Ioannis Xenos
970-1028
Ioannis naquit en 970 à Siba (peut-être l’actuelle Sivas, Crète), de parents assez riches.
Il est utile de remarquer que, dix ans plus tôt, la Crète avait été libérée du joug islamique, qui lui avait été imposé pendant plus d’un siècle.
Ioannis chercha d’abord la vie érémitique et se déplaça pour trouver l’endroit idéal. Il vint ainsi près de Rethymno, au nord de l’île. Là, il eut une vision des saints Eutychios et Eutychianos, qui lui demandèrent de construire là un premier monastère. On ne sait pas de quels Saints il s’agit, car il y en a plusieurs.
Une seconde vision lui demanda alors d’aller construire un autre monastère, en l’honneur de la Mère de Dieu, sur la montagne de Myriokephala. L’actuelle Myriokephala est assez distante de Rethymno et il s’y trouve encore un petit monastère.
Après ces fondations, Ioannis laissa sur place quelque disciple qui fut ordonné prêtre, et alla encore ailleurs construire d’autres églises et monastères. Il y eut l’église Saint-Georges-Doubrikas, Saint-Georges-Opsaropiastes.
De retour à Myriokephala, il y acheta des terres de façon à nourrir une douzaine de moines.
Ioannis voulut alors se rendre à Constantinople : il fallait obtenir des garanties pour assurer le futur de ces fondations. L’empereur lui accorda une subvention annuelle ainsi que des vêtements pour les douze moines ; le patriarche, de son côté, lui concéda une totale indépendance, de sorte que les moines de Ioannis n’auraient pas à être taxés, ni de la part de l’autorité civile, ni de la part de l’autorité ecclésiastique. Ioannis revint en Crète chargé de vases sacrés, de livres liturgiques et d’icônes.
On a dit au début que Ioannis cherchait où s’établir pour une vie érémitique, et on ne l’a vu jusqu’ici que se déplacer et fonder ; ce devait désormais être sa vraie vocation : établir et développer la vie monastique en Crète.
C’est ainsi qu’il alla fonder une autre église à Koufou, dédiée à la Mère de Dieu, qu’il dota d’une assez grande propriété avec une vigne. Ce fut ensuite un oratoire près d’Aigialos, dédié à s.Paul, puis un sanctuaire à Nazogeraia, dédié encore une fois à s.Georges, peut-être près de l’actuelle Azogyres.
En même temps que ces fondations, le bruit de la sainteté de Ioannis se répandait et, pour fuir les honneurs du monde, il se retira sur la côte ouest, près de Kisamos (Akte). Peut-être séjourna-t-il aussi quelque temps à Spelia, où se trouve actuellement un petit sanctuaire en son honneur.
D’anciens témoignages, on a déduit que Ioannis mourut vers 1028. D’après la tradition, c’est à Gouverneto qu’il aurait été enterré.
Ioannis avait pensé unifier toutes ses fondations sous le gouvernement unique de Myriokephala, mais on ignore vraiment quelle fut la suite de chacun de ces monastères.
De Gouverneto, on sait que le supérieur Ananias encouragea une révolte contre les lois de Venise (1570) ; les moines en déduisirent qu’ils auraient par la suite autorité sur tous les monastères de l’île de Crète : les moines sont des hommes, et peuvent tomber dans l’erreur…
Myriokephala, en revanche, fut gravement endommagé, sinon pas détruit par les Turcs en 1770.
Ioannis est considéré à juste titre comme le fondateur et propagateur de la vie monastique en Crète.
Saint Ioannis Xenos est maintenant commémoré le 6 octobre dans le Martyrologe Romain.