Emilie de Vialar
1797-1856
L’aînée des trois enfants du baron Jacques-Augustin de Vialar et d’Antoinette Portal naquit le 12 septembre 1797 à Gaillac (Tarn). Emilie fut baptisée Anne-Marguerite-Adélaïde-Emilie. Les deux autres enfants étaient des garçons.
Le Baron était membre du conseil communal de Gaillac. En 1804, il envoya sa fille à Paris chez les Bernardines de l’Abbaye-aux-Bois pour son éducation.
En 1812, à la mort de sa mère, elle retourna à Gaillac et, jusqu’à l’âge de trente-cinq ans, s’occupa de bonnes œuvres, refusant de se marier, contre le désir de son père, car elle avait sa «petite idée».
En 1832, elle hérita de son grand-père maternel, le baron Portal, médecin du roi, et put acheter une maison où, avec des compagnes, elle voulait fonder la Congrégation de Saint-Joseph de l’Apparition, pour le soin des pauvres et des malades.
L’appellation remonte à l’apparition de l’Ange à saint Joseph (Mt 1:20), lui disant : Ne crains pas de prendre Marie pour épouse, car ce qu’elle a engendré vient de l’Esprit Saint. La mission de Joseph, de protéger Marie et l’Enfant Jésus, devait se prolonger dans le soin des pauvres et des malades, à travers cette nouvelle famille religieuse.
Pendant vingt ans, Emilie consacra sa fortune à sa nouvelle famille, aidée en cela par son frère Augustin.
Dès 1835, Emilie emmena en Algérie quelques Sœurs, pour soigner les victimes du choléra. Mais l’évêque, loin de l’accepter et d’approuver la congrégation, l’expulsa en 1842. Emilie ira fonder ailleurs : Tunisie, Chypre, Malte, Chio, Liban, Jérusalem.
L’admission de Sœurs irlandaises lui permit de fonder en Birmanie (1847), en Australie (1855)…
Dès 1851, ce fut l’évêque de Marseille, Mgr de Mazenod (v. 21 mai), qui la protégea : ruinée, Emilie acceptait volontiers des subsides pour financer ses activités.
Elle ouvrit encore des maisons en Afrique et en Asie, et s’éteignit à Marseille, le 24 août 1856.
Béatifiée en 1939, Emilie de Vialar fut canonisée en 1951.
Actuellement, les Sœurs de Saint-Joseph-de-l’Apparition sont présentes partout dans le monde ; elles sont un millier dans quelque cent-cinquante maisons où l’on parle maintenant davantage anglais que français, tant la congrégation est internationalisée.