Bonaventura Buonaccorsi
1240-1315
On ne connaît pas le vrai prénom (ni peut-être le vrai nom) du chef des gibelins qui, à Pistoie, en 1276, demanda à saint Filippo Benizi (v. 22 août) de l’accepter au noviciat. Qui était-il ?
Il était né vers 1240 à Pistoie (Toscane, Italie) et, au milieu des interminables rivalités entre guelfes et gibelins et entre villes italiennes, finit par se trouver à la tête des gibelins de sa ville natale.
En 1276, Filippo Benizi vint prêcher dans cette ville, justement pour pacifier les esprits et les appeler à la réconciliation. Beaucoup se convertirent, vendirent leurs biens et demandèrent l’habit religieux. Parmi eux donc, se trouvait notre homme qui, tout en larmes après avoir entendu les invitations de Filippo Benizi, demanda son admission immédiate, avec le nom de Bonaventura.
Il est possible qu’on ait accolé à Bonaventura le nom de la très noble famille des Buonaccorsi, mais les documents sûrs parlent en général de Bonaventura de Pistoie, sans autre précision.
Filippo fut assez impressionné mais, prudent, commença par inviter «Bonaventura» à demander pardon à tous ses ennemis, ce qu’il fit aussitôt.
Filippo l’emmena avec lui au noviciat du Monte Senario, où avait pris naissance l’Ordre des Servites de Marie.
Après sa profession, il fut le fidèle compagnon de Filippo : à Bologne, Florence, Pistoie et ailleurs. C’est que le témoignage d’un gibelin converti pouvait frapper efficacement l’auditoire.
En 1282, il accompagna encore Filippo auprès du pape, puis fut nommé prieur à Orvieto, mais fit encore (au moins) un voyage avec Filippo, notamment à Todi, où il assista Filippo à sa mort, le 22 août 1285.
On sait par ailleurs que Bonaventura aida la nièce de Filippo à compléter sa dot de mariage.
Il fut successivement provincial, prieur à Bologne en 1300, à Pistoie en 1305, à Montepulciano par trois fois en 1288, 1296 et 1306, où il fut chargé de la construction d’une église et d’un couvent sur l’initiative de sainte Agnese de Montepulciano (v. 20 avril).
Bonaventura mourut, d’après la tradition, le 14 décembre 1315, mais une confusion avec un autre Bonaventura l’a parfois fait mourir en 1319. De même, et pour la même raison, on l’a fait mourir à Florence ou à Orvieto. Mais en 1915, on a bien transféré le corps de Bonaventura d’Orvieto à Pistoie.
Les miracles opérés après la mort de Bonaventura ont fait autoriser son culte en 1822.