pas.