Thomas de Cantilupe
1218-1282
Thomas naquit vers 1218 à Hambleden (Buckinghamshire, Angleterre), fils de William, qui était deuxième baron et ministre du roi John. Son oncle Walter était évêque à Worcester. Il avait un frère, Hugh, et une sœur, Tregoz.
Avec son frère Hugh il vint étudier à Paris. Ils avaient à leur service un chapelain et maître ès arts ; ils prirent chez eux aussi deux étudiants pauvres, et nourrissaient sur leurs deniers jusqu’à une bonne douzaine de mendiants.
Ils eurent l’honneur de la visite du roi Louis IX (v. 25 août).
A partir de ce moment, on n’entend plus parler de Hugh. Thomas est présent au concile de Lyon (1245), comme chapelain du pape ; il était donc déjà prêtre.
Il revint à Paris et Orléans pour se perfectionner en droit canonique et civil, qu’il enseigna à Oxford.
A Oxford, il devint chancelier de l’université (1261).
Lors de la Guerre des Barons, il soutint Simon de Montfort et le parti des barons, qu’il vint représenter devant l’arbitrage de Louis IX à Amiens en 1264. Louis IX se prononça contre les barons. Il s’ensuivit une période agitée en Angleterre ; si Thomas fut Chancelier d’Angleterre, il dut cependant s’exiler deux ans à Paris avant de revenir en 1272 à Oxford. Désormais il ne s’occupait plus que de théologie et enseignait.
En 1274, il vint participer au deuxième concile de Lyon et fut à nouveau chapelain du pape.
En 1275, il fut nommé et consacré évêque d’Hereford.
Il resta en outre un fidèle conseiller d’Edward I, dont il ne perdit jamais la faveur, même si son opinion différait de celle du roi.
Titulaire de plusieurs bénéfices, Thomas en profitait pour distribuer de larges aumônes. Il entretenait les bâtiments, visitait ses cures, se choisissait des remplaçants dignes, célébrait, prêchait et confessait. Il n’oubliait jamais les pauvres et les malades. Sa bonté rayonnait sur toute misère autour d’Oxford, mais aussi sa fermeté défendait ses églises contre des avidités et des cupidités sans scrupules. En outre il portait un cilice. Son directeur de conscience, plus tard archevêque, put affirmer qu’il n’avait jamais commis un péché mortel.
C’était, dit-on, un bel homme au teint vermeil. Avec l’âge, ses cheveux roux blanchirent. Sa figure était angélique.
En 1280, il y eut un «grave conflit» entre Thomas et le septième comte de Gloucester, Gilbert de Clare, pour une histoire de douve, qui s’acheva à l’amiable… par une «forte indemnisation» pécunière.
Cette même année surgit un autre conflit entre Thomas et le nouvel archevêque de Canterbury, qui en vint même à excommunier Thomas. L’évêque vint défendre sa cause à Orvieto devant le pape, qui le reçut fort bien, quoique la cause fût, dit-on, «douteuse». L’affaire devait se résoudre, mais la mort y mit une autre fin.
Quittant Orvieto, Thomas dut s’arrêter et se reposer à Ferento près de Montefiascone, car sa santé était fortement affaiblie. Il y mourut le 25 août 1282.
Même après sa mort, l’archevêque de Canterbury voulait encore l’enfoncer, mais il dut céder à la pression du peuple et du chapitre, et accepter l’élection d’un grand ami de Thomas, Richard de Swinfield.
En 1290, un condamné à mort fut prétendument ressuscité par l’intercession de Thomas. Comment canoniser Thomas, s’il était excommunié par l’archevêque ? Une enquête fit valoir que Thomas avait été absout par le pape en Italie, en 1282 . Il fut donc canonisé en 1320.